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Chronique   

Municipal Waste – Electrified Brain


Municipal Waste remplit son office depuis 2001, où il avait décidé d’honorer le thrash crossover à l’ancienne avant même la mode des revivals. Le seul objectif du groupe était de composer des titres efficaces et rapides ayant fonction d’exutoire. Waste’em All (2003), référence non dissimulée à Metallica, annonçait la couleur. Municipal Waste a acquis une certaine notoriété grâce à l’excellente réception de The Art Of Partying (2007) qui explicitait son programme et sa raison d’être. Vingt et un ans après la création du groupe originaire de Richmond, rien n’a changé. Absolument rien. Municipal Waste entend toujours délivrer son thrash de fêtard aux relents punks. Electrified Brain n’a pas d’autres prétentions. Il fait ce qu’il a à faire avec le plus d’application possible.

Electrified Brain était déjà en conception en 2020 avant que la pandémie ne perturbe les plans de Municipal Waste. Le groupe a fait comme tant d’autres : il a peaufiné ses compositions. Outre la philosophie inchangée du groupe, Municipal Waste avait deux desseins : épaissir le son sans perdre l’aspect « roots », tâche dont s’est acquitté admirablement le producteur Arthur Rizk (Power Trip, Code Orange). L’autre objectif était de multiplier les dynamiques et de varier les tempos. Municipal Waste a donc grandement profité de l’interruption forcée. Si l’on en croit les dires du chanteur Tony Foresta, Electrified Brain est l’opus sur lequel il a « le plus travaillé ». « Electrified Brain » ne met que vingt secondes – le temps d’une petite introduction sonore anecdotique – avant de laisser les guitares s’exprimer. Un riffing d’athlète, un timbre aigu et légèrement nasillard à l’ancienne et des leads qui partent dans tous les sens. Municipal Waste ne se lasse pas de réciter les codes du genre en les respectant à la lettre près. « Electrified Brain » marque cependant cette volonté de ne pas délivrer des titres monolithiques d’emblée. Municipal Waste alourdit le tempo pour conclure, une sorte d’accalmie ou plutôt une parenthèse moins agressive. « Demoralizer » et « Grave Dive » respectent justement cette baisse de tempo : Municipal Waste structure admirablement ses riffs et ses articulations et nous remémore les sons de leads d’antan, tranchants et plein de reverb’. « Blood Vessel-Boat Jail » illustre parfaitement l’orientation d’Electrified Brain. Municipal Waste étoffe son propos en réalisant un travail d’arrangement presque inédit et en faisant de la lourdeur son principal argument de puissance plutôt qu’une nouvelle course effrénée. Du moins par endroits. « Blood Vessel- Boat Jail » se conclut par une accélération écervelée, il ne s’agirait de froisser personne, au moins sur le plan de l’affect.

Cette recherche de variété dans la dynamique est justement ce qui rend le parcours des quatorze titres éclair d’Electrified Brain agréable. Les redites sont inévitables et la recette est littéralement épuisée. Peu importe finalement, l’objectif d’Electrified Brain est de constituer un prétexte au défouloir premier degré. « Crank The Heat » et « Putting On Errors » sont à ce titre d’une pertinence redoutable, tout comme l’explicite « Ten Cent Beer Night ». Tout est dans le titre – sans compter le clin d’œil fun au « Rock You Like A Hurricane » de Scorpions à la fin. Au-delà de la sueur, des muscles secs et des ventres à bière, Electrified Brain fait en outre appel à un imaginaire légèrement différent. Plusieurs éléments du lexique heavy traditionnel sont disséminés tout au long de l’opus, à l’instar d’« High Speed Steel » et de ces leads à deux guitares ou des soli de « Restless And Wicked ». De quoi rappeler à son audience que derrière un thrash frontal au possible se cachent en réalité des prouesses techniques et un certain sens du spectacle. La conclusion « Paranomal Janitor » et ses accroches mélodiques de série B en témoignent.

Electrified Brain est la réalisation d’un groupe certain de ses atouts et qui justifie sa crédibilité à nouveau. L’album se parcourt d’une traite comme il se doit et ne souffre (presque) pas des éternelles redites inhérentes au genre. L’effort de structure se ressent immédiatement. On renverse une partie de son gobelet sur son voisin, on s’écharpe en sueur et dans la bonne humeur et on se rappelle que la jeunesse était un concept pratique pour encaisser le lendemain. Tout ce que Municipal Waste a toujours voulu pour ses auditeurs et ce qu’Electrified Brain permettra sans aucun doute. Impeccable.

Clip vidéo de la chanson « Electrified Brain » :

Lyric vidéo de la chanson « High Speed Steel » :

Chanson « Grave Dive » :

Album Electrified Brain , sortie le 1er juillet 2022 via Nuclear Blast. Disponible à l’achat ici



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  • Lemmy kill kill dit :

    Electrified brain porte bien son nom, mais aurait pu clairement s’appeler zombified brian, ces crétins lobotomisés par leur propre système qui les gouvernent, se croient rebelles, alors que c’est tout le contraire , ils servent la machine (tout comme Rage-contre le système-ahah la bonne blague). Et quand un opposant au système pointe son museau, ils font un t-shirt protestataire, il ne faut surtout pas toucher à leur religion systémique.

    [Reply]

    Torion

    Rien compris !!!

    Désolation

    J’ai bien peur d’avoir compris !!!!

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    Gojira @Lyon
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