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Révélation High Hopes   

Nephren-Ka : Révélation High Hopes


NEPHREN-KA from agony to transcendanceNephren-Ka a sorti son troisième album, intitulé From Agony To Transcendence, le 25 juin dernier. Toujours aussi efficace, le groupe de brutal death metal partage des compositions qui parleront avant tout aux fans de Hate Eternal, Origin et Nile. Mais la spécificité de Nephren-Ka, au-delà de proposer du lourd sur le volet musique, est d’être imprégné par la littérature puisque le concept du groupe est basé sur le livre Dune, œuvre de Frank Herbert publiée en 1965.

Nous évoquons entre autres cette question avec Dimitri Boudon, le bassiste du groupe qui a rejoint Nephren-Ka en 2019. L’occasion de faire le point sur son acclimatation au sein de la formation auvergnate tout en revenant sur l’immense exigence que nécessite le fait de jouer au sein d’un groupe aussi technique. Les perspectives du groupe, qui sort comme tous les artistes d’un an et demi de non-activité, sont également évoquées avec franchise par le musicien.

« Jouer dans Nephren-Ka est un challenge. J’ai toujours été fan de metal, et j’en ai toujours beaucoup écouté, mais de là à jouer une musique aussi agressive ? J’ai rejoint le groupe en 2018. Avant je jouais du thrash et non du death. Du coup, sur le plan technique, notre musique était à des années-lumière de celle pratiquée par Nephren-Ka. Nous n’étions vraiment pas à ce niveau, donc il fallait que je maîtrise certaines techniques que je n’avais pas dans mes capacités, que je n’avais jamais bossées, ou que j’utilisais très peu. Il a fallu que je m’approprie tout ça. Le premier bassiste, Alex, avait mis la barre assez haut, donc il y avait du taf – il y en a toujours – mais l’album est passé, et les morceaux sont vraiment bien.

Aujourd’hui je joue entre une demi-heure et une heure, et je continue à prendre des cours orientés dans l’univers jazz. Je n’ai jamais lâché les cours, pour m’ouvrir à d’autres univers, et je bosse tous les soirs pour ne pas perdre le truc. Actuellement nous travaillons sur une éventuelle setlist et je dois apprendre les anciens morceaux, dont certains sont vraiment costauds. Il y a du boulot. Je bosse entre deux et quatre morceaux par jour, et je les fais tourner.

Je trouve que la démarche artistique de Nephren-Ka est vraiment cohérente : il y a la pochette, l’univers graphique, et la musique. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles j’ai envie d’avancer avec eux. La dimension littéraire, dans Nephren-Ka, est indissociable du groupe je pense. Donc oui ce serait un peu dommage de jouer dans un groupe pareil si on ne s’intéresse pas à cet univers ! Ne serait-ce que pour comprendre l’album. Commencer à s’intéresser à l’œuvre de Dune est primordial. J’ai lu les livres. Là j’en suis au quatrième tome, Les Enfants de Dune. Et c’est vrai qu’il y a matière à raconter sur Dune. En conséquence, je pense que nous n’avons pas épuisé le filon et la science-fiction est un bon moyen de faire un parallèle avec ce qui se passe actuellement.

Tu me parles des possibilités de développement de Nephren-Ka à l’international. Cette question, nous nous la posons tous individuellement, mais collectivement, nous ne nous sommes jamais demandé ce qui était jouable. L’étranger reste le graal, et pour l’instant, Nephren-Ka n’a jamais joué en dehors de nos frontières. Il y a eu des opportunités, mais ça ne s’est jamais fait. C’est une question que nous nous posons tous, et dans notre entourage, nous avons joué avec des groupes qui ont fait la démarche de partir de France pour s’installer par exemple aux Etats-Unis. Pour tenter leur chance. Franchement, à notre âge (nous sommes tous autour de la quarantaine), s’installer ailleurs semble impossible : nous avons tous des emplois et des familles, ça serait très délicat pour nous. Après, jouer à l’extérieur, passer ce cap, la question ne se pose pas, je suppose que ça viendra naturellement.

De toute façon, Nephren-Ka est une aventure humaine. Pour revenir à ceux qui l’ont construite, dès le départ il y avait Thibault, Seb et aussi Florian, le deuxième guitariste, qui habite dans le même secteur, à une époque il était même le colocataire de Seb ; il y avait aussi Laurent, le chanteur, qui est resté plus de onze ans au sein du groupe et qui est également originaire de Brioude, à une dizaine de kilomètres de là où le groupe répète. Laurent apparaît même en featuring sur les bonus tracks de l’album, sur la reprise de Massacra. Nous lui avons proposé, il était vraiment content, et en plus nous avons obtenu un très bon rendu avec les deux chanteurs.

Il n’y a aucune animosité avec Laurent puisque c’est lui qui a décidé d’arrêter ; après onze ans à jouer avec Nephren-Ka, il avait fait un peu le tour. Il avait déjà un long passif dans la scène death metal et jouait auparavant dans Dislocation. Pour avoir fait du metal en Auvergne, j’ai toujours connu Laurent chanteur dans un groupe de metal. Il avait envie d’arrêter, même s’il est toujours omniprésent dans la scène. Avec lui, il n’y a vraiment aucun problème, nous nous entendons toujours très bien, il restera toujours un ami du groupe. Concernant Alex, il est parti suivre une formation musicale à Villeurbanne, dans un cursus jazz. Par la suite, il a joué au sein de plusieurs groupes et il s’est posé la question de savoir lesquels prioriser. Et quand on est musicien de metal et qu’on gagne sa vie, si on joue dans Gojira, ça va, mais quand on joue dans Nephren-Ka, c’est une autre histoire.

D’ailleurs, pour être honnête, là où nous avons de gros progrès à faire, c’est sur le fait de chercher et trouver des dates, organiser des tournées, échanger avec des groupes, se faire des contacts avec des associations, des tourneurs, des salles… Sur ce point, nous sommes restés un peu amateurs. Nous arrivons clairement sur un marché qui est sur-saturé, et les festivals qui vont repartir reprendront les affiches prévues de l’année d’avant. Donc hormis les désistements ou des groupes qui auraient splitté (et il n’y en a pas tant que ça), il n’y a aucun créneau. »

Album en écoute :

La commande de l’album est disponible ici et vous pouvez également suivre Nephren-Ka sur Facebook, Bandcamp et Instagram.

Interview : Amaury Blanc.
Retranscription : Romane Poulin.



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