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Live Report   

Nightwish fédère


La tournée de promotion de l’album Dark Passion Play avait beau être la première avec la nouvelle chanteuse Anette Olzon, le premier test véritable s’avère être la tournée actuelle puisqu’elle suit le premier album ayant été écrit avec et pour la vocaliste. Un test d’envergure également du fait de l’ambition de ce nouvel album Imaginaerum, écrit pour être la bande originale du film du même nom.

Côté notoriété, la popularité de Nightwish augmente de manière constante, bien que probablement moins rapide que si Tarja Turunen faisait encore partie du groupe.

Après mars 2008, Nightwish revient à la Halle Tony Garnier accompagné de deux groupes, Eklipse et Battle Beast.

Artistes chroniqués : NightwishBattle Beast
Date : 20 Avril 2012
Lieu : Lyon
Salle : Halle Tony Garnier

Passons outre Eklipse, quatuor féminin à cordes reprenant, entre autres, des tubes rock, qui a eu la lourde tâche d’ouvrir la soirée. D’autant plus lourde a été sa tâche qu’il est passé très tôt dans la soirée, soit à 19h, et alors que le groupe était originellement prévu une demi-heure plus tard sur le planning annoncé. Ils n’ont donc pas eu l’honneur de la présence de vos serviteurs pendant leur show. Mais est-ce réellement un mal ?

Nitte Valo, l’atout virilité de Battle Beast ?

Allons donc de l’avant et préparons-nous, aux alentours de 19h30 – ça ne chôme pas – à affronter la bête sans la belle. Car il est clair qu’avec son look de camionneuse, Nitte Valo ne fait, pour le coup, pas office d’atout « charme » pour ces Finlandais. D’ailleurs, ce groupe, bien que mené par une chanteuse, n’est en aucun cas un groupe dit « à chanteuse », nuance. Battle Beast, c’est un heavy metal tout ce qu’il y a de plus traditionnel. « True », dit-on ? Et qui dit true metal dit forcément un côté un peu kitsch. D’autant plus lorsque la dite formation joue tête baissée sur les thèmes débilitants (vous savez, le genre de choses qui nous fait mettre la main sur le visage en susurrant un « oh non, il y en a encore qui osent ? ») de la toute puissance du metal (« Justice And Metal », « Enter The Metal World »), du lexique métallurgique (« Steel », « Iron Hand ») et de la bravoure guerrière (« Show Me How To Die », « Victory »).

Des musiciens qui s’amusent comme des petits fous.

On appelle ça du divertissement, alors prenons le comme tel. Et force est de reconnaître qu’en ces termes Battle Beast joue son rôle de troupe de cirque plutôt bien. Notre conductrice de semi-remorque offre une certaine présence, arpente la scène de long en large, sort toute la panoplie de gestuelles de la metalleuse modèle et propose une prestation vocale haut perchée en adéquation avec le sujet mais quelque peu exaspérante à la longue. Tout comme ces claviers pseudo-symphoniques écœurants.

De leur côté, bassiste et guitaristes, tout sourires, jouent la carte des poses, en solo, en duo ou en trio – les possibilités sont innombrables – et secouent la couenne comme si leur vie en dépendait. Le batteur s’est, quant à lui, essentiellement fait remarquer en intro de concert, seul derrière ses fûts, le torse bombé et prenant une posture de valeureux guerrier sonnant l’attaque. Quand on parle de kitsch… Le tout est d’y croire et Battle Beast joue le jeu à fond. Leur motivation incontestable est à cet égard tout à leur honneur et très certainement qu’une bonne frange du public a passé un moment agréable et divertissant en leur compagnie.

Anette Olzon (Nightwish) assume pleinement son rôle de conteuse excentrique

Commencer un concert derrière un rideau est devenu une mode. Mais il faut bien l’avouer, cela reste efficace. Sans compter que Nightwish fait dans l’original en choisissant une esthétique façon « rubans de papiers toilette » (avouez, vous y avez tous pensé) qui laisse entrevoir la scène. Assis sur un rocking-chair, on aperçoit un Marco Hietala (basse) recroquevillé sur lui-même chanter l’introductif « Taikatalvi » tel un grand-père chantant une berceuse. S’ensuit le single « Storytime » dont toute la première partie est jouée derrière les lambeaux servant de rideau au groupe. Un choix un peu étrange, mais la chute du rideau sur le départ du second couplet fait malgré tout son effet. Côté entrée en matière, Nightwish a fait le choix de l’efficacité avec un démarrage détonnant, à savoir un enchaînement des tubes récents du groupe. On notera d’ailleurs un effort de la part du groupe pour redonner un second souffle à certains morceaux pour créer la (bonne) surprise. Le pont de « Amaranth » se voit légèrement rallongé pour faire danser et headbanguer le public avec un riff à la Rammstein répété à l’envi et accompagné d’une rythmique dansante de Jukka Nevalainen. Marco en profite pour faire chanter le public. Quant à « Nemo », que le groupe, lassé, avait failli écarter de ses setlists, elle est interprétée dans une version acoustique très réussie. A propos de titres dont Nightwish s’est lassé, on notera d’ailleurs l’absence de « Wishmaster ».

Pour toi, public.

Après un démarrage tonitruant, le concert se diversifie jusqu’à l’accalmie acoustique de trois titres certes charmante, mais un peu longue. Accalmie à la suite de laquelle le redémarrage s’avère quelque peu difficile. Il peut être laborieux de se remettre dans une atmosphère plus rythmée, après plus de vingt minutes de ballades. Les pourtant efficaces « Dead To The World » ou « Planet Hell » en pâtissent jusqu’à ce que la très festive reprise de Gary Moore, « Over The Hills And Far Away » relance véritablement l’ambiance. En guise de rappel, après un « Finlandia » longuet et quelque peu mielleux et un « Song Of Myself » amputé de sa partie ambiante, Nightwish conclut avec un « Last Ride Of The Day » idéal pour un final explosif.

Mis en scène pour coller à l’ambiance d’Imaginaerum, le concert fait la part belle aux titres de l’album, presque joué dans son intégralité. A ce titre, la communication purement orale du groupe (celui-ci continuant d’échanger de nombreux regards complices avec les spectateurs) a légèrement diminué, très probablement pour les besoins de la mise en scène. Cette dernière est, sans surprise, grandiloquente : de très belles lumières, pyrotechnie, confettis, décors, etc. Un concert « feu d’artifice », à l’ambiance très colorée et bon enfant. Cela dit, l’aspect cinématographique voulu pour l’album n’est pas très représenté dans ce concert. Les artifices ne sont pas utilisés d’une manière foncièrement différente de ceux de la tournée précédente, si ce n’est quelques scènes diffusées à l’écran et la mise en scène introductive.

Nightwish : une ambiance bon enfant sur scène

Malgré cette grandiloquence, Nightwish tient à son interaction avec son public, qui lui est d’ailleurs particulièrement dévoué. On sera notamment très impressionné par la manière dont s’illumine toute la salle quand Marco demande à l’audience d’allumer des briquets ou de lever les téléphones. On notera aussi quelques échanges amusants tels que Marco, pour introduire « Slow, Love, Slow », racontant : « L’autre jour, j’étais chez moi avec ma femme et elle a commencé à parler. Elle parlait beaucoup et, vous savez, moi, je ne suis qu’un putain de bassiste, donc je ne comprends rien, c’est pour ça que je lui ai demandé ‘Slow, Love, Slow' ». C’est par ce mélange entre un grand spectacle parfaitement rodé et une personnalité bon enfant des musiciens que Nightwish fédère. Par ailleurs, la cohésion n’aura jamais été aussi grande entre les membres, le sourire ne quitte quasiment jamais leurs lèvres. L’impression de décalage que l’on pouvait ressentir sur la tournée précédente quant à la présence d’Anette Olzon au sein du groupe a totalement disparu. Alors que Dark Passion Play avait été composé avec une part d’incertitude quant à la voix féminine qui l’interpréterait, Imaginaerum a été écrit en connaissance de cause, en fonction des aptitudes d’Anette Olzon pour une alchimie plus évidente. Alchimie que l’on retrouve sur scène, Anette assumant pleinement son rôle de conteuse excentrique. Les autres membres fournissent une prestation de la qualité à laquelle on était déjà habitués par le passé. On notera que l’élégant mais timide Tuomas Holopainen est de plus en plus à l’aise et souriant sur scène. Quant au batteur Jukka Nevalainen, on ne peut s’empêcher d’avoir le regard fixé sur lui et sa gestuelle percutante et visuelle. Troy Donockley, joueur de uilleann pipes (soit Cornemuse irlandaise), est présent sur plus de la moitié du concert et participe même à quelques parties de chant. Et il semble particulièrement apprécier le moment. Une bonne humeur globale communicative.

Tuomas Holopainen est de plus en plus à l’aise et souriant sur scène.

Les plus médisants décriront cette atmosphère bon enfant et ce spectacle lisse par des qualificatifs tels que « Disney Metal » (cela s’est déjà vu sur la Toile). Une expression que Tuomas Holopainen ne prendra très probablement pas mal. Aller voir un concert de Nightwish, c’est choisir d’assister à une dose de féerie appliquée au metal et à un spectacle accessible aussi familial et fédérateur que peut l’être un film de Disney.

Setlist :

Taikatalvi
Storytime
Wish I Had an Angel
Amaranth
Scaretale
The Siren
Slow, Love, Slow
I Want My Tears Back (avec Troy Donockley)
The Crow, the Owl and the Dove (avec Troy Donockley)
The Islander (avec Troy Donockley)
Nemo (avec Troy Donockley) (Version acoustique)
Last of the Wilds (avec Troy Donockley)
Planet Hell
Ghost River
Dead to the World
Over the Hills and Far Away (reprise de Gary Moore, avec Troy Donockley)

Rappels :

Finlandia (Reprise de Jean Sibelius, avec Troy Donockley)
Song of Myself
Last Ride of the Day
Outro : Imaginaerum

Live Report Battle Beast : Nicolas ‘Spaceman’ Gricourt
Live Report Nightwish : Philippe ‘Metal’O Phil’ Sliwa
Photos : Nicolas ‘Spaceman’ Gricourt

A voir également :

Galerie photos de Nightwish.
Galerie photos de Battle Beast.



Laisser un commentaire

  • Quand je vois ce que vous avez écrit je me dis : « mais o est le respet ? »
    Que vous n’aimiez pas Battle Beast c’est un fait mais pas besoin d’être à la limite de l’insulte non plus…………..une critique est bonne quand elle est constructive !!
    Je les ai vraiment découverts lors de cette tournée et je me suis pris une énorme et bonne claque.
    Et Nightwish géniaux comme d’habitude.

    Je les ai vus quatre fois et je ne regrette aucun des concerts.
    Voila tout.

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  • michel meo dit :

    bjr a tous j etais a lyon le 20 avril au concert de nightwish et j avoue qu anette m a beaucoup surpris par ses perfs …… je pense qu il y a eu la grande periode tarja et je souhaite a anette une aussi bonne carriere avec nightwish

    [Reply]

  • Domy2811 dit :

    bon pour ma part , j’ai trouvé ce concert vraiment différent de que j’ai pu voir dernièrement de ce groupe , on peu noté un changement notoire on passe au folk métal symphonique qui ne me déplait pas d’ailleurs mais il devrait faire un vrai carton aux vieilles charrues je pense que l’intermède comme tu le fais remarqué est peu long et casse la dynamique du groupe j’ai une pensée pour le pauvre guitariste qui n’a plus que la marche a pied pour s’occuper , annet est vraiment a l’aise maintenant ah oui j’oubliai je préfère un zénith archi plein qu’un bercy au 3/4
    domy

    [Reply]

  • WhoDoYouThinkIAm dit :

    Dites, vous ne voyez pas le premier groupe et vous commentez ? Vous n’avez peur de rien ! En plus votre commentaire sur la chanteuse de Battle est plus que limite ! Quand la critique manque de respect, c’est naze.

    [Reply]

    Tüx999

    +1

    Spaceman

    Le seul vrai commentaire que l’on fait au sujet du premier groupe est pour dénoncer le fait qu’ils ont joué 30 minutes plus tôt que prévu. Je ne vois pas ce qui te gêne…

    En ce qui concerne la chanteuse de Battle Beast, tu aurais préféré qu’on te dise que c’est une diva pleine de sex-appeal alors qu’elle joue à fond sur la virilité de son style de musique et se démarque ainsi de 90% des chanteuses dans le metal ? Après si c’est l’image qui te « perturbe », désolé, mais je ne vois pas ce que tu as contre les camionneuses…

    C’est bien de chercher la petite bête partout comme tu le fais souvent, mais faudrait voir à ne pas tout regarder de travers non plus…

  • Le Druide dit :

    Pour ma part, c’était encore très bien.
    Anette est désormais complètement intégré mais bizarrement, j’ai trouvé qu’elle bougeait plus sur la tournée précédente, un peu trop statique cette fois.
    Marco est de plus en plus présent, album après album, et on a affaire aujourd’hui quasiment à un duo de chanteur chez Nightwish, un peu à la manière d’un Lacuna Coil.
    Le répertoire du groupe en live s’affranchit encore un peu plus de l’ère Tarja, ce dont perso je ne me plains pas.

    Un grand groupe.

    [Reply]

  • ok j’ai rien loupé donc , ça m’a suffit en 2008

    [Reply]

  • La Rousse dit :

    Le son à la halle ? Comme dab pas terrible mais avec un bon ingénieur du son on fait des miracles (pas comme pour scorpions!). Sinon en résumé nightwish sans tarja,bof . Pour moi elle était le principal atout du groupe et à part le batteur et la voix du bassiste qui assurent le reste est commun à beaucoups de groupes avec chanteuse. J’ai 30 ans de concerts alors il m’en faut plus pour d’impressionner. Pour ceux qui y étaient, saxon au transbo est pour moi le meilleur concert depuis ces dernières années. Nostalgie quand tu nous tiens….vivement MSG!

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  • Jilkaren dit :

    J’ai adoré Battle Beast, qui ont su mettre de l’ambiance. Niveau interaction avec le public ils ont su bien y faire.
    Pour NightWish, c’était une autre histoire. L’ambiance était vraiment bien, mais j’ai failli me suicider quand je l’ai entendu reprendre « Dead to the world » et « Over the hills and far away ». D’ailleurs, la comparaison est vite fait, quand elle chante en duo avec le bassiste, elle pourrait se taire qu’on n’entendrait pas la différence.
    Bon et puis, niveau scénique, vraiment, des fois je me demandais si elle savait ce qu’elle foutait là, à se promener au milieu de la scène les bras ballants.
    J’ai été aussi assez déçu qu’ils ne mettent pas plus de chansons de Dark Passion Play, qui à mon sens est vraiment énorme (et pour le coup ça correspond beaucoup mieux à la voix d’Anette).

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  • Je l’ai vu au RockHal à Esch/Alzette (Lux),ambiance sympathique.De plus,c’était l’anniversaire du batteur,on a eut donc droit à un happy birtday de la part du public. prix de la place trés attractive- €35,ça aide.

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  • bon et le son alors ?? parce que la halle tony garnier , je n’y met pas les pieds à cause du son déplorable. Mise a part Metallica il y a 2 ans je n’y vais plus.

    [Reply]

  • Moi j’étais à Nantes et, selon Anette, le public parisien à été trop calme sur « Over The Hills And Far Away », ce qui l’a un peu gêné…

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  • Je fus a Bercy et ce fut tres tres bon aussi…Sauf qu’on a pas eu la meme histoire de la femme a Marco mais autre chose de drole mais je ne sais plus quoi. Merci pour ce Live report RM 😉

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