Le monde du rock est séparé en deux catégories : il y a ceux qui trouvent que Nirvana est un groupe légendaire, unique, une icône ; et il y a ceux qui trouvent que c’est l’un des machins les plus encombrants de l’histoire du rock de ces vingt dernières années. Mais au moins les deux peuvent s’entendre pour dire qu’il a le mérite d’avoir propulsé la carrière de Dave Grohl.
Ce dernier, en pleine phase de promo pour son dernier album avec son groupe Foo Fighters, Wasting Light, est donc en pleine tournée des interviews et dans celle donnée au site Entertainment Weekly, il évoque le fait que, alors qu’on approche des vingt ans de la sortie de l’album Nevermind, il ne pouvait plus laisser encore passer une dizaine d’années pour retravailler avec le producteur de cet album-culte, Butch Vig, d’où cette sublime réunion (et on ne peut que constater l’excellent résultat).
Dans ce même entretien, il nous raconte aussi une anecdote se rapportant à ce « concert secret » qui, en décembre dernier, a vu renaître sur scène une part de Nirvana.
« Le jour où nous avons fini l’enregistrement, nous avions ce concert dans un club à faire. Ça se passait dans un bar en bas de la rue, un spectacle surprise. J’ai invité Krist à venir jouer un morceau. Nous voulions jouer « Marigold » […], la seule chanson de Nirvana que j’ai chantée. J’ai dit : « Krist, pour les rappels, je me mets à la batterie, toi à la basse, Pat à la guitare et on fait cette chanson. Et ce sera la première fois qu’on aura été ensemble sur scène depuis la fin de Nirvana. »
Du coup, on va au studio pour répéter. On joue le morceau et Krist dit : « Hey, les gars, ça vous dit qu’on se joue quelques vieux trucs ? » On s’est regardé Pat et moi : « Okay, tu veux faire quoi ? » Et il nous dit : « Jouons ‘Smells Like Teen Spirit. » Okay. Je ne l’avais pas joué depuis dix-huit ans. Et nous l’avons joué. Il n’y avait qu’une personne dans le studio, Scott, le manager du studio. Au milieu de la chanson, il a ouvert la porte pour jeter un œil, il a regardé pendant une minute et a refermé la porte. On a fini, on s’est regardé les uns les autres, genre « c’était étrange ». On est sorti, Scott nous a regardé et a dit : ‘Ouais, c’était très bon. Vous devriez garder ça les gars.' »
« Étrange », on veut bien le croire. Ce qu’on peut imaginer, c’est qu’ils ont dû ressentir une espèce de sentiment religieux, ce qui, à quelques jours de Noël quand c’est arrivé, et à quelques jours de Pâques quand nous l’apprenons, nous le fait comprendre peut-être plus clairement. Je ne veux certainement pas dire que Kurt Cobain est une figure christique et que le 5 avril dernier, pour les dix-sept ans de sa mort, il fallait chanter « Jésus revient ». Non.
Je ne vais pas réinventer la définition du mot « rituel » mais ce qui s’est passé dans ce studio y ressemble beaucoup, c’est-à-dire la reproduction d’un acte ou d’un événement à caractère sacré dans le but d’en faire rejaillir la magie ou la puissance divine. C’est, par exemple, le sens de la messe chrétienne qui reproduit à un moment donné le sacrifice du Christ par la consommation du pain et du vin.
Dave Grohl, Krist Novoselic et Pat Smear, en rejouant cet « hymne » qu’est « Smells Like Teen Spirit », on reproduit ensemble ce moment qui a changé leur vie et peut-être aussi la vie de tant de jeunes fans en 1991 : un moment sacré. D’où ce sentiment « étrange ».
Animalement vôtre.
en meme temps Butch Vig n’est pas comment dire un producteur « légendaire », il a trop polissé le son de Nevermind au grand dam de Cobain, et a a fait de cet album un produit un peu trop format radio, un peu dommage qu il ne sonne pas comme Bleach plus dans l’esprit grunge on va dire.
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La même chose que mes camarades !
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Nirvana : le groupe qui m’a amené à la musique, et au métal.
une sacrée porte !
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bravo au chroniqueur de ce post, je partage l’avis de guigui14.
merci
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un putain de bon article ouais!
je fais partie de ceux qui crois que Nirvana a été une légende!
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