
Artistes : No One Is Innocent – Delbi
Date : 2 Avril 2010
Lieu : MJC de Chaville
Public : 80 personnes environs
Les portes ouvrent à 20h15 pour laisser entrer un public peu nombreux. A 20h30 passées, Delbi entre sur scène sans tambours ni trompettes, s’assoit sur son tabouret et attaque sa prestation. Il est seul sur scène. Homme orchestre équipé d’une guitare, d’un clavier, d’une grosse caisse électronique, d’une boîte à rythme, d’un sampleur et de pédales d’effets. Des boutons en veux-tu en voilà. Il y a même un triangle. Il évolue dans un registre blues-folk, mâtiné de psychédélisme. Le premier morceau est dans une ambiance qui rappelle les Doors. Le second morceau est une reprise du Billie Jean de Michael Jackson où l’homme exécute un solo qu’Hendrix n’aurait pas renié.

Delbi – Le public réagit bien mais avec une pointe de déception
On pense aussi à John Butler pendant le show. La poignée de spectateurs présents apprécie et applaudit l’artiste, fort sympathique au demeurant. Ceci dit, l’utilisation de boucles à outrances qui continuent le chant là où Delbi s’arrête ou qui assurent les ch?urs donne à la prestation un caractère très mécanique. L’homme est sûrement un compositeur talentueux mais franchement, l’impression qu’il manque des musiciens pour appuyer le tout est très gênante. D’accord, il y a performance mais voir un artiste s’amuser avec tous ses jouets n’a aucun intérêt. Cette impression est accentuée par le fait que musicalement, c’est agréable mais absolument pas révolutionnaire. Le public l’applaudira tout de même chaleureusement après ses quarante-cinq minutes de prestation.

No One – Que va-t-il se passer ce soir ?
A 21h45, les lumières s’éteignent quand No One Is Innocent monte sur scène. Et dès «Nomenklatura», le premier morceau, le combo fait comprendre clairement qu’ils ne sont pas là pour faire de la figuration. Le genre de la boutique c’est direct du droit, uppercut du gauche et coup de tête – balayette. Vous l’avez compris, voici un groupe qui ne connaît pas la notion de «round d’observation».


Grosse ambiance dans la MJC ce soir
Kmar assume son rôle de leader. Il dansera même sur les airs arabisants du début de «Gazoline». Dans cette salle, le combo ne pourra compter que sur son énergie. Il y a des lumières évidemment mais rien de spectaculaire. De l’énergie, le leader en a à revendre. Et le public aussi, cela tombe bien. A la guitare, Shanka, s’intègre aussi au spectacle avec une attitude très rock n’roll. Le plus tranquille reste Djules à la basse. Ce dont on s’aperçoit vite aussi avec le groupe, c’est que le discours est politisé, engagé. Kmar dédie «L’Amour De La Haine» : « A tout ce que l’on déteste chez Sarko » ou encore «Hurry Up» : « A tous ces enculés de traders ». Honnête, il avouera que cela fait un moment que le groupe n’a pas joué ensemble et que cela s’entend. Ah, bon ? Côté public, c’est chaud bouillant, ça pogote et ça fait même un boucan d’enfer. Sur scène, le groupe joue un nouveau morceau, «Le Monde Entier» qui passe haut la main l’épreuve du live. C’est vraiment un grand moment de ce concert auquel nous assistons avec Kmar qui descend dans le public. Plus le public exulte, plus le chanteur se déchaîne et offre une prestation explosive, jouissive. L’engagement revient sur «Chile», qui parle de résistance. C’est sur ce morceau que les premiers spectateurs montent sur scène. Kmar lui s’assoit tranquillement sur le bord de la scène, au plus près du public, puis redescend dans la salle au contact des fans. Il est 22h30, No One Is Innocent quitte la scène.


Kmar est proche de son public
Le public conquis en redemande et la MJC résonne des « No One ! No One ! ». Le spectacle n’est pas fini et un technicien installe une chaise pour accueillir le bassiste à la guitare acoustique pour le morceau calme du set. « Un morceau qui parle de Besson, de l’identité nationale, du pourquoi tout cela ? Finalement pour faire voter Le Pen. Mais en parler alimente le débat », commentera le chanteur avant de démarrer le morceau. Toujours engagés, les membres du groupe ne se laissent jamais dompter. Musicalement le morceau a des petits airs country avec l’utilisation des baguettes balais ou du bottleneck – (ndlr : guitare slide) – à la guitare. Le public adore et ne cesse d’applaudir. Mais le calme n’est là que pour mieux masquer la tempête qui arrive car Henry, le psychopathe, débarque. Les lumières rouges sont de rigueur. Représentent-elles le sang ? La folie s’empare du concert avec ce morceau de bravoure, sa ligne de basse, ses bruitages horrifiques, son alternance de moments calmes et de moments où tout explose, son solo de guitare magnifique. Mais toute cette liesse est loin d’être terminée. «La Peau» achève tout le monde ! Surtout que sans prévenir, sur le premier refrain, Kmar saute dans le public qui le porte un bon moment. « Merci pour l’accueil », dira le chanteur le sourire aux lèvres. Merci pour la prestation, l’ami !


Une fin de concert en mode feu d’artifice
Sur le dernier morceau, «Drugs», il invite tout le monde à monter sur scène et c’est sur cette touche bordélique, bien sympathique, que se termine une prestation des plus ardentes. Le tout basé sur une setlist qui n’oubliera aucun album du groupe. Un vrai moment fort, à classer parmi les grands concerts. Et pourtant, c’était dans une MJC d’une ville de banlieue comme beaucoup d’autres, dans le cadre d’un festival teinté chanson française. Comme quoi il faut laisser les préjugés de côté et garder l’esprit ouvert à tout et à tous. Nous ne sommes jamais à l’abri d’une bonne surprise. Et n’oubliez pas : « Nous sommes de la même couleur de Peau, du Grand Canyon au Yémen… »
Set List No One Is Innocent :
Nomenklatura
Mêmes idées
Revolution.com
Gazoline
L’Amour de la Haine
Le Monde Entier
US Festival
Down
Hurry Up
Liar
Chile
Qui je Suis
Henry
La Peau
Drugs

Du grand canyon au yemen…mais la peau est la même !
Ca c’est de la musique !
Clique sur mon prénom internaute ! 🙂
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