Les médias web metal français, comme n’importe quel type de structure, aiment revendiquer la puissance de leurs projets respectifs. C’est normal et ça fait partie du jeu de la communication. Souvent ce petit jeu est drôle, évidemment, mais peut quand même tourner au vinaigre car la valorisation de sa structure, surtout quand elle n’est pas justifiée bien entendu, peut vite devenir ridicule ! D’autant plus que les données chiffrées, la notoriété du projet concerné et son professionnalisme resteront les trois critères majeurs qui distingueront ad vitam aeternam les structures entre elles. Ainsi et heureusement, c’est le public qui choisit qui est « le numéro 1 », « la référence » et tous ces superlatifs utilisés par tant de médias différents qui cherchent souvent à revendiquer ce qu’ils ont envie d’être…

Sur ce sujet, de notre côté nous n’aurons jamais l’outrecuidance de communiquer en disant que nous sommes « la première communauté metal française et qu’on est plus forts que les autres parce que ci ou parce que ça » – seuls les chiffres comptent de toute façon et libre à vous d’avoir (ou non) un avis sur la question – par contre je vais expliquer aujourd’hui comment nous sommes devenus le premier média web focalisé metal à se salarier, en France, alors que nous existons depuis seulement 5 ans.

Au fil du temps je suis devenu un jeune chef d’entreprise qui emploie deux personnes, Philippe Sliwa (dit Metalo) et Frédéric Demagny (dit Animal), ayant principalement pour mission de faire vivre le site de Radio Metal, ce qui constitue la base de notre travail. La première grande victoire de Radio Metal se situe très précisément ici : nous sommes les seuls, en France, à payer du personnel entièrement dédié à un média web metal.

D’ailleurs nous sommes une vingtaine de contributeurs à ce projet (dont des prestataires de services) et mon but est de salarier tout ce beau monde et de parvenir à les défrayer tous lors de leurs déplacements. Un objectif de fou furieux… mais finalement juste aussi fou, surtout dans la conjoncture actuelle, que de salarier deux personnes sur un média web metal en France.

Pendant des années, nous avons travaillé bénévolement sur ce projet pour le construire et vous nous avez suivis parce que notre vision des choses vous a plu. Ensuite les producteurs de spectacles, les labels et tous les autres acteurs du milieu ont commencé à annoncer chez nous… séduits qu’ils étaient par l’importance de la communauté (toujours plus nombreuse) que nous avons su convaincre par (ce que vous avez jugé comme) la qualité de notre contenu.

Notre histoire, c’est l’histoire d’un rêve qui se réalise. Un rêve au quotidien qui a été arraché à force de travail, d’obstacles monstrueux et de sacrifices. Nous aurions payé pour faire ce métier de toute façon et sachez d’ailleurs que, parfois, nous sommes obligés de le faire encore… car nous sommes indépendants.

A ce sujet, tous les acteurs du milieu connaissent parfaitement les tenants et les aboutissants sur le conflit qui nous oppose actuellement à un chargé de promo qui nous empêche de faire notre travail, c’est-à-dire de vous informer, sur des concerts que nous souhaitons couvrir ou des interviews que nous voulons réaliser. Ainsi, dans le but de gagner du temps tout en gardant mon énergie intacte, pour le Sonisphere français à venir j’ai par exemple payé ma place directement car je n’ai plus la volonté de me battre pour obtenir un pass qu’on me refusera, comme d’habitude, pour des raisons injustifiables.

Alors que tout le monde connaît l’importance de notre média, cet état de fait est bien entendu ahurissant car on se retrouve dans une situation où on doit donc payer pour faire notre boulot ! Mais très sincèrement, comme je le disais précédemment, au final je le fais parce que je suis un gros fan de Faith No More (je me serai donc rendu à l’événement même si RM n’existait pas) et, plus globalement, cette situation ne fait que prêcher pour ma paroisse car elle est tout simplement la conséquence de la bêtise humaine.

En effet cela fait 7 ans que je bosse dans le metal et cela fait 7 ans qu’on me met des bâtons dans les roues et que je vois partout des comportements stupides (quand ils ne sont pas absurdes). Encore une fois, et je l’ai écrit à de nombreuses reprises ici, si le style n’est pas représenté dans les médias c’est tout simplement parce que beaucoup de ceux qui le font vivre privilégient leurs intérêts personnels au développement du genre musical. Si c’était le contraire, le style serait évidemment représenté dans les grands médias et ce n’est pas le cas actuellement car certains acteurs ne font rien pour !

Pourquoi ? Eh bien notamment car cela les obligeraient à perdre en « influence » et à ne pas vouloir tout contrôler.

Or un média comme le nôtre, par définition, est incontrôlable et se fixe lui-même ses propres limites. Nous sommes, nous, capables de faire la distinction entre ce qui est à faire ou à ne pas faire. Nous n’avons pas créé Radio Metal pour parader dans les carrés VIP des festivals, pour passer à la TV ou pour faire de la communication : nous avons créé Radio Metal pour le journalisme et pour informer nos lecteurs. Rien ni personne ne nous empêchera de le faire et le développement de notre structure prouve que la communauté du metal est derrière nous, nous soutient… et restera informée par tout ce que nous jugerons utile de l’informer.

Notre seul vrai pouvoir est le pouvoir des mots.

Par ailleurs, le fait d’être le premier média web metal, en France, à vivre de sa passion prouve que notre sérieux et notre recherche de professionnalisme a payé au propre et au figuré. Forcément, on n’a pas fini d’avoir des problèmes relationnels avec beaucoup d’autres médias, ou avec des gens du milieu, mais franchement ce n’est pas grave. Car si ce n’était pas le cas, cela voudrait à mon sens dire qu’on ne fait pas du bon journalisme…

Ce n’est pas faire l’unanimité qui nous intéresse, loin de là, et on remercie chaleureusement – et avant tout – nos 10 000 lecteurs réguliers qui nous font l’honneur de s’informer chaque jour sur notre site, nos 44 000 fans sur Facebook et nos 1 300 followers sur Twitter qui subissent au quotidien nos joutes verbales.

Merci à tous : vous soutenez un média qui n’a peur de rien, de personne et qui se battra jusqu’à son dernier souffle pour ses idéaux.