A qui le tour cette fois-ci ? Après avoir affirmé haut et fort que les Européens n’avaient aucun sens de l’humour, avoir demandé à Dave Mustaine de ne pas nous faire profiter de ses opinions sur le mariage gay (tout en ponctuant cette demande de quelques injonctions diverses concernant l’organe sexuel d’un certain Jésus Christ), Oderus Urungus, frontman de Gwar s’attaque sans prévenir et sans que l’on sache véritablement pourquoi à Hellyeah, dont il trouve que le nom est ridicule. Nous demandions « à qui le tour ? » en introduction car il suffit de taper « Oderuns Urungus Slams », soit « Oderus Urungus s’attaque à » dans un moteur de recherche pour trouver de nombreux résultats. Voici sa récente sortie sur Hellyeah, suivie de la traduction.

« Tiens, et si on parlait du nouvel album de Hellyeah ? C’est pas mal hein ? Quel super nom de groupe – Hell Yeah ! C’est trop cool. Comment ces gros abrutis du Texas ont-ils pu trouvé quelque chose d’aussi génial ? Comment ces gros c*nnards tatoués, ces ignorants, ces mecs à la connerie innée ont pu trouver une idée aussi géniale que Hellyeah ? Wow, Stephen Hawking, va te rhabiller ! » (discours clôturé par un savoureux rire démoniaque)

Très rapidement, les membres de Hellyeah ont répondu via Twitter :

« Nous aimerions remercier le chanteur de Gwar pour avoir raconté de la m*rde sur nous à un de leurs concerts. Très élégant, bravo ! […] Je pense que c’est un honneur de se faire descendre par Gwar ! Ils sont géniaux ! Merci Oderus ! »

On ne peut s’empêcher de rapprocher la fine analyse du frontman de Gwar à celle exprimée sur Noisecreep en 2009 à propos de Kerry King. Oderus Urungus le décrivait alors comme « gros et stupide » et ce malgré l’admiration qu’il lui portait. On apprenait, en réalité, qu’il lui en voulait de ne pas avoir reconnu son indiscutable rôle au sein de la carrière de Slayer. Étant donné les similitudes du discours, il semble, dans la psychologie d’Oderus, y avoir un lien quant au rapport émotionnel qu’il entretient avec ces deux groupes. On pourrait aussi y voir une forme de mécanisme mental de défense, voire une maladie qui consiste à exagérer la masse corporelle de ses interlocuteurs.

Qui a dit « sérieux » ?
Non, restons sérieux. Et ne le soyons donc pas. Blague à part, que s’est-il donc passé, le 25 avril dernier, sur la scène de ce concert de Gwar ? Ni plus ni moins qu’Oderus, jouant son rôle de frontman d’un groupe de mecs déguisés en méchants issus des Power Rangers et au jeu de scène gore et nanar. Déteste-t-il vraiment Hellyeah ? Ou bien avait-il simplement plaisanté la veille avec ses collègues en se disant : « Hé, mais dis donc quand on y pense, Hellyeah, c’est quand même sacrément bidon comme nom de groupe ? ». C’est précisément ce que l’on attend : qu’Oderus y croie plus ou moins ou pas du tout, et quoi que l’on puisse penser de Hellyeah, cette attaque médiatique a une saveur jouissive et parfaitement dans l’esprit de ce que l’on attend d’un groupe parodique comme Gwar : c’est bourrin, gratuit, exagéré et, il faut bien l’avouer, même si c’est pas sympa, drôle.