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Interview   

Opeth : la maladie d’amour


Mikael Åkerfeldt - OpethMikael Åkerfeldt n’en a vraiment rien à faire de l’avis des fans, mais alors, strictement rien à faire ! Pour preuve, il enchaîne avec Sorceress son troisième album d’Opeth d’affilée sans la moindre note de chant death metal, malgré les hordes de fans déjà effarouchés par Heritage (2011) puis Pale Communion (2014), rien que pour la seule absence de cette composante ; certains commencent à y voir de la pure provocation.

Mais la vérité est qu’il va bien falloir se faire à l’idée qu’avec Opeth, l’avis et les railleries des fans, quels qu’ils soient, ne rentrent à aucun moment dans l’équation. Non seulement Åkerfeldt compose à l’envie mais il le fait sans trop réfléchir à la direction qu’il va prendre, faisant avec ce qui lui vient sur le moment. A partir de là, comment peut-on reprocher à un artiste son honnêteté, lorsqu’on reproche à d’autres leurs démarches mercantiles ? Et, après tout, au vu de la qualité de Sorceress, qu’il qualifie d’ « album d’amour », Åkerfeldt a bien raison de suivre son instinct.

Ainsi nous avons échangé avec le chanteur-guitariste sur ce nouvel opus et sa manière d’envisager sa musique. L’homme a un regard tout aussi honnête sur lui-même que sur sa musique, se déclarant fainéant, chanceux d’avoir certaines facilités créatives, malade quant à son obsession pour la musique, souffrant de catastrophisme dans sa manière de penser…

Opeth 2016

« Avoir une envie irrépressible de composer une chanson, je n’ai jamais ressenti ça. […] Mon envie irrépressible est plus dans le fait d’entourer ma vie de musique, par exemple écouter de la musique, jouer de la guitare, et pour ce qui est de la composition, c’est presque un peu comme si j’avais de la chance. »

Radio Metal : Tu as dit que « cette fois [vous] n’av[ez] pas réfléchis à ce que [vous] vouli[ez] faire » et il n’a pas fallu longtemps pour faire l’album. Dirais-tu que la musique est plus spontanée cette fois ?

Mikael Åkerfeldt (chant & guitare) : Ouais, très. En fait, je pense que tous nos albums, à l’exception de nos premier et second albums, ont été spontanés, vraiment. Je ne peux me souvenir avoir un jour prévu ce que nous allions faire. Enfin, j’ai établi un plan lorsque nous avons fait les albums qui s’appelaient Damnation et Deliverance, ils ont été écrits et enregistrés en même temps, en gros, et ça c’était un peu quelque chose qui était prévu à l’époque, le fait que j’allais faire un album calme et un album heavy. Mais en dehors de ça, tous les albums ont juste été composés, si tu vois ce que je veux dire. Je ne me suis jamais dit que j’allais faire un album très, très heavy, ou un album très, très calme, ou un album très, très n’importe quoi. La plupart du temps, je me suis juste contenté d’écrire. Donc c’est effectivement spontané mais pas tellement plus que n’importe quel autre de nos albums.

Lorsque votre management t’a donné une date butoir, tu n’avais plus que six mois pour écrire l’album et tu n’avais encore rien. As-tu besoin de pression pour être créatif ?

Ouais, je pense que j’en ai effectivement peut-être besoin ! J’ai tendance à ne pas être… C’est presque comme un état d’esprit qui se met en branle lorsque j’ai une date à laquelle je dois avoir fini. Donc je pense que la pression est probablement bonne pour moi parce que je suis assez paresseux, pour être honnête ! J’ai été amené à être paresseux parce que ça fait longtemps que je suis musicien, ça fait longtemps que je suis dans un groupe, si bien que je ne travaille pas à moins que j’en sois obligé. Je veux dire que lorsque je ne tourne pas ou n’enregistre pas, je ne fais pas grand-chose, si ce n’est être avec mon enfant et ma petite amie ! Si tu vois ce que je veux dire. Et je lustre ma collection de disques [petits rires]. Il ne se passe pas grand-chose lorsque [je suis chez moi]. Donc je suis assez fainéant, ce qui explique probablement en partie pourquoi j’ai besoin d’un peu de pression afin de pouvoir m’y mettre. Et ça marche vraiment pour moi. Au cours des peut-être dix dernières années, je n’ai jamais vraiment écrit quoi que ce soit entre les tournées ou pendant mon temps libre. J’ai toujours commencé à composer lorsque nous avions une date calée pour le studio.

Est-ce que ça signifie que tu n’es pas comme ces artistes qui ont une envie irrépressible de créer ?

Non ! [Rires] Je n’ai pas ça ! Je ne suis pas sûr… Je veux dire qu’il y a une forme d’envie irrépressible parce qu’une fois que je commence à composer, littéralement, ça… Peut-être que je suis aidé, peut-être que j’ai tellement d’idées, ou quelque chose qui est stocké dans ma tête qui fait que lorsque vraiment je m’assois pour écrire, c’est assez facile pour moi. C’est comme si j’avais emmagasiné de la connaissance pendant le temps que j’ai passé sans composer. Evidemment, parfois je peux trouver une partie ou une ligne de chant que j’ai enregistré sur mon téléphone ou quelque chose comme ça, mais je ne compte pas ça comme un vrai début de composition. J’ai le sentiment d’avoir vraiment commencé à composer quelque chose seulement lorsque je suis en studio, lorsque je peux l’enregistrer correctement. Donc le fait d’enregistrer un riff dans un téléphone, ce n’est pas vraiment composer pour moi, c’est juste une petite idée ou quelque chose comme ça, et ça peut arriver. Mais pour ce qui est d’avoir une envie irrépressible de composer une chanson, je ne peux pas dire que je… Je n’ai jamais ressenti ça. C’est comme à l’époque, lorsque j’étais jeune, lorsque j’avais seize ans, je jouais tout le temps de la guitare, je m’entrainais, j’essayais de m’améliorer, j’essayais de nouvelles manières de changer et faire progresser notre son, mais alors c’était plus un intérêt pour devenir un meilleure guitariste. Et lorsque je m’entrainais, évidemment, je trouvais des riffs et ce genre de choses. Et je ne m’entraîne jamais de nos jours ; je joue de la guitare pour le plaisir. Je la joue comme une forme de relaxation. Je ne m’entraîne pas à proprement dit. Et parfois, bien sûr, je peux tomber sur quelque chose, alors je l’enregistre sur mon téléphone mais, comme je l’ai dit, je ne vois pas ça comme de la « composition ». Donc mon envie irrépressible est plus dans le fait d’entourer ma vie de musique, par exemple écouter de la musique, jouer de la guitare, et pour ce qui est de la composition, c’est presque un peu comme si j’avais de la chance ou je ne sais quoi.

Tu t’es vraiment concentré sur la variété des chansons et le fait de les rendre différentes les unes des autres, et c’est effectivement un album très varié. Trouves-tu que les albums ont tendance à être un peu unidimensionnels de nos jours ?

Je pense que la scène musicale est pas mal unidimensionnelle depuis un bon moment. Je pense que les groupes et artistes, ces derniers temps, depuis les années 90 ou quelque chose comme ça, restent confortablement dans ce qu’ils pensent être leur propre son, et on dirait que pour les artistes de nos jours, il y a peu de besoin d’élargir son horizon musical. Evidemment, mon époque préférée, c’est les années 60 et 70, lorsque j’ai l’impression qu’il y avait un climat plus ouvert et les gens n’étaient pas si coincés sur et fascinés par les genres, et les groupes et les artistes évoluaient différemment qu’ils semblent le faire aujourd’hui. La musique jazz depuis les années 50 jusqu’à aujourd’hui a changé. Si tu écoutes un album de jazz des années 70 et que tu compares avec un album des années 60, dix ans plus tôt, dans certains cas, tu ne croirais presque pas que c’est supposé être le même genre. Et ce n’était pas un problème à l’époque mais maintenant, et surtout dans le monde du metal, c’est « le metal ou la ruine », en gros. C’est censé être metal et c’est censé sonner d’une certaine façon. Il y a quelques marques de fabrique spécifiques qui font qu’une chanson ou un album est metal, et si tu franchis ces limites, en gros, tu mets la patience de l’auditeur à l’épreuve. Dans le passé, on dirait que c’était très différent. Donc oui, je pense vraiment que la scène musicale est très unidimensionnelle et il est évident que je vais dire que je ne voudrais jamais que nous soyons pris dans ce piège, car je pense que c’est un piège. Je pense que c’est un piège qui réprimera la créativité et le fait de faire avancer la musique, vraiment. Mais plein de groupes sont à l’aise en faisant ça, plein de groupes adorent rester pareil et adorent faire la même chose encore et encore. Mais nous ne faisons pas partie de ces groupes.

Opeth 2016

« J’aime la musique plus que n’importe quelle personne que je connais sur la scène musicale ou dans ma vie privée. Je suis absolument obsédé par la musique, à un point où j’ai parfois le sentiment que c’est presque maladif. »

Tu as dit que cet album est « aussi bien frais que vieux, aussi bien progressif que réchauffé. Heavy que calme. » Ce sont tous des termes contradictoires. Dirais-tu que tu es, toi-même, plein de contradictions en tant qu’artiste et peut-être en tant qu’homme ?

Probablement ! Probablement. J’essaie de ne pas me contredire dans la plupart des cas dans tous les aspects de ma vie de tous les jours, avec la façon dont je travaille avec le groupe… J’essaie de ne pas être une personne contradictoire mais ça n’arrive pas parce que je change. Les gens peuvent me dire : « Ok, tu as dit ci et ça il y a cinq ans mais maintenant, tu dis ci et ça. N’est-ce pas une parfaite contradiction ? » Et il se peut que ça le soit… Si tu parles de contradiction, tu devras aussi prendre en compte le fait que le temps passe et que tu vas changer. Il y aura aussi des contradictions plus actuelles qui peuvent arriver, auxquelles je peux m’exposer et exposer les autres gars dans le groupe ou les fans ou peu importe. Même dans ma vie privée, ça existera. Mais la vie est pleine de contradictions. Je veux dire qu’il n’y a rien de nouveau. Ce n’est pas du tout spécifique à moi. Je parie que tu es également plein de contradictions ! [Petits rires]

Comment, en fait, rends-tu un album comme Sorceress cohérent en ayant une telle diversité et de tels sentiments contradictoires ?

Une chose qui importe le plus pour moi, c’est si je pense que les chansons sont bonnes ou pas. Ça, c’est le numéro un. Deuxièmement, est-ce pertinent ou est-ce plus ou moins nouveau pour moi ? Et troisièmement… Je ne trouve pas de troisième point là tout de suite, mais il y a quelques facteurs qui sont plus importants que d’autres lorsque tu es musicien. Je n’ai pas comme motivation de devenir riche avec la musique, en l’occurrence. Je n’ai pas la motivation de devenir célèbre avec la musique. La seule motivation que j’ai pour ce qui est de la musique, c’est d’écrire quelque chose que j’aime et quelque chose qui pourrait bien sonner et que les autres gars aimeraient. Et ensuite, bien sûr, c’est bien si les fans aiment aussi. Mais c’est la seule motivation que j’ai, vraiment. J’adore la musique ! J’aime la musique plus que… Je pense que j’aime la musique plus que n’importe quelle personne que je connais sur la scène musicale ou dans ma vie privée. Je suis absolument obsédé par la musique, à un point où j’ai parfois le sentiment que c’est presque maladif. Je suis comme un entasseur compulsif, en gros. C’est donc la seule idée que j’ai derrière la tête dans ma vie. L’un des ingrédients principaux dans ma vie est le fait que j’aime autant la musique. C’est un genre d’exutoire pour moi de pouvoir écrire la musique que j’aime aussi, bien sûr. Mais, comme je l’ai dit, la seule motivation que j’ai en étant dans ce groupe, en jouant de la guitare, c’est le fait que j’aime tant la musique.

En fait, ça me rappelle Jonas et Anders de Katatonia qui nous ont raconté qu’en termes de musique progressive, tu es un « collectionneur compulsif » et « un fanatique obsédé » par rapport à eux [Petits rires].

Ouais, c’est probablement vrai mais il faut aussi prendre en compte que ni Jonas ni Anders ne s’intéressent beaucoup à la musique progressive. Je pense qu’aucun d’eux ne possède un seul album de prog rock chez eux, mais leur musique est progressive. Ils utilisent en quelque sorte leurs références musicales, qui proviennent principalement de groupes non progressifs, de ce que j’en sais, mais ils les rendent progressives en les incorporant dans ce qu’ils écrivent, ce qui vient de leur intérieur. Mais c’est vrai ! Je suis malade. Je collectionne des albums et j’ai beaucoup d’albums. Je pense constamment aux albums, à trouver cet album particulier… Mais au bout du compte, il y a aussi une récompense là-dedans pour moi, qui est le contenu, évidemment. Certains de ces albums, je les trouve si fantastiques que ça m’influencera pour écrire quelque chose. Tu sais, j’ai tellement d’influences dans ma tête, parfois je me demande comment… Parfois j’essaie de retracer l’origine d’une idée, « pourquoi j’ai eu cette idée ? » « Où est-ce que j’ai entendu ça auparavant ? » « Comment suis-je capable de savoir écrire cette partie ? » Et tout ceci vient de ma collection d’albums. Techniquement, tu pourrais dire que je suis le produit de ma collection d’albums. Mais pour ce qui est du rock progressif, l’intérêt collectif de Jonas et Anders dans le vieux rock progressif, ça correspond à environs un pour cent, alors que le miens, c’est deux millions et un pour cent [petits rires].

Tu as contacté le producteur Wil Malone pour t’aider avec l’album. Peux-tu nous en dire plus sur lui et son apport sur Sorceress ?

Ouais, j’ai été mis en contact avec lui, encore une fois, via ma collection de disques. C’est ainsi que j’ai découvert Wil Malone. Il a fait quelques albums lui-même. Il avait un groupe psychédélique qui s’appelait Orange Bicycle par le passé ; je dois d’ailleurs dire que ce n’était pas très bon, je n’ai pas tellement aimé. Et ensuite il a fait un album solo, qui s’appelait juste Wil Malone, que j’ai recherché pendant des années. Et j’en ai enfin trouvé un exemplaire, et il est fantastique ! Il y a de belles cordes et il chante, c’est presque une voix à la Nick Drake. Sa voix est très douce, c’est presque comme s’il parlait, mais il chante. Et cet album est orchestré. C’est un magnifique album. Donc je suis devenu fan de lui. J’ai aussi récupéré un album très étrange de lui qui s’appelle Motherlight – c’était lui et deux autres producteurs, peu importe – que j’adore. Donc je l’ai contacté, simplement pour voir ce qu’il faisait, s’il était en vie, en gros. J’ai cherché sur internet et découvert qu’il avait orchestré tous les albums de Black Sabbath dans les années 70, comme Sabbath Bloody Sabbath, mon album préféré. C’était le gars responsable des cordes sur certains de mes albums préférés. Et il a produit le premier album d’Iron Maiden. Donc j’étais là : « Wow ! Ce mec n’est pas qu’un obscur album dans ma discothèque ! Il est en fait actuel et pertinent ! » Il fait des choses aujourd’hui. Il fait de la pop, il travaille avec Joss Stone, The Verve, Depeche Mode et ce genre de choses de nos jours. Donc j’ai trouvé un site web et je l’ai contacté, lui demandant s’il serait intéressé pour composer quelque chose pour nous, car j’avais cette chanson que je pensais sonnerait bien avec de vraies cordes. Donc je l’ai contacté et il m’a répondu par email, disant : « Bien sûr ! Envoie-moi juste le morceau et je verrai ce que je peux faire. » Et on connaît la suite.

Opeth - Sorceress

« Les gens semblent si tristes. On dirait qu’ils savent pourquoi ils sont tristes mais ils s’en fichent, ils n’y font rien, ils ne font que cliquer sur leurs téléphones, et ça leur fourni quelques cinq secondes de joie et c’est tout ce dont ils ont besoin. Donc j’ai un nouveau sentiment de détachement de la société maintenant. »

Vous êtes retournés au Rockfield Studios. Tu as même dit que tu aurais souhaité que « ça ne se passe pas aussi vite » et qu’il « y avait un vide après avoir quitté le studio. » Qu’est-ce que ce studio a de si spécial ? Quelle différence ça fait par rapport aux précédents studios dans lesquels vous avez enregistré ?

En fait, j’adore les studios, en règle générale. Mais je veux qu’ils soient… Tu sais, si c’est trop clinique… Beaucoup de producteurs, surtout dans le metal, qui sont actuels, qui sont en activité aujourd’hui, construisent de magnifiques et fantastiques studios, tout fonctionne merveilleusement bien, mais c’est tellement clinique et propre ! C’est comme aller chez le dentiste ! Je n’ai jamais aimé l’environnement de certains de ces studios. Je veux quelque chose de vieux. Je veux que ça sente la moisissure et le mildiou. Et c’est comme ça au Rockfield [petits rires]. Rockfield, le studio en soi, n’a rien de spécial, c’est vieux, ça sent, il y a des appareils technologiques vraiment sympas, il y a des consoles de mixages sympas – il y a deux studios -, de bons microphones, tous ces trucs. C’est super mais le véritable charme de Rockfield, ce sont les environs, car il est grosso-modo situé au milieu de nulle part au Pays de Galles, c’est une vieille ferme, il y a encore des chevaux et des vaches, il y a des moutons qui gambadent sur la colline, et il n’y a rien autour ! Donc c’est très paisible, très calme. C’est aussi un studio résidentiel, donc tout le groupe peut y vivre, tout le monde a sa propre chambre, ils nous font à manger là-bas… Donc nous sommes vraiment ensemble en groupe, nous travaillons ensemble, tout le monde participe lorsque quelqu’un enregistre, tout le monde donne son opinion et est vraiment uni en tant que groupe. Alors qu’avec certains de ces studios cliniques, surtout si tu enregistres dans ta ville, tout le monde rentre chez lui et fait son propre truc. Du coup, ça rassemble vraiment le groupe et c’est un magnifique environnement dans lequel travailler. C’est pour ça que nous adorons Rockfield. Si nous faisons un autre album, je serais surpris que nous ne retournions pas au Rockfield.

Est-ce qu’un tel studio éveille les sens pour être créatif ?

Ouais, effectivement. Ça éveille les sens, dans une certaine mesure. Je veux dire que nous sommes six gars, tout le groupe, nous vivons dans de grandes villes, sauf Axe, notre batteur qui a déménagé à la campagne maintenant, donc il est comme chez lui lorsqu’il est au Rockfield, mais ça apporte vraiment le calme et j’ai besoin d’un certain type de calme. Je ne veux pas entendre de téléphone portable sonner en permanence. Je ne veux pas entendre des gens bavarder à propos de mises à jour Facebook dans le métro. Je ne veux pas entendre le métro. Je ne veux pas voir de voiture. Je ne veux pas voir les gens. C’est le meilleur environnement, tout du moins pour moi, de travailler lorsqu’il n’y a que nous. En fait, c’est fantastique pour nous là-bas.

Tu as qualifié Sorceress d’ « album d’amour », dans la mesure où il parle en majorité des aspects négatifs de l’amour. Est-ce que tu as eu de si mauvaises expériences en amour ?

Non, j’ai eu de super expériences en amour, en fait, mais j’ai quelques relations derrière moi et, évidemment, certaines d’entre elles se sont mal terminées et certaines d’entre elles ont été assez destructrices, et peut-être pas très bonnes pour la santé mentale. Mais mes histoires ne sont pas différentes, encore fois, de tes histoires, je suppose [petits rires], et des histoires de n’importe qui d’autre. Certaines personnes écrivent un journal intime, certaines personnes vont voir leur psychologue pour parler de leurs problèmes ou peu importe. Tout le monde a ces sentiments. Donc ma vie sentimentale n’a rien de spécial, pas du tout. Et même si les paroles traitent, comme tu l’as dit, de types de sentiments négatifs qui entourent l’amour, ce n’est pas autobiographique, vraiment. Ce ne sont pas de vrais événements. Ce sont juste des sentiments que j’ai fait ressortir et à propos desquels j’avais peut-être besoin d’écrire, mais ensuite j’ai un peu exagéré les choses, j’ai déformé les choses et je les fais passer pour plus négatives que ce qu’elles ont peut-être pu être en réalité. Mais ça, c’est aussi un côté de ma psyché, le fait que j’ai tendance à penser de manière catastrophique. Tu sais, quelque chose se produit, et mon esprit digresse et commence à penser au pire scénario possible. Donc j’ai été suffisamment chanceux – si tu peux dire ça [petits rires] – pour pouvoir me servir de cette manière catastrophique de penser lorsque j’écrivais les paroles. Donc elles sont bien plus dures que ne sont les influences à proprement dites provenant de ma propre vie privée.

Est-ce en raison de ce thème sur l’amour que tu fais référence à un personnage féminin pour représenter l’album, une sorcière ? Est-ce qu’elle symbolise l’amour pour toi ?

Ouais, d’une certaine façon. Bon, tout ça, c’est une grande métaphore peut-être pas si bien déguisée, mais ça renvoit, en gros, à la façon dont je vois les choses lorsque je pense à l’amour, et surtout ces émotions négatives qui peuvent entourer l’amour ; il y a tant de sentiments négatifs que ça donne presque l’impression d’être ensorcelé, ou d’une maladie, dans une certaine mesure, parfois. C’est donc pour ça que j’ai pensé que Sorceress serait un titre approprié. Et puis aussi ça sonne cool.

L’illustration dépeint un magnifique paon mais qui a également une allure mortelle, se tenant sur un tas de cadavres. Est-ce que la symbolique derrière ceci le fait qu’une chose aussi belle que l’amour peut aussi être quelque chose de très sombre et diabolique sous la beauté ?

Eh bien, je pense que c’est probablement plus sain si les gens ont leur propre idée sur ce que signifie l’illustration, mais pour moi… Car j’ai eu l’idée de l’illustration il y a longtemps, bien avant avoir écrit le moindre mot pour les paroles ou la moindre note de musique. J’ai pensé à cette pochette il y a plus d’un an, et j’ai envoyé des idées à Travis Smith, qui a fait l’illustration. En gros, j’ai essayé d’évaluer pourquoi j’ai voulu cette illustration ou comment j’en ai eu l’idée, et je ne le sais pas encore avec certitude, pour être honnête. C’est probablement inspiré par d’autres pochettes que j’ai vues, mais je pense que c’est un peu une illustration narcissique, Opeth, le groupe, étant le paon.

Opeth 2016

« Tu ne peux pas faire un sondage ‘que veulent les fans ?’ et ensuite personnaliser ton album en fonction, ce n’est pas ainsi que ça fonctionne dans ce groupe. Je ne fais vraiment pas ça pour le succès commercial. »

Tu as qualifié les paroles de « misanthrope ». Blackwater Park était aussi un album qui venait de sentiments misanthropes. Est-ce que tu dresserais des parallèles entre les deux albums ?

Seulement au niveau des paroles, peut-être. Je veux dire que cet album a seize ans maintenant, donc j’étais dans une situation complètement différente, ma vie avait l’air complètement différente à l’époque. Je n’avais rien qui allait pour moi lorsque j’ai écrit ces chansons. Je me sentais détaché de la société parce que je regardais par ma fenêtre et tout le monde partait au travail. Je n’avais même pas de téléphone. Je ne me souviens pas comment je pouvais payer mes factures à l’époque. Je n’avais rien. Je ne manquais à personne nulle part. Personne n’avait besoin de moi nulle part, vraiment. Donc je me sentais détaché de la société à l’époque. J’avais presque le sentiment de ne pas exister, ce qui m’a poussé à écrire certains de ces types de paroles. Et maintenant, je me sens toujours détaché de la société [petits rires] mais d’une autre façon. Je me sens détaché dans la mesure où je ne peux pas m’identifier aux gens. Je peux me poser ou me promener en ville et me demander comment est-ce possible que tous les gens que je vois, ils ont une vie, ils ont des amis, des familles, des gens qu’ils aiment, ils ont des centres d’intérêts, mais la plupart du temps, tu ne vois que des gens qui cliquent en permanence sur un putain de téléphone ! Et ils parlent de choses si insignifiante que je suis là : « Comment peut-on ne serait-ce que penser à ça ? » Et ça me confère un sentiment de détachement. Et les gens semblent si tristes. On dirait qu’ils savent pourquoi ils sont tristes mais ils s’en fichent, ils n’y font rien, ils ne font que cliquer sur leurs téléphones, et ça leur fourni quelques cinq secondes de joie et c’est tout ce dont ils ont besoin. Donc j’ai un nouveau sentiment de détachement de la société maintenant, qui m’a poussé à écrire quelques-unes de ces paroles qu’on pourrait à nouveau qualifier de misanthrope. Pas que je déteste les gens, vraiment. Je pensais à ça l’autre jour parce que, surtout durant l’été… Je veux dire qu’en Suède, il faut comprendre que le climat ici est très sombre pendant cinq mois de l’année et les gens se blottissent, il fait froid et les gens sont malheureux pendant une grande partie du temps, mais ensuite, lorsque le soleil arrive, il y a comme une explosion de gens. On voit des gens assis dans le parc, à boire du vin avec leurs amis et leur famille au bord du lac, et ils sont contents. Et lorsque je vois ces gens, ça me rend également heureux, mais la plupart du temps, on voit des gens malheureux.

Peux-tu nous parler du lien entre les deux parties de la chanson « Sorceress » ?

C’est presque pareil qu’avec l’intro. L’une possède des paroles bien plus obsédées, il y a un côté dans les paroles qui est presque plus méprisant et offensif dans « Persephone », la première, et « Sorceress », la première. Mais « Sorceress 2 » et « Persephone (Slight Return) », l’outro, ont une atmosphère plus paisible, compréhensive et calme. « Sorceress 2 », les paroles sont bien plus… C’est comme un autre aspect de l’amour, ce n’est pas complètement négatif, c’est plus une chanson de désir, à quel point parfois tu veux posséder une personne – maintenant que je le dis, ça sonne négatif -, à quel point tu peux aimer quelqu’un au point de l’enchaîner à toi et tu veux constamment avoir une [confirmation] des gens que tu aimes qu’ils resteront avec toi et ce genre de chose. Mais ça reste un aspect plus joli de l’amour que le premier.

C’est le troisième album de suite qui ne possède pas de death metal, et c’est la seconde fois que les fans se demandent si vous allez revenir à ça et débattent de ça. Et, de toute évidence, tu n’en tiens pas compte, faisant ton propre truc et suivant tes propres désirs. Mais comment prends-tu cette question systématique du « retour au death metal » qui a plané au-dessous de vos dernières sorties ?

Eh bien, c’est un peu… Tu sais, ça a été agaçant, mais je le comprends. Je l’approche – si tant est que je l’approche… c’est comme, n’importe quel changement que nous avons opéré a fait chier les fans. Je veux dire que nous avons eu des changements de line-up : lorsque nous avons un nouveau batteur, « oh, l’ancien batteur était meilleur », lorsque nous avons un nouveau guitariste, « oh, l’ancien guitariste était meilleur, j’aimerais qu’ils reviennent en arrière »… Et ça donne presque la même impression pour ce qui est du chant, genre c’était mieux avant. C’était toujours mieux avant. Et je suis un peu comme ça aussi, si tu vois ce que je veux dire. Mais, qu’est-ce que je peux y faire ? Toute l’essence de ce groupe ou l’une des choses les plus importantes dans ce groupe, c’est le fait que je ne peux pas écrire de la musique pour plaire aux fans. Tu ne peux pas faire un sondage « que veulent les fans ? » et ensuite personnaliser ton album en fonction, ce n’est pas ainsi que ça fonctionne dans ce groupe. Je ne fais vraiment pas ça pour le succès commercial. Ça fait maintenant un moment que nous faisons ça, je n’ai vraiment pas peur que ça se termine. Donc la chose la plus importante pour nous, et ça a toujours été ainsi, c’est que nous soyons nous-mêmes contents et que nous fassions de la musique qui soit pertinente. Et pour ce qui est du chant, je ne ressens tout simplement pas de besoin pour ce type de chant avec ces nouvelles chansons, en gros. Mais on dirait que beaucoup de fans, surtout si on parle des fans de metal qui aiment les formes plus extrêmes de metal, c’est comme s’ils pensaient que j’étais un traître, un lâcheur, une tapette ou peu importe comment ils m’appellent depuis que j’ai arrêté les cris, mais j’ai fait ça pendant très, très longtemps, j’ai choisi de ne plus le faire et c’est ma décision. Ils ont leur propre décision à prendre, à savoir s’ils vont continuer à nous écouter ou pas, c’est comme ils veulent. Ça peut m’irriter lorsque les gens en dehors du groupe essaient de nous dicter les règles, à nous, le groupe.

Combien d’albums faudra-t-il, à ton avis, avant que les gens arrêtent de poser la question « quand allez-vous revenir au death metal ? » Je veux dire que plus personne ne pose cette question à Katatonia, par exemple…

Non, mais il n’ont fait que… Je veux dire que j’ai chanté sur un de leur album, Brave Murder Day, et c’était une autre époque. Internet n’était pas aussi démocratisé qu’il l’est aujourd’hui, donc personne ne pouvais vraiment autant faire valoir son opinion qu’aujourd’hui. Maintenant, peu importe ce que tu fais, il y aura quelqu’un qui écrira dessus sur le putain d’internet, et ceci n’existait tout simplement pas à l’époque, vraiment, dans une telle étendue. C’est donc pour ça que je pense qu’ils n’ont pas tellement eu de retour de bâton lorsqu’ils ont commencé à laisser tomber tout le truc death metal. Mais pour notre part, nous avons eu une longue carrière à faire ça, nous avons fait une majorité d’albums avec les cris et j’étais considéré comme un très bon crieur pour plein de gens à l’époque, et ils avaient l’impression que c’était l’essence [de notre musique]. Je peux comprendre qu’ils soient contrariés que je ne le fasse plus. Mais tant que nous continuerons en tant que groupe, et même après que nous nous soyons séparés ou que nous soyons morts ou peu importe, les gens vont encore débattre, si tant est qu’ils débattent de quoi que ce soit à propos de ce groupe, au sujet des pour et des contres d’Opeth, ce qui était bien et ce qui était mauvais, et les gens vont encore dire « je n’aime pas les albums avec le chant death metal » ou « je n’aime pas les albums en chant clair ». S’ils parlent de nous, ce sera ainsi.

Opeth 2016

« Si je recommençais à crier sur un album, il y aurait deux raisons. Soit les chansons ont besoin de ce type de cri, […] alors ça arrivera. Et l’autre raison serait si je perds complètement la boule et je deviens un vendu. »

D’un autre côté, il y a un groupe comme Paradise Lost qui, après tellement d’années sans, sont revenus au chant death metal. Ça pourrait en l’occurrence nourrir les espoirs des fans d’Opeth que vous aussi pourriez y revenir…

[Petits rires] Ouais, je veux dire, on ne sait jamais. Si nous y revenions, si je recommençais à crier sur un album… Je veux dire que je le fais en live, car nous jouons les vieilles chansons en concert, mais si je recommençais à crier sur un album, il y aurait deux raisons. Soit les chansons ont besoin de ce type de cri, je veux crier sur telle chanson ou sur tout l’album ou peu importe quoi, alors ça arrivera. Et l’autre raison serait si je perds complètement la boule et je deviens un vendu.

Lorsque tu écris de la musique, tu fais tout de ton côté, composant des démos complètes, faisant le séquençage des chansons, les mixant, faisant les overdubs, et ce n’est qu’une fois que tu as fini tout ça que tu donnes des exemplaires de l’album aux autres. Est-ce important pour toi d’être seul dans ce processus ?

Je ne sais pas à quel point c’est important mais je pense que c’est probablement… Car ça fait longtemps que ça fonctionne ainsi, je me suis habitué à cette situation, et je pense que les autres gars dans le groupe se sont également habitués à cette situation. Je suis très, très créatif et j’avance vite lorsque je suis créatif et j’aime avoir le contrôle là-dessus, bien sûr. Donc c’est probablement plus important que je n’en ai conscience. D’un autre côté, c’est très difficile à dire parce que ça fait tellement longtemps. Je me mets en ébullition, j’ai besoin de progresser rapidement lorsque je fais un travail créatif. C’est presque comme si j’avais la tête dans le guidon, si tu vois ce que je veux dire. Les choses en périphérie, je passe à côté et je ne les vois pas, ce qui probablement fait qu’il est difficile de traiter avec moi lorsque je fais un travail créatif. Mais une fois que c’est fait, je me calme vraiment et je deviens paresseux, et ensuite tous les autres gars… Nous avons distingué différents postes au sein de groupe. Si on ne parle pas du fait que chacun s’occupe de ses instruments, joue du mieux qu’il peut sur l’album et contribue à l’album avec son jeu, nous avons également développé un peu de… Par exemple, Fredrik [Åkesson] s’occupe de telle partie du groupe, disons l’organisation, [Martín] Méndez s’occupe de telle autre partie, Axe s’occupe de telle autre partie, etc. Mais pour ce qui est du processus créatif, c’est vraiment une chose dans laquelle je pense j’excelle. J’aime à penser que j’ai fait mes preuves au fil des années et que les autres gars peuvent me faire confiance pour trouver quelque chose de bon et de pertinent, et qui parfois donne le sentiment d’être une bonne étape pour nous au moment donné où on passe l’étape. Donc pour répondre à ta question : oui, je pense que c’est important pour moi de travailler seul.

Tu as dit que tes collègues peuvent te faire confiance. Sont-ils toujours contents de la musique que tu leur présentes ?

Ouais… [Petits rires] Je veux dire que j’ose espérer qu’ils me le diraient, autrement ! Je n’ai jamais complètement eu de grosses disputes avec qui que ce soit dans le groupe au sujet d’une chanson ou un album ou autre. La chose en particulier qui me vient à l’esprit est le fait que j’étais désabusé… Il y a quelques années, je composais des trucs, je ne composais pas ce que j’étais censé composer, et Martín Méndez a entendu quelques chansons que j’avais écrites et il m’a dit que « ces chansons ne sont pas vraiment ce que nous devrions faire. Je veux dire que c’est bien mais il n’y a rien de spécial et ce n’est pas ce que nous devrions faire. » Et j’ai jeté tout ce que j’avais et j’ai recommencé de zéro, et c’est devenu l’album Heritage.

Tu as qualifié le line-up actuel d’Opeth de plus « confortable » que vous ayez eu. Qu’est-ce qui a fait que les line-up précédents n’étaient pas aussi confortables que celui-ci ?

Eh bien, parce que nous ne sommes plus ensemble ! Je veux dire qu’il y a toujours une raison pour laquelle quelqu’un part, ou pour que quelqu’un soit viré. C’est la réponse simple à cette question. Je veux dire qu’il y a eu de supers moments avec chaque line-up et avec chaque line-up que nous ayons jamais eu, l’intention était de le garder intact, mais encore une fois, les gens changent, les gens partent en vrille ou commencent à prendre de la drogue, ils perdent leur intérêt dans la musique du groupe ou peu importe ce que ça peut être. C’est juste un fait. La seule chose qui peut maintenir un groupe soudé, c’est que tout le monde tire dans la même direction et ce n’était pas le cas dans le passé. Et crois-moi, nous avons essayé avec les gens qui ne sont plus dans le groupe de les conserver, nous avons essayé de les contenter, nous avons tout fait. Tous ceux qui sont encore dans le groupe venant du line-up précédent, c’est-à-dire moi-même et Martín Méndez, nous avons vraiment essayé de maintenir un bon état d’esprit dans le groupe et de bonnes relations, mais ça a simplement été impossible. Donc, en ce qui me concerne – et je suis sûr que les gars qui ne sont plus dans le groupe seraient probablement en désaccord -, ils ne sont plus dans le groupe parce que c’était leur choix, en gros. Personne n’a été viré ou personne n’est juste parti comme ça. Ça a pour beaucoup été de longs processus graduels, et tel que je vois les choses, si Peter [Lindgren] n’est pas dans le groupe, si Martin Lopez n’est pas dans le groupe, si Per [Wiberg] n’est pas dans le groupe, c’était entièrement leur choix.

A propos du line-up qui serait confortable. Ne penses-tu pas que ça peut devenir dangereux lorsque les choses deviennent trop confortables en musique ? Je veux dire que certains des plus grands albums ont été faits avec beaucoup de tension dans les groupes…

[Réfléchit] Je préférerais avoir ça que l’autre chose. Crois-moi, tous les autres problèmes que nous avons rencontrés avec les line-up précédents ne m’ont pas fait écrire de meilleures chansons, en ce qui me concerne. Ça a juste rendu tout le monde malheureux, pour être honnête. Donc je préfère que ce soit confortable que pas confortable. Tu fais référence, par exemple, à la dynamique des relations qu’entretenaient les Beatles, où ils se battaient tout le temps et produisaient de la super musique. Ça peut arriver, bien sûr, mais c’était aussi, au moins, trois musiciens très, très créatifs dans un énorme groupe. Et dans Opeth, il n’y a jamais eu qui que ce soit en dehors de moi qui ait autant contribué à la musique. Et personne n’a jamais, dans ce groupe, apporté une chanson complète, mis à part moi, en plus de vingt-six ans. Personne dans les line-up précédents n’a apporté plus d’un riff ici et là, jamais toute une chanson ou une idée de chanson ou quoi que ce soit qui soit digne d’intérêt, si tu compares aux Beatles. Je veux dire que nous n’avons jamais eu de relation semblable à celle de Lennon et MacCartney dans ce groupe.

Interview réalisée par téléphone le 25 août 2016 par Nicolas Gricourt.
Retranscription et traduction : Nicolas Gricourt.
Photos promo : Stuart Wood.

Site officiel d’Opeth : www.opeth.com

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