Qu’on se le dise, le nouvel album d’Opeth « ne sera pas un album de death metal » ! Mikael Åkerfeldt, le leader de la formation, s’est récemment entretenu avec Metal Hammer (dans un entretien à découvrir dans le nouveau numéro du magazine anglais, disponible dès aujourd’hui) chez qui il a fait cette déclaration, qui relève plus de la confirmation que de la découverte. L’homme avait déjà préparé le terrain il y a quelques semaines de cela, évoquant, au sujet de ce nouvel album, qu’il serait « un petit peu plus lourd. Pas lourd façon death metal, mais plutôt lourd hard rock/heavy metal. Il y a beaucoup d’éléments progressifs et de guitares acoustiques, mais aussi des riffs qui sonnent de façon plus sinistre. »
Si à la sortie de Heritage (2011) certains fans ont fait grise mine en découvrant son contenu, comme le reconnait Åkerfeldt, au moins cette fois, plus de surprise : « Nous avons beaucoup de retours négatifs également – des gens qui détestent absolument l’album et maintenant détestent le groupe : et nous les avons trompés, et nous sommes des traîtres, et nous ne sommes pas metal, et blablabla… » Moqueur, le monsieur ? Un chouia, car, en connaissant un peu le personnage, cela n’a rien d’étonnant : sa vision du metal lui est bien singulière. « Si vous me connaissez et savez ce que je veux », déclare-t-il chez Metal Hammer, « ce ne sera pas une grosse surprise. C’est un album de metal, un disque progressif et un peu d’autre chose aussi. »
Dans ce même entretien (propos ici rapportés par Blabbermouth), le musicien dévoile où en est actuellement le groupe : « J’ai huit chansons écrites et la ligne directrice, c’est que ça va dans tous les sens. […] Je pense que c’est notre force, nous pouvons faire toutes ces choses différentes. Nous avons quelques chansons calmes, quelques chansons vraiment lourdes, une bonne chanson de heavy metal et j’ai une chanson épique de la vieille école Opeth qui me rappelle les deux premiers albums, avec beaucoup de riffs empilés ! Je suis vraiment content de tout cela. Je pense que nous avons quelque chose de grand entre nos mains cette fois. »
Il est notamment question de l’usage de cordes pour cet album : « Certaines de ces choses pourraient se faire facilement avec des sons ou des effets de synthèse, mais l’enregistrement de l’album de Storm Corrosion avec Steven Wilson m’a fait comprendre l’énorme différence que cela peut représenter d’intégrer du vrai. Je suis semi-prétentieux dans mon écriture et parfois je mets le paquet et je pense qu’il est temps de ‘mettre le paquet’ avec des cordes et la totale. Espérons que cela ne sera pas un gâchis. »
Mais quoi que contienne cet album, Åkerfeldt le défendra. Il avoue notamment : « Je ne peux pas dire si ceux qui détestent Heritage vont adorer ou détester cet album […] Je ne veux pas m’accommoder avec tout le monde, du genre : ‘Oh, désolé les gars! Nous avons fait une erreur ! Nous allons faire un album rien que pour vous cette fois, si vous êtes tous heureux !’ Je ne pense pas de cette façon », ajoutant : « Chaque chanson est représentative d’Opeth. C’est ce que je veux écouter, donc c’est le business habituel. » Et comme toujours : « je ne travaille pas sur une sorte de recette qui fait aimer à tout le monde ce que l’on fait. Nous ne sommes d’aucune manière un groupe commercial ; pas plus que dans la communauté metal d’ailleurs » avouait-il récemment.
Un schéma qui fonctionne. Car si le groupe a encore et toujours une base solide de fans (même renouvelée et élargie), c’est dans son pays natal que Mikael Åkerfeldt a été récompensé en décembre dernier par la SKAP, la société suédoise des auteurs et compositeurs de musique, récompensant le frontman et son groupe pour son apport à la scène suédoise et internationale.