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Chronique Focus   

Orange Goblin – The Wolf Bites Back


Orange Goblin n’a pas fait dans la dentelle. Ni dans l’originalité. Quatre ans après Back To The Abyss (2014), les anglais reviennent avec leur stoner frontal et accrocheur en ayant à peine altéré la recette. The Wolf Bites Back, neuvième album studio de la formation fait honneur à son titre. Orange Goblin accroche, que ce soit via un riffing rugueux ou une qualité dans les progressions mélodiques. Surtout, derrière son apparent classicisme, The Wolf Bites Back révèle une multitude de petits détails qui dessine une image nuancée de son géniteur.

Ben Ward l’avait déclaré, The Wolf Bites Back contiendra plusieurs variations, dont plusieurs allusions aux références nombreuses du groupe, à savoir Can, Captain Beyond ou The Stooges au-delà de l’évidente parenté avec Black Sabbath et Motörhead. Effectivement, si The Wolf Bites Back conserve précieusement une science du riff propre au stoner (il suffit d’entendre l’introduction du titre d’ouverture « Sons Of Salem » et son break de batterie pour se remémorer les grandes heures de Kyuss), il y a une pléthore d’ingrédients éparpillés tout au long de l’opus qui donnent un cachet différent aux compositions. « The Wolf Bites Back » et son introduction tout en tension à la guitare acoustique, la lourdeur de la basse ronflante de « Swords Of Fire », la guitare funk-rock du débridé « Ghost Of The Primitives »… Si Orange Goblin ne change pas la tonalité générale de son propos, il multiplie les accroches en variant les plaisirs. Même le travail vocal de Ben Ward prend différentes formes, proche du phrasé de Lemmy sur « Suicide Division » (Phil Campbell a d’ailleurs prêté main forte pour quelques solos sur l’opus) ou frôlant le crooner sur « The Stranger » ou le pont bluesy-psyché de « Burn The Ships ». « The Stranger » est justement un condensé du travail réalisé par Orange Goblin sur The Wolf Bites Back : s’ouvrant par une rythmique blues classique, le titre s’emballe via le jeu de guitare enlevé de Joe Hoare qui délivre un développement entêtant au possible, parfaitement subordonné au lignes de Ben Ward et où le batteur Chris Turner s’en donne à cœur joie, avant de revenir sur l’accroche blues du début. Il y a un jeu de va-et-vient au sein même des compositions sans pour autant répéter les mêmes structures : Orange Goblin démontre une science subtile de l’agrément : les claviers de la conclusion de « The Stranger » en sont l’exemple le plus éloquent.

En l’occurrence, il faut rendre hommage à la production de Jaime Gomez Arellano (Ghost, Paradise Lost, Angel Witch…) qui réussit la prouesse de fusionner les sonorités parfois rigides et les fréquences basses d’un riffing stoner massif à l’instar de « Burn The Ships » ou d’un classique du genre tel « Swords Of Fire » avec une approche plus mélodique et dynamique tel « Zeitgeist », qui plus est frappé de mélancolie quand Ben Ward se lamente « the search goes on and on… ». Orange Goblin parvient à naviguer entre les registres, tantôt proche d’un Kyuss traditionnel, d’une approche plus punk rock à la Motörhead, des mélodies effrénées à la Baroness et du riffing entêtant d’un Truckfighters. Le groupe nous gratifie d’ailleurs d’un titre instrumental en la présence de « In Bocca Al Lupo », enchevêtrement d’arpèges, d’une guitare rythmique et de leads saccadés qui permet l’accalmie avant les deux minutes de furie de « Suicide Division », qui rappelle les ascendances extrêmes de la musique d’Orange Goblin.

Orange Goblin, sans aller jusqu’à jouer complètement la carte du pot-pourri (l’essence rock-stoner est toujours très prégnante), n’a pas menti : il y a effectivement une diversité qui se révèle par petites touches, de petits arrangements qui participent grandement à l’unicité des compositions. On parcourt The Wolf Bites Back avec la garantie d’un refrain accrocheur et d’un riff pertinent par titre, à chaque fois dans des contextes différents. Finalement, l’intérêt premier de ce « loup » d’Orange Goblin n’est pas tant dans son mordant, qualité évidente du groupe, mais dans une espèce de bigarrure, qui nous pousse à avoir un certain flair…

Album The Wolf Bites Back, sortie le 15 juin 2018 via Candlelight/ Spinefarm Records. Disponible à l’achat ici



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