Indubitablement, l’une des plus grandes réussites d’Ozzy Osbourne, c’est d’être resté en vie. Avoir su survivre pendant plus de la moitié de sa vie dans un état second (on pourrait même imaginer un tiers état dans son cas…), avec tous les comportements à hauts risques vers lesquels cela peut conduire, montre déjà une aptitude hors du commun à dépasser des choses et des événements face auxquels n’importe quel autre être humain aurait flanché, ou pire.
Mais tout aussi digne d’admiration que cette anomalie biologique est sa réussite au sein de la société humaine. Artistiquement, il est reconnu comme un emblème de tout le monde du metal et, plus généralement, comme une icône du rock, et n’a jamais cessé d’attirer les foules en quarante ans. Socialement, il est passé de la plus basse couche sociale qui se trouve en Angleterre, avec un avenir qui se résumait à ouvrier spécialisé (et sans doute le chômage à la première crise qui passe) ou délinquant de seconde zone avec une mort – probablement aux alentours de sa quarantième année – assurément due à l’alcoolisme, à un immense confort matériel (avec villa à Los Angeles et tout le toutim) et une glorieuse carrière internationale.
Et tout ça en n’ayant, au départ, a priori, aucune chance d’y parvenir : l’ascenseur social n’avait pas l’air d’avoir encore été inventé dans le Birmingham des années 60 et l’échec scolaire (on décela plus tard chez lui une importante dyslexie) était sa seule médaille. Alors, forcément, pour tout jeune de la région de Birmingham, Ozzy Osbourne est le symbole de cette réussite envers et contre tout. L’Université de Birmingham a donc créé une récompense qu’elle décerne à certains étudiants pour leur réussite malgré tous les obstacles qui se dressent devant eux et nommée Ozzy Osbourne Development Award.
Le Birmingham Mail (qui n’est plus à une info près sur l’un des membres de Black Sabbath) nous apprend qu’elle vient d’être décernée à Helen Crothall, étudiante de 23 ans, récemment diplômée en Média et Communications (et spécialisée dans l’Industrie de la Musique, tiens, donc !) et ce malgré certaines épreuves personnelles durant son cursus : elle a perdu son beau-père dans le courant de sa deuxième année universitaire et on a diagnostiqué chez elle, pendant ses études, un Syndrome d’Asperger, une forme d’autisme.
Avoir une récompense à son nom : une nouvelle réussite pour Ozzy ?
Dans tout cet éloge, on en oublierait presque le comportement du madman envers sa première femme. Mais qu’est-ce qu’on en a à foutre ?
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Le syndrome d’Asperger, c’est la forme d’autisme qui donne à celui qui en est atteint des capacités de mémoire assez exceptionnelles, et certaines des personnes touchées deviennent des experts dans leur domaine.
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