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Interview   

Pallbearer à la recherche du temps perdu


Fleuron de la scène doom américaine, Pallbearer remporte tous les suffrages parmi les fans du genre et au-delà depuis son premier album, Sorrow And Extinction, comme son nom l’indique un monument de lourdeur et de tristesse traversé de lumière. Dix ans plus tard et après un Heartless progressif à souhait, c’est avec un doom très noir que revient le groupe : Forgotten Days, comme son titre le suggère, parle de deuil, de perte et d’impermanence. On y retrouve la patte des Américains, la richesse de leur palette, du funeral doom au krautrock, leur voix mélancolique, et leur amour pour les longs titres psychédéliques. Album originellement conçu pour le live qui sort dans un monde où les concerts sont devenus impossibles, il est paradoxalement plein de vie : c’est de cela, entre autres, que nous avons parlé avec Joe Rowland.

Bassiste et l’un des deux compositeurs principaux du groupe aux côtés du chanteur Brett Campbell, Rowland nous offre un très approprié voyage dans le passé à travers la carrière de Pallbearer, du deuil qui imprègne sa musique à sa passion pour la musique des années 70, entre nostalgie et touches d’espoir.

« Lorsque Brett et moi avons commencé à discuter des thèmes que nous avions en tête, sans même en parler, nous étions déjà sur la même longueur d’onde. À la fois ça nous a un peu surpris, à la fois pas du tout, car ça nous arrive souvent de nous retrouver au même point sans même en avoir vraiment parlé entre nous. D’une manière ou d’une autre, nous gravitons toujours autour des mêmes choses. »

Radio Metal : Forgotten Days est plus heavy et plus direct que Heartless, qui était très technique et complexe. Est-ce que c’était une démarche délibérée de votre part de simplifier un peu les choses ?

Joseph D. Rowland (basse) : Nous avons voulu changer légèrement de direction par rapport à Heartless, qui avait une quantité immense de couches différentes et une attention très méticuleuse portée aux détails. La composition et l’enregistrement de Forgotten Days ont été envisagés d’un point de vue différent. Cette fois-ci, nous avons voulu faire un album plus proche de la manière dont nous sonnons en live, lorsque c’est plus entier, direct, et qu’il n’y a plus toutes ces couches supplémentaires qui ne peuvent pas vraiment exister en dehors du studio.

Comment avez-vous obtenu ce côté live lors de la composition et de l’enregistrement ?

D’une certaine façon, nous avons décidé d’épurer les chansons et de les simplifier lors de l’écriture, puis en studio, nous avons enregistré de manière quasiment live. Mark [Lierly], le batteur, et moi avons enregistré ensemble pour tout l’album, puis Brett [Campbell] et Devin [Holt] ont tous les deux enregistré leurs parties de guitare rythmique ensemble. Nous avons fait ça en deux fois : la section rythmique d’abord, puis les guitares rythmiques ensemble. En gros, la majorité de l’album, la basse et la batterie, puis les guitares, ont donc été enregistrées live, et tout ça a ensuite été assemblé. Nous ne jouions pas tous ensemble dans la même pièce en même temps, mais ça s’en approche. Ça donne un résultat mieux synchronisé que ce que nous avions pu faire par le passé, lorsque nous enregistrions un par un en jouant par-dessus quelque chose qui a été rediffusé dans les enceintes de monitoring. Cette fois-ci, nous pouvions vraiment réagir les uns aux autres lorsque nous jouions.

À tes yeux, est-ce que Pallbearer est un groupe live avant tout ?

Je crois que de bien des façons, c’est notre forme ultime. Je pense que les chansons prennent leur forme la plus authentique lorsque nous les jouons en live, et pas lorsque nous les assemblons en studio. Pour moi, c’est ça, la véritable manière de présenter une chanson, et ensuite, elles continuent à grandir et à évoluer avec le temps lors des concerts.

Est-ce que c’est pour ça que vous avez choisi « Forgotten Days » comme premier single ? C’est une chanson très directe, avec une structure couplet-refrain assez traditionnelle et pas si fréquente dans votre discographie…

Oui, pour le single que nous avons sorti, nous avons définitivement pensé aux chansons les plus directes de l’album, parce qu’il y en a aussi qui sont plus proches du style moins linéaire et plus épique de nos albums précédents. Forgotten Days est un mélange des deux.

Par le passé, vous avez travaillé avec Billy Anderson, mais vous aviez produit Heartless vous-mêmes. Cette fois-ci, c’est Randall Dunn, qui a travaillé avec Sunn O))) et Earth, qui a produit l’album. Pourquoi ce choix ?

Pour chacun de nos albums, nous mettons au point un plan pour la manière dont nous voulons approcher l’enregistrement. Nous discutons de la manière dont nous voulons attaquer la situation. Dans le cas de Forgotten Days, nous nous sommes dit que les morceaux seraient meilleurs si nous travaillions avec Randall. Nous avons commencé à collaborer avec lui en mixant des singles que nous avons sortis avant de commencer à enregistrer Forgotten Days, juste après la sortie de Heartless. Il s’est aussi occupé de notre son lors de quelques festivals où nous avons joué en 2018. Je crois que c’est à ce moment-là que nous avons vraiment entamé notre relation professionnelle. Ensuite, nous avons voulu faire un album entier ensemble et pas seulement quelques morceaux ici et là. Nous voulions vraiment qu’il suive un projet du début à la fin.

Brett dit souvent que Rush est l’une de ses influences principales. L’album s’ouvre sur du doom très classique, à la Black Sabbath ou à la Candlemass. Est-ce que tu partages son amour pour la musique des années 70-80 ?

Absolument. Pour être honnête, c’est la seule musique que j’écoute [rires]. Je n’écoute presque pas de musique heavy actuelle. Ce n’est pas que ce n’est pas bien, c’est juste que ce n’est pas vraiment à mon goût. Mes racines sont vraiment dans le passé. J’écoute surtout du rock progressif des années 70, du krautrock, de la kosmische Musik, des choses comme ça.

« La plupart des groupes que nous idolâtrons tous dans Pallbearer ont quelque chose d’atemporel, ils ne sont pas faciles à situer dans le temps. C’est l’un de nos objectifs en tant que groupe : je crois que pour tous nos albums, nous avons toujours voulu qu’ils ne sonnent pas comme une période en particulier, qu’ils puissent être situés n’importe où dans l’histoire du metal. »

Qu’est-ce qui te plaît là-dedans ?

Franchement, je ne sais pas. Il y a quelque chose d’un peu irréel dans cette musique. La quantité de créativité qu’il y avait à cette époque… Je pense que le rock’n’roll était encore une idée assez fraîche à ce moment-là, et les gens essayaient vraiment de repousser les limites sans vraiment avoir de point de référence. Il n’y avait rien à quoi se comparer, donc les musiciens ont très rapidement pris les directions les plus dingues qu’ils pouvaient prendre. Je crois que c’est pour cette raison qu’il y a énormément d’inspiration à prendre dans la manière dont ça s’est passé à l’époque. Je sais que dans le cas de beaucoup de musique allemande de cette époque dont je suis fan, tout a commencé un peu de la même manière que le mouvement psychédélique hippie a émergé à San Francisco à la fin des années 60. En raison de la séparation entre l’Allemagne de l’Ouest et l’Allemagne de l’Est, il y avait pas mal d’agitation sociale, et je crois que pas mal de musique allemande a émergé de tout ça. Je résume, mais en tout cas je trouve que c’était un mouvement vraiment unique, à part de tout ce qui se faisait ailleurs à l’époque. C’est quelque chose qui me fascine, c’est complètement éthéré, ça explore ces royaumes cosmiques et c’est très éloigné du rock’n’roll standard qui avait émergé au tournant des années 50-60.

Brett dit qu’il approche la musique d’une manière très intuitive, puis y réfléchit ensuite après-coup. Est-ce qu’il en va de même pour toi ?

Je ne sais pas, je ne suis pas sûr que je le décrirais dans ces termes. Je crois que la musique est déjà là, elle bouillonne sous la surface, d’une certaine manière. Si j’ai de l’inspiration pour une chanson, j’ai une idée de la direction générale qu’elle doit prendre, et ensuite elle vient d’elle-même, soit qu’elle ait été inspirée par une autre œuvre artistique ou musicale, soit qu’elle se soit manifestée d’elle-même, en dehors de mon contrôle, comme ça semble se passer parfois. Ça a bien l’air d’être un processus intuitif. Est-ce que j’inspecte ou examine ça lorsque je crée ? Ça se fait tout seul, et j’y réfléchis ensuite, plus tard.

Toi et Brett êtes les compositeurs principaux du groupe. Comment travaillez-vous ensemble ?

Généralement, nous faisons des démos chez nous – nous avons nos propres studios à domicile. Elles sont généralement presque complètes, avec la guitare, la basse, parfois quelques paroles. Souvent, nous ajoutons une boîte à rythmes pour meubler en attendant de pouvoir travailler dessus ensemble. Lorsque nous avons un squelette de chanson, nous nous réunissons avec tout le groupe et à partir de là, les choses évoluent pour coller au style de chacun des membres du groupe. Quelque chose peut changer ici et là selon que tout le monde est d’accord avec ce qui se passe dans la chanson ou pas. Généralement, l’un de nous deux compose une démo chez lui, et quand elle est quasiment complète, nous nous réunissons, nous répétons, et nous faisons les ajustements nécessaires.

Avec un titre comme Forgotten Days [Jours oubliés], il semble que l’album parle beaucoup de nostalgie. Est-ce que c’est un thème que vous avez choisi à l’avance ou est-ce que c’est quelque chose qui a émergé au fur et à mesure ?

Au tout début, lorsque nous avons commencé à nous diriger vers la composition de l’album, c’était le thème qui revenait le plus dans les choses que nous voulions aborder à la fois dans la musique et les paroles. Pour mes chansons, au début du processus, je savais déjà de quoi j’allais parler, parce que l’année dernière, au début de l’écriture, ça faisait dix ans que ma mère était décédée, et cet anniversaire était particulièrement lourd. Mais même en dehors de ça, lorsque Brett et moi avons commencé à discuter des thèmes que nous avions en tête, sans même en parler, nous étions déjà sur la même longueur d’onde. À la fois ça nous a un peu surpris, à la fois pas du tout, car ça nous arrive souvent de nous retrouver au même point sans même en avoir vraiment parlé entre nous. D’une manière ou d’une autre, nous gravitons toujours autour des mêmes choses. Pendant un long moment, nous n’avons même pas discuté de la direction que prendrait l’album, et nous avons été très surpris de découvrir que nous en étions à peu près au même point mentalement, que nous avions des idées très similaires de ce que l’album devrait dire. Le thème s’est imposé au tout début, alors que la musique était encore à un état embryonnaire.

« Quand on traverse quelque chose de difficile, ça fait toujours du bien d’entendre quelque chose d’aussi sombre que son humeur. Écouter de la musique joyeuse, ce serait complètement hypocrite. Ça n’apporte pas le même réconfort. »

Nous avons parlé plus tôt du fait que tu es assez nostalgique aussi dans tes goûts musicaux : tu crois qu’il y a un lien ?

Je ne sais pas s’il y a un lien très fort avec mes goûts et inspirations musicaux en particulier. En général, la plupart des groupes que nous idolâtrons tous dans Pallbearer ont quelque chose d’atemporel, ils ne sont pas faciles à situer dans le temps. C’est l’un de nos objectifs en tant que groupe : je crois que pour tous nos albums, nous avons toujours voulu qu’ils ne sonnent pas comme une période en particulier, qu’ils puissent être situés n’importe où dans l’histoire du metal.

Tu as déclaré qu’en ce qui concerne la thématique, Forgotten Days est très proche de Sorrow And Extinction, votre premier album. Musicalement, on a aussi l’impression que vous revenez à quelque chose de plus doom. Est-ce que ça reflète le thème de l’album ?

Au niveau des paroles, les deux albums sont clairement liés puisque Sorrow And Extinction a été écrit alors que ma mère entrait dans la dernière phase de sa maladie. Comme j’évoque cela dans le nouvel album, des corrélations se sont faites d’elles-mêmes. Je crois que les aspects plus doom de l’album ne viennent pas seulement du fait que nous sommes revenus à certaines sources d’inspiration de l’époque, mais aussi du fait que ça colle thématiquement : c’est un album sombre, parfois déprimant, et ce style convient mieux à ça que nos tendances psychédéliques. Heartless n’était pas tant consacré à des problèmes personnels. Forgotten Days est clairement plus introspectif, c’est un examen de ce qui nous tourmente depuis toutes ces années.

L’album évoque en effet des choses très personnelles et tu as déclaré que ça t’avait justement aidé dans ton processus de deuil. Est-ce que c’est pour cette raison que tu écris de la musique, pour t’aider à mieux vivre ce que tu traverses de manière générale ?

Oui. Dans une certaine mesure, ça a été très éclairant et thérapeutique, comme expérience, de passer tant de temps à revivre cette période extrêmement douloureuse de ma vie, de l’examiner à fond et de ne pas esquiver ses aspects les plus douloureux. Sans l’ombre d’un doute, écrire de la musique m’aide à soulager la douleur. Je crois que la musique qui aborde ce genre de sentiments ou de soucis peut être très cathartique pour l’auditeur, s’il traverse quelque chose de difficile émotionnellement ou physiquement. Ce n’est pas seulement une manière de fuir, c’est aussi l’occasion de ressentir le fait que quelqu’un d’autre traverse quelque chose de difficile et que tu peux peut-être y trouver une solution pour ta propre vie. Quand on traverse quelque chose de difficile, ça fait toujours du bien d’entendre quelque chose d’aussi sombre que son humeur. Écouter de la musique joyeuse, ce serait complètement hypocrite. Ça n’apporte pas le même réconfort, je crois.

Comme tous les groupes qui sortent des disques en ce moment, vous vous trouvez dans cette situation étrange où vous avez enregistré de la musique dans un certain contexte, et où elle sort dans un monde complètement différent, notamment pour les musiciens. Le thème de l’album va sans doute entrer en résonance avec les sentiments de pas mal de monde, en ce moment. Qu’est-ce que ça t’inspire ?

J’ai pas mal réfléchi à ce qu’il y a d’étrange dans le fait d’être allés enregistrer un album, d’avoir fait tous ces grands plans pour tout ce que nous allions faire cette année, tout ça pour que ce soit, comme beaucoup d’autres choses dans le monde en ce moment, complètement brisé en éclats. Mais je pense qu’en effet, il y a des choses évoquées dans l’album qui pourront parler aux gens : en ce moment, la vie que nous menions avant le début de cette année semble un lointain souvenir, et ça n’est sans doute pas près de revenir à cet état de choses. Exprimer les regrets par rapport au fait que tout ça ait disparu va sans doute parler à beaucoup de monde, et évidemment à ceux qui ont perdu des proches dans toute cette histoire. C’est une année très bizarre, c’est étrange d’avoir créé cet album dans un contexte complètement différent et de ne pas pouvoir faire ce que nous aurions fait normalement en tant qu’individus et que groupe à la suite de cette sortie. Ce n’est pas évident à gérer, c’est clair !

« C’est très facile de passer pour un abruti prétentieux en disant que tu ne fais partie d’aucun style [petit rire], mais je crois que c’est tout simplement que chaque morceau que nous écrivons va ou peut aller dans une direction différente, donc c’est difficile de nous étiqueter comme un groupe de doom ou de metal. »

Pallbearer ne se définit jamais comme un groupe de doom ou même de metal. Cette fois-ci, le dossier de presse vous décrit tout simplement comme un « groupe de rock ». Avant Pallbearer, avec Brett, vous étiez dans un groupe, Sports, qui était de la musique expérimentale un peu drone/noise. Comment tu te situes par rapport à ça ?

Je pense que parmi toutes les chansons que nous avons écrites, certaines sont du metal, d’autres non. Il y a même certaines choses que nous avons sorties en ligne dernièrement qui n’ont pas de guitare du tout. Je crois que le fait que nous soyons un groupe de rock ou de metal n’est pas important, de toute façon. C’est très facile de passer pour un abruti prétentieux en disant que tu ne fais partie d’aucun style [petit rire], mais je crois que c’est tout simplement que chaque morceau que nous écrivons va ou peut aller dans une direction différente, donc c’est difficile de nous étiqueter comme un groupe de doom ou de metal. Certaines de nos chansons ne font pas partie de ces catégories du tout, je pense. Comme tu le dis, avec Brett, avant Pallbearer, nous avions un groupe qui était aussi de la musique heavy mais pas metal du tout. Une grande partie de ces caractéristiques continuent d’imprégner la musique que nous faisons en tant que Pallbearer, même si clairement, ce projet doit plus au metal et comprend de nombreux passages absolument heavy metal. Je crois qu’une portion importante de la musique que nous avons faite est difficile à ranger dans une seule catégorie spécifique.

C’est le frère de votre batteur qui a peint la pochette de vos deux derniers albums. Comment travaillez-vous ensemble ?

Nous trouvons un concept et nous faisons une sorte d’esquisse, puis nous nous retrouvons au moins virtuellement, nous appelons Michael, nous discutons des thématiques avec lui et nous lui envoyons la musique, puis il fait sa peinture. En gros, nous lui donnons une idée générale de ce que nous voulons, ce que ça devrait être, et ensuite, il se débrouille. Il nous tient au courant de ses avancées et s’il y a certains changements, nous en discutons, mais globalement, c’est lui qui s’approprie les vagues indications que nous lui donnons et qui crée à partir de ça.

Vous avez sorti deux clips pour le moment qui sont tous les deux très narratifs, comme des petits films. Est-ce que vous étiez très impliqués dans ces projets ?

Oui, nous avons été très impliqués. Une fois de plus, vu la situation actuelle, tout s’est passé par téléphone ou en ligne. Nous avons collaboré très étroitement pour l’élaboration des concepts abordés dans les clips. Mais plus généralement, pour tous les médiums liés au groupe, que ce soit un design de T-shirt ou a fortiori un artwork ou un clip, nous essayons autant que possible d’y injecter notre ligne générale et notre propre sensibilité artistique. Nous essayons d’être cohérents et impliqués dans l’ensemble de notre esthétique. Pour certaines vidéos que nous avons sorties dans le passé, nous n’avons pas été aussi impliqués créativement que nous aurions voulu et le résultat n’était pas vraiment conforme à ce que nous avions imaginé, mais cette fois-ci nous avons pu collaborer étroitement avec Ben Meredith, le réalisateur. Nous sommes très contents du résultat final.

Il y a quelques années, nous avions discuté avec Brett de la scène musicale dont vous êtes issus, en Arkansas, qui est apparemment assez unique. Qu’est-ce que tu en penses ?

Je suis un grand défenseur de la scène metal de Little Rock. Je n’y vis plus depuis un moment, mais c’est toujours une scène très active, je crois. Ça a toujours été une communauté plus petite mais très soudée. Ce n’est pas une scène très importante, mais les groupes qui la composent sont très créatifs. C’est le cas aussi de la communauté dans son ensemble, tout le monde vient aux concerts, ça a un côté très familial. Ce n’est pas le genre de scène où tu as l’impression qu’il y a des gardiens du temple qui font qu’on peut ne pas se sentir le bienvenu. J’ai l’impression que parfois, il y a dans la scène metal des gens qui veulent se la garder pour eux, en faire une sorte de club exclusif, et ne pas laisser des nouveaux venus y entrer, mais je n’ai jamais eu cette impression-là à Little Rock. Les scènes punk et metal ont toujours été mélangées, je crois que c’est une question de taille. Il n’y a pas grand-chose à faire en Arkansas, donc si tu as envie qu’il se passe un truc cool, tu dois le faire toi-même. Je crois que c’est pour cette raison qu’il y a eu tant de groupes géniaux dans cette scène : parce qu’il n’y avait rien d’autre. C’est un environnement très ouvrier, tu n’as pas nécessairement grand-chose pour t’occuper, il faut donc tout faire soi-même.

Qu’est-ce qui s’annonce pour Pallbearer dans les mois à venir ?

Nous sommes encore en train de voir. Nous avons fait quelques événements promotionnels en ligne pour remplacer les concerts. Nous espérons pouvoir faire une sorte de live-stream à un moment, dès que nous pourrons à nouveau être tous au même endroit en même temps, mais nous avons essayé plusieurs choses différentes. Nous avons commencé à sortir un podcast où nous parlons de nos histoires de tournées avec des invités différents, par exemple, récemment, Nate Garrett de Spirit Adrift qui a un nouvel album annoncé pour octobre lui aussi. Ça a été intéressant de nous détacher de ce que nous faisons d’habitude – tourner – pour essayer de trouver d’autres manières d’utiliser notre énergie créative en attendant de pouvoir le faire à nouveau.

Interview réalisée par téléphone le 30 septembre 2020 par Chloé Perrin.
Retranscription : Floriane Wittner.
Traduction : Chloé Perrin.
Photos : Jacob Slaton & Ebru Yildiz.

Site officiel de Pallbearer : www.pallbearerdoom.com

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