« Silence is the enemy tour » est la bannière sous laquelle Papa Roach se présente en cette fin de mois de novembre dans un Trabendo qui affiche complet. Et de silence ce soir, il ne sera évidemment pas question. Fort heureusement. Avec une setlist articulée autour de leur dernière production, ‘The Connection’ et de leur emblématique Infest, sans oublier néanmoins les autres époques du groupe, les Américains auront offert un concert des plus énergiques. Mais ne dévoilons pas tout dès l’introduction de ce compte-rendu, vous ne liriez jamais la suite !
Alors, avant de comprendre pourquoi Jacobi Shaddix est plus fort que tous les lapins Duracell réunis, intéressons-nous aux deux formations qui ouvrent le bal, Holophonics et Glamour Of The Kill. Qui ça ? Non, vous n’en saurez pas plus sans lire la suite !
Artistes : Papa Roach – Glamour Of The Kill – Holophonics
Date : 28 novembre 2013
Salle : Trabendo
Ville : Paris
C’est aux Grenoblois de Holophonics que revient la délicate tâche d’ouvrir la soirée. Tâche dont ils s’acquittent plutôt timidement. Stef au chant est très (trop ?) réservé et même si Ludo à la basse bouge un peu et qu’à la guitare Yann bouge lui aussi montrant une certaine attitude dans ses poses, l’ensemble reste bien trop en retrait pour accrocher un public qui leur réserve pourtant un assez bon accueil.
Musicalement, le groupe œuvre dans du rock metal US qui se veut tout à la fois pêchu et mélodique. Les derniers titres attirent l’oreille comme « A New Life To Come » mais globalement la setlist basée principalement sur leur dernier opus Travel Diary From Inner Landscape ne réveille pas vraiment les papilles auditives et les trente minutes de concert n’auront pas franchement réchauffé la salle.
Le temps du changement de matériel auquel les musiciens participent et nous voilà outre-manche avec les Anglais de Glamour Of The Kill. L’approche est radicalement différente. Tout a plus de rythme comme la musique, metal pêchu et mélodique, là aussi dans une veine américaine mais plus à tendance « faire fondre les midinettes », comme sur « Second Chance ». Katy Perry n’est parfois pas très loin ! Néanmoins, quelques growls bien placés donnent un chouia d’originalité à l’ensemble.
Le groupe marque énormément de points dans son contact avec le public – qui répond présent avec circle-pit et braveheart – et dans l’énergie qu’il déploie sur scène. Davey Richmond, bassiste et chanteur bardé de tatouages assume totalement son rôle de leader et emmène le groupe à l’assaut d’un public qui apprécie la prestation. Peut-être que l’enregistrement d’un DVD ce soir pousse les Anglais à donner le meilleur d’eux-mêmes.
Nos amis d’outre-manche, malgré une durée standard de concert de trente minutes, glissent tout de même une reprise dans leur setlist. Il s’agit de « Love Gun » de Kiss. L’idée est sympa. Quant à la qualité de cette reprise, chacun aura son avis. « Make some noise for Papa Roach ! » demande Davey. « You can do better ! » insiste-t-il avant de demander un ultime wall of death au public qui est désormais bien réchauffé. La tête d’affiche peut arriver, Glamour Of The Kill, généreux, a fait le job.
Dans le Trabendo résonnent déjà quelques « Papa Roach ! Papa Roach ! ». Le public montre sa présence ! La salle n’affiche pas complet pour rien. Et quand le groupe ouvre les hostilités avec « Burn », c’est l’ovation. Pas question pour Jacoby Shaddix d’attendre trop longtemps pour voir ce public bouillant de près ; il descend dans la fosse aux photographes sans attendre que ceux-ci aient essayé pendant trois morceaux d’immortaliser la prestation qui se déroule pour l’instant dans une absence criante de lumière.
Le tube « Between Angels and Insects » arrive tôt dans le concert. Le public est à fond, scande des « Hey ! Hey ! Hey ! » sur ce classique. « Are you having a good time ? » demande Shaddix au public qu’il fait chanter sur quelques « Yeah ! ». Grosse ambiance ! « Je veux voir chacun d’entre vous sauter, du fond de la salle jusqu’au devant de la scène, de la droite jusqu’à la gauche ». Sans aucun doute, Shaddix est un grand frontman. Les autres membres du groupe, même s’ils montrent leur présence en headbanguant, lui laissent le champ libre, la scène pour lui tout seul et vous verrez bientôt que cela ne suffit même pas ! A noter, une espèce d’estrade est placée devant la scène sur laquelle le chanteur montera quasiment tout le temps, histoire de prendre de la hauteur.
Le concert continue dans la pénombre bien après le départ des photographes. Les conditions étranges ne leur étaient donc pas réservées. Les Américains auraient-ils oublié d’emmener un ingé lumière avec eux ?
L’introduction de « Forever » donne un instant de répit après ce début tambour battant avant que le morceau n’explose lui aussi, pressé par le trop plein d’énergie dont déborde le groupe. Le public n’est pas en reste qui chante les paroles, ovationne les Ricains sans que Jacoby n’ait rien à faire si ce n’est dire « Merci beaucoup ! ». « Papa Roach ! Papa Roach ! » entonnent encore les spectateurs, spontanés et heureux.
Plutôt bavard, Jacoby évoque les fans et leurs lettres avant de lancer « Leader Of The Broken Hearts »… et de retourner dans le pit. Et même de s’en échapper ! Le leader de Papa Roach va en effet directement au contact des fans, dans la foule dont il fait un tour complet. Succès garanti et proximité extrême à saluer. Là, nous sommes en plein cœur du live !
L’introduction de « Still Swinging » est soutenue par les applaudissements du public avant que le morceau débarque, énergique, et que Shaddix continue sa prestation au plus près des fans, sur le côté, sur les enceintes. Très bavard, largement plus énergique qu’un élevage de lapins Duracell, le chanteur annonce de l’ « old-school shit » et demande à tout le monde de sauter sur « Born With Nothing, Die With Everything » avant de retourner dans la fosse tandis que la basse claque et que le public montre qu’il est toujours prêt à chanter et à lever les bras. Gros moment du concert et grosse ovation. « Scars » qui arrive ensuite calme un peu le jeu mais pas pour qui vous savez qui s’échappe à nouveau de scène et du pit pour chanter encore une fois directement depuis le public.
Jerry Horton monte à son tour sur l’estrade pour lancer « LifeLine » et mine de rien nous arrivons à une heure de concert. Elle est passée à vitesse grand V menée à un rythme effréné par un Jacoby très en forme.
Le public applaudit à l’invitation du chanteur et reprend les « Jerry ! Jerry ! » initiés par Jacoby.
Avant « …To Be Loved », le chanteur demande un « old school circle pit » et fredonne un « Hey, ho, let’s go » à la Ramones. Grosse ambiance au Trabendo où le public entonne des « Oh !Oh ! Oh ! » en soutien au morceau. Sur scène, les musiciens sont toujours bien présents comme en témoigne leur headbanguing à se rompre les cervicales.
La pause rappel intervient déjà et le public entame de nouveaux « Papa Roach ! Papa Roach ! ».
« Do you want some more rock’n’roll ? Do you want some more Papa Roach ? » demande Jacoby revenu sur scène et qui précisera que le groupe fête vingt ans de rock’n’roll. En effet, les Californiens existent depuis 1993. L’introduction à la batterie de « Getting Away With Murder » claque dans le Trabendo et le chanteur montre qu’il n’en a pas fini avec le public auquel il demande de lever les bras et de secouer la tête. Le public n’en a pas fini non plus et reprend les paroles comme un seul homme à l’invitation du leader qui salue le public et le motive toujours et encore. « I can’t fuckin hear you ! You’re aint tired, are you ? ».
Quelle débauche d’énergie dans la prestation, dans la musique !
« Dead Cells » radicalement plus rythmé continue les rappels avant que « Last Resort » permette à nouveau au public de reprendre à l’unisson les paroles de ce classique et clôture une heure quinze de concert qui n’aura été qu’un énorme temps fort sans possibilité de s’échapper. Les Américains auront proposé une prestation avec un gros impact, emmené par un Jacoby Shaddix survolté, personnage clé de l’animation scénique du groupe, qui n’aura pas ménagé sa peine pour tout offrir à ses fans allant même jusqu’à se prêter sans souci au jeu de la photo souvenir avec un fan monté sur scène.
Si ce n’est une durée un petit peu courte, il n’y a vraiment rien à jeter sur cette prestation. Ah, si, tout de même, la prochaine fois, allumez les lumières !
Setlist de Papa Roach :
Burn
Silence Is The Enemy
Blood Brothers
Give Me Back My Life
Between Angels And Insects
Where Did The Angels Go
Forever
Leader Of The Broken Hearts
Still Swinging
Born With Nothing, Die With Everything
Scars
LifeLine
…To Be Loved
Rappels :
Getting Away With Murder
Dead Cell
Last Resort
Photos : Lost