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Par le Dieu du Feu Infernal, il revient !


Le « God of Hellfire » revient, même s’il n’est jamais parti. Ayant planté une graine incandescente dans le rock à la fin des années 60, les rameaux de son buisson ardent ont poussé imperceptiblement mais sûrement à travers le metal. Mais ayant semé, il ne s’est pas arrêté pour regarder croître un arbre dont il ne goûtera que peu (ou pas) les fruits. Et pendant plus de quarante ans il n’a eu de cesse de tracer ses sillons, sur disque comme sur scène. Et il est temps que chacun le sache : le Dieu du Feu Infernal n’a jamais quitté le périmètre des cercles des musiques du Diable et ce retour n’est qu’un nouveau tour de rappel : il est là, Arthur Brown.

Cet Anglais fantasque (tel que le monde préfère les enfants d’Albion), inconnu du plus grand nombre, aurait pu n’être qu’un simple « One hit wonder » si avec son premier et unique tube « Fire », en 1968, il n’avait pas filé le coup de starter, l’électrochoc dans la cervelle de la créature shock-rock, en ravivant l’héritage de Screamin’ Jay Hawkins (dont il reprend d’ailleurs le fameux « I Put A Spell on You » sur son premier album, et toujours en concert aujourd’hui) dans un brouet rock psychédélique, tantôt prog ou hard, voire pop et même soul (à cette époque, les frontières des genres n’étaient pas encore (im)posées). Et si à la même époque un certain Jimi Hendrix se faisait remarquer en mettant le feu à son instrument, Arthur Brown (proche du guitariste, soit dit en passant), lui, allait bien plus loin…

Preuve de son influence, ou au moins de son importance en tant que pionnier du shock rock, dont des figures comme King Diamond, Rob Zombie ou Marilyn Manson ne sont que les plus célèbres exemples, genre qu’Arthur Brown a donc défriché pour eux, Alice Cooper, le père communément reconnu de ce style, l’avait invité pour achever son concert d’Halloween à Londres en 2011, le présentant comme « la plus effrayante créature du rock’n’roll », avec une nouvelle interprétation de « Fire » (qu’on retrouve sur le live « No More Mr Nice Guy: Live » de 2012), avec la danse, le costume et, bien sûr, le casque enflammé.

Il semblerait que, même plus de quarante ans après, il soit difficile pour l’artiste de se détacher du succès de cette chanson (et de tout le jeu de scène associé). Mais il n’en fait pas un drame et il ne se détacherait pour rien au monde de ce feu qui alimente sa légende. Comme quand, dans les années 90, il participe à une reprise de ce titre (une parmi toutes les autres par des artistes allant de The Prodigy à Ozzy Osbourne) par le groupe indus allemand Die Krupps, n’hésitant pas non plus à donner de sa personne pour le clip.

Mais voilà, si sa légende semble s’arrêter à cette chanson, c’est peut-être aussi parce qu’après son premier album, The Crazy World Of Arthur Brown, sur lequel elle figurait, son groupe le quitte, en tête l’excellent organiste Vincent Crane, pour former Atomic Rooster. Mais pas question pour le chanteur de disparaître et s’en retourner aux cendres… Refusant au passage de devenir la voix du nouveau groupe de Jimi Hendrix après la fin de son Experience, il lance Kingdom Come. Musicalement, il reste dans la vague psychédélique mais en déborde aussi par de nombreuses expérimentations (d’où, probablement le rapprochement avec l’artiste krautrock Klaus Schulze à la fin des 70’s). Discographiquement, l’aventure s’arrêtera au bout de trois albums en trois ans (de 1971 à 1973) mais aura au passage fait preuve d’un iconoclasme démontrant que le black metal des décennies suivantes n’a pas tout inventé, au moins visuellement et en matière de blasphème : figures peintes en noir et blanc des musiciens sur scène alliées à des actions mettant en scène crucifixions et incendies de grandes croix en public.

Et, après tout cela, Arthur Brown a -t-il survécu à cette période ? Oui, l’histoire continue, passant dans les Seventies par une brève apparition dans le film Tommy de The Who, la participation au premier album d’Alan Parsons Project (le bébé du fameux ingé-son des non moins fameux studios Abbey Road) et une nouvelle collaboration avec Vincent Crane (l’album Faster Than the Speed of Light). Puis, dans les décennies suivantes, on le retrouve au côté de Jimmy Carl Black, ex-The Mothers Of Invention (le groupe Frank Zappa) pour l’album Brown, Black & Blue en 1988, et même sur l’album solo de l’une des plus grandes voix du heavy metal : The Chemical Wedding de Bruce Dickinson, alors ex-Iron Maiden, en 1998.

Voilà donc un artiste qui n’a jamais quitté le cœur ou les veines du rock, voire du metal (cf. le dernier exemple du précédent paragraphe). Et une musique qui n’a donc jamais quitté les siennes. Sa carrière ne s’est pas arrêtée à une somme de collaborations durant ces trente dernières années et il a aussi, parallèlement, sorti une poignée d’albums sous son seul nom. Et il est temps, pour celui qui n’avait pas vraiment disparu, de revenir.

Zim Zam Zim, c’est le nom assez excentrique du futur album d’un homme qui ne l’est pas moins. Mais si le public ne le connaît pas aussi bien (voire aussi bien qu’il mériterait de l’être), il est évident que peu (pour ne pas dire aucune) de maisons de disques iront se bousculer pour prendre le risque financier de mettre de l’argent dans ce projet. Et comme il le dit lui même : « C’est un fait que 90% de mes royalties, en raison de magouilles et par la ruse, ne sont jamais parvenues jusqu’à moi. » Il n’est donc pas un homme (à l’image d’un Patrick Hernandez) qui serait parvenu à vivre sur la réussite d’un seul hit. Mais, continue-t-il, cela ne l’a pas rendu amer : « J’ai toujours aimé la scène et je fais toujours un gros paquet de concerts. Les choses semblent positives pour le moment. » Néanmoins, cet album ne se fera pas tout seul et il fait comme beaucoup d’autres artistes aujourd’hui, qui marchent à la passion et qui comptent aussi sur la passion du public, en mettant en place une campagne Pledge Music. Il explique : « Nous avons besoin de faire un pas en avant et c’est là que vous entrez en jeu. Je gagne assez pour continuer, mais j’ai encore au moins un bon album en moi. J’aimerais que vous m’aidiez à le réaliser. Souhaiteriez-vous aider le God of Hellfire à faire son nouvel album ? ».

C’est, effectivement, une nouvelle campagne de crowdfunding, parmi toutes celles qui naissent chaque semaine, pour que les amateurs de musique apportent leur obole. Ce système a ses détracteurs mais il est au moins certain qu’actuellement il est l’un des rares à marcher avant tout à la passion, celle qui poussera ensuite à faire un don à hauteur de ses moyens ou de sa générosité. Et ceux qui hésiteraient à offrir à un vieux fou (même s’il bondit encore bien à 71 ans) qui n’a pas besoin d’un coup de pouce, comme d’autres plus jeunes, pour lancer sa carrière, voici le programme de ce vieux fou : « On me connaît comme quelqu’un qui a toujours apporté de nouvelles choses à la scène musicale. Et cette fois ne fait pas exception. La présentation inclura de nouvelles technologies et des choses encore jamais vues. Quand j’ai remplacé le batteur de Kingdom Come par une boîte à rythme en 1973, c’était nouveau. A tel point qu’on m’a ri au nez pour ça. Mais cinq ans plus tard, c’est devenu la norme pour bien des groupes. […] Ce que je m’apprête à présenter est tout aussi révolutionnaire et sera dévoilé par ce nouvel album. Alors aidez-nous à faire que ça roule. Nous avons besoin de votre promesse de don afin d’apporter ce show et cet album aux masses. Moi, le ‘god of hellfire’, fais appel à votre générosité et votre amour de la musique pour rendre cela possible. »

Mais comme l’altruisme ou le simple amour de la musique pourrait ne pas suffire, il y a, comme dans tout crowdfunding, une répartie un peu plus matérielle, allant, bien sûr, de l’obtention de l’album (au format digital ou physique) une fois fini à d’autres choses beaucoup plus originales. Ainsi, qui mettra 15 000 livres pour hériter du mythique casque de feu du Dieu du Feu Infernal ? Ou alors juste 7 000 pour qu’il joue à votre mariage ? 200, à la limite, pour une journée passée avec lui, voire 300 pour un diner ? Qui refuserait une telle rencontre ? A moins que la curiosité causée par les promesses de l’artiste ou le respect soudain rencontré pour un des obscurs héros du rock encouragera de nouveaux donateurs à apporter un coup de main à la création d’un potentiel OVNI. You gonna burn !

« And your mind, your tiny mind, you know you’ve really been so blind. Now’s your time. Burn your mind. You’re falling far too far behind. Oh no, oh no, oh no, you gonna burn ! »



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  • une légende comme lui qui prépare un nouvel album ; ça vaut le détour
    et même 300 euros pour diner avec lui , c’est pas cher payer

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