Si sur la fin, la déformation bogdanovienne de son visage entachait quelque peu la superbe du personnage, Paul Stanley était quand même beau. Élégant, charmant, charismatique, impressionnant et original vocalement. Quant à son déhanché et ses pas de danse, dont vous pouviez profiter par exemple sur les clips de « Heaven’s On Fire » ou du classique « Lick It Up », ils lui apportaient la petite touche Michael Jackson pour parfaire son style. Car à l’instar du roi de la Pop, Paul Stanley assumait à 100% sa part de féminité. Ce qui, paradoxalement, le rendait d’autant plus masculin voire carrément viril. Il était efféminé, mais restait un vrai mec.

Sur scène, « Le frère que je n’ai jamais eu » – c’est ainsi que l’appelait Gene Simmons – crevait l’écran. Malgré la présence médiatique, les pitreries démoniaques et la langue de Simmons, on ne voyait que Paul Stanley. C’était lui la voix, c’était l’artiste. Le démon Simmons n’était que le monstre distrayant. Il était donc logique, comme le dit ce dernier dans son autobiographie, que l’aura du bassiste ne s’estompe en faveur du Starchild lorsque Kiss prit la décision de laisser tomber les maquillages et les effets spéciaux.

Non, Paul Stanley n’est pas mort. Il n’est même pas mourant ni malade ni même enrhumé. Mais il y en a marre d’attendre que des mecs clamsent pour leur rendre hommage. Il est dans la nature humaine de ne se rendre compte que trop tard à quel point on tenait à quelqu’un. C’est parfois le seul fond de vérité des plus mauvais films à l’eau de rose de l’après-midi sur M6. Arrêtons donc de nous plaindre du commerce de la mort si nous en sommes clients. Ou alors, prouvons que nous ne le sommes pas. Pas besoin d’attendre pour acheter les albums ou les canards en plastique de Kiss.