Pop Evil, tout est dans le nom. Voilà un groupe qui n’a pas peur des grands écarts, que ce soit avec sa musique, comme le prouve son nouveau disque, entre la hargne des premiers morceaux et la douce saveur pop des suivants, ou dans sa volonté assumée de parler à deux publics que pourtant, a priori, tout oppose : le public metal et un autre plus mainstream. Une démarche qui a tout pour se casser la figure mais qui dans les faits, par un habile équilibre (ou tour de passe-passe), parvient à séduire les foules, comme le prouve le succès de Pop Evil en Amérique. Dans sa conquête des territoires, l’objectif pour le groupe, c’est aussi désormais de l’autre côté de l’atlantique que ça se passe : l’Europe, comme nous l’explique le frontman Leigh Kakaty.
Quand nous le rencontrons lors d’un passage promo à Paris, c’est la fin de journée et on craint que le chanteur ne soit un peu fatigué de répondre aux questions. C’est bien mal le connaitre : en l’espace de trois quarts d’heure, il parle à bâtons rompus, partant dans de longues tirades, passant de sujet en sujet avec un égal enthousiasme. On découvre un chanteur qui a à cœur de faire les choses bien pour son groupe, et qui compte bien l’emmener aux plus hauts sommets.
Etant donné l’avalanche verbale que nous a servi Leigh Kakaty, impossible de suivre le plan prévu pour le déroulé de l’interview (seules trois questions ont été posées !). Par souci de logique de lecture, nous avons décidé de proposer ce compte-rendu non pas sous forme des traditionnelles questions-réponses mais d’un découpage thématique.
« Nous avons tous grandis à des époques différentes, dans des régions différentes, des endroits différents et nous essayons de tout balancer dans un même panier. Ce n’est pas étonnant que ça nous ait pris plusieurs albums afin de vraiment trouver notre son. »
L’arrivée d’Hayley Cramer à la batterie :
Nous avons un énorme public féminin. Je ne m’y attendais pas. Lorsque tu te mets à faire du rock, tu es là : « Je suis un gars, donc je m’y identifie plus en tant que tel. » Mais bien sûr, tu espères que tu auras plein de petites amies et tu fais ton truc, et je pense que c’est important d’être créatif, d’avoir quelque chose de différent, de repousser les limites. Je crois que les années précédant l’arrivée d’Hayley, nous n’étions pas préparés, nous étions plus naïfs dans ce que nous pensions devoir faire, genre « oh, il nous faut un autre gars à la batterie, il faut qu’il soit du Michigan… » Il y a tellement de trucs stupides que nous… Nous étions des gamins, nous ne savions pas ! Il n’existe pas de manuel pour faire un groupe de rock. Soit tu survis, soit pas. Soit tu comprends comment faire les choses, soit pas. C’est à ce point impitoyable. C’est le monde réel, il n’y a pas papa maman pour t’acheter un contrat de maison de disques. Il n’y a pas papa maman pour te faire passer à la radio ou pousser quiconque en France à s’intéresser à toi. Soit tu comprends comment ça marche, soit tu rentres chez toi.
Donc nous étions là : peut-être existe-t-il une fille qui pourrait vraiment nous donner un coup de fouet. Je veux dire par là que nous avons vu ce qu’on fait Lzzy Hale et Tayler Momson avec Halestorm et The Pretty Reckless. Il y a quelque chose de puissant dans le fait d’avoir une fille qui fait du rock. Mais je n’ai jamais vu une vraie batteuse… Enfin, je sais qu’il y a Jen [Ledger] de Skillet, et je l’adore, elle est géniale, et elle a une très belle voix aussi, mais avec Haley je me dis « c’est une batteuse de rock qui défonce tout là ? Elle déchire ! Elle a les bras couverts de bleus… Est-ce que cette fille existe ? Elle doit forcément venir de New York ou Los Angeles, un truc comme ça. Donne-lui une cassette d’audition ! » Les auditions arrivent et cette fille venant du Royaume Uni débarque, je suis là : « Oh merde, le Royaume Uni ! Comment on va faire ? » Genre, est-ce qu’elle va déménager dans le Michigan ? Nous jouons beaucoup aux Etats-Unis, je me dis : « Est-ce que ça va lui aller ? Et puis elle va vivre avec tous ces mecs ? Est-ce que ça va marcher ? » Tous ces stéréotypes nous traversaient l’esprit et je suis sûr qu’elle avait les siens si tu lui demandais : « Je vais vivre avec ces mecs. Est-ce qu’ils seront respectueux ? Qu’est-ce qu’il va se passer quand… »
Et puis elle est venue ; elle est venue pour la plus grosse tournée de notre carrière, c’était Rob Zombie et Disturbed, on ne fait pas bien plus gros que ça pour nous aux US, c’était une tournée énorme, dans des stades, de très grandes salles. Donc lorsque nous avons fait ça, elle est venue, nous disions : « Ecoute, on va devoir te mettre en pause juste pour voir si tu peux vivre en notre compagnie pendant un moment. Notre ancien batteur se chargera de jouer en attendant, toi tu regardes, et ensuite quand nous pourrons, nous te ferons rentrer dès que possible. » Elle était incroyable. C’était comme une frangine, elle a fait que ça fonctionnait. Et ensuite, après son break, nous lui avons donné son… Je crois que c’était lors d’un festival, donc nous n’avions que, je ne sais pas, peut-être trente-cinq à quarante minutes à jouer, donc c’était genre : « C’est un set plus court, on te fait rentrer, là on pourra voir… » Donc entre les concerts de Rob Zombie, elle répétait dans sa loge et apprenait pendant les répétitions et les balances. Donc elle a fait son truc, elle est entrée en scène, et elle était prête en deux ou trois concerts et nous nous disions « wow, c’est bien trop rapide, mais tu es dans le groupe ! » Nous avons renvoyé l’autre batteur chez lui, car il était impatient de rentrer à la maison ; nous sommes toujours en bons termes. Hayley est arrivée et nous n’avons plus jamais regardé en arrière.
Hayley apporte une toute autre dimension au groupe. Son sens de la métrique, sa pulsation sur le groove rend les anciennes chansons encore meilleures. C’est tellement plus appréciable. Je me souviens quand elle a commencé à jouer certaines des anciennes chansons, nous nous disions : « Oh mon Dieu ! Ces chansons n’ont jamais parues aussi bien ! » C’était presque comme une shot de stéroïdes ! Nous étions là : « Wow ! Ce sont les mêmes chansons, comment ça se fait qu’elles semblent tellement mieux à jouer ?! » Simplement, elle joue avec une énergie différente. Peut-être que c’est une énergie féminine, peut-être que c’est une énergie britannique, peu importe ce que c’est, c’est elle. En fait, ce n’est même pas une question de rapport garçon-fille ou britannique-américaine, c’est juste que lorsque ça paraît bien, c’est que c’est bien. Elle n’est jamais partie et c’est génial depuis lors. C’est clairement quelque chose qui aurait pu ralentir le groupe de plusieurs façons mais ça a bien fonctionné ! Quand Dieu a un plan, ça semble se faire naturellement. Donc nous lui faisons confiance, il prend soin du groupe et il nous a aidés à nous amener ici malgré tous les obstacles.
La collaboration avec le producteur Kato Khandwala :
Le but principal était juste que nous voulions être meilleurs. Nous voulions sonner mieux, nous voulions sonner plus gros, nous voulions être plus en place, nous voulions une éthique de travail, nous voulions en gros apprendre une toute nouvelle façon d’enregistrer. Car quoi que nous faisions par le passé, nous n’étions pas content en tant que groupe, nous avions vraiment l’impression de vouloir être ailleurs, là où nous pourrions vraiment nous trouver nous-même. Et Kato a été d’une importance capitale, il nous a aidé à nous diriger, tout d’abord en en parlant, en établissant un plan d’action, mais pas juste en nous disant quoi faire, mais en l’utilisant dans notre processus d’enregistrement quotidien. Par exemple, tous les jours, j’avais un meeting avec un coach vocal, et pendant longtemps, j’étais là : « Je n’ai pas besoin de ça, aller, je sais chanter, ça fait cinq ans que je fais ça. » Et pourtant on doit pouvoir entendre la différence entre ce que je chantais quand j’ai commencé le processus, dans la manière dont ma voix sonnait, et ce qu’on entend maintenant sur l’album. C’était brutal et éreintant, mais très nécessaire pour faire ce que j’avais à faire pour la voix, pour la bonne cause, plutôt que pour ce qui est le mieux pour Leigh.
« Je suis le genre de compositeur qui priorise beaucoup l’accroche. Il faut que je puisse te chanter l’accroche et que toi tu puisses vouloir la chanter et la réentendre. »
Il fallait donc s’assurer que je mangeais aussi sainement que possible, ce qui ne m’empêchait pas de tricher un peu et me faire plaisir avec la cuisine de Nashville, et évidemment celle de Los Angeles aussi, parce que c’est tellement bon ! Mais quand même, j’essayais de rester sain, m’assurer que je buvais de l’eau et faisais tout ce qu’il fallait pour entraîner ma voix, pour que lorsque viendrat le moment pour moi d’enregistrer, je serais prêt. Stylo à la main, nous lisions chaque texte dans les moindres détails et en passant minutieusement tout en revue, genre : « Est-ce vraiment la meilleure façon de le dire ? Il n’y a pas un autre mot ? » Nous décortiquions… Je ne crois pas avoir jamais fait ça avec un producteur, me poser et lui lire chaque texte. J’étais là : « Bon, laisse-moi d’abord enregistrer, pour voir comment ça sonne ! » « Nan ! Récite-moi pour que j’entende. » « D’accord… » Et nous étions tous les deux-là à valider les paroles. C’était marrant ! J’adore le fait qu’il soit à ce point intéressé par les chansons et les paroles. Il faut qu’il soit fermement convaincu pour apposer son nom dessus.
Et puis je suis un Indien Canadien ; être un métisse Indien, d’Inde, d’une certaine façon, c’est tout autre chose, c’est très loin du Michigan, donc il n’y avait pas beaucoup de ma culture ici. C’était donc important pour moi d’avoir un producteur avec qui, avant même que nous enregistrions, je pouvais évacuer ce que j’avais à évacuer par rapport à ce qui s’est passé dans ma vie, personnellement, les choses auxquelles j’ai fait face toute ma vie : qu’est-ce que ça faisait d’être un indien américain – pas un amérindien mais un indien américain – dans le business de la musique, en Amérique, dans le mid-west. Il est lui-même indien américain, c’est une personne très intelligente, selon moi, et il a vu le monde avec les mêmes yeux que moi. En Amérique, c’est très noir et blanc, donc quand tu es au milieu, un gars marron venant d’Inde, genre, elle est où ta place là-dedans ? En-dehors du personnage des Simpsons Apu, où est ma place ? C’était vraiment très important pour nous de trouver notre identité, dans le studio et hors du studio ensemble.
Voilà comment il m’a aidé individuellement, comment il a aidé le groupe ; il a fait la même chose collectivement avec le groupe. C’était un mentor. Il se comportait comme mon père, il était mon grand frère, un ami. Et une fois que nous avons fait ça, nous avons vraiment pris du recul et plus rien ne pouvait nous arrêter. Dès le départ, il était là : « Ecoutez les gars, vous avez eu tellement de hits, vous devriez faire des stades. Il n’y a aucune raison pour que vous soyez là où vous êt aujourd’hui. » Et boum, nous avons établi une liste : « Voilà ce qui ne me satisfait pas, voilà ce qui, je pense, nous manque… » Et je pense qu’avant, nous n’avions jamais trouvé ce genre de producteur capable de canaliser l’énergie de Pop Evil et guider les line-ups que nous avions afin d’en tirer le maximum et vraiment aider à façonner notre identité.
L’enregistrement à Nashville :
Jusqu’à présent, nous n’avions pas encore trouvé le bon endroit pour enregistrer. Nous adorons le Michigan, c’est là où nous avons grandi, et tous nos amis et notre famille veulent tous que nous revenions là-bas, mais lorsque nous retournons dans le Michigan, premièrement, nous sommes distraits car tout le monde débarque pour que nous traînions avec eux. Deuxièmement, lorsque tu vis dans une petite ville et tu dis à quelqu’un que tu es musicien, ils sont là : Oh, c’est super, mais c’est quoi ton vrai boulot ? » Donc dès le départ, ça créé un doute, si bien que tu es presque obligé de t’excuser pour ta passion. Et dès que tu te retrouves à devoir faire ça, c’est automatiquement un échec. Du coup, nous avons voulu être dans une ville qui embrasse la musique. Que tu sois un rappeur, ou un artiste solo, ou un mec qui joue de la folk, on ne te pointe pas du doigt et on ne te juge pas. Tu peux aller au McDonalds et il y aura des guitares partout. Ils ont adopté la musique. Partout où tu regardes, il y a une icône, que ce soit Elvis, Johnny Cash, Kenny Rodgers ou Dolly Parton. C’est peut-être réputé pour la country mais il n’y a pas que de la country à Nashville. Tous les styles de musique qui existe aux Etats-Unis sont rassemblés là-bas, c’est une plaque tournante. C’était donc génial de vivre ça. Pour ma part, personnellement, c’était extra de sortir sur Music Row, sur Broadway là-bas, sur le strip, littéralement voir des groupes en devenir qui sont là à jouer des reprises pour obtenir leur salaire de la journée afin de peut-être pouvoir faire leurs démos ou être en studio. Ça m’a rappelé qu’il faut rester humble et être reconnaissant. C’est de ça que je rêve depuis que je suis gosse, pouvoir enregistrer un album dans un studio. Je pensais que ce serait à LA mais Nashville était bien plus amusante que j’aurais jamais pu l’imaginer, c’était incroyable. Et j’ai aussi pu faire du chant à LA, donc j’avais le meilleur des deux mondes. Je pense que Nashville a joué un grand rôle pour nous mettre dans le bon état d’esprit et nous offrir la meilleure opportunité de faire un super album.
L’ambivalence musicale de Pop Evil :
Je ressens une responsabilité, comme le reste du groupe, qui est d’être conscient et ne pas reculer devant l’expérimentation, et ne pas sonner pareil sur chaque album. Nous avons le luxe d’avoir des styles différents, nous permettant de tourner avec Five Finger Death Punch et ensuite, au cours du même cycle d’album, de tourner avec 3 Doors Down. Peu de groupes peuvent faire ça. Et cette capacité, nous la prenons très au sérieux, nous en sommes honorés, et nous voulons continuer à affûter ce son et le guider dans la bonne direction pour s’assurer que le côté « pop » soit moins pop mais plus dans le feeling, dans le côté instrumental, plus expérimental, et que le côté « evil » soit davantage fusionné avec d’autres formats, que ce soit le metal, l’alternatif, le hip hop, le blues, la country… C’est à ce niveau-là que nous trouvons nos défis.
« Quand tu regardes à travers le prisme mainstream profane, il faut être créatif pour motiver autant de gens que possible à venir te voir, n’est-ce pas ? Donc nous essayons de ramener ça vers nous tout en conservant la crédibilité auprès des metalleux. »
J’ai toujours voulu prendre de la country et l’infuser dans notre musique ; nous avons justement une chanson qui est dingue ! Nous avons failli la mettre sur cet album mais je voulais passer un peu plus de temps dessus. C’est hilarant ! Dans le Michigan, on aime bien se mettre autour d’un feu de camp ; nous avons grandi avec les guitares acoustiques, tous assis autour d’un feu de camp, les gars, les filles, les amis, la famille et nous étions tous là à s’essayer de se faire rire les uns les autres. Donc nous essayons d’écrire des chansons du genre « oh, bon sang, non, il n’a pas… mais c’est que c’est pas mal ! » Du coup, nous avons quelques histoires que nous avons entremêlées à ces ballades typées folk/country, auxquelles nous voulons donner un côté rock, et qui sait, peut-être même avec une infusion de metal également. Nous sommes un melting pot ! Ce sont ces différences qui nous rendent super, et elles ont assurément façonné Pop Evil. Nous cinq, nous ne venons pas du tout de la même branche, comme si nous avions grandi avec le metal et point barre, non, ça n’est pas nous ça. Nous ne sommes pas comme un Mastodon ou comme Metallica. Nous avons tous grandi à des époques différentes, dans des régions différentes, des endroits différents et nous essayons de tout balancer dans un même panier. Ce n’est pas étonnant que ça nous ait pris plusieurs albums afin de vraiment trouver notre son. Car ça nous a pris quelques albums pour ne pas s’agacer mutuellement : « Oh, pourquoi est-ce qu’il faudrait essayer ci ? Moi je veux essayer ça ! » Donc avoir pu mettre tout le monde sur la même longueur d’onde aujourd’hui, c’est ça la clef. Et tout monde désormais croit en ce que nous faisons et est là : « Ouais, on peut s’éclater avec ça maintenant ! Faisons-en quelque chose de positif et stimulons nos fans. »
Cet album en particulier est comme un nouveau départ pour nous, d’où le titre ; il donne le sentiment d’être notre premier album, pour être honnête. J’avais l’impression que nous étions sur le sommet de l’iceberg et que nous le rognions progressivement pour finalement… Je veux dire que nous avons été un groupe qui, littéralement, a dû grandir sous les yeux des gens. Ils nous ont plus ou moins vus porter des couches-culottes et ensuite grandir, et maintenant nous ne sommes plus des enfants, nous voilà, il est temps d’être de grands garçons. Avec un peu de chance, cet album est un pas de plus vers notre identité et pour devenir une force proéminente dans le rock et le metal. Quand les gens veulent un peu de Yin et de Yang dans un groupe, eh bien, ils ont Pop Evil !
Les influences vocales et du rap :
Lorsque je grandissais, je ne jurais que par Rage Against The Machine et Pearl Jam. Et vous allez entendre bien plus d’influences de Rage sur cet album parce qu’en règle générale, dès que je me mets à rapper on me compare toujours à Zack De La Rocha. Et je ressemble un peu… Enfin, je n’ai pas du tout son talent mais je suis un métisse qui chante dans un groupe de rock… « Oh, ça doit être comme Rage ! » Mais heureusement pour ceux qui disent ça, effectivement j’adore Rage. Mais ce qui est intéressant par rapport à Rage, c’est que lorsqu’ils se sont séparés, je me souviens avoir pleuré comme une madeleine, genre « ma vie est finie, qu’est-ce que je vais faire ? C’est mon groupe préféré ! » Et en voulant pendant si longtemps un album de Rage, j’ai dû apprendre à le faire moi-même juste pour avoir un petit peu de Rage ! C’est donc génial de pouvoir montrer mon admiration pour mes groupes préférés et l’entendre car qui d’autre le fait ? Personne. Et si j’ai les moyens de passer le flambeau de ce que Rage m’a appris, pas forcément sous une perspective politique mais sous celle du rap et pouvoir débiter un couplet à dix-huit mesures où je peux vider mon sac, sans me poser la question de savoir si ce que nous faisons c’est du rap rock, c’est juste de l’expression ! Je veux dire que même lorsque tu m’entends parler, je parle avec… Je viens du Michigan, c’est-à-dire là d’où viennent Kid Rock et Eminem. C’est vraiment dur d’aller quelque part là-bas et ne pas être influencé par Bob Seger et le rock de Kid Rock, ou même Kiss. Mais c’est aussi dur de ne pas être influencé par MC5, la Motown et évidemment Eminem. Je suis littéralement un produit du Michigan. Je suis un portrait craché de ça, et c’est là que mes influences ont toujours été. Si j’avais grandi à Paris, est-ce que j’aurais été le même ? Absolument pas. Donc je pense que le Michigan a joué un grand rôle dans mes influences. Et les années 90 aussi parce c’est en écoutant les groupes dans les années 90 que j’ai su que j’allais sortir de cette zone catholique chrétienne conservatrice et chanter dans un groupe de rock, un groupe de metal, qui s’appelle Pop Evil. Ça a été une sacrée rampe de lancement.
La symbolique du lion :
Déjà, je suis du signe du Lion. Mais c’est quelque chose qui s’est surtout fait de façon organique. On dirait que je suis toujours en train de… Peut-être de manière subliminale… Dans le football américain, mon équipe favorite est les Detroit Lions, il y a depuis toujours eu ce lion autour de moi [petits rires]. Le lion a toujours été un symbole de courage, de force et de fierté. Il y a tant d’inspiration à puiser chez le lion. Lorsque nous avons acté que nous étions en train de faire un album, lorsque nous faisions la pré-production et les démos, « Waking Lions » était la chanson qui… Une fois que tu as écris un album, il y a toujours une chanson en particulier qui change la donne pour toi et tu te dis « wow ! Tout l’album tournera plus ou moins autour de cette chanson. » Sur l’album précédent, c’était « Footsteps », c’était celle qui a changé la donne. C’est la chanson qui te réveille et te donne une recrudescence d’énergie, te fait dire : « Ok, cet album sera cool ! » C’est une super chanson, voilà le feeling… »
Donc je pense qu’inconsciemment, je songeais au rugissement du lion qui dit « regarde, nous sommes là ! C’est le moment de faire une déclaration. » D’où notre prochaine tournée, qui s’appelle Music Over Words Tour, où l’important ce n’est pas ce qu’on dit, ça ne prouve rien, mais d’y aller et montrer ce dont on est capable. Au bout du compte, ceci est une super interview, mais si les gens sont intéressés, ils devront venir nous voir jouer, et nous allons assurer sur scène, et c’est ça qui sera déterminant. Tout revient à la musique, au final. C’était donc l’idée de se réveiller et réaliser, d’abord : c’est la musique qui importe, nous devons mettre l’accent dessus, nous devons nous soucier de construire cette base dès la première note de batterie et s’assurer que c’est aussi clair que de l’eau de roche, aussi solide que possible, et ensuite ajouter par-dessus ça les couches qui font une super chanson.
« C’est important de se rassembler […] comme une famille, afin de créer davantage d’opportunités pour nous tous et pour les générations futures, de façon à ce qu’elles puissent grandir en ne connaissant pas juste Metallica et Jimi Hendrix. »
La conception du single « Waking Lions » :
« Waking Lions » était probablement la chanson la plus dure à enregistrer pour moi, car j’avais tellement d’attentes pour cette chanson, elle était tellement importante. La meilleure façon pour moi de la décrire est que, lorsque tu es un compositeur, de temps en temps, tu te retrouves avec des chansons que tu ne veux tout simplement pas foirer, tu es là : « Elle est très importante pour moi ! » Et j’ai écrit différemment lorsque j’étais en train de faire la pré-production et les démos. J’écrivais la musique et les accroches, et une fois que les accroches étaient faites, je passais le tout en revue et disais : « Est-ce que cette accroche mérite d’aller sur l’album ? » En fait, je suis le genre de compositeur qui priorise beaucoup l’accroche. Il faut que je puisse te chanter l’accroche et que toi tu puisses vouloir la chanter et la réentendre. J’ai mes amis que j’implique et ma famille qui, quand je leur joue la chanson, s’ils ne la fredonnent pas… Genre je la joue et je vais dire : « Qu’est-ce que j’ai chanté ? » S’ils ne peuvent pas me la rechanter après une écoute, j’y retourne et je refais la chanson ! Car il faut que ce soit accrocheur. Les gens ont une capacité de concentration tellement faible… Si tu y réfléchis, tu es en compétition avec des gars sur YouTube qui, avec trois fois rien, font des centaines de millions de vues ! Et moi j’ai un groupe au complet, j’ai payé pour un clip, et je fais deux millions de vues. Je suis en compétition avec tout le monde. Le temps des gens, c’est de l’argent. Donc lorsque tu obtiens leur attention, tu veux taper dans le mille, tu veux qu’ils chantent [chante le refrain de la chanson] « waking the lions in me », ou même sans connaître les paroles [fredonne la mélodie]. Tu veux qu’ils emportent quelque chose avec eux, pour qu’ils se disent : « Putain, c’était quoi ce groupe déjà ? »
Mais cette chanson était tellement dingue pour moi parce que le dernier jour dans la cabine de chant à Los Angeles, j’avais fait huit prises différentes, je n’arrivais pas à trouver les couplets, je me suis levé [chante de façon agressive] : « Is this better. Tell me there’s a better way ! » C’était très metal, c’était dément, j’ai essayé de faire tout ce que je pouvais. Nous nous disions : « Si ceci est censé être le single, est-ce que les radios vont le jouer ? » Car tu peux être heavy mais tu ne peux pas être aussi heavy que ça. Donc j’ai vraiment galéré dès le début sur ces couplets, je me disais : « Je ne sais pas si c’est ça. Est-ce que ce sont les bonnes paroles ? » Et encore avant ça, nous avons galéré avec le refrain, nous doutions de : « ‘I wanna stand up a hundred feet tall’, est-ce que ça sera trop simple pour eux ? Ou bien est-ce suffisamment simple au point que c’est la perfection ultime ? » Et encore une fois, c’est ce que Kato et moi avons fait, nous faisions des allers-retours avec le groupe, genre : « Ce n’est pas assez bien. » Je pense au [chante] « I wanna stand up, a hundred feet all. ‘Cause fear will never lead the way. I’m ready to run, a hundred miles long… » C’était les paroles originales, avec « long », et nous avons bataillé et eux étaient là : « Strong ! » Et moi : « Putain, non je ne vais pas changer, ça ne peut pas être ‘strong’ ! » Et puis plus je prenais du recul, plus j’étais là : « Oh mon Dieu, bien sûr que c’est ‘strong’ ! »
Donc pour revenir au couplet, je me suis littéralement mis à chanter [chante de manière mélodieuse] : « Is this better. Tell me there’s a better way. » Je veux dire que c’est tellement accrocheur de mettre une mélodie là-dedans, du genre que même ma grand-mère peut le chanter ! Si ma grand-mère ne peut pas fredonner, alors qui chantera la chanson ? Je veux que les filles viennent dans le mosh pit et soient là [chante]. Car quel genre de mec ne voudrait pas voir sa petite amie chanter cette chanson ? Je veux être ce groupe au concert duquel un metalleux peut amener sa nana. Pas celui qu’il ne veut pas aller voir. Genre, ma nana n’ira pas voir Black Label Society. Il se peut que je sois là : « Allez, s’il te plaît, viens voir Zakk Wylde ! » Elle est là : « Je ne sais même pas qui c’est ! » Allons voir quelqu’un qu’elle connait, qui que ce soit. C’est tellement important pour moi de, avec un peu de chance, faire cette transition pour attirer autant de gens que possible. Car quand tu regardes à travers le prisme mainstream profane, il faut être créatif pour motiver autant de gens que possible à venir te voir, n’est-ce pas ? Donc nous essayons de ramener ça vers nous tout en conservant la crédibilité auprès des metalleux et des frères et sœurs du rock n’ roll, pour qu’ils disent « wow… »
L’esprit positif du groupe :
Au niveau de ma façon d’écrire les paroles, cet album a été consciemment conçu pour rappeler aux fans que « hey mec, on n’est pas plus musiciens que de simples personnes, on est avant tout des fans ! On est d’abord des gens, et des musiciens ensuite. » C’est donc important d’écrire des chansons qui traitent des sujets qui nous touchent aujourd’hui. Je veux dire que nous n’essayons pas forcément de prendre parti, si ce n’est d’être positifs et de rester unis. Se lever et être soudé, c’est la clef. Ce genre de thème représente une grande portion de l’album. Car il y a cinq personnes qui littéralement n’ont rien à faire ensemble : nous ne sommes pas amis, nous ne sommes pas frères et sœurs. Parfois nous nous adorons, parfois nous nous détestons. C’est ainsi mais lorsque nous nous réunissons, c’est spécial et il y a quelque chose. A savoir si tous les cinq nous serons à l’épreuve du temps ou s’il arrivera un moment où nous nous rendrons compte que Pop Evil sera… Les gens vont et viennent, la vie ira toujours de l’avant, mais la musique doit rester positive, mélodique, accrocheuse, c’est la clef. Car la chose que nous voulons vraiment avec Pop Evil, c’est que les gens se rassemblent et chantent nos chansons, donc pour ce moment de communion musicale, on peut se rassembler et lever nos cornes en l’honneur des êtres aimés qui nous manquent ou ceux que nous n’avons même pas conscience d’avoir, ou bien ensemble avoir une chose en commun, que ce soit pour trois minutes ou une heure, peu importe combien de temps nous jouons, on est contents d’avoir cette musique à laquelle on peut s’identifier. Tout du moins, de notre côté, c’est quelque chose que nous comprenons avec plus de clarté à chaque album.
Les sets live :
Nous pensons constamment à notre show. Maintenant que nous avons rencontré le succès aux US, et ici, jusqu’à un certain point, grâce à des chansons qui sont devenues des hits, nous savons ce qui manque à notre set, et en ayant l’occasion de jouer dans des festivals, nous pouvons maintenant… Par exemple, avant, nous écrivions des chansons sans savoir à l’avance ce que nous allions écrire. « Est-ce qu’on va être à nouveau sur une tournée avec 3 Doors Down ? Est-ce qu’on sera avec ce genre de groupe ? » Mais une fois que nous avons commencé à jouer dans les festivals, nous avons pu aller en Europe, et nous savons désormais : « Est-ce qu’ils veulent entendre une grosse ballade ou bien un mid-tempo ? Ou bien est-ce que nos fans au Download France veulent plutôt entendre ‘Colors Bleed’ ? » Nous savons mieux ce que nos fans veulent, et ils nous ont plus que jamais influencés, les fans ont influencés cet album. C’est excitant ! Car nous sommes enthousiastes à l’idée de nous rapprocher de ce que, d’après ce que nous ressentons, ils veulent. Et si ce n’est pas le cas, ils nous le diront et nous essaierons de modeler ça de façon à ce que ça leur corresponde mieux. Mais à la fois, nous pensons constamment à ce qui nous divertis nous-même. Si nous ne nous éclatons pas sur scène, ça serait très dur d’offrir la meilleure des prestations. Là tout de suite, je n’ai jamais été aussi excité par les choses qui arrivent et ce que nous sommes sur le point de jouer sur scène ; j’ai hâte d’aller à Nashville la semaine prochaine, bien répéter et vraiment voir comment ces chansons s’intègrent, et ensuite de commencer à envoyer le groove ! Cet été, lorsque nous reviendrons ici en Europe, et bien sûr plus tard cette année, ces chansons seront vraiment au point et nous serons prêts pour – boum ! – vous envoyer la sauce et vous faire ressentir le groove. Nous sommes à fond !
« Ça peut aliéner, le monde profane pourrait nous ranger dans un coin, mais devine quoi ? C’est pour la vie quand tu as des fans de rock. Je préfère avoir des fans pour la vie et qu’ils soient moins nombreux que des légions de fans mais qui auront disparu demain. »
Et maintenant, nous infusons des claviers et autres samples, par exemple, il se peut que nous nous retrouvions avec une chanson purement au piano sur un album, chose que nous n’étions pas capables de faire avant, ou tout du moins que nous fassions des versions alternatives de nos chansons. Par exemple, nous avons cette version au piano de « Waking Lions » sur laquelle nous sommes en train de travailler. Il y a différentes manières de jouer ces chansons suivant ton humeur. Si nous sommes énervés et prêts à retourner le Download, nous pouvons la jouer exactement telle qu’elle est sur l’album, mais si nous jouons dans une pièce avec une poignée de personnes, nous ne sommes pas obligés de leur crier dessus, nous pouvons jouer une version différente de « Waking Lions ». Ca envoie toujours le même message mais c’est dépeint différemment. C’est comme si je te hurlais « hey, passe-moi l’eau ! », tu me la balancerais à la figure ! C’est donc important de comprendre cette même perspective quand tu chantes : pour qui joues-tu ? Comment est-ce qu’il faut jouer cette chanson ? Tout ça ce sont les choses que nous avons apprises en arrivant à notre cinquième album, par opposition à lorsque nous commencions tout juste, quand nous étions encore verts.
Paris :
Parfois je dois me pincer, car je n’arrive pas à croire que nous sommes en ce moment à Paris pour la musique, c’est dingue. Lorsque je suis venu ici pour la première fois avec mes parents, j’étais là en voyage scolaire de basketball pour jouer avec l’équipe Américaine, l’équipe Michigan, à Bruxelles, et ils nous ont offert une visite de Paris. Je ne l’oublierais jamais, c’était en 93, c’était ma première fois… Je crois que je n’avais que sept heures en ville, évidemment nous sommes allés à la Tour Eiffel, ensuite il fallait que je vois la tombe de Jim Morrison, donc nous y avons tous été, mon frère et moi y avons été et avons mis une petite carte scolaire… Tu sais, je n’avais jamais cru que j’y retournerais. Rien que hier soir, je me suis assuré d’aller… Je ne sais pas comment ça s’appelle, mais c’est une petite plateforme avec des sculptures, et ça surplombe la Tour Eiffel. J’ai perdu mon père en 2011, donc je vais toujours me poser au même endroit où nous avons été. Normalement j’ai quelqu’un pour prendre une photo, mais là je n’avais personne, donc j’ai pris un selfie, simplement parce que ça renvoie à un moment dans mes souvenirs où ma grand-mère, mon frère et moi, ma mère, mon père, nous étions tous assis là à cet endroit, et à l’époque je pensais que le monde était énorme jusqu’à cet instant où je me disais « wow, c’est réel, c’est Paris ! J’en ai entendu parler toute ma vie ! »
Les fans et la carrière du groupe :
C’est cool de rester humble et ne pas oublier tout le dur labeur que tu as mis dans le groupe. La musique, c’est vraiment une capsule témoins dans la vie des gens. Nous comprenons que notre groupe, aujourd’hui, après plus de dix ans, fera partie de la vie des gens. Il y a une grande responsabilité. Nous sommes là, abordant chaque jour l’un après l’autre, bossant dur, en train de tout reprendre de zéro en Europe, refaire ici ce qu’on a fait aux Etats-Unis et, avec un peu de chance, construire une relation à long terme avec nos fans ici. Nous les adorons et j’espère que les fans qui écouteront ou entendront ceci pourront comprendre que nous nous exposons, nous nous rendons vulnérables pour essayer de : « Hey, on veut faire nos preuves auprès de vous ! On espère que vous jetterez une oreille, laissez-nous vous montrer ce qu’on vaut. » Mais aussi : « Hey, on est un groupe qui sacrifie notre temps et nos efforts pour venir ici, et comprenez qu’on adore et respecte la France, on adore et respecte l’Europe, et nous avons mis nos familles et nos fans américains en stand-by pour venir ici pour vous et que vous puissiez, avec un peu chance, également faire partie de nos vies. » S’ils peuvent comprendre, et qu’on peut créer une communauté entre la presse et le groupe pour éduquer nos fans pour dire : « Ecoutez, c’est important de se rassembler et être unis en équipe et en tant que groupe, comme une famille, afin de créer davantage d’opportunités pour nous tous et pour les générations futures, de façon à ce qu’elles puissent grandir en ne connaissant pas juste Metallica et Jimi Hendrix. » Elles peuvent découvrir des super groupes qui jouent aujourd’hui et sont aussi influencés par ces derniers. C’est donc important que les fans, si ça rentre dans leur train de vie bien chargé, soient suffisamment ouverts d’esprit pour lire l’article jusqu’au bout ou écouter l’album, et s’ils aiment, aller l’écouter sur Spotify, l’acheter s’ils le peuvent ou venir aux concerts.
C’est pour ça que nous sommes là avec la presse, pour qu’ils sachent un peu mieux qui nous sommes en dehors de la scène et ressentent un peu mieux nos personnalités. C’est important. Les fans sont plus malins que jamais. Ils ne veulent pas seulement nous voir jouer, ils veulent acheter des packages VIP, ils veulent nous voir en coulisses, ils veulent savoir ce que nous avons mangé hier soir, ils veulent savoir ce que nous faisons quand nous sommes à Paris un jour off, ils veulent savoir ce que nous avons fait en Allemagne. « Qu’est-ce que vous aimez ? » « Quelles particularités vous rendent uniques ? » « Quelles particularités vous rendent similaires ? » Je trouve que c’est ça qui rend la chose amusante. Au bout du compte, c’est une aventure, c’est un truc social, c’est humain, et ce sont ces similarités et ces différences qui font des chansons du type de « Colors Bleed » qui alimentent les voyages, la musique et la famille. Car c’est vraiment tout ce que c’est au final, on est une famille rock n’ roll metal. Et c’est important, lorsque tu crois dans un groupe que tu aimes, de le soutenir. Donc nous sommes là pour prouver notre valeur et, j’espère, ouvrir la porte à un nouvel œil qui lit ceci, se dit « wow, je n’ai jamais entendu parler de ce groupe, il faut que j’écoute ! », et ensuite devient un fan.
C’est comme ça que ça marche, une personne à la fois, ici en France et… C’est un peu intimidant, d’une certaine façon, car il y a beaucoup de gens en France, mais c’est ce que nous avons fait aux US et ça a pris longtemps mais, regarde, c’est ce qui est cool avec le rock n’ roll, ce n’est pas comme la pop, ce n’est pas là aujourd’hui pour disparaitre demain. Il y a des groupes de rock qui parviennent à durer, les gens grandissent et passent leur vie en soutenant leurs groupes préférés, comme les fans d’Aerosmith, de Jimi Hendrix, etc. Ces fans sont là pour la vie. C’est ce qui est cool avec le rock. Ça peut aliéner, le monde profane pourrait nous ranger dans un coin, mais devine quoi ? C’est pour la vie quand tu as des fans de rock. Je préfère avoir des fans pour la vie et qu’ils soient moins nombreux que des légions de fans mais qui auront disparu demain. C’est un processus qui évolue lentement, nous nous n’avons pas fait ça pour avoir du succès du jour au lendemain. Le succès pour nous, c’est de donner des concerts et jouer dans des festivals pour autant de gens que possible, mais nous le faisons déjà, donc… Maintenant, il s’agit d’aiguiser ça et construire des fondations ici en Europe, en faire une priorité. Le Canada également. Je veux dire, rien que le fait d’aller au Canada c’était dur. Donc nous commençons par-là, avec ces deux régions, et bien sûr, nous pourrons ensuite essayer de nous étendre, peut-être en allant en Australie et en Asie, et faire en sorte que les tournées mondiales soient productives, et d’être dans une situation où nous pouvons investir plus d’argent et de temps dans nos shows et offrir une véritable expérience Pop Evil en live, faire que ce soit plus gratifiant et plus excitant pour les fans de venir nous voir. Voilà le grand plan.
Interview réalisée en face à face le 25 janvier 2017 par Claire Vienne.
Retranscription & traduction : Nicolas Gricourt.
Site officiel de Pop Evil : popevil.com.
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