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Nouvelles Du Front   

Puisque vous n’avez pas l’air d’avoir compris, on vous le redit : vous n’êtes pas des dépressifs


Nous l’avions pourtant bien dit sur le moment : « Bon nombre de lecteurs sur internet lisent plutôt les articles en diagonale ou se contente de l’information apportée par le seul titre, et alimente la tendance d’une frange de metalleux à se placer en martyrs de la musique. » Nous espérions donc que cela amènerait les lecteurs de ce site à ne pas commettre cette faute.

Cependant, à en juger par la très grande majorité (à moins que ce ne soit qu’une minorité visible opposée à une majorité silencieuse) des commentaires sur cet article concernant cette étude australienne sur le rapport entre dépression et musique metal, nombreux ont été ceux qui ont réagi directement aux premières phrases de l’article et ont dû considérer que la suite ne servait à rien (comme dans un livre où seul le premier chapitre compte, n’est-ce pas ?), s’affichant comme des incompris dans un monde qui fait rien que les embêter…

Déjà dans le premier article, nous avions démontré que le Dr Katrina McFerran ne prouve pas par son étude que le metal rend dépressif contrairement à ce qu’affichait d’autres sites d’information qui ont déformé ses propos. Nous espérons donc que ces personnes qui se sont plaintes de ces conclusions (mal comprises) prendront bien soin de tout lire cette fois car la dame va leur réexpliquer.

Au vu des réactions des internautes du monde metallique (sur tous les sites possibles), il nous avait semblé important de contacter le Dr McFerran pour qu’elle apporte quelques explications supplémentaires mais, finalement, le site Metal Insider a été plus rapide, c’est donc via ce média que nous obtenons la réponse de la chercheuse en thérapie musicale. Nous n’allons pas nous plaindre d’obtenir ce que nous voulions et nous vous le rapportons ici.

Vous trouverez donc ci-dessous la traduction complète du message du Dr McFerran. Nous espérons que vous noterez bien des phrases comme : « Les amateurs de métal ne souffrent pas tous de dépression, bien que certains d’entre eux soient dépressifs. » Autrement dit : les metalleux peuvent souffrir de dépression comme tout le monde.

Mais pourquoi s’intéresser aux metalleux ? Parce que « le metal est une musique composée à la fois d’émotion et de puissance, le tout parfois enveloppé d’une excellente technique musicale […]. Dans mon étude concernant les adolescents australiens, la plupart d’entre eux ont exprimé une préférence pour le metal, le rock et le hip hop lorsqu’ils étaient en colère : car cela s’accorde à leur humeur. Mais le plus intéressant était de constater que ce sont les metalleux qui restent le plus fidèles à leur style de prédilection, et cela quelle que soit leur humeur ».

C’est donc votre fidélité à ce genre musical qui vous rend intéressant. Vous aimez trop cette musique pour écouter autre chose, surtout quand vous êtes déprimés. Vous n’allez pas dire le contraire ? Et ce n’est même pas une étude qui vise spécifiquement les fans de metal. Ça va sembler répétitif à ceux qui l’avaient déjà compris la première fois mais la véritable thèse du Dr McFerran c’est : « Qu’en est-il de la catégorie de jeunes amateurs de metal en détresse psychologique qui ont témoigné se sentir encore plus mal après en avoir écouté ? Voilà tout l’intérêt de mon étude, car nous devons comprendre pourquoi certains jeunes, déjà angoissés, se sentent encore plus mal après avoir écouté de la musique. »

L’angoisse ou la dépression sont bel et bien antérieures à l’écoute du metal. En tant que musico-thérapeute, elle a besoin de savoir pourquoi cette musique ne leur a pas fait du bien, et nullement en quoi elle les aurait mis dans cet état là (ce qui n’est pas du tout le cas) ni en quoi elle leur aurait fait du mal. Faut-il vous tirer les oreilles pour que ce soit clair que la terre entière ne cherche pas à prouver « scientifiquement » que vous êtes des malades mentaux ?

Et maintenant, laissons la parole à la spécialiste :

« La musique c’est important, mais ce n’est pas magique. La musique peut avoir une influence sur votre vie, mais elle ne peut pas contrôler votre esprit. Alors pourquoi y a-t-il autant de personnes qui pensent que mon étude démontre que « le metal PROVOQUE des maladies mentales » ? Ce n’est absolument pas le cas. La musique n’a pas un tel pouvoir. D’ailleurs les amateurs de metal ne souffrent pas tous de dépression, bien que certains d’entre eux soient dépressifs. En fait des études plus approfondies que la mienne démontrent que le lien entre le mal-être psychologique et le fait d’aimer le metal est plus fort que pour n’importe quel autre type de musique. Pourquoi ?

Eh bien, évidemment, comme la vie est extrêmement pénible en ce moment, il est difficile de trouver du réconfort dans la pop musique. Le metal est une musique composée à la fois d’émotion et de puissance, le tout parfois enveloppé d’une excellente technique musicale, pas besoin d’être un génie pour comprendre pourquoi ce style de musique attire les gens. Dans mon étude concernant les adolescents australiens, la plupart d’entre eux ont exprimé une préférence pour le metal, le rock et le hip hop lorsqu’ils étaient en colère : car cela s’accorde à leur humeur. Mais le plus intéressant était de constater que ce sont les metalleux qui restent le plus fidèles à leur style de prédilection, et cela quelle que soit leur humeur, alors que d’autres sont plus éclectiques, et écoutent différents styles de musique en fonction de leur état émotionnel.

Mais qu’en est-il de la catégorie de jeunes amateurs de metal en détresse psychologique qui ont témoigné se sentir encore plus mal après en avoir écouté ? Voilà tout l’intérêt de mon étude, car nous devons comprendre pourquoi certains jeunes, déjà angoissés, se sentent encore plus mal après avoir écouté de la musique. La plupart des gens affirment que la musique les aide à se sentir mieux, elle répond à des besoins émotionnels, encourage les relations sociales et apporte une satisfaction personnelle (North et Hargreaves) Cela nous ranime, nous divertit et nous apporte des sensations fortes, de la lucidité, de la compréhension et du réconfort. (Saarakallio).

En tant que musicothérapeute travaillant avec des adolescents, mon travail est de m’assurer que ces jeunes gens puissent profiter pleinement de leur musique. Je les encourage à en jouer car c’est en théorie plus positif pour la santé que la simple écoute : le fait de jouer est lié à l’expression, au renforcement des relations sociales et à la libération de composés chimiques dans le cerveau qui donnent un sentiment de confiance et encouragent à lier des amitiés. Mais ce n’est pas aussi simple. Prenons par exemple le fait d’aller assister à un concert : cela implique tant d’actions différentes qu’il est impossible de ne considérer cela que comme une simple expérience d’écoute. Ou encore le fait de danser dans votre chambre ? Cela reste compliqué de toute manière. Et il est indéniable que la simple écoute peut être bénéfique, pour toutes les raisons que j’ai mentionnées précédemment.

Voilà donc ma question: qu’en est-il de ce groupe de jeune gens qui dit se sentir encore plus mal ? Leur mal être empire-t-il parce qu’ils se remémorent des souvenirs ou des sentiments compliqués, mais se sentent-ils mieux après avoir affronté tout cela ? (satisfaction différée) Et si c’est bien le cas, pourquoi considèrent-ils toujours se sentir encore plus mal lorsqu’ils repensent à cette expérience plusieurs semaines plus tard ? Ces personnes ressentent-elles le besoin de se sentir plus mal encore ? Il est vrai que nous aimons tous parfois nous apitoyer sur notre sort. Mais la lutte contre la dépression est un combat permanent afin d’essayer de sortir de cet état, alors il n’est pas vraiment recommandé de faire quelque chose qui rend la guérison encore plus difficile. Et vous, qu’en pensez-vous ? Vous êtes-vous déjà senti encore plus mal après avoir écouté de la musique et dans quelles conditions ? Bien entendu je ne veux pas dire que cela ne dépend pas uniquement de la musique : cela concerne la vie et la façon dont elle est décrite par la musique, les émotions que nous connaissons à travers le monde exprimées par la musique, et celles que nous espérons y trouver quand le monde nous paraît invivable. La vie est difficile et, d’ordinaire, la musique nous aide à le supporter, mais apparemment ce n’est pas toujours le cas. »

NB : merci à Lynda pour la traduction.



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  • De toutes façons moi je m’en tape, j’écoute trop de Glam’ pour me sentir concerné.

    (mhm je sens que je pourrais presque frôler les portes du No Comment)

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  • Cuthalion DK dit :

    Article très intéressant! Mais elle n’a pas finis de s’interroger malheureusement. Je lui souhaite néanmoins de trouver ses réponses!

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  • franchement j’trovue ça chiant qu’on dise encore et encore la même chose : les metalleux sont des dépressifs suicidaires etc etc
    ça devient relou à la fin comme même

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    Yann

    lol mdr ptdr

    Slyp

    L’article dit exactement le contraire ><, il dit que des jeunes dépressifs auront tendance a + se tourner vers le metal. donc en effet on peu peut être en conclure qu'il y'a plus de dépressif chez les metalleux qu'autres part, mais à coté de sa le metal n'est absolument pas exclu au moment de dire que la musique permet de se sentir mieux etc. Donc pas de problème tant que écouter du metallica ne te donne pas envie de te tailler les veines :D.

    Yann

    Il a pas du lire l’article… Enfin j’espère que c’est ça :/

  • Huuuum… Très bon article ! Sur le fait que des personnes se sentent encore plus mal après avoir écouter de la musique est tout à fait possible ! En effet, si je vais mal, je vais éviter d’écouter des musiques tristes comme In this river de Black Label Society ! Je pense que je vais partager cet article ! Encore bravo Mr Animal 😀

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  • C’est la psy en question sur la photo ?

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  • Franchement chaude. Rien à foutre de l’article.

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