Les Queens Of The Stone Age sortiront en juin prochain leur très attendu sixième album intitulé …Like Clockwork. Une attente d’abord causée par le simple fait que ce soit un album du groupe mais aussi par l’éventail conséquent d’invités de marque (de Trent Reznor à Nick Oliveri, Mark Lanegan à Elton John, sans oublier Dave Grohl chargé de toutes les parties de batterie) qui sont venus se poser dans ce qui est devenu un grand carrefour du rock.
Une attente aussi alimentée, comme il se doit, par les premiers extraits musicaux de cette galette (sablée, comme on pourrait l’espérer de la part de l’ancien pionnier du desert rock Josh Homme), à commencer par la chanson « My God Is The Sun », un rock classieux, toujours percutant, quoique assez dépoussiéré, semblant avoir laissé derrière lui les routes sèches du stoner, mais prouvant encore, s’il était nécessaire, le sens de la mélodie des QOTSA. Et avec « I Appear Missing », nouvel extrait de cet album, c’est aussi un univers visuel que le groupe impose au public pour marquer les esprits et encore produire de l’impatience sur ce qui pourrait à force être, plus qu’un simple disque, un objet rock total.
Car, pour le moment, on n’a qu’un extrait de cette chanson de 6 minutes via une vidéo qui n’en dure que la moitié. Par conséquent, si on ne peut juger parfaitement de la qualité globale de ce titre, on peut au moins parfaitement juger de la qualité de la vidéo, due à deux artistes pêchés dans ce genre fourre-tout qu’est le geek-art, dans lequel on trouve toutes sortes (en termes de qualité) de dessins, de films plus ou moins courts ou de créations musicales de fans, comme des travaux de véritables artistes qui reprennent avec une vision très personnelle des univers tirés des comics, du jeu vidéo, de la S-F, de la fantasy, etc. En l’occurrence, il s’agît de l’alliance des artworks de l’artiste connu sous le pseudonyme de Boneface et de Liam Brazier. Le premier s’est déjà fait remarquer pour ses illustrations détournant souvent de manière macabre certains symboles et héros de comics ; mais on le connaît aussi mieux maintenant pour être le créateur de la pochette de l’album …Like Clockwork et pour être derrière chaque dessin de ce nouveau clip. Et c’est donc au second, plus habitué à des tableaux prenant aussi pour thème les héros de la « culture geek » (mais dans des aspects plus géométriques et colorés, évoquant parfois des vitraux), d’animer les œuvres de Boneface.
Brazier explique d’ailleurs qu’il a eu « pour seul devoir de transformer les excellents et sanglants dessins de Boneface en quelque chose se situant entre le comic animé et un abattoir dirigé par Tarantino. ». En résulte donc cette histoire plongée dans un décor post-apocalyptique, où un être qui a tout du mort-vivant – ou simplement ressuscité après qu’un corbeau ait mis un coup de bec sur le « Wake up » écrit en lettres de sang sur sa poitrine – va croiser des cactus, un coyote et un vieux bizarre, avec écrit dans le dos le mot Hummungus (et là les fans de post-apo’ pourront s’amuser à y trouver ou pas une référence à Mad Max 2), dans une station service où Batman fait un tour de manège.
On ne peut donc toujours pas se permettre de juger avec ça de la qualité musicale globale de l’album, mais on peut déjà se dire que l’univers visuel qui l’accompagne est beaucoup plus stimulant que les ampoules d’Era Vulgaris.
Moi j’aimais bien ces petites ampoules, même si en effet ce n’est pas comparable au travail d’artiste accompli ici.
Pour ce qui est de l’album en lui même, j’ai pu en écouter la moitié. Pour l’instant, c’est du bon. Plutôt posé, contrairement à ce qu’ils avaient annoncé.
Le titre composé, le temps de composition et ce manque de titre catchy alors que Homme et Castillo parlait de morceaux rentre dedans il y a deux ans fait me demander si on aurait pas le droit à un deuxième album concept, un peu plus tard.
Hypothèse hypothèse…
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