Josh Homme peut-il désormais tout se permettre ? Protégé par un statut qui ferait de lui une icône du rock des deux siècles, sera-t-il pardonné de la moindre incartade hors des sentiers battus ? Mais y a-t-il seulement eu déjà un tracé pour Queens Of The Stone Age ? Et qui, à part les critiques et le public, s’est jamais donné le droit de mettre les QOTSA dans une case à laquelle ils seraient censés appartenir ? Et enfin, est-ce vraiment bien raisonnable de réapparaître après six ans d’absence avec un line-up improbable le temps d’un album réunissant entre autres Nick Oliveri, Mark Lanegan, Trent Reznor (Nine Inch Nails) et Alex Turner (Arctic Monkeys) ? Josh Homme a répondu à tout cela en deux mots et trois petits points placés devant, histoire de prouver que c’est de toute façon lui qui aura le mot de la fin : …Like Clockwork. Comme sur des roulettes, et puis c’est tout. Même si ça n’a vraiment pas été totalement le cas, mais l’humour reste l’une des armes préférées de l’ex-Kyuss.
Homme a décidé de célébrer la vie et de ne pas s’en priver. Lui qui a survécu in extremis à une opération bénigne qui a mal tourné et qui s’est transformée en « expérience de mort imminente » (son cœur s’est arrêté), a décidé de se faire plaisir et d’inviter beaucoup des gens qu’il aime à la fête. Son pote batteur de l’époque Song For The Deaf, un petit jeune qui monte du nom de Dave Grohl dans un retour plutôt discret derrière les fûts, mais également son autre vieux pote bad boy : le truculent Nick Oliveri. Loin de lui en vouloir de s’être fait condamner récemment pour plusieurs chefs d’accusation dont séquestration, détention de stupéfiants et d’armes, il ne lui confie pourtant la basse pour cet opus, qu’il redonne en toute légitimité à l’actuel bassiste Michael Shuman, mais lui consent néanmoins les backings de « If I Had A Tail » et « Fairweather Friends ». Oliveri aurait rêvé de jouer à nouveau avec Dave Grohl derrière les fûts, alors qu’il considère que la période avec Grohl était la meilleure du groupe, mais ce ne sera pas pour cette fois-ci.
Mais ce n’est pas tout. Car pour que la fête de retour à la vie des Queens Of The Stone Age soit la plus belle possible, il faut que ça brille. Et qui de mieux que Sir Elton John pour illuminer de mille feux la parade d’un grand groupe de rock ? Pianiste épique d’un casting quatre étoiles sur le titre « Fairweather Friends », c’est un sacré coup qu’a de toute façon réussi là Josh Homme. Ce n’est pas n’importe qui qui peut inviter l’un des « Sirs » les plus fantasques d’Albion. Et puis la sauterie ne serait pas complète sans un autre habitué des participations avec QOTSA, le frontman de Nine Inch Nails Trent Reznor, qui participe au titre « Kalopsia » après avoir été invité sur le titre éponyme du précédent Era Vulgaris. Comme Josh Homme veut que l’ambiance soit festive, le ton sera définitivement pop et assumé. Pas surprenant de retrouver donc des voix caractéristiques du genre sur l’album, telles que celles de Jack Shears (Scissor Sisters) ou Alex Turner (Arctic Monkeys). Il y aura même un DJ (James Lavelle) à l’origine de l’élaboration musicale du titre mélodique et langoureux de fin de soirée et d’album, l’étonnant « … Like Clockwork ».
Les QOTSA avaient fait entrevoir des émotions pétillantes très groovy sur Era Vulgaris avec des titres comme « I’m Designer » ou même « Make It Wit Chu ». … Like Clockwork prend cette direction, laisse les gros riffs un peu sales au début de l’album, pour montrer un Josh Homme faisant danser son monde d’un air narquois avec un rock’n’roll presque sucré et des mélodies pop ambitieuses à la Red Hot version One Hot Minute. « Smooth Sailing » ou le riche et psychédélique « Fairweather Friends » résonnent pleinement de cet esprit groove, qui vient en contrepoids des expressions plus sombres du début que sont « Keep Your Eyes Peeled » ou « The Vampyre Of Time And Memory ». L’unité est difficile à trouver tant Josh Homme et ses nombreux participants voguent d’un univers à l’autre. C’est un Queens Of The Stone Age décomplexé, tantôt grave mais souvent rigolard et mordant, qui se présente devant les oreilles d’un public qui aura une sorte d’Era Vulgaris aux aspirations pop plus abouties, bien qu’une ou deux réminiscences que l’on pourrait qualifier de stoner traînent ici et là, telles un « My God Is The Sun » aux allures grunge subtiles.
Josh Homme et sa bande se sont embarqués dans un album à tiroirs dont ni les fans du groupe, ni les novices ne sortiront indemnes. Trop pop pour être absolument rock, trop rock pour être tout à fait pop, le frontman a fait prendre à son groupe une voie transversale ponctuée d’éléments tour à tour sombres, funky, massifs ou légers, avec une dose de désinvolture suffisante pour faire tout de même de … Like Clockwork un divertissement qui sent le soufre. Les standards du desert rock sont bousculés vers un monde plus coloré, avec un Dave Grohl en arrière-plan, métronome discret de cette sixième aventure studio, une étape supplémentaire dans les expérimentations sonores de Josh Homme. Loin de ce à quoi on peut s’attendre, mais très près de l’Homme que l’on a appris à connaître.
Album … Like Clockwork, sorti le 3 juin 2013 chez Matador Records
Songs for the Deaf est un excellent album !
… Like Clockwork est un excellent album, différent.
Fin de la polémique qui n’aurait jamais dû exister. What else ? ;p
Et sinon les ingénieurs ont greffés sur les machines la touche Repeat pour ceux qui aiment entendre des groupes qui font 20f les mêmes albums 🙂
[Reply]
https://www.facebook.com/LeJournalRockDeNeil?fref=ts
je fais des critiques musicales et également un résumé des info rock de la semaine . Venez regarder et liker ça ferait super plaisir 😉
ps : j ai fais ma propre critique du nouveau Queens of the stone age
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@K.S. : « Une chronique doit être consciemment subjective avec une volonté d’objectivité, » l’objectivité subjective » comme je l’ai déjà cité ici. »
J’ai du mal à saisir ce concept d’objectivité subjective que tu évoques. Pour moi, je l’associe justement au travail qu’on essaye de faire ici. Car malgré que l’on cherche à expliquer le contexte, les facteurs qui ont mené « objectivement » à la composition et au résultat d’un album, il est difficile de ne pas mettre un certain nombre de faits en perspective avec sa propre perception de la musique. Lorsque j’ai écouté le dernier Leprous pour la première fois, j’ai été très déçue. Deux semaines plus tard, je place cet album dans mon top 3 des albums de l’année. J’aurais pu écrire trois chroniques différentes : toutes auraient contenu les mêmes éléments « objectifs » (contenu technique, histoire de la composition, etc). Par contre, il est certain que je n’aurais pas mis en relation tous ces éléments de la même façon.
Le chroniqueur ne va pas raconter sa vie dans son article comment il a découvert et aimé ou pas l’album. Car ce n’est pas le but : finalement, on s’en fout de l’avis d’un mec ou d’une nana lambda, non ? Néanmoins, je pense qu’en lisant attentivement les chroniques, on peut deviner si le chroniqueur a réellement apprécié un album ou pas.
Ce qui te gêne, si j’ai bien compris, c’est que cela ne soit pas plus tranché ? J’ai chroniqué quelques temps ailleurs et je devais notamment mettre une note pour chaque album. Terrible, le moment de juger un album pour lui mettre une simple « note » sur 20 : quelle est ma légitimité pour juger un album de manière aussi catégorique ? Dans le cas où je ne suis pas transportée par un album (il est d’ailleurs toujours plus facile de chroniquer album que l’on trouve excellent plutôt qu’un opus qui ne nous a pas touché), est-ce que ce n’est pas parce que je suis passée à côté de l’album (ce qui arrive assez régulièrement, parfois il faut simplement plus de temps pour digérer un opus) ?
Dans cette perspective, devoir remettre son jugement « subjectif » en question et le temporiser avec d’autres éléments (un langage plus neutre, des déclarations des artistes, etc) permet de laisser la porte ouverte pour l’auditeur : il vient de lire une chronique, il va pouvoir mettre l’album qu’il écoute en perspective avec, qu’il aime ou pas cet album.
Une conséquence de cette approche, et c’est peut-être ce qui te gêne finalement, c’est que cela donne très souvent des chroniques à la tonalité positive (parfois consensuelle peut-être). Pas par louange de la musique, mais justement parce qu’à mon sens elle laisse le jugement ouvert. Si on se penche sur les expressions de la chronique de QOTSA, par exemple :
– des expressions comme « pop », « sucré », « l’unité est difficile à trouver » pour moi décrivent typiquement une musique qui peut provoquer des réactions totalement contradictoires (le côté pop ça peut être bien, mais pour un peu que cela soit « trop sucré » et tout s’effondre). Attention, je dis bien réactions (totalement subjectif).
– « Riche et psychédélique », « pop ambitieuses » pourraient peut-être être perçues comme des appréciations positives, mais on peut objectivement décider qu’une musique est « riche » en éléments musicaux. Quant à « ambitieux », cela décrit une volonté que l’on sent dans la musique (là, je dois dire que la frontière entre objectif et subjectif est particulièrement floue pour moi) mais qui peut aboutir à des résultats différents (le morceau a atteint son but, ou bien il s’est cassé la gueule à vouloir monter trop haut), que la chronique ne précise pas parce que là on rentre dans quelque chose de trop personnel – ou en tout cas, c’est comme cela que le sent le chroniqueur.
« C’est comme cela que le sent le chroniqueur ». Ici, la notion de « subjectivité objective » touche une limite : qu’est-ce qui est assez évident pour que je le fasse rentrer dans la catégorie de l’objectif, qu’est-ce qui m’est trop personnel ? Je trouve ça personnellement très dur de trouver la frontière entre ce que je peux affirmer comme une vérité générale et le reste. C’est encore une histoire de perception, malheureusement, on ne s’en défera pas.
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Ah ben, tiens, dans le dernier paragraphe, j’ai écrit sans faire gaffe « subjectivité objective » au lieu de « objectivité subjective »… c’est révélateur car finalement, je trouve le 1er terme plus approprié 🙂
Et bien tu as bien fait car il s’agit bien de subjectivité objective, j’étais fatigué cet aprem à l’écriture de mon commentaire, d’où mon erreur.
C’est un terme que j’ai piqué à Heidegger, et tu en as capté l’essentiel à la lecture de ton premier paragraphe ! Ricoeur parlait lui de subjectivité impliquée.
Je ne vais pas développer, car ce n’est ni le lieu, ni le moment pour moi, pas de philo en soirée ; oh hé !
Je te cite :
» Une conséquence de cette approche, et c’est peut-être ce qui te gêne finalement, c’est que cela donne très souvent des chroniques à la tonalité positive (parfois consensuelle peut-être). Pas par louange de la musique, mais justement parce qu’à mon sens elle laisse le jugement ouvert »
C’est en effet l’objet de ma chronique, et j’en arrive à ce résultat car pour moi l’exercice est clairement raté. La pauvreté des analyses en résulte que j’ai l’impression de lire une bouillasse « consensuelle », pour te reprendre.
Je n’ai pas le temps de tartiner plus, pour le moment. En tout cas, ton message est intéressant.
(la note c’est surtout pour que le lecteur puisse se faire une idée d’emblée, pour le baliser. Sur Les Eternels par exemple, un système de notation précis a été mis en place pour éviter de noter aléatoirement. Mais il est vrai que c’est toujours un exercice périlleux)
Et bien tu as bien fait car il s’agit bien de subjectivité objective, j’étais fatigué cet aprem à l’écriture de mon commentaire, d’où mon erreur.
C’est un terme que j’ai piqué à Heidegger, et tu en as capté l’essentiel à la lecture de ton premier paragraphe ! Ricoeur parlait lui de subjectivité impliquée.
Je ne vais pas développer, car ce n’est ni le lieu, ni le moment pour moi, pas de philo en soirée ; oh hé !
Je te cite :
» Une conséquence de cette approche, et c’est peut-être ce qui te gêne finalement, c’est que cela donne très souvent des chroniques à la tonalité positive (parfois consensuelle peut-être). Pas par louange de la musique, mais justement parce qu’à mon sens elle laisse le jugement ouvert »
C’est en effet l’objet de ma critique, et j’en arrive à ce résultat car pour moi l’exercice est clairement raté. La pauvreté des analyses en résulte que j’ai l’impression de lire une bouillasse « consensuelle », pour te reprendre.
Je n’ai pas le temps de tartiner plus, pour le moment. En tout cas, ton message est intéressant.
(la note c’est surtout pour que le lecteur puisse se faire une idée d’emblée, pour le baliser. Sur Les Eternels par exemple, un système de notation précis a été mis en place pour éviter de noter aléatoirement. Mais il est vrai que c’est toujours un exercice périlleux)
Oh, c’est drôle que tu parles du système de notation des Eternels car je l’ai justement pratiqué moi-même sur un certain nombre de chroniques :p
Mes excuses pour les quelques erreurs de frappe et autres coquilles, j’ai tapé ce pavé précipitamment entre deux heures de taf.
La vie est rude.
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L’album fait polémique autant chez les fans que dans la presse (française et internationale, c’est un fait)Et je remercie le groupe de ne pas avoir pondu un Song for The Deaf bis, qui aurait pourtant rassuré et fait l’unanimité.
Amphisbaena, toi tu connais très bien Josh Homme c’est ça ? C’est ton copain, même qu’une fois, il t’a donné son goûter.
Tu me prends de haut – ce qui n’est que juste retour, car en effet involontairement je l’ai moi même un peu fait – en préjugeant que je ne connais rien de l’Homme et de ses Queens.
» pour celui qui justement ne connait pas grand chose à la vie et au travail de Josh Homme » : je te répondrai l’inverse, il n’est pas polémique pour celui qui ne connais pas grand chose à la vie et au travail de Josh Homme. L’auditeur qui n’en a rien à battre du groupe jugera l’album sans prendre en compte ses prédécesseurs et l’évolution dans laquelle il s’inscrit.
Alors dès que quelqu’un avance une critique qui s’essaye constructive, il finit au No Comment ? C’est très totalitaire tout ça, tu ne trouves pas ?
Spaceman : je suis en partie ton avis, comme je l’ai esquissé dans mon commentaire précèdent une bonne chronique pour moi c’est une combinaison d’analyse ayant pour but une compréhension de l’œuvre ainsi qu’un jugement critique. La compréhension (pour faire le prof : étymologiquement embrasser par la pensée) étant par ailleurs elle même une forme de jugement. Chacun peut avoir une compréhension différemment d’un même objet, exposer la sienne c’est déjà imposer son point de vue.
S’arrêter là représente pour moi de la demie mesure, sans se mouiller dans un verbiage soupe au lait le chroniqueur donne l’impression de ne faire son travail qu’à moitié, bâclé.
Par ailleurs, je ne suis pas d’accord lorsque tu parles du caractère vain de la chronique en tant que critique. Donner un avis – pour autant qu’il y ait des arguments – peut influencer grandement un lecteur.
Qui plus est je méprise la subjectivité totale en musique, » chacun ses goûts » et tout le tralala c’est la porte ouverte au grand n’importe quoi. Si je te dis que le dernier album de David Guetta est du même acabit que les sonates pour piano de Beethoven, tu ne tiltes pas ? Une chronique doit être consciemment subjective avec une volonté d’objectivité, » l’objectivité subjective » comme je l’ai déjà cité ici.
Enfin, de tels querelles d’église ne déboucheront qu’à ne guerre de position, j’ai l’impression. D’autant que sur le « web 2.0 » – comme ont dit pour faire bien – le débat est plutôt vain.
Je te remercie néanmoins d’avoir pris le temps de me répondre en m’exposant votre ligne éditoriale. Ce que je prenais pour un manque de qualité s’est avéré être une divergence d’opinion.
Mais pour confirmer mes premiers propos, cette chronique ci me parait réellement bien maigre de contenue. (je parle de consistance, pas de quantité)
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C’est un album qui fait couler beaucoup d’encre indéniablement ! Je pense que Josh Homme, en bon pape du « stoner », dont la caste (et donc la concurrence)s’est considérablement élargie ces dernières années, a simplement souhaité calmer le jeu en proposant cet album différent, plus allégé, mais qui contient néanmoins tout ce dont on aime chez QOTSA, à savoir des guitares qui s’envolent sans arrêt, une voix suave et désertique, et une musique toujours aussi visuelle. Je m’imagine clairement à l’écoute un voyage qui débuterait sous le caniar du désert californien (Keep Your Eyes Peeled), qui nous amènerait tout droit vers San Fransisco (If I Had a Tail et , My God is the Sun) avant d’embarquer sur un voilier (Kalopsia, Fairweather Friends) qui après avoir bravé une houle tumultueuse (l’excellentissime Smooth Sailing, I Appear Missing) termine son périple à Hawaii (Like Clockwork).
Un opus certes moins couillu qu’un Song for the Deaf, mais que je trouve respectable en ces temps où il faut savoir jouer toujours plus vite pour rassembler, tel est mon avis 🙂
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Cette chronique n’est pas dithyrambique parce qu’elle ne précise pas que Josh Homme est sexy. CQFD.
(c’était ma contribution à ce débat, de rien)
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Je triple-post pour répondre à tout le monde.
Kiss, je suis en partie d’accord avec toi : les critiques exclusivement négatives, je n’aime pas ça non plus. Hormis quelques cas, un album n’a pas seulement des points faibles. Être subjectif ok, mais savoir aussi se doser et analyser est important. La subjectivité objective, comme dirait l’autre.
[Reply]
Et Rififi tu es un peu hs, je n’ai jamais critiquer la finalité de cette chro’, mais son manque de consistance.
D’ailleurs je n’ai pas même pas donné mon propre avis.
Une œuvre d’art qui fait polémique, qui fait parler d’elle, c’est déjà pour moi en soi une réussite. Que je l’apprécie ou pas.
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Si je suis juste un peu hs, ça va 😀
Quand tu dis que l’album fait polémique, est-le ressenti général ? Ou le tien ? A mon sens, tu parles en ton nom.
En te lisant, tu donnes ton avis et ce dès le début.
Je te cite : Une chronique aussi dithyrambique pour un album aussi polémique.
Mais quelle polémique ? Tu ne l’expliques pas.
Déjà merci Spaceman pour ta réponse rapide et complète. Je comprend maintenant, et respecte votre ligne éditoriale, malgré qu’elle ne me plaise pas. Je suis d’avis quand musique il n’y a pas de demie teinte ou de neutralité, comme tu le dis il est impossible objectiver un album. Pourtant, à votre lecture c’est bel est bien des arguments subjectifs déguisés en tournures en effet plus neutres, plus lisses qui m’apparaisse. On pourrait imputer cela a de la maladresse, ou à de la mauvaise foi (la plupart des chroniques postées ici présente pour moi majoritairement l’avis de leurs auteurs, et paradoxalement à tes dires manquent d’analyse, de fond)
J’en viendrai logiquement à dire que les analyses ne sont pas assez fouillées, ce qui advient au fait que j’ai l’impression de juste lire un avis aseptisé.
De plus tu parles de l’impossibilité d’objectiver en musique, puis du souhait de ne pas livrer des avis subjectifs en guise de chronique. Explique moi comment tu t’y prends ? La plus fine des analyse ne peut être que subjective, à moins d’adopter un point de vue exclusivement technique.
» en essayant de leur donner une manière de voir et de comprendre les albums, sans forcément leur imposer une appréciation »
Pourtant une simple lecture de 3-4 chroniques sur RM suffit à dégager un très gros paquet d’adjectifs appréciatifs.
Ma dernière remarque fut pour moi majoritairement le constat à la lecture de cette chro’, ainsi que de quelques autres antérieures. Je ne voulais pas globaliser.
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K.S. tu es trop conditionné par le fait que dans ta tête chronique = avis ou critique. Or pour nous chronique = compréhension. Oui, il y a des éléments d’appréciation – ou plutôt de ressenti – subjectifs qui rentrent en compte. Mais il y a plein d’autres choses : des faits présent ou passé, des paroles qui ont été dites et qui retranscrivent des envies, des orientations, des traits de personnalité de la part des auteurs, il y a eu des œuvres passés ou des événements, il y a un contexte aussi et tout ça conditionne le résultat. Et puis il y a forcément une part de descriptif, car n’oublions pas qu’on doit aussi permettre au lecteur qui n’a pas encore entendu la musique d’imaginer ce à quoi il peut s’attendre.
Le but n’est donc pas de savoir si l’album est bon ou pas et expliquer pourquoi, même si, forcément des indices d’appréciations apparaissent parfois par effet de bord, mais de comprendre l’album, de proposer au lecteur une manière de voir et d’appréhender l’album. A lui ensuite de voir si ça lui change sa perception et donc son appréciation s’il l’a déjà écouté. Et pour les autres, à eux de voir si ça leur donne envie de l’écouter.
Tu trouves que ça manque de fond parce qu’on ne fait pas clairement « péter » de jugements à la tête du lecteur ? Personnellement j’ai toujours trouvé que les analyses qui ont pour but de faire ressortir un jugement manquaient de consistance : il suffit que le lecteur n’ait pas eu la même appréciation et tout tombe à l’eau, aussi fouillée la chronique puisses-t-elle être. D’ailleurs a quoi bon tergiverser et prétendre analyser les méandres d’une oeuvre grâce à notre seul jugement si au final c’est pour dire « c’est un bon album » ou « ils se sont loupés » ? Parfois j’ai l’impression que la chronique/critique est plus un exercice égoïste voire présomptueux pour laisser l’auteur se donner l’illusion que son avis subjectif est un fait objectif. Mais au final, c’est beaucoup de mots pour pas grand chose.
Voilà pourquoi pour nous la chronique est un exercice ouvert où l’on partage plutôt une vision, une compréhension, qui peut éventuellement enrichir la perception du lecteur plutôt qu’un avis tranché qui mène à rien, si ce n’est à noircir des pages de forum.
comme d habitude ( a l exception de era vulgaris) a la premiere ecoute l album sonne comme du qotsa …assez neutre, puis au fur et a mesure apres plusieur ecoute, l album delivre ses secrets, ses emotions, et tout le travail de sa realisation,
un album rock, pop, mais aussi bluesy, 70’s, avec certains titre qui pourrai s écouté comme du radiohead.
j adore cette album!!!
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On est alors au moins deux !!!
Une chronique aussi dithyrambique pour un album aussi polémique, ça me confirme ce que je pensais depuis un moment : chez radio metal, vous êtes de gros saucisson. Du saucisson de bisounours, élevés en masse aux bonbons et aux caramels édulcorés.
Vos articles sont sympas mais vos chroniques n’ont que peu d’intérêt d’analyse. Ce qui donne l’impression que le chroniqueur a rédigé ça en dix minutes après avoir écouté l’album deux fois dans son lecteur mp3 le matin dans le metro en allant au travail.
Mon commentaire n’a pas pour but de déverser une quelqu’onque haine exutoire à votre égard, mais se veux un minimum constructif : vos chroniques demandent plus d’approfondissement, de travail et de couilles ; aussi.
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Je ne sais pas pour celle-ci, mais puisque tu généralise, tu trouves vraiment que nos chroniques des derniers Megadeth, ASG, Cult Of Luna, Black Star Riders ou Queensrÿche par ex sont faites à la va vite et ne donnent aucune perspective sur les albums ?
Je penses plutôt que ce qui te gêne c’est que l’on ne donne pas d’avis tranché : c’est une volonté de notre part (et c’est ce que tu qualifie de manque de « couilles ») pour la simple et bonne raison qu’on ne fait pas de la critique mais de l’analyse. A titre personnel j’ai toujours vu très peu d’intérêt d’expliquer en quoi cet album est mauvais ou celui-ci est génial, pour la simple et bonne raison que si un lecteur a un avis contraire, rien, aucune explication, aucune analyse critique ne pourra (et ne devra) lui enlever ça : on n’a pas plus raison que lui. C’est subjectif et il faut l’accepter en tant que tel. Ça et le fait qu’aujourd’hui, l’auditeur peut se faire très vite et très tôt dans la vie d’un disque son propre avis et que des avis qui disent tout et leur contraire on en a à la pelle sur internet. Donc on s’est dit qu’on préférait essayer de tourner l’exercice autrement, en retrouvant un esprit plus proche de la signification d’origine de la chronique, en essayant d’apprendre des choses au lecteur, en essayant de leur donner une manière de voir et de comprendre les albums, sans forcément leur imposer une appréciation. De toute façon notre avis on le donne via la radio, à l’antenne, et parfois dans d’autres types d’articles. On essaye juste d’aborder la chronique comme autre chose qu’une critique. Après, je ne dis pas qu’on y arrives tout le temps, que nos analyses sont toujours au top, etc. Mais c’est un peu fort de généraliser et prétendre que nos analyses sont toutes rédigées en dix minutes en ayant écouté deux fois l’album, quand tu lis vraiment certains de nos billets et que tu sais le temps qui y a été investi…
Après pour cette chronique en particulier, je laisserais l’auteur répondre lui-même s’il le souhaite.
Je trouve que certains webzines cassent trop, car ils manquent de passion. Casser certains albums qui ne le mérite pas, c’est suspect aussi. Merci à Radio métal pour cette passion. Moi je suis passionné et je casse moins les albums, j’aime bien tout ce que j’achète où 90 pourcent. Est-ce un signe de bisounourserie ? Non.
Bon c’est vrai, que je mets …like clockwork dans les 10 pourcent que je n’aime pas.
K.S, j’espère que tu n’as attendu Radio Metal pour te faire ton propre avis sur un disque ?
J’en ai lu des chroniques de disques, de films où l’auteur descendait l’oeuvre. Après avoir écouté le disque ou vu le film en question, j’ai surkiffé. Aurais-je mauvais goût ? L’essentiel c’est que ça te plaise.
J’ai vu que sur le net, pas mal prenne « Songs for The Deaf » en comparaison pour critiquer le petit dernier. Les mecs, il s’est passé 11 ans entre les 2.
Des polémiques il y en aura toujours. Entre les fans nostalgiques d’une époque, d’un album référence, la prise de risque…
Quelque part je comprend un peu ce qu’écrit K.S, il a bien précisé que sa remarque ne se voulais pas méchante d’ailleurs. Étant donné que vos chroniques pressentent les albums plus qu’elles ne les critiquent c’est déroutant au départ. Ça donne une impression d’overdose de neutralité. Mais à lire Spaceman ici je comprend mieux que c’était justement l’effet recherché. Car au fond la démarche est intéressante. Les notes et les critiques conditionnent souvent trop l’écoute de l’album après avoir lu la critique. Visiblement c’est un point de démarcation à Radiometal, ça plaira à certain et ne plaira pas à d’autres. Comme un album de musique enfait :-p
Reste que par rapport à cette chronique je suis particulièrement d’accord avec la phrase suivante : « Trop pop pour être absolument rock, trop rock pour être tout à fait pop » ça résume très bien mon ressentis. Cet album est peu digeste pour ma part, tantôt génial tantôt irritant (je n’ai pas de soucis avec la pop en général par contre je n’apprécie pas particulièrement QOTSA dans ce registre). J’aimerai vraiment revoir Mark Lanegan revenir un jour quand même, ce mec à LA voix parfaite pour contrebalancer avec la voix de Josh Homme (et son album solo avec le Mark Lanegan Band est tellement bon que je ne saurai l’imaginer faire une participation médiocre)
J’ai bien hâte de lire ce que vous direz de dernier Alice in Chains :D.
K.S.: enchanté, pardonnes-moi de ne pas t’avoir répondu avant, j’étais en train de chroniquer à la chaîne les 10 prochains albums de Radio Metal que j’ai écouté deux fois sur mon lecteur MP3 avant d’aller au boulot. Juste pour te dire que… bah pas grand chose en fait. Un petit conseil peut-être: ouvre un blog, et donne ton avis éminemment utile à l’avancée de la cause Rock, j’irais y faire un tour pour copier-coller tes remarques avisées dans mes analyses à la va-vite. Un album aussi polémique? Pour qui, pour toi? Vu de la fenêtre de ton appartement? Il est polémique pour celui qui justement ne connait pas grand chose à la vie et au travail de Josh Homme, ainsi qu’à l’histoire de ce groupe en perpétuelle évolution qu’est Queens Of The Stone Age. Cette chronique n’a pas pour but de descendre ou de faire l’apologie d’un album (ce dont la majorité des gens se foutent, mais notamment de donner quelques clés pour comprendre pourquoi et comment il a été fait, vers où se dirige le groupe et comment inscrire cet album en perspective du reste du travail de la formation. Sur ce, le « saucisson de bisounours » te salue bien. (effectivement, ton sens de la formule me conforte dans l’idée que tu devrais décidément te mettre à l’écriture, tu as déjà à mon humble avis gagné une jolie place dans le No Comment)
e
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