On peut désormais le dire : la compétition est ouverte entre les deux Queensrÿche. Le premier, celui qui a les musiciens et un nouveau chanteur, a tout pour plaire aux fans de la première heure puisque leur volonté est de ramener sur le devant de la scène des titres qui se faisaient de plus en plus rares, c’est à dire ceux des premiers albums. Le second, celui mené par le chanteur Geoff Tate a « la voix » de Queensrÿche – et c’est peu dire que ça a son importance pour les oreilles des fans ou simplement de tous les auditeurs qui ne connaissent que cette voix sur ces musiques.
Mais ça faisait peut-être encore peu. Il y en avait quand même un de trop et l’un devait peser plus que l’autre. Et Geoff Tate vient de ramener des arguments de poids. Il avait promis un line-up all-star pour incarner « son » Queensrÿche. Il aurait pu bluffer. Mais il s’amène finalement avec cinq rois dans son jeu et on est presque tenté de dire que c’est de la triche : Rudy Sarzo (ex-Blue Öyster Cult, ex-Ozzy Osbourne et tant d’autres groupes encore) à la basse, Bobby Blotzer (Ratt) à la batterie, Glen Drover (ex-Megadeth) et Kelly Gray (producteur des deux derniers albums de Queensrÿche et ancien membre de Myth, l’ancien groupe de Tate) aux guitares et Randy Gane (qui avait participé à l’album Dedicated to Chaos) aux claviers.
Avec ces deux derniers noms, on a de toute évidence une équipe acquise à la cause de Tate et à sa nouvelle direction musicale. Pour les autres, on peut plus ou moins s’expliquer comment ils se retrouvent là. A commencer par Rudy Sarzo : on a tellement l’impression qu’il peut être de tous les projets (on pense par exemple à Animetal USA) qu’on n’est guère étonné de retrouver cette espèce de mercenaire de la quatre cordes ici. Drover, lui, l’explique comme suit : « C’est un groupe avec lequel j’ai grandi et que j’ai toujours respecté. Ce sera aussi génial de pouvoir jouer avec les autres musiciens impliqués avec lesquels je n’ai jamais joué auparavant. » C’est là, donc, l’admiration pour l’œuvre de Queensrÿche qui entrerait en jeu.
Dans son communiqué, Tate ne manque pas aussi d’envoyer une pique à demi-mot à ses anciens collègues : « Maintenant, je suis certainement dans un meilleur endroit que je n’ai jamais été auparavant. […] Le défi quand vous êtes dans un environnement créatif, c’est de garder les choses fraiches et revigorantes, et après avoir travaillé avec les mêmes personnes pendant trente ans, ça devient très difficile. On entre dans une pièce et tout le monde sait ce que chacun va faire. Il n’y pas d’étincelles, l’alchimie est vraiment éprouvée et on continue à s’exprimer toujours de la même façon. »
Dans n’importe quel autre cas, on se dirait que ce groupe a bien fait de se séparer avant qu’il se lasse de lui-même, mais, dans ce contexte, on dirait encore que Tate cherche à démontrer qu’il a bien fait de se débarrasser des vieux pour prendre du neuf… alors que c’est lui et ses nouvelles méthodes qui ont été virés.
Il continue après avoir annoncé son nouveau « backing-band » : « Ensemble, nous allons partir pour un nouveau voyage musical qui sera un prolongement de Queensrÿche, plus loin qu’il ait jamais été. Avec ce nouveau projet, avec ces nouvelles personnes, c’est une toute nouvelle scène. Il y a de nouvelles idées, différents bagages musicaux et un tout nouveau lot de paramètres. Chacun a des idées que vous n’avez jamais entendues et chacun les lance sur le mur et soudain… la musique a une toute nouvelle vie. J’ai hâte de vivre cette nouvelle vie et j’espère vous voir en tournée. »
Reste à voir si la personnalité de Geoff Tate permettra à ces idées nouvelles de s’exprimer. Reste aussi à voir qui, dans cette compétition, convaincra le plus ses fans : celui qui amènera tout ce casting sur les planches, pouvant attirer la curiosité sur ce que donnerait ensemble tout ces musiciens réunis ; ou celui, avec un line-up plus sobre, qui se sert de ce qui a fait la base du succès de Queensrÿche : ses premiers albums.
avis d’un fan que Queensrÿche a enchanté de Rage for order à Hear in the now frontier (et a gonflé royalement par la suite) :
Pour moi, Queensrÿche sans Geoff, c’est comme le Purple sans Jon Lord; quel intérêt, vu que c’est sa voix qui dès le départ constituait la grosse originalité du groupe.
Mais justement, avec une voix comme celle là, pourquoi se cantonne t il dans le métal dès lors qu’il pourrait faire tant d’autres (très belles!) choses.
Vivement qu’il revienne à l’inspiration qui nous a donné son 1er album solo (le dernier grand Tate selon moi)
Quant aux autres musicos, je les trouve assez gonflés dès lors que même sur scène il émanait d’eux, depuis des années, un ennui à faire bailler (le bassiste surtout)
moi le queensryche que je veux entendre , c est celui de » take hold of the flame » …
« Le défi quand vous êtes dans un environnement créatif, c’est de garder les choses fraiches et revigorantes, et après avoir travaillé avec les mêmes personnes pendant trente ans, ça devient très difficile. On entre dans une pièce et tout le monde sait ce que chacun va faire. Il n’y pas d’étincelles, l’alchimie est vraiment éprouvée et on continue à s’exprimer toujours de la même façon. »
Je crois que Geoff Tate ne connaît pas Rush, quel hypocrite.
Oh le joli line-up qu’il n’aura pas les moyens de payer très longtemps ! Donc on peut déjà annoncer le départ de Sarzo et Blotzer dans moins de six mois, suivi de peu par Drover (qui éprouvera un irrépressible besoin d’enregistrer un album solo et que Tate remerciera tout en disant qu’il l’encourage dans ce nouveau projet).
C’est bien comme annonce, mais si Tate ne relève pas son niveau de compo (en diminuant proportionnellement la taille de son melon) il y a peu de chance que cela marche !
Pourtant, sur le papier, les deux groupes me plaisent !
Des excellents musiciens, c’est vrai mais ça ne fait pas tout.
J’attends de voir l’album qui sortira (ou pas, mais vu comme Tate a la hargne, il ne va pas tarder).
Il faut juste qu’il trouve de l’inspiration et sans rire, les autres types sont pas de grand compositeurs….
Mouais, un line-up de prestige ne fait pas tout. Si c’est pour qu’il nous ressorte des compos pompeuses et chiantes à la American Soldier, c’est pas la peine…