Il est parfois un bon calcul que d’interviewer le membre d’un groupe le plus discret médiatiquement. « Il ne parle pas beaucoup, mais il n’en pense probablement pas moins » se dit-on, espérant avoir affaire à un personnage bouillonnant intérieurement et pouvant apporter un regard extérieur intéressant sur son groupe. Mais cela ne peut pas marcher à tous les coups.
Dans le cas présent, Mick Mars, guitariste de Mötley Crüe, n’est pas le plus bavard ni le plus impliqué en interview. Lorsqu’on lui demande la raison ou la signification de la soudaine vague de rééditions des albums du groupe, celui-ci nous répond : « Je ne sais pas ». Il n’est même pas à même de nous parler de l’ambiance des tournées de son propre groupe puisque, de son propre aveu : « Quand je suis en tournée, je me contente de me pointer et de jouer, et puis je repars ». En l’occurrence, nous aurions aimé en savoir plus sur l’atmosphère de la tournée de Mötley Crüe avec Poison, connaissant les relations électriques entre les membres des deux formations, notamment entre Nikki Sixx, bassiste des premiers, et Bret Michaels, chanteur des seconds, s’étant vigoureusement critiqué sur Internet au cours des mois qui ont précédé l’annonce de cette tournée commune.
On lui pardonnera sa réponse, en revanche, dès la question suivante concernant la forte présence médiatique du chanteur du Crüe, Vince Neil, au cours de l’année écoulée, en raison de ses problèmes avec la justice et de ses frasques amoureuses (parfois violentes) révélées au grand jour. « Comment les autres membres du groupe vivent-ils cette situation ? En parlent-ils ensemble ? Ne sont-ils pas un peu contrariés d’être associés à tous ces problèmes ? » Et Mick Mars de répondre : « No Comment ». On le comprend.
Nous en avons néanmoins appris un peu sur l’avenir du groupe ainsi que sur son actualité personnelle.
Dans l’immédiat, nous avons commenté avec lui les propos de Tommy Lee, pour qui l’ère des albums studios est morte du fait de l’évolution de l’industrie du disque. Mick Mars a rebondi sur ces propos : « Je dirais qu’on est revenu aux années 60, des singles, des EPs, des choses comme ça. Si tu vas sur iTunes, ou un truc comme ça, tu vois ce qui a été téléchargé. Beaucoup de groupes bâclent le reste de l’album… Il faut donc que tu achètes un album complet pour avoir une seule chanson. C’était tellement mieux et tellement plus simple dans les années 60 : tu entends quelque chose que tu aimes bien, comme ‘You Really Got Me’ des Kinks, et tu vas acheter juste ça, tu sais ? Sans avoir à te taper le reste des morceaux ». Néanmoins, Mötley Crüe continuera de sortir des albums studio. Le prochain « sortira peut-être en 2013. »
Nous avons également fait le point sur ses activités extérieures à Mötley Crüe. Car l’homme est très occupé : « J’ai bossé avec pas mal de gens, comme Crashdïet et James Durbin, bien sûr, ou Twiggy [Ramirez, bassiste de Marilyn Manson]. Beaucoup de gens différents. Terry Bozzio, aussi. Ça ne me rajeunit pas ! [rires] Ce genre de personnes. J’ai joué pas mal de trucs différents avec beaucoup de personnes différentes et dans plein de styles différents. Je sais jouer de la guitare mais je veux apprendre d’autres styles. J’ai joué des trucs bizarres, comme du flamenco ou de la musique hispanique, pour des solos de guitare, quand il fallait que je fasse ce genre de chose. Des trucs tziganes. J’essaie de développer ça. Même si je suis un vieux con, ça ne veut pas dire que je ne peux pas apprendre ! [rires] »
Plus en détails, à propos de sa participation à l’album de l’ancien participant à American Idol, James Durbin, il déclare : « Je pense qu’il a de bonnes chances de réussir, de réussir vraiment. Mais il doit persister et continuer à écouter ce qui se passe. Je pense qu’il est assez au courant de ce qui se passe en termes de musique et ce genre de choses. En fait, je pense que son prochain album sera plus hard que celui-ci ». Quand on a une telle carrière, participer au tout premier disque d’un jeune artiste permet-il de retrouver, le temps d’un enregistrement, sa jeunesse ? « Oh non, je me sens toujours aussi vieux. [rires] » C’était une bonne occasion pour comparer les méthodes de travail des deux époques : « Les années 80 étaient très différentes parce qu’on enregistrait sur bande. Étant donné qu’on jouait les chansons plusieurs fois, il fallait couper la bande pour garder la meilleure piste de batterie. On coupait la bande et on gardait la meilleure piste. Ensuite, on revenait en arrière et j’enregistrais mes parties de guitare. Ou peut-être que Nikki enregistrait ses parties de basse avant et ensuite j’enregistrais la guitare. Ça, on n’avait pas besoin de le couper parce que je jouais en boucle jusqu’à ce que le producteur soit satisfait et que je sois satisfait. Aujourd’hui, avec Pro Tools, on se refile le disque dur. Si je vais, par exemple, chez DJ Ashba, il a des trucs qu’on a écrit ensemble, je vais chez lui, on écoute ça puis ça va sur le disque dur et on l’envoie à James ou à Nikki, qui disent ensuite : ‘Ouais, c’est cool, mais est-ce que tu pourrais essayer ceci ou cela ?‘ On essaie différentes idées, c’est beaucoup plus rapide et plus facile. »
Quant à son album solo, pour lequel il insistait sur le fait qu’il n’irait pas en studio sans avoir trouvé les parfaits musiciens, sa recherche semble avoir avancé, bien qu’il ne puisse encore nous révéler aucun nom : « Je dois encore discuter avec mon avocat et avec les musiciens eux-mêmes. Je sais avec qui j’ai envie de bosser mais je ne veux pas dire de qui il s’agit parce que, si je le faisais, ça lancerait des rumeurs. Je ne veux pas de ça. Mais j’ai plus ou moins décidé avec qui je voulais jouer. Et je suis sûr qu’ils voudront jouer avec moi, j’en suis convaincu ».
Enfin, sur une note plus légère, nous avons abordé le sujet des exigences du groupe en tournée ou en concert. Mick Mars confirme que le groupe avait bien exigé soixante dix serviettes lors de sa prestation au Hellfest : « Mais on a fait pire, on est Mötley Crüe ! [rires] Ça dépend où on joue. Aux États-Unis, on fait des trucs de dingue, mais en Europe, on est plus limité. Le temps est limité et on ne fait pas beaucoup de concerts en tête d’affiche. On fait surtout des festivals, ce genre de choses. On n’a pas beaucoup d’à-côtés. On se contente de monter sur scène, de jouer et de repartir. On fait ce qu’on fait, mais on ne peut pas aller choisir des nanas dans le public pour venir les faire danser sur scène et enlever le haut, ce genre de choses ! [rires] ». Ce qui, vous en conviendrez, est bien dommage, par souci d’égalité entre les nations.
Interview réalisée le jeudi 8 décembre par téléphone.
Retranscription et Traduction : Saff’ avec l’aide de Stan
Site Internet de Mötley Crüe : motley.com
Je ne pense pas que Mick Mars soit le moins désagréable avec MC , il était atteint et encore maintenant d’une maladie des os , de la colonne vertébrale ce qui lui empêcher de rester trop longtemps debout , au soleil . Il ne faisait pas les pires conneries inimaginable avec MC , parce qu’il n’avait pas le choix alors svp respecter le un petit peu , je vous rappelle qu’il est considérait comme l’un des plus grand guitariste .
après il buvait un peu trop c’est sur
XD
Je pensais que les commentaires totalement injustes que Mick a bouffé dans les années 80, sur son soit-disant pauvre niveau guitaristique, n’avaient plus lieu d’être. Mais rotabla vient de me prouver le contraire!…
Mick est du niveau d’un Slash. Et je ne comprends pas qu’il ne soit pas autant considéré que ce dernier.
En tout cas j’attends impatiemment l’album solo de ce grand guitariste mésestimé!
Rotabla, écoute ce morceau et ose venir me dire ensuite que Mick est un « guitariste pochette-surprise »!… http://www.youtube.com/watch?v=fSwLlHvCeQM
il est peut être sobre maintenant mais a l’époque il était comme ses collègues
« Guitariste pochette-surprise » pouvait-on lire dans un des premiers Enfer Magazine (les vieux reconnaîtront), 25 ans après il n’a pas changé, mais c’est vrai qu’il a toujours été plutôt sympatoche.
Mick est sans nul doutes le membre le moins désagréable de MC parce que contrairement aux trois autres, il est sobre et relativement modeste. Mais bon là franchement il en fait trop dans son style…
La vieillesse est un naufrage, qu’il disait…
R.A.S.