Dans notre équipe, on aime les animaux. Chats, chiens, oiseaux, vaches, enfants… Tous se sont vu au moins une fois offert une place dans nos colonnes, à défaut de pouvoir avoir une de ces petites boules de poils (ou plumes) dans notre studio (non, franchement, ce serait criminel de les garder dans un tel milieu…). Et c’est même pour cette raison qu’il faut se contenter d’un Animal pour compenser. L’une de nos dernières lubies fut même d’adopter une chèvre… Et il faut dire qu’on a eu maintes fois la preuve ces derniers temps du caractère metal (déjà pas mal satanique) de la chèvre.
Mais aucune chèvre – aucune ! – ne vaudra Biquette. D’abord découverte en 2012 via un concours de photos publié sur le site Metal Sucks, en remontant sa trace sur le web, l’on parvenait aux photos d’un concert du groupe de grindcore Wormrot à la Ferme de Mauriac, à Villeneuve d’Aveyron, dans la région Midi-Pyrénées, en octobre 2011. Cette chèvre (même si certains affirment que c’est une brebis, mais non : sur d’autres photos, on peut distinguer les pupilles rectangulaires de Biquette, comme toute chèvre) était devenue la « grind-goat », et donc l’animal le plus metal jamais vu. « Était », car malheureusement Biquette s’est éteinte de sa belle mort (elle avait déjà été sauvée de l’abattoir il y a cinq ans, après cinq ans passés en usine de lait) en décembre dernier.
Le 25 décembre 2013, Wormrot ressortait sur sa page Facebook (cf. capture d’écran ci-dessous) une des photos de ce moment très spécial passé avec cette adorable bestiole avec ce message : « Repose en paix Lulu/Biquette la chèvre. […] Elle a été adorable pendant tout notre temps passé là-bas. » Mais c’est plus précisément le 7 décembre qu’elle a rendu son dernier soupir, comme en atteste un message sur la page Facebook de la Biquette de Mauriac (et où depuis de très nombreux messages de condoléances ont été publiés en hommage à cette idole caprine de la scène underground du sud-ouest).
Depuis le site Noisey a contacté Flo, une des organisatrices des concerts de la Ferme de Mauriac, pour un entretien qui nous permet d’en apprendre plus sur Biquette. Notamment qu’elle avait dix ans, ce qui est assez jeune pour une chèvre, mais « elle a brûlé la vie par les deux bouts. […] Biquette ne faisait rien comme les autres chèvres. Elle n’avait qu’un seul mot d’ordre : ‘Live fast die young !!!' » Et elle n’avait peur de rien puisqu’elle avalait tout ce qui passait à sa portée, à commencer par le tabac : « Sous n’importe quelle forme (tabac à rouler, cigarettes…). Et en gros, tout ce qui traînait à sa portée. Elle a avalé une bonne quantité de fonds de pots de peinture et de bidons de vidange aussi… Tout dépendait de la saison. Elle buvait pas mal d’alcool, les fonds de verre que les gens laissaient traîner, Biquette les récupérait. »
Et bien sûr il y avait les concerts. Et plus que la musique, ce qu’elle aimait tout particulièrement, c’était probablement les musiciens eux-mêmes, une vraie groupie : « Elle a toujours aimé les concerts, la foule. Quand on faisait jouer des groupes qu’elle n’avait jamais vus, elle leur collait aux basques pendant des heures ! […] Je me souviens que durant un concert de Panzer Cardinal (un groupe de Toulouse), elle a passé toute la soirée aux pieds du bassiste (qui d’ailleurs hallucinait un peu). » Mais bien sûr, son style préféré était celui joué par des groupes comme Wormrot : « Elle était surtout branchée par le grind (c’est un peu bizarre de parler comme ça d’une chèvre mais c’est pourtant vrai !). Vu que le barnum à l’intérieur duquel on organise nos concerts est en bois, je pense qu’elle ressentait les vibrations sous ses sabots. La majorité du temps elle s’allongeait même devant les enceintes. »
Où que tu sois Biquette, keep on rocking !
Très sympa cet hommage à la Biquette !
Animal magnetism & Animalize !
[Reply]
Une bien belle histoire en définitive.
[Reply]
Incroyable!!
[Reply]
on attend tous avec impatience le concert de commémoration par métallica dans la ferme de maurillac
[Reply]