Le chanteur Randy Blythe explique l’annulation de la tournée de LAMB OF GOD en Europe dans un long message publié sur son blog. Le combo a récemment annulé les dates restantes de sa tournée en Europe suite aux problèmes de sécurité engendrés par les attentats du 13 novembre dernier.
Voici le message posté par le musicien :
« A la demande de notre manager, j’ai accepté d’écrire un article sur les raisons de l’annulation de notre tournée en Europe. Personnellement, je ne me serais pas embêté à faire cela étant donné qu’une explication générale et évidente à propos de notre départ a déjà été donnée, ce qui me semble être plus que suffisant. L’idée globale de cet article se résume au fait qu’un événement spécial a eu lieu et que certains membres du groupe ont pensé que ce ne serait pas sage de continuer notre tournée, ce qui nous mettrait en danger, nous-mêmes, notre staff et un grand nombre de personnes innocentes. C’est pourtant simple, et je ne vais pas débattre de ce qu’il s’est passé là-bas afin de ne pas en remettre une couche : il y a bien assez de spéculations et de peur concernant l’activité terroriste en Europe. Il y a déjà de trop nombreuses bouches mal informées qui ont fait empirer sur ce continent une situation déjà tendue, extrêmement complexe et dont on parle facilement. Moi-même, je me sens idiot en me relisant (qui aurait cru que nous devrions fournir des explications quant au fait d’avoir décidé d’annuler une tournée parce que des salles où nous avons joué ont explosé ?) mais puisque les personnes que j’emploie pour gérer le groupe me l’ont si gentiment demandé, je vais continuer. Et comme l’un des membres du groupe m’a dit « j’en ai fini avec ça », je parlerai alors en mon nom et non en celui du groupe. Je n’ai aucun problème avec ça, puisque, eh bien, en fait, je m’en branle complètement de ce qu’on peut penser de moi. Ce que les gens pensaient de que je devrais faire ou pas n’a jamais influencé mes choix et ça ne va pas commencer maintenant. En plus, j’ai déjà l’habitude d’être le méchant alors les commentaires de merde que je trouverai sur Internet ne m’empêcheront pas de dormir. Ce genre de truc n’est pas assez important pour me priver de sommeil, et je n’y fais pas attention de toute façon. Que ceux qui n’ont rien de mieux à faire et qui aiment se tordre les poignets à écrire des ragots en tout genre le fassent. Donc, voici ce que j’ai à dire, et c’est tout ce que je dirai à ce sujet, POINT BARRE. Ceux dont le cerveau ne fonctionne qu’à moitié comprendront. Pour les autres… Eh bien, qui en a quelque chose à foutre de ce que vous (ne) pensez (pas) ? Pas moi en tout cas.
Il est évident qu’un groupe actif ne veut pas annuler de tournée, surtout quand elle a déjà commencé : on déçoit les fans, pas mal de monde perd de l’argent, on fait perdre un temps fou à tout le monde concerné ; c’est en général une action mauvaise pour le business et (croyez-moi), ça fait mal au cul. Le groupe et moi-même n’avons pas pour habitude d’annuler nos tournées, alors à moins d’une urgence familiale, on continue sans se soucier de presque rien. En 21 ans de carrière, plein de choses « intéressantes » nous sont arrivées : on est montés sur scène après qu’une loi martiale ait été déclarée (à Bangkok, en Thaïlande), nous sommes restés bloqués dans un aéroport pendant plusieurs jours parce que des forces armées sont entrées en guerre avec la police de leur propre pays (en Equateur), nous avons manqué de près, traversé et réussi à passer à côté de catastrophes naturelles (des tremblements de terre en Chine, des inondations en Pologne, des ouragans ici, aux Etats-Unis, et bien d’autres.) Personnellement, je suis déjà monté sur scène avec un bras cassé, des côtes cassées, des orteils cassés, un nez cassé et des agrafes plantées dans le front après un slam raté. Bordel, je me suis même retrouvé en prison dans un autre pays, j’ai pu sortir au bout d’un mois et j’ai pu jouer plein de concerts une petite semaine après. Récemment, avant que l’on ne joue la toute première date de notre tournée, j’ai rencontré une bande de jeunes vraiment déplaisants dans une ruelle sombre et par conséquent, j’ai dû montré sur scène avec une migraine du diable.
Mon groupe et moi-même savons ce que c’est de faire une tournée dans une atmosphère de terreur : à peine un mois après le 11 septembre 2001, nous avons joué à Time Square, Manhattan, New-York (de nombreux groupes européens ont annulé leurs tournées après les attentats et franchement, je ne leur en veux pas. C’était vraiment chaud aux Etats-Unis, à cette époque.) Mais telle est la vie d’un musicien qui fait des tournées alors il faut que quelque chose de vraiment, vraiment terrible arrive pour nous pousser à annuler des dates. Et quelque chose de vraiment, vraiment terrible (et de déchirant) est en effet arrivé à Paris, poussant des groupes à rentrer chez eux le plus tôt possible ou à annuler leurs concerts. Je ne pouvais pas leur en vouloir. Mais mon groupe est resté, nous avons fait attention à ce qu’il se passait, avons évalué la situation de notre mieux et avons décidé de continuer notre tournée. En dépit de certains problèmes évidents, nous avons pensé que c’était ce qu’il fallait faire.
J’étais assis dans ma chambre d’hôtel à Londres et je suivais en direct l’horrible massacre qui avait lieu au Bataclan, à Paris, et j’imaginais la scène dans ma tête. Je me disais « c’est un horrible endroit où être pris au piège » (raison pour laquelle les terroristes l’avaient choisi) ‘que Dieu vienne en aide à ces personnes à l’intérieur’. Ca me rendait malade de savoir que des gens étaient en train de se faire tuer juste parce qu’ils avaient voulu voir un concert de rock ; mais ce qui rendait cette vision encore pire, c’était que j’avais déjà joué dans cette salle plusieurs fois auparavant, et que j’arrivais parfaitement à imaginer ce qu’il ce passait, comme si j’y étais.
89 personnes sont mortes au Bataclan ce soir-là, dont un individu connu par de nombreux membres du staff de plusieurs groupes. Le jour suivant, l’ambiance n’était pas au beau fixe avant le concert, mais tous les groupes sont montés sur scène et ont donné tout ce qu’ils avaient. On se disait que c’était la chose à faire, pour remonter le moral de tout le monde. Sur scène, j’ai dit à la foule de ne pas vivre dans la haine ou dans la peur. Après tout, nous étions encore sur scène, des gens nous avaient quitté mais on n’allait pas rester là à se laisser consumer par la colère, l’angoisse et la tristesse à cause d’une chose sur laquelle nous n’avions aucun contrôle. Ce concert a été très émouvant pour tout le monde. Le jour d’après, nous devions jouer un petit concert à Birmingham. J’ai dû arrêter de jouer afin qu’un spectateur blessé puisse être conduit à l’hôpital, mais de manière général, ça allait. On pensait faire ce qu’il fallait faire.
Puis le groupe et le staff se sont envolés vers Stuttgart, en Allemagne. A l’origine, nous avions prévu de prendre le ferry de Dover vers Calais et se rendre en Allemagne depuis là-bas, mais à cause des attentats, les frontières étaient fermées et nous nous sommes dit que même si le ferry était accessible, ce serait un cauchemar au point de vue sécurité. Nous avons donc acheté des billets d’avion. Je vous laisse imaginer ma surprise quand j’ai parlé avec notre chauffeur de bus, le jour de notre concert à Stuttgart, pour lui demander si le ferry était plein à craquer et si la traversée avait été facile, et qu’il m’a répondu « oh non, il était presque vide et quand on est arrivés en France, on nous a fait signe de loin, mais il n’y avait pas de forces de police en vue. » Euh… D’accord, vu ce qu’il s’était passé, ça me semblait un peu léger, sachant que quelques jours plus tôt, des hommes avaient voyagé jusqu’en France et s’étaient fait exploser à Paris après avoir massacré plus de 100 personnes. Mais je ne suis pas un expert en sécurité. Qu’est-ce que je peux bien en savoir, hein ?
Juste avant de monter sur scène à Stuttgart, j’ai vu aux infos qu’ils avaient fait évacuer un stade non loin de nous, à Hannovre pour cause de menaces d’explosions. Je n’étais pas très rassuré à l’idée de monter sur scène ce soir-là mais finalement, tout s’est très bien passé, sauf, encore une fois, quand j’ai du m’arrêter pour qu’un spectateur puisse être emmené par une ambulance (deux blessés parmi les spectateurs en deux concerts d’affilé, ça fout un coup quand même : ça gâche un peu tout quand on apprend qu’un spectateur s’est fait mal). Puis, nous avons continué notre voyage au cœur de l’Europe, vers Tilburg, aux Pays-Bas. Une fois de plus, nous pensions que nous faisions ce qu’il fallait faire.
Je me suis reveillé de bonne humeur, vers 13 ou 14H, le jour de notre concert à Tilburg (j’aime la Hollande et j’y passe toujours un bon séjour), je suis entré dans notre salle de concert, j’ai déjeuné et j’ai commencé à regarder sur internet s’il y avait une boutique d’appareils photos dans le coin. Peu de temps après, cet après-midi-là, juste avant que nous fassions nos tests de son, notre manager de tournée nous a appelés, a fermé la porte des vestiaires et nous a annoncé : « J’ai des nouvelles, et elles ne sont pas bonnes. » Il nous a alors mis au courant d’un événement récent qui m’a immédiatement fait dire « Rien à foutre. Je monte pas sur scène ce soir. » A ce moment-là, on n’avait plus l’impression de faire ce qu’il fallait faire., pas du tout même. Je ne trouvais pas ça honnête de monter sur scène, de me poser devant le micro pour dire à tout le monde : « Vous inquiétez pas. Entrez et amusez-vous. Pas besoin de se faire de souci.» Ca ne semblait pas correct (en tout cas pas pour moi, ni pour nos employés, ni pour nos fans). Tout avait rapidement changé : on avait l’impression que c’était idiot, irresponsable et potentiellement très, très dangereux de faire ça.
Comme je l’ai dit plus haut, je ne souhaite pas ajouter de rumeurs ou de spéculations sur une situation européenne déjà tendue et constamment changeante. Je n’entrerai donc pas dans les détails. Il suffira de dire que cette nouvelle information (qui n’a rien à voir avec le genre de nouvelles nébuleuses concernant l’atmosphère de pensée générale en Europe, actuellement) était assez importante pour me faire réfléchir au fait que je n’allais pas risquer de mettre ma vie, celle de mon staff et des 1800 spectateurs attendus juste pour continuer une tournée. Je ne peux pas leur faire croire qu’ils seront en sécurité. Je me suis dit : « c’est pas bien. Rien à foutre, j’arrête. » De plus, ce qu’on m’avait annoncé m’a fait penser : « Même si pour ce soir, c’est pas bien grave, je ne compte pas vivre ça tous les jours. Pour le moment, on a fait notre boulot, ici. Il est l’heure de rentrer à la maison. C’est devenu trop risqué d’entasser des centaines de personnes dans une salle de spectacle. » Et je n’étais pas le seul à dire et à penser tout ça, mais vu que c’est moi qui écris, je parlerai en nom propre. C’était mon jugement et je m’y tiens. En même temps, je n’éprouvais aucun remords (et c’est toujours le cas). J’estimais ne devoir m’excuser auprès de personne, absolument personne ; et si je devais remonter le temps et revivre cette situation, la seule chose que je changerais serait ces mots : « Rien à foutre. Je monte pas sur scène ce soir. » que j’aurais sans doute prononcés plus vite, même si ça paraît difficile (mais putain, j’aurais quand même bien essayé.)
Peu de temps après que notre manager ait annoncé au gérant de la salle que nous ne jouerions pas, la salle a publié un communiqué expliquant que le concert était annulé et notre staff a commencé alors à remballer notre matériel. Le grand public n’a pas eu accès à cette salle et je me sens vraiment, vraiment heureux d’en être en partie responsable. Pourquoi ça ? Parce-qu’au delà des réactions de fans grincheux, personne n’a été blessé ce soir-là. A ma connaissance, tout le monde est rentré chez soi sain et sauf. Bien sûr, on aurait pu jouer et il ne se serait rien passé. Peut-être que ça aurait été un concert génial, comme tous les concerts qu’on a fait dans cette salle. Peut-être qu’annuler le concert était inutile. Mais peut-être pas. Et s’il était arrivé malheur, après avoir parlé aux flics (car dans tous les cas possibles, lorsque la fusillade aurait commencé, je me serais dirigé vers une sortie derrière les coulisses tandis que des fans et des membres de mon staff resteraient bloqués à l’intérieur, et se feraient tirer comme des lapins ou finiraient en morceaux, comme ces pauvres gens de Paris), je me serais dit : « Tu as eu certaines informations. Tu savais que quelque chose ne tournait pas rond. Tu sentais que ce n’était pas bien alors pourquoi tu n’as pas annulé le concert, espèce de sale con égoïste ? »
Quand j’ai dit que je ne monterais pas sur scène, est-ce que je me doutais que les fans seraient très déçus de savoir que la tournée serait annulée ? Oui. Est-ce que je me rendais compte que ça nous coûterait beaucoup d’argent ? Oui. Est-ce que je savais que certains ne comprendraient rien et passeraient leur temps à se plaindre, parce qu’on rentrait chez nous ? Oui. Est-ce que j’en avais quelque chose à cirer ? Non, rien à cirer. Et j’en ai toujours rien à cirer. En fait, plus je regarde les infos sur la situation en Europe, et plus je me sens bien d’être parti avant que quoi que ce soit ne soit arrivé, aussi bien pendant notre concert qu’à n’importe quel autre endroit. Je ne passe pas non plus mon temps à me demander comment est gérée la sécurité dans chaque pays dans lequel nous allons jouer. Je ne veux pas jouer à la marelle avec les alertes terroristes en Europe juste pour des putains de concerts de heavy metal. Je suis heureux d’être rentré. Je pense avoir pris la bonne décision, et c’est tout ce qui compte à mes yeux. Ce que les autres pensent, je m’en tape.
Un jour, en Europe, il y a quelques années de cela, j’ai pris une mauvaise décision : j’ai continué un concert alors qu’il était évident que c’était dangereux et qu’on perdait le contrôle. Même si les circonstances étaient différentes de celles de Tilburg, le problème global était le même : il y avait une probabilité pour qu’un membre du groupe et/ou des fans se fassent mal. J’ai décidé de l’ignorer et il s’est avéré qu’un fan s’est blessé ce soir-là. En fait, il est mort de ses blessures un mois plus tard. Je me suis retrouvé en prison en Europe peu après, on a payé ma caution puis je suis allé au tribunal afin de prendre mes responsabilités pour ce qu’il c’était passé. Tout le monde connait plus ou moins cette histoire, alors je ne vais pas la développer. Tout ce que j’ai à dire, c’est que j’ai déjà la mort d’une personne européenne sur la conscience et dans mon casier judiciaire. Je ne veux pas qu’il y en ait plus, que ça fasse chier quelqu’un ou pas. Je ne vais pas parier ma vie ou celle des autres si j’ai un mauvais présentiment sur une situation potentiellement dangereuse et que je peux l’empêcher en disant simplement : « Le spectacle est terminé. ». Pour moi, ça n’en vaut pas la peine, et si quelqu’un n’arrive pas à comprendre cela, alors la seule chose que j’ai pour lui c’est un doigt fermement levé. Je ne vais pas être châtié d’avoir pris une décision qui me semblait aller dans l’intérêt de tous, à savoir : a) moi-même, b)des centaines d’autres personnes. Vous ferez avec, parce que c’est comme ça et pas autrement, putain.
J’espère vraiment que la situation en Europe (et ailleurs) va se calmer sans plus tarder (et, oui, je sais qu’une attaque envers les Etats-Unis est possible, et il est évident que je préférerais être là quand ça arrivera, pour pouvoir aider de mon mieux, ou, au moins, mourir sur ma terre natale). J’espère que personne d’autre au monde ne mourra (et c’est un problème global) à cause d’une bande de tarés, armés de ceintures de bombes et de kalachnikovs, qui prend plaisir à se transformer en martyrs, avec leur interprétation tordue de la volonté divine. Pourtant, 21 personnes sont mortes hier au Mali lors d’une prise d’otages organisée par des terroristes, et au moment même où j’écris, la ville de Milan en Italie (où nous devions aller dans trois jours) est en état d’alerte rouge. Quant à la ville de Bruxelles (où nous devions jouer la semaine prochaine), elle est en état d’alerte maximum et les représentants du gouvernement conseillent à tout le monde d’éviter les foules comme dans les stades, les gares, les aéroports et… les salles de concerts. Le centre-ville est fermé et je suis plus qu’heureux de savoir que nous n’allons pas faire salle comble là-bas (ou nulle part ailleurs) dans le doute où quelque chose de terrible viendrait à se produire. Ce que je crois, c’est que faire ça à ce moment très précis semble être très dangereux pour moi mais ce serait aussi irresponsable envers mon staff et envers nos fans. Immensément irresponsable. Cosmiquement irresponsable. Et de toute façon, la salle où nous devions jouer à Bruxelles a été fermée. Je pense qu’ils ne se sentent pas en sécurité en ouvrant leurs portes, surtout quand leur gouvernement leur dit de s’attendre à quelque chose de vraiment moche, qui pourrait arriver à n’importe quel moment. Pas terrible, comme ambiance, pour un concert de rock.
Quand nous étions encore en tournée, certains groupes ont annulé leurs concerts juste après les attentats de Paris et j’ai pu observer sur internet une réaction typique et très répandue (qui m’a choqué) : « ISIS a gagné ! En annulant, vous les laissez gagner ! ». « En annulant, vous les laissez gagner » ? Les gens, vous savez à quel point vous avez l’air stupides en disant ça ? Arrêtez de suivre comme des moutons pour une fois, et essayez de penser par vous-mêmes. Il s’agit de GROUPES DE ROCK qui essaient de jouer sans se faire tirer dessus ; c’est pas la MARINE qui essaie de prendre d’assaut un fort dans les montagnes indiennes du Kouch. On peut pas stopper une balle avec un solo de gratte dément : même ce putain de Jimi Hendrix ne pourrait pas faire ça, même s’il revenait d’entre les morts pour jouer en Europe une dernière fois. C’est pas une partie de Mortal Kombat ou un épisode de G.I Joe, bordel ! Près de 100 personnes sont mortes de façon horrible il y a à peine une semaine, hurlant de terreur alors qu’ils se faisaient tirer comme des lièvres tout ça parce qu’ils avaient voulu passer un bon moment en s’entassant dans une salle pour un concert de rock. C’étaient de véritables êtres humains, pas des notifications sur Twitter. Le pire c’est que beaucoup de monde risque encore de mourir avant que tout ça ne se termine. Je ne l’espère pas, mais vue la situation en Europe, ça ne présage rien de bon.
J’encourage vivement ceux qui ne comprennent pas mon point de vue à réserver un vol pour la Belgique, à se promener avec des pancartes devant l’Ancienne Belgique (la salle où nous devions jouer à Bruxelles) et à leur gueuler dessus pour leur dire que fermer leurs portes n’est pas une façon correcte de combattre le terrorisme. Je suis sûr que votre présence à Bruxelles leur fera le plus grand bien. Putain, je crois même que les autorités belges vont même vous trouver un poste haut placé dans leur service anti-terroriste (puisque vous semblez savoir comment y mettre fin). En ce moment même, nombre de mes amis sont encore en tournée en Europe. J’espère qu’ils font de bons concerts, qu’ils vont bien, et (le plus important), qu’ils rentreront sains et saufs et retrouveront leurs proches. Ils ont fait le choix de rester et je respecte ça. Quand vous faites partie d’un groupe en tournée, on vous file pas un manuel de rock du genre :
« Section C : dans le cas où le pays où vous devez jouer est sous la menace d’une attaque de meurtriers jihadistes, les choix qui s’offrent à vous sont :
a) jouer en secret dans des caves jusqu’à ce que la situation s’améliore
b) se rendre aux forces de l’ordre locales pour emprunter des fusils d’assaut
c) donner des armures complètes aux membres de votre groupe, de votre staff et aux spectateurs
d) attendre le bon vouloir du destin
e) rentrer chez vous dans le prochain truc qui vole.
Il n’y a pas de livre prévu pour ça, alors je ne peux pas non plus me permettre de dire aux autres ce qu’ils devraient faire. La seule chose que je puisse faire, c’est celle qui me semblera être la meilleure, pour moi et pour ceux sous ma responsabilité, et c’est ce que j’ai fait. Je suis resté en Europe jusqu’à ce que quelque chose de vraiment concret me pousse à rentrer chez moi. Et je n’ai pas la moindre, pas la plus infime raison de regretter d’être rentré. Rien de tout cela ne me fait plaisir : annuler une tournée, perdre de l’argent, décevoir les fans, faire peur aux gens en leur disant qu’ils peuvent se faire faire exploser ou, surtout, laisser mourir des gens. Ca craint, ça craint vraiment beaucoup. Et j’espère que rien ne va plus jamais arriver.
Honnêtement, j’espère qu’on a annulé la tournée pour rien, comme ça, les gens pourront pointer de leur gros doigt mon message et rire comme des hyènes en relisant ces lignes inutiles. Je préfère de loin me faire ridiculiser par toute cette communauté virtuelle de crétins sans âme et sans valeur, plutôt que de risquer ma vie ou celles d’autres personnes (j’inclus aussi les débiles qui s’énervent et n’arrivent pas à comprendre pourquoi nous avons annulé) tout ça parce que j’ignorerais la meilleure solution qui serait possible dans de telles circonstances.
Je peux gérer ceux qui n’approuvent pas mes actes, pas de problèmes. Je ne pourrais pas gérer des gros titres du genre « Concert de LAMB OF GOD : des morts par centaines : le groupe aurait ignoré les signes de danger potentiels ». Alors là, oui, le monde aurait une raison de râler et ce serait autre chose que seulement quelques concerts annulés : « pourquoi ces enculés d’américains ont-ils joué s’ils savaient que quelque chose pouvait arriver ? Pourquoi n’ont-ils pas annulé ? Maintenant, il y a plein de morts. Quelle bande de CONNARDS ! » Non, merci. Mieux vaut être sauf que de passer sur CNN.
Prenez tous soin de vous, et espérons que tout ce bazar rentre bientôt dans l’ordre.
C’est tout ce que j’ai à dire.
Traduction communiqué : Alexandra Molina.
Toujours un respect mais de OUF pour ce mec. Rien à faire, je trouve pas moyens de ne pas être en accord avec ses actes/paroles ! Thump up dude 🙂
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« On peut pas stopper une balle avec un solo de gratte dément » alors là je demande à voir….
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Pavé César, ceux qui n’ont pas lu te saluent.
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Bravo ! En latin à présent !
Je suis pas assez intelligent pour apprendre le latin mais je peux tenter en klingon si tu veux.
Je préfère le Vulcain.
Longue vie et prospérité à toi.
Rien è justifier… Amicalement. Une fan
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Ce n’est pas un message c’est carrément un bouquin qu’il nous sort là !!
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Il est terrifié et culpabilise de ça, c’est humain..
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Je comprends parfaitement son choix, le chanteur à dit ce qu’il fallait dire et il est mieux pour tout le monde de ne pas prendre de risques supplémentaires. Que Lamb of God rentrent chez eux et qu’ils en profitent de voir leurs proches, je pense que c’est important aussi !
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Wouh, ce pavé, je reprendrais la lecture dans l’aprèm !
Comme l’a dit Alice, pour quelqu’un qui n’avait pas envie de s’étendre sur le sujet, il n’y est pas allé de mains mortes !
Sacré boulot de la traductrice, j’en profite pour signaler une typo en fin de 2nd paragraphe : » j’ai dû mont(-r)é sur scène «
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mercredi 25 novembre, lyon deathcrusher tour, le chanteur de carcass a parlé des ces groupes de bad guys qui annulaient leur concert, pas si bad que sa en fait… il peut se cacher derrière ses arguemts mais le fait est qu’en faisant sa les extemistes ont déjà à moitié atteint leur but… mais bon chacun voit midi à sa porte et je ne permettrait de les juger mais quand même…
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Des concerts sont annulés pour des risques météorologiques, donc si il doit pleuvoir du plomb c’est normal que tout le monde reste chez soi…
Trop long, j’ai craqué après le 2ème paragraphe… Diarrhée verbale ?
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Je te recommande le petit paragraphe qui commence par « Quand nous étions encore en tournée », si tu veux un rapide aperçu de sa pensée.
Quand on est secoué ou énervé ou whatever (et je crois qu’il remplissait plusieurs de ces conditions), on a tendance à écrire plus que prévu ; faut pas lui en vouloir.
Wow, pour quelqu’un qui n’avait pas envie d’en parler, c’est long ! Par contre, au bout du compte, on ne sait pas trop quelles sont ces fameuses infos pas rassurantes qu’ils ont eues juste avant le premier concert annulé, si ? o( o_o )o
Ah, cool, la traduction ne vient pas d’Amaury donc je peux râler :
• « ce qu’il ce passait » → il se
• « quand j’ai du m’arrêter » → dû
mais vu la longueur du texte, j’aurais fait bien pire o( ^_^💧)o
Le sujet est grave, mais Randy a quand même réussi à me faire rire… Le coup du « fort dans les montagnes indiennes du Kouch »… xD Ça sert bien son propos, en plus.
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Content de voir une traduction, c’était trop long à lire en anglais pour moi. Merci RM =)
Alice je t’ai envoyé un mail : l’avais-tu reçu ? 🙂
Bizz
Ah euh sans doute, mais je ne check cette adresse que rarement. Je verrai lundi. Je m’y fais gronder ? o( O_O )o J’aurais voulu te passer des gâteaux, mais tu n’as pas trop l’air de squatter le studio lors des émissions…
Je te proposais de travailler avec nous. 🙂
Je passe assez régulièrement au studio mais je crois que tout le monde aime les gâteaux chez nous donc il faut du coup que tu apportes pour tout le monde !! 😉
o( o_o )o
Et le problème des gâteaux, c’est que pour le moment je ne peux en faire que le week-end et ça se conserve mal.
J’verrai l’mail ce soir ; pas envie d’affronter Outlook sur une PlayStation…
Répondu hier matin avec une autre adresse, en espérant que ça ne finisse pas dans les spams (il m’arrive des trucs bizarres, parfois). Encore désolée d’avoir été si molle du bulbe… et de flooder ici. Bonne soirée. o( ^_^ )o