Le maître-mot qui régit la musique de cet amoureux du blues qu’est Oli Brown est l’authenticité. De tous les styles, le blues est souvent considéré comme le plus sincère par la manière dont les artistes exposent et même jouent de leur propre vulnérabilité. C’est ce qui a amené Brown à vouloir se lancer dans la musique. Et ce besoin de sincérité n’a jamais lâché le guitariste, aussi bien dans son attitude de scène – ou comme il l’appelle, la « vibe » -, que dans ses choix musicaux ou de carrière.
Rencontre avec cet inconditionnel de Jimi Hendrix et de James Bond, au CV déjà très fourni, à l’occasion du lancement de son nouveau projet plus orienté rock, voire même heavy, RavenEye, avec lequel il a sorti en avril dernier un premier EP des plus enthousiasmants, intitulé Breaking Out. Un musicien charmant, tout aussi sincère en interview, généreux en anecdotes, à qui l’on souhaite une seconde chance avec le guitariste des Rolling Stones Keith Richards…
« On peut toujours apprendre, la musique c’est infini, c’est justement ça qui est beau. »
Radio Metal : Vous êtes actuellement en tournée avec Slash, alors ça se passe comment ?
Oli Brown (guitare & chant) : Ça se passe super bien. Les trajets sont bien plus longs que ceux auxquels nous sommes habitués en Europe, mais c’est vraiment amusant, le public est réceptif. Nous nous éclatons sur scène ; nous venons de jouer au Canada. Tout le monde est à fond, c’est génial. C’est comme une grosse fête sur scène.
Tu as déclaré dans une interview qu’avant de vouloir devenir musicien, tu n’avais aucune idée de ce que tu voulais faire. Peux-tu nous raconter comment tu as découvert cet intérêt pour la musique et quand as-tu voulu en faire ton métier ?
En fait, mon père jouait de la guitare à la maison quand j’étais jeune, il a toujours été passionné de musique, surtout par le blues. Il jouait beaucoup de Buddy Guy quand j’étais jeune. Ensuite, il m’a fait écouter Jimi Hendrix. C’est marrant qu’on parle de Hendrix, parce qu’on est à Seattle en ce moment (ndlr : Hendrix est né à Seattle). C’est vraiment lui qui m’a donné envie de jouer de la guitare. J’ai entendu l’une de ses chansons dans une publicité et là je me suis dit : « Ouah, mais qui c’est ce guitariste ?! ». Alors mon père m’a fait écouter Hendrix et m’a offert un album, c’était un genre de best of, et c’est ce jour-là que je me suis dit : « Je veux apprendre la guitare ». J’ai pris ma première leçon de guitare à douze ans, j’en suis tombé amoureux, je me suis immédiatement senti lié à cet instrument, ça résonnait en moi. [J’étais] moyen à l’école, [je ne trouvais pas ça très] passionnant [rires], je m’ennuyais et c’est là que la musique m’a parlé. À 16 ans, j’ai été invité à faire une tournée aux États-Unis avec un groupe de blues. Pendant deux mois, j’ai fait la tournée à travers le pays à leurs côtés. Je me suis alors rendu compte que j’avais envie de tourner, que je ne voulais pas rester à la maison, mais vivre dans une valise, voyager et faire de la musique.
Qu’est-ce que tu conseillerais à de jeunes musiciens qui voudraient suivre la même voie que toi ?
Je dirais que c’est de toujours travailler dur. Quand on est tenté de jouer aux jeux vidéo ou bien d’aller sur les réseaux sociaux ou ce genre de choses, il faut laisser ça de côté. Je pense que c’est ça le plus important. C’est vraiment compliqué pour les jeunes d’aujourd’hui parce qu’il y a tellement de distractions tout autour de nous. Il faut juste laisser un peu ça de côté, se concentrer un peu sur soi, se servir de ses mains, de son corps, se motiver, jouer de son instrument, répéter, écouter le plus de musiciens possible et aller chercher toutes les petites influences. C’est vraiment difficile. Je pense qu’entre douze et dix-sept ans, on a tendance à piocher un peu chez tous les groupes et ensuite, il faut éviter de s’enfermer et rester ouvert. On peut toujours apprendre, la musique c’est infini, c’est justement ça qui est beau dans le monde de la musique. Les possibilités en termes de sons et de mélodies sont sans fin, il faut juste rester ouvert.
Comme tu l’as dit, tu as commencé en tant que musicien de blues. Qu’est-ce qui t’a plu dans cette musique au départ ?
Je pense que j’adore le blues, parce que j’ai grandi avec et que j’adore son art de la mise en scène. Ce que je trouve cool, ce sont les histoires derrière les musiques de blues, les musiciens, les artistes. Pour moi à l’époque, le blues c’était une musique très authentique et j’en suis tombé amoureux. J’adorais ce qu’elle représentait, tandis que maintenant… En fait, il n’y a rien d’artificiel dans le blues, la musique est vraie et les artistes aussi, il n’y a pas de glamour et de paillettes. J’aime ça, j’aime cette authenticité.
En tant qu’artiste solo, tu as fait les premières parties de Jeff Beck, Buddy Guy, Johnny Winter et Joe Satriani. Qu’est-ce que ces expériences t’ont apporté ?
C’était incroyable, j’ai pu vivre cette expérience avec ces gars-là et être accueilli par leurs fans, c’était complètement fou. C’est marrant, parce que lorsqu’on est en tournée, on ne se rend pas vraiment compte, on fait notre travail, on monte sur scène et on joue ; on essaie de tout donner. Ce n’est qu’après la tournée, quand tout est terminé et qu’on est posé à la maison, qu’on se fait la réflexion… [rires] « Punaise, mais qu’est-ce qu’il vient de se passer ? » Sur la tournée de Jeff Beck, j’ai vraiment pris mon pied. J’ai adoré voir ses performances, il était incroyable, ses prestations sur scène m’ont vraiment touché.
« Ce qui importe vraiment le plus pour nous, c’est la qualité de la chanson, et tout ce qui se passe ensuite sur scène, ça se fait au feeling. »
Le blues et le blues rock sont deux styles musicaux très tendances de nos jours. À ton avis, qu’est-ce qui fait que la jeune génération de musiciens et de fans de musiques se tournent vers ce genre en 2015 ?
Ce que je trouve cool dans le blues rock, c’est que c’est un genre légèrement plus agressif, du moins pour les jeunes générations et c’était aussi vrai quand j’étais plus jeune. Quand on est jeune, on est tout feu, tout flamme, on veut taper dedans. Alors que pour le blues traditionnel, il y a une histoire derrière, c’est plus calme, les tempos sont plus lents et je pense que quand on est jeune, on ne veut pas être calme, on veut être vif et faire les choses intensément. On veut jouer le plus de notes possible et aussi fort qu’on peut. J’adore ça. Je pense qu’il y a beaucoup de guitaristes qui connaissent ce cheminement : ils commencent par écouter Hendrix puis Stevie Ray Vaughan, puis ils découvrent les goûts musicaux de Stevie Ray Vaughan, ensuite ils écoutent Albert King puis les goûts musicaux de King, et ainsi de suite, ils découvrent les guitaristes préférés de leurs guitaristes. Et tout d’un coup, les incroyables fondements du blues influencent les jeunes quand ils jouent de la guitare. C’est fantastique. Je suis vraiment content qu’il y ait un regain d’intérêt pour le blues rock.
Est-ce que tu dirais que ce style est intemporel ?
Oui, je pense que le blues est intemporel, il restera d’une manière ou d’une autre toujours pertinent, il fera toujours partie de notre culture. Il a toujours plein de fans. Dans ma carrière blues, j’ai toujours reçu beaucoup de soutien et ça m’a permis de continuer. J’en suis très reconnaissant. Ces fans seront toujours là dans les années à venir. Ils adorent cette musique, ils veulent entendre différents artistes la jouer et c’est génial.
À un moment dans ta carrière, ta musique est devenue plus heavy. Peux-tu nous en dire la raison ?
J’étais à Toronto depuis quelques années et j’écrivais tout seul. En fait, j’avais une petite pièce avec une batterie, un ampli de basse et un ampli de guitare, et j’enregistrais mes chansons tout seul. Le but ce n’était pas de collaborer avec quelqu’un. Je cherchais juste à savoir qui je voulais être et quel type de musique je voulais faire. Et d’un coup, j’ai toutes ces influences avec lesquelles j’ai grandi qui sont remontées à la surface, des groupes plus heavy comme Soundgarden, Audioslave et Queens Of The Stone Age. Ces groupes au style plus heavy m’ont en quelque sorte influencé quand j’écrivais, à ce moment-là. Mais je me suis rendu compte que je ne pouvais pas proposer cette musique en tant qu’artiste de blues, parce que ça serait trompeur pour les personnes qui m’ont soutenu, ça ne serait pas correct. Mais je me suis rendu compte que j’étais passionné par cet autre style. Je me donne à cent pour cent quand j’entreprends quelque chose, je m’y engage complètement. C’est à ce moment-là que je suis retourné en Angleterre et que j’ai mis sur pied RavenEye.
Jusqu’à présent, tu as sorti des albums sous ton nom et tu as fait des tournées en tant que musicien de studio. Est-ce que ça t’avais manqué de travailler comme un groupe en partant de zéro ?
J’ai été très entouré au début de ma carrière de musicien, pour tout ce qui est gestion, j’étais entouré de personnes très douées. Mais aussi agréable que ça puisse être, j’ai senti qu’il manquait quelque chose dans ma carrière, je voulais comprendre plus en profondeur comment développer la musique en tant que business. Avec RavenEye, dès le début, j’ai considéré le projet comme mon enfant, je voulais partir de zéro avec deux mecs que je considère comme de très bons amis et d’incroyables musiciens, Kevin et Aaron. C’était vraiment génial de créer quelque chose qui soit « fait-maison », qui soit indépendant et qu’on a créé nous-mêmes. Vraiment, c’est génial, nous avons eu beaucoup de chance.
Est-ce que tu tenais particulièrement à former un trio ?
Oui, tout à fait. J’adore les trios. J’ai toujours été dans des trios et j’adore ça. Je trouve que ça a un côté brut. En gros s’il y a quelqu’un qui se plante, ça s’entend [rires]. J’adore la pression que ça met sur les épaules. Et l’énergie qui se dégage d’un trio est différente des autres groupes je trouve.
« Beaucoup de personnes m’ont dit que c’était une mauvaise idée [de faire RavenEye]. C’est là que je me suis rendu compte que […] je ne voulais pas que l’avis des gens dirigent mes choix de carrière. »
Comment as-tu rencontré Aaron et Kevin ?
Kevin, je crois que je l’ai trouvé le jour où j’ai voulu monter ce groupe. J’ai trouvé Kev’ sur Facebook. Je ne suis pas vraiment le fil d’actualités, mais je surfais et je suis tombé sur sa vidéo. Il a une chaîne YouTube où il fait des reprises à la batterie et j’ai trouvé sa vidéo. Je me suis renseigné sur lui, et je me suis rendu compte qu’il avait exactement les qualités que je cherchais chez un batteur. J’ai vraiment eu beaucoup chance. Ensuite, il m’a recommandé Aaron pour jouer de la basse. Du coup, quand je suis revenu m’installer en Angleterre, Kevin et moi, nous avons passé deux ou trois semaines ensemble, pour nous découvrir et voir si nous nous apprécions, et ça a été le cas ! [Rires] Ensuite, nous avons contacté Aaron. Nous avons commencé à traîner ensemble et je crois que notre amitié est née avant la musique, ce qui est une bonne chose. On ne sait jamais vraiment comment ça va se passer sur la route, pendant les trajets et tout ce temps passé ensemble, nous devions nous assurer que le courant passait [petits rires].
Anders Osborn a produit l’EP et apparemment c’est en partie grâce à lui que tu as décidé de monter ce groupe. Est-ce que tu peux nous en dire plus ?
Oui, il m’a en quelque sorte laissé faire ce que je voulais avec cet album. En fait, à la base, j’enregistrais un album avec d’autres morceaux aux airs plutôt blues. Nous sommes entrés en studio, et je n’avais pas l’intention d’enregistrer « Breaking Out », le premier single de l’EP, mais ils m’ont tous dit : « Tu devrais le faire », et tout est plus ou moins parti de là. Warren Riker, l’ingénieur son a joué un grand rôle dans l’enregistrement parce que lui et moi avons remixé tout l’EP. À l’origine, il sonnait très différemment, c’était beaucoup plus léger. J’ai dit à Warren Riker : « Faisons quelque de plus heavy, faisons un EP rock, quelque chose d’intense. » Alors on l’a remixé, on s’y est mis et on a retravaillé le son. Ouais, ça a tout changé !
Pour être honnête, quand j’écoute ta musique et ton EP, ça me fait penser à la musique de Chickenfoot, à savoir un blues rock très moderne. Est-ce que c’est voulu ?
Oui, tout à fait, j’adore Chickenfoot ! C’est effectivement une de mes influences. C’est génial, tu es la première personne à le remarquer ! [Rires]
Est-ce que tu penses que la musique que tu fais avec RavenEye va influencer ta carrière solo à l’avenir ?
Non, pas du tout. C’est pour ça que j’ai voulu créer RavenEye. En fait, j’aime tellement de styles de musique que je voulais faire RavenEye pour me consacrer exclusivement à un genre. Je veux bien faire la distinction avec ma carrière solo, ce sont deux entités bien différentes. J’adore le blues, et le plus génial avec RavenEye c’est que j’ai pu assouvir mon envie de musique heavy. Maintenant, je vais plutôt me tourner vers du blues plus traditionnel pour ma carrière solo.
Dans une interview, Aaron Spiers a déclaré à propos du groupe que « l’élément le plus important pour RavenEye, ce sont ses performances live ». Quand vous écrivez des chansons, est-ce que vous pensez à ce qu’elles vont rendre jouées en live ?
En fait, non. C’est marrant, je pense qu’il y a des chansons qui ont naturellement ce type d’énergie. Mais au moment de l’écriture, nous voulons juste écrire le plus possible ; nous écrivons tout le temps avec RavenEye. Et je pense que pour le prochain enregistrement, j’aimerais avoir au moins une vingtaine de bons morceaux, que nous pourrons continuer à améliorer, en essayant de nouveaux sons. Mais le plus important avec nos morceaux, c’est le son et que ça sonne bien. Nous voulons écrire des morceaux de qualité, ce qui se passe ensuite sur scène c’est une composante bien distincte qui n’arrive que dans un second temps. Ce qui importe vraiment le plus pour nous, c’est la qualité de la chanson, et tout ce qui se passe ensuite sur scène, ça se fait au feeling.
La chanson « Breaking Out » parle d’ « échapper » au conformisme. Est-ce que tu dirais que tu as dû lutter contre le conventionnalisme d’autres personnes dans ta carrière musicale ? Est-ce que tu dirais que les paroles de cette chanson incarnent le mieux l’identité de RavenEye ?
Absolument, tu as parfaitement compris. En effet, il s’agissait du morceau que je n’avais pas l’intention d’enregistrer, et qui m’a aussi donné envie de monter le groupe. Les paroles sont très intimes. Avant de vouloir monter RavenEye, l’idée de monter un groupe me trottait dans la tête depuis un moment, et beaucoup de personnes m’ont dit que c’était une mauvaise idée. C’est là que je me suis rendu compte que ce n’était pas pour ça que je faisais de la musique, je ne voulais pas que l’avis des gens dirigent mes choix de carrière. En tant que musicien, je veux être fier de qui je suis et de ce que je [fais]. Alors je pense qu’avec RavenEye, je me suis senti plus vivant. Oui, ça parle du conformisme, de me sentir contraint par ce que les autres racontent, et j’ai eu envie de tout reprendre à zéro, recommencer et monter ce groupe.
« Nous voulons faire du bruit et être chahuteurs, nous aimons être ‘dans ta face’. Nous sommes un groupe odieux [rires]. »
La chanson « Run Away » parle de ton départ d’Angleterre. Est-ce que tu peux nous en dire plus sur ce que moment signifiait pour toi ?
C’était incroyable. Je veux dire que j’avais besoin de quitter l’Angleterre. J’avais besoin de faire un peu bouger les choses. C’est juste que de temps en temps, j’aime bien tout changer [rires]. Oui, c’était incroyable. « Run Away » est le commencement d’une toute nouvelle aventure pour moi et c’est aussi le début de la création de ce groupe. C’est dingue comme le temps peut tout changer. Quand j’étais à Toronto, quand j’ai voulu écrire et mettre tout ça en place… J’ai vraiment voulu intégrer « Run Away » dans l’EP parce que le morceau correspondait à un grand changement dans ma vie. Je veux aussi écrire des chansons qui ont du sens, auxquelles les gens peuvent s’identifier, qu’ils peuvent comprendre, et aussi parce que ça a plus d’impact sur scène.
J’ai remarqué que tu parlais souvent de la « vibe » au cours de tes interviews. On dirait que c’est quelque chose de très important dans la façon dont tu te représentes ta musique. Qu’est-ce que ce mot signifie pour toi ?
Oui, par la « vibe »… En fait, ce que nous voulons en priorité dans nos performances, c’est qu’elles soient naturelles. C’est facile lorsqu’on joue de la musique, qu’on fait beaucoup de bruit sur scène et qu’on se donne avec nos potes. Il y a quelque chose de particulier que nous ressentons uniquement quand nous sommes sur scène. Nous sommes très différents sur scène et j’adore ça. Nous voulons cette énergie-là, nous voulons que les gens repartent contents, nous voulons faire du bruit et être chahuteurs, nous aimons être « dans ta face ». Nous sommes un groupe odieux [rires]. C’est marrant de jouer comme ça. Nous ne voulons pas que ça ait l’air écrit ou donner l’impression que nous nous forçons à agir de telle ou telle manière sur scène. La musique nous pousse vers cette énergie, nous ne pouvons pas nous empêcher de devenir un peu fous. Ce n’est pas évident de mettre des mots sur ce ressenti. C’est simplement quelque chose que nous n’avons jamais vraiment planifié, nous n’avons jamais vraiment eu l’intention d’être ainsi sur scène, c’est juste de cette manière que la musique s’exprime et nous fait nous comporter sur scène.
Comme tu le disais tout à l’heure, ton héros de tous les temps c’est Jimi Hendrix. Est-ce que tu dirais que même des décennies après sa mort, sa façon de jouer et sa musique surpassent encore la plupart des groupes et des guitaristes actuels ?
[Rires] Je déteste avoir à dire cela, mais je suis complément d’accord. Mais je pense que Hendrix était là au moment idéal. Vous ne trouverez jamais de meilleur moment que ça : la musique de Hendrix, la façon dont il sonnait, pendant la décennie durant laquelle il était là. S’il jouait maintenant, je ne pense pas que les gens l’auraient compris de la même façon. Mais je pense que lorsque Hendrix jouait, il jouait à l’époque idéale où les gens le comprenaient et où ils étaient ouverts à ce type de son. Et ce son-là pouvait devenir grand public. Les gens le comprenaient, l’écoutaient et je ne pense pas qu’on pourra retrouver ça, en tout cas pas de la manière dont les médias font la promotion de la musique aujourd’hui, c’est dommage. Mais je pense qu’il y aura toujours quelque chose d’emblématique dans le son de Hendrix. Pour moi, c’est mon Saint Graal. J’adore Hendrix, je l’écoute tous les jours. Je ne m’en lasse jamais [rires].
Apparemment la première star du rock que tu as rencontrée était Keith Richards. Et j’ai lu que ça ne s’est pas vraiment passé comme tu l’aurais imaginé, car il t’aurait confondu avec un autre musicien appelé Ollie Brown. Peux-tu nous en dire plus sur cette rencontre embarrassante ?
[Rires] Mon dieu ! Tu es allé dénicher de ces choses ! Oui, c’était vraiment horrible, c’était tellement gênant. Je participais à un festival et quelqu’un est venu me dire : « Keith Richards vient d’appeler et il dit qu’il veut te rencontrer ». Là, j’étais comme un dingue, j’étais surexcité. Et puis finalement, ils m’ont dit : « Il est là, il est prêt à te rencontrer ». Je me suis avancé, je l’ai vu, et puis il s’est tourné et a levé les yeux. À ce moment-là, je me suis dit que c’était quand même bizarre. Il balaie son regard de bas en haut, et je n’ai jamais vu… [Rires] Il a eu l’air tellement déçu quand il m’a vu, c’était horrible ! [Rires] Il était juste, genre… Je n’étais pas son percussionniste d’un mètre quatre-vingt qui s’appelait Ollie Brown, le gars qu’il cherchait. Ensuite, il a juste marmonné et est parti [rires]. Ce n’était pas vraiment ma meilleure rencontre avec Keith Richards !
Est-ce que tu lui as reparlé après ça ?
Non, je pense qu’il m’évite maintenant, je ne sais pas. [Rires]
Tu a un peu tout gâché, je comprends ! [Rires] Tu as déclaré dans une interview que dès ta première leçon de guitare, tu as appris à jouer la musique de James Bond. Es-tu un fan de 007 ?
Oui, je suis fan ! [Rires] Je suis un grand fan. Mon frère encore plus que moi, je crois qu’il a toute la collection en vidéo, sur des cassettes, en DVD, et en Blu-Ray. Oui, j’adore James Bond.
Est-ce que tu es impatient de voir le nouveau film ?
Absolument ! Je trouve que Daniel Craig fait un James Bond du tonnerre. Alors oui, je suis impatient de voir le nouveau film. Ça va être mortel.
Interview réalisée par téléphone le 13 octobre 2015 par Philippe Sliwa.
Retranscription et traduction : Daphnée Wilmann.
Site officiel de RavenEye : www.raveneyeofficial.com.