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Live Report   

Les rayons crépusculaires de Sólstafir


On n’arrête plus les programmations de grosse envergure au Divan Du Monde. Après une année plus que remplie de concert metal en tout genre, c’est Sólstafir qui vient envahir la plus grande des petites salles. Et c’est clairement un événement plus qu’attendu par la communauté metalleuse puisque c’est devant une salle à guichet fermé que les Islandais vont déballer leur magie nordiste. Un concert exceptionnel puisque Sólstafir jouera seul, sans première partie. Fait étonnant et plus qu’original ; Sólstafir a fait appel à un orchestre de quatre cordes et d’un piano pour cette tournée. De plus, le groupe jouera en intégralité et dans l’ordre le dernier album Ótta, qui avait fait sensation lors de sa sortie.

Un événement à ne manquer donc sous aucun prétexte.

Artiste : Sólstafir
Date : 15 mai 2016
Salle : Divan du Monde
Ville : Paris [75]

Depuis la sortie de Ótta en 2014, les Islandais de Sólstafir n’ont cessé de monter en gamme. Groupe pourtant crée en 1995, sa notoriété n’a jamais été aussi élevée que depuis ces deux dernières années. Le théâtre de la Rue des Martyrs se remplit à vitesse grand V et le public cherche à se frayer un chemin pour être au plus près des musiciens. La population de la soirée est très éclectique, preuve que le groupe a réussi à taper dans toutes les catégories des amateurs de musique. Cette nouvelle approche du metal utilisée par Sólstafir est une sorte de révolution pour le peuple metalleux qui apprend à apprécier ce « post-metal » autant que le black, death, thrash, ou autre style divers. Rentrons dans le vif du sujet, au moment où tout le monde a les yeux rivés sur la scène, l’intro « Náttfari » résonne dans la salle et laisse le temps aux cordes de s’installer. On est prêt aussi du côté de la bande à Addi… et c’est parti. « Lágnætti » ouvre ce concert tant attendu et tout de suite pose les bases d’une mélodie très mélancolique et déjà entraînante. Le son se combine très bien entre le groupe et les cordes.

Un début très lent et posé qui laisse le piano prendre ses marques et s’associer à la voix de Addi. La mélodie se voit encore appuyée dans le second titre, éponyme, de l’album. Ce chef d’œuvre de près de dix minutes comprend tous les éléments clefs de la réussite de Sólstafir. Tout d’abord, Pjúddi, guitariste lead du groupe s’empare d’une sorte de mandoline qui n’en est pas une (une guitare islandaise au son très moyenâgeux) et embarque en seulement quelques notes toute la salle. Addi est bluffant tant sa voix se rapproche de la version studio, notamment sur la fin du morceau, signe d’une transposition live des plus réussie. On note que jusqu’ici, les cordes se fondent parfaitement au décor et confère un aspect unique à l’identité musicale et scénique.

Sólstafir (Lyon 2015)

Beaucoup de belles paroles seront dites ce soir par Sólstafir. Un message simple envoyé qui est celui de faire la fête et de profiter au maximum, malgré toutes les horreurs qui ont lieu autour de nous. On n’oubliera pas non plus la minute de silence pour le 13 novembre avant « Rismál ». Le concert se poursuit sur les mêmes bases, pas vraiment de grande surprise mais un plaisir de voir et d’entendre Sólstafir faire honneur à son oeuvre. Inutile ici de s’attendre à des versions revisitées des chansons, le groupe s’applique à les restituer avec fidélité et un excellent rendu. Le jeu de lumière quant à lui complimente joliment l’ambiance de la prestation, parfois presque déprimante, comme sur « Miðaftann » qui prend des allures de concerto pour piano. Pendant cette chanson, Svabbi le bassiste, en profitera d’ailleurs pour lâcher sa Rickenbacker et montrer ses talents de pianiste.

Une fois l’album Otta terminé, et la tête bien retournée, la formation s’éclipse en backstage. Vingt minutes pendant lesquelles un extrait du film « Hrafninn Flygur (When The Raven Flies) » seront projetées. Ce qui s’avérera une grande attente pour pas grand-chose, le hic de la soirée qui fera d’ailleurs rire une bonne partie d’un public bon enfant. Après ce long moment quelque peu « ennuyeux », les nordistes réinvestissent les planches. « Djákninn », extrait de l’opus Svartir Sandar, ouvre la deuxième partie du show. La longue intro à la guitare nous replonge dans un contexte des plus mélancolique et planant. La deuxième partie du titre se montre plus énergique et les riffs instrumentaux pourront légèrement évoquer les premiers albums de Muse. « She Destroys Again », extrait de Köld, fait plaisir aux puristes qui y retrouvent un rythme un peu plus rapide que la normale. Vient ensuite « Necrologue », interprété pour la première fois sur cette tournée en live, ce qui n’est pas pour déplaire au public de fidèles. Forcément, dans un concert il y a toujours une chanson qui est plus attendue que les autres. Chez Sólstafir, le hit se nomme « Fjara » et il arrive tel le messie en avant dernier titre. Une grande émotion ressort de cette musique qui fait jusqu’à dégouliner les musiciens de sueur, pendant que le quatuor de cordes en profite pour rejoindre le groupe et faire une nouvelle fois briller l’alchimie entre les deux entités. C’est presque une évidence que de finir sur « Goddess Of The Ages ». Ce dernier titre extrait de l’album Köld finit de parachever l’audience à bout de force après un show généreux de plus de deux heures trente.

Un concert maîtrisé de A à Z par les nordistes. Entre le mélange d’émotions et de rigolade, le groupe a montré qu’il faisait bien partie des ténors de la scène post-metal. Sólstafir est unique en son genre, toujours à la recherche de la sensation forte, de la touche qui fera chavirer tout un navire. Après une telle prestation, on a d’autant plus hâte de voir la suite de l’aventure islandaise.

Setlist :

Náttfari
Lágnætti
Ótta
Rismál
Dagmál
Miðdegi
Nón
Miðaftann
Náttmál
Rappels :
Intermission
Djákninn
She Destroys Again
Necrologue
Svartir Sandar
Fjara
Goddess Of The Ages

Live report : Philippe Dory.
Photo : Nicolas Gricourt (Lyon 2015).



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