Peut-être que certains vont apprendre quelque chose, mais il n’y a pas que le metal dans la vie. Si, si, on vous assure ! Il existe tout un monde là-dehors rempli d’œuvres émouvantes, enrichissantes ou tout simplement divertissantes, dans la musique au sens large, mais aussi dans le monde du cinéma, de la littérature ou du jeu vidéo. Voilà pourquoi, histoire de s’aérer l’esprit, nous demandons aux artistes de partager avec nous leurs recommandations hors metal. L’occasion de découvrir des œuvres qui les ont inspirés, fascinés, accompagnés, ou qui les ont aidés à se construire, à construire leur vision du monde ou de leur art ou, tout simplement, qu’ils aiment et souhaitent partager. Car finalement, au-delà de la découverte pour soi, savoir ce que nos artistes préférés écoutent, lisent, regardent ou jouent en dehors de leur domaine de prédilection, c’est aussi les comprendre un peu mieux eux-mêmes.
Note : certaines des recommandations ci-après ont été originellement publiées dans le cadre des numéros 4, 5 et 6 du magazine Radio Metal, tandis que les autres sont inédits.
Blaze Bailey (chant) : Kate Bush a un album qui s’intitule Hounds Of Love. Il y a quelques chansons là-dedans – l’une est « Under Ice » et une autre est « Waking The Witch » – qui foutent vraiment les jetons. J’écoute ces morceaux et cet album de temps en temps pour me détendre et avoir quelque chose qui n’est pas du metal à certaines occasions. D’un point de vue sonore et émotionnel, c’est un album vraiment captivant et extrêmement musical, mais pas du tout pop. Il ne sonne pas commercial et donne vraiment le sentiment d’une artiste qui exprime l’obscurité. Je dirais que si vous voulez vous prendre une heure sans metal, Hounds Of Love de Kate Bush est un vieil album qui vaut la peine d’être exploré. C’est un album qui a pu m’inspirer en tant qu’artiste, dans le sens où quand on fait un album, une chanson ne doit pas forcément être formée d’un couplet, d’un refrain et d’une partie instrumentale, ça peut être autre chose. Ça peut être une atmosphère, ça peut être une ambiance. Elle peut évoquer simplement une émotion. Quand j’écoute cet album, ça me sert de rappel. C’est d’abord de la musique que je fais, et je vocalise des paroles. Je ne commence pas forcément tout ce que je fais en ayant dans l’idée de faire une chanson populaire, je commence les choses avec une idée d’émotion que je veux que l’auditeur ressente.
Ol Drake (Evile – Chant & guitare) : Je suis obsédé par la musique, donc ma recommandation sera forcément musicale. Ce serait Kind Of Blue de Miles Davis. Même si on n’aime pas le jazz, je pense qu’on peut aimer cet album de jazz parce que c’est lorsque le jazz a changé et que tout est devenu plus simple et expressif. Écouter Miles Davis m’aide avec ma musique grâce à ses phrasés et son jeu. Il est capable de dire plus en trois notes que n’importe qui d’autre en cent notes. C’est dur de jouer moins dans le thrash metal, on ne peut pas vraiment jouer un solo de trois notes mais j’essaye vraiment de me concentrer sur les solos pour qu’ils soient marquants. Je préfère que les gens se souviennent de mon solo plutôt que de les impressionner. Il est clair qu’il y avait de ça chez Miles Davis. C’est vraiment un album à écouter pour les musiciens qui veulent apprendre à articuler des phrasés et à jouer de la musique plus intéressante. Je trouve aussi que c’est un bon album pour souffler un peu. J’écoutais tellement d’Evile pendant que je composais – c’est tout ce que j’entendais, en permanence – que c’était une vraie bouffée d’air frais. C’est clairement un album à écouter pour se détendre ou reposer ses oreilles. Je l’ai entendu pour la première fois quand j’étais à la fac. Mon professeur, Jeremy Plat, savait que j’aimais la musique et que ça m’intéressait. Un tas de gens prenaient des cours de musique pour glander mais moi je l’ai fait pour apprendre sur la musique. Il m’a fait écouter cet album et m’a donné une étude de cas. Il m’a demandé de travailler dessus, de répondre à des questions et d’étudier la musique. J’ai énormément appris avec ces questions auxquelles j’ai dû répondre et que j’ai dû étudier. Au-delà de ça, j’appréciais aussi la musique. J’ai toujours aimé cet album depuis ce temps. Il y a tellement de choses dans cet album, je pourrais l’écouter tous les jours.
Dani Filth (Cradle Of Filth – chant) : Jeff Wayne’s Musical Version Of The War Of The World est mon album préféré de tous les temps. Il est sorti dans les années 70 et il était énorme en Angleterre, en Hollande et en Australie, je crois. C’est une version musicale avec Richard Burton à la narration. Phil Lynott joue quant à lui la voix de Parson Nathaniel. En gros, c’est basé sur l’histoire de H.G. Wells racontant l’invasion martienne à l’ère victorienne. C’est comme le film avec Tom Cruise et les grands tripodes, sauf que là c’est l’histoire originelle. Je trouve que c’est plus terrifiant. Ça se passe à l’époque victorienne, ils n’avaient aucune idée de ce qui se passait, ils pensaient que l’Empire britannique allait les faire tomber et tout d’un coup, ils se retrouvent confrontés à quelque chose de cataclysmique, ce qui est très existentiel. C’est à la fois très ironique et extraordinaire. C’est une bande originale hyper grandiloquente avec un côté rock et une narration par-dessus. C’est tout simplement brillant. Il y avait un single avec le chanteur de Moody Blues qui était énorme à l’époque. Il a fait ce morceau intitulé « Forever Autumn », qui est devenu incontournable. Maintenant, il existe deux versions de l’album, ils l’ont refait avec de nouvelles personnes il y a quelques années, je crois que c’était en 2014. Il existe une pièce de théâtre où ils font tout l’album, avec un hologramme de Richard Burton. Liam Neeson est ensuite devenu le narrateur sur l’album suivant. Et puis ils avaient les machines de combat martiennes sur scène et tout. Je l’ai vu pas mal de fois. Ils ont même un événement en 4D. C’est un genre d’interaction avec le livre et la bande originale. On peut voir les Martiens enjamber la Tamise et détruire Londres. C’est génial. Une fois, j’ai été choisi par le compositeur Jeff Wayne pour venir auditionner chez lui. Je n’ai pas eu le rôle pour diverses raisons. Nous allions être trop occupés pour que je parte faire une tournée dans des stades. Je crois que la personne qui a passé l’audition après moi était Jason Donovan, la pop star [rires]. Il a eu le rôle. On m’avait proposé ça parce que Jeff Wayne voulait impliquer quelqu’un comme Phil Lynott qui venait du milieu rock et tout le monde savait que c’était mon album préféré, donc par principe ils m’ont demandé. C’est un album vraiment emblématique, Jeff Wayne’s Musical Version Of The War Of The World. Je crois qu’il est sorti en 1978, mais il a été enregistré en 1976 et 1977. Ça me donne encore des frissons. La première partie parle de l’arrivée des Martiens et de la destruction de la Terre. La seconde partie parle de la Terre sous le joug des Martiens et la façon dont ils finissent par se faire tuer par une bactérie. Mais bordel, quel album ! C’est brutal.
Steffen Kummerer (Obscura – chant & guitare) : Je choisirais un album live de Portishead, Roseland NYC Live, car il possède une atmosphère très sombre et étrange, tout en restant très musical, réalisé avec du matériel analogique. Ça donne la chair de poule de l’écouter. Je le recommanderais à tous ceux qui aiment la vraie musique faite à la main, même si vous ne vous intéressez habituellement pas à ce style de musique – je crois qu’ils appelaient ça du trip-hop dans les années 90. C’est très musical et original. D’ailleurs, je voulais avoir Beth Gibbons en tant qu’invitée pour chanter sur une chanson, mais je n’ai pas encore composé de chanson qui conviendrait parfaitement à sa voix. Donc c’est sur ma liste de choses à faire avant de mourir, car dès qu’elle commence à chanter, les émotions montent immédiatement à la surface.
Øyvind Hægeland (Terra Odium, Spiral Architect – chant) : Je recommanderais l’album Gaucho de Steely Dan. La raison est que c’est l’album que nous avons utilisé comme référence sur le plan sonore quand nous avons mixé l’album de Terra Odium. Je trouve qu’il faut avoir écouté cet album de Steely Dan au moins une fois dans sa vie. Je crois que quarante-huit musiciens jouent dessus, dont Mark Knopfler de Dire Straits. Quand ils ont enregistré l’album en 1980, ils avaient cette chanson dont ils étaient très fiers et qui s’appelait « The Second Arrangement ». Plein de musiciens avaient investi de leur temps pour cette chanson. Je crois qu’il y avait un nouveau gars dans le studio qui était censé la mixer et quand il l’a transférée dans le mix, au lieu de faire le transfert, il l’a supprimée ! Ils ont donc perdu ce qui devait être la grosse chanson de l’album. Ils ont essayé de la refaire mais ils n’y sont pas parvenus, donc ils ont dû en composer une autre. Pendant qu’ils faisaient ça, le guitariste Walter Becker est devenu accro à l’héroïne et à la cocaïne, il s’est blessé dans la rue… Il y a tellement d’histoires autour de cet album ! Au final, cet album a mené à la séparation du groupe, il ne restait plus que deux personnes, Walter Becker et Donald Fagen, et treize ans se sont écoulés avant qu’ils ne se réunissent pour faire un autre album. Mais je trouve que chaque chanson de cet album est fantastique. C’est du funk, jazz fusion qui met de bonne humeur, mais le son et les chansons… Ecoutez-le plusieurs fois. C’est un album très important pour moi.
Nicolas Foucaud (Los Disidentes Del Sucio Motel – chant & guitare) : J’aime les biographies et découvrir des destins à part. Et quand c’est dans la musique et particulièrement à propos du plus grand groupe de tous les temps, c’est encore mieux. On a presque tout vu et tout lu sur les Fab four, mais s’il y a bien un acteur de l’ombre qui a joué un rôle essentiel dans leur succès, c’est Geoff Emerick, l’homme derrière la console d’Abbey Road pendant presque toute leur carrière. Ce livre m’a été conseillé par deux ingés son avec qui nous avons travaillé avec LDDSM, Yann Morel du Cube et Rémi Gettliffe du White Bat, comme étant à la fois une bible pour leur métier, mais aussi un récit qui se lit véritablement comme un roman. Et en effet, Emercick, en plus d’avoir des anecdotes incroyables à raconter, le fait avec une plume qui fait qu’on attrape ce pavé et qu’on ne le relâche qu’après le mot fin. En totale immersion dans l’intimité du studio, comme une souris qu’on aurait rêvé d’être, on s’extasie devant les idées, les techniques, la folie créative de ces génies à une époque où tout était encore à faire et où les limites n’existaient pas. On découvre aussi les relations entre les hommes. Celles entre les quatre de Liverpool mais aussi avec leurs techniciens, ou Georges Martin. Leur évolution allant de l’amitié légère du début jusqu’à la détestation et l’implosion finale. J’ai réfléchi à tout ça quand nous sommes entrés en studio pour Polaris et j’ai tenté de m’en servir. Comment pouvais-je faire le lien entre toutes ces histoires et la nôtre ? J’ai repensé à leur façon d’enregistrer les voix, tous autour d’un seul micro, comme nous l’avons fait, et à la magie qui se créait dans ces moments. J’ai repensé à leur façon d’expérimenter et d’utiliser le studio comme un instrument à part, avec ces vieilles machines analogiques, mais aussi à leur faculté de rendre les autres meilleurs, au bourreau de travail qu’était Paul, au fou que pouvait être John, au faussement timide Georges et au médiateur sympa qu’était Ringo. Le tout au service de la musique. C’est simplement passionnant !
Lars Nedland (White Void, Solefald, Borknagar – chant & clavier) : Je recommanderais Cité De Verre de Paul Auster. Il y a quelque chose là-dedans qui me fascine – le côté urbain de l’expérience quand on lit ce livre. C’est drôle venant d’un gars qui joue dans Borknagar, mais j’adore les villes ; j’adore l’acier, les vitres et l’asphalte humide, j’aime le sentiment que procure la ville. Je pense que ce que Paul Auster a fait avec Cité De Verre, c’est qu’il a donné une âme à la ville. Sa trilogie new-yorkaise a une approche postmoderne du roman à suspense avec des liens à la philosophie. C’est un roman – ou un ensemble de romans – vraiment très intéressant sur lequel je peux sans arrêt revenir. C’est un peu comme l’album Red de King Crimson, c’est une œuvre d’art qui n’a de cesse de donner. Avec la trilogie de Paul Auster et en particulier Cité De Verre, on peut trouver de nouvelles choses, comme des angles de réflexion différents, à chaque fois qu’on le lit. J’ai fait un album et un EP avec un groupe qui s’appelait Age Of Silence il y a de nombreuses années, et ces paroles sont très inspirées par Paul Auster. De même, ça paraîtra un peu snobinard, mais ça me renvoie à la première fois que j’ai lu Ulysse de James Joyce et que j’ai réussi à aller jusqu’au bout… Si vous ne l’avez pas lu, sachez que c’est impossible à lire, il faut trouver le moyen de se faire au texte. Mais ça aussi ça a eu un gros impact sur moi parce que ça m’a ouvert à toute une manière d’écrire qui relève du flux de conscience. La manière dont j’ai écrit les textes de White Void est un petit peu inspirée par la manière d’écrire de Joyce, c’est-à-dire qu’il laisse le stylo suivre le flux de son esprit.
Martin Mendez (Opeth & White Stones – basse) : En fait, je ne lis pas beaucoup, j’adorerais lire plus souvent… Mais l’un des livres qui a vraiment eu un effet sur moi dans ma jeunesse s’appelle Les Veines Ouvertes De L’Amérique Latine, par Eduardo Galeano. C’est plus ou moins politique. Ça parle principalement de l’Amérique latine parce que nous avons eu des dictateurs dans les années 80. Tout était régi par des forces extérieures, par exemple des politiciens américains de haut rang. Ils finançaient toutes les dictatures en Amérique du Sud. C’est quelque chose que je ne savais pas quand j’étais jeune. À l’époque, j’étais plus un rebelle et je voulais exprimer cette rébellion dans la musique. Ce livre a été important pour moi, car il m’a un peu guidé pour comprendre comment le monde gérait la politique et comment la politique traitait la société. Je ne me suis pas pour autant engagé en politique, j’étais toujours plus intéressé par la musique, mais peut-être que ça m’a inspiré pour écrire des textes de chansons. Quand on est adolescent, on a beaucoup de colère en soi. Parfois on est en colère et on ne sait pas pourquoi. Avec ce livre, j’ai trouvé une raison d’être en colère. Quand on est jeune et qu’on lit ça, on commence à se demander comment le monde fonctionne. On ne comprend pas pourquoi d’autres pays ou politiciens veulent faire subir ce genre de chose à ces pays. Évidemment, tout est lié au business. J’ai compris que le monde n’était pas aussi sympa que je le pensais. La politique, c’est très complexe et aussi destructeur. Tout ce qui brille n’est pas de l’or. J’invite tout le monde à lire ce livre.
Willie Adler (Lamb Of God – guitare) : Je recommanderais une série de livres de l’écrivain Carlos Castaneda – la série de L’Herbe Du Diable Et La Petite Fumée (The Teaching Of Don Juan en anglais). Je me souviens avoir lu ces livres quand j’étais très jeune et ils ont eu un énorme impact sur moi, sur ma manière de penser et sur ma vision du monde. Toute l’idée derrière l’œuvre de Carlos Castaneda est qu’il était, en gros, dans une quête avec un shaman dans le sud-ouest des Etats-Unis et dans une partie du Mexique. Ça m’a ouvert à beaucoup de choses dont je n’avais pas du tout conscience. Ça m’a permis de penser et de voir des choses que je n’aurais même jamais remarquées, des trucs autour de nous auxquels on ne fait jamais vraiment attention. Je suppose que ça m’a vraiment appris à être observateur et à tout absorber. J’ai adoré lire ça étant gamin. Je me souviens que ma mère devait toujours venir dans ma chambre éteindre la lumière pour me forcer à poser le livre et dormir, mais étrangement, je ne me souviens même pas comment j’ai eu le premier livre de la série. Peut-être que c’était dans un magasin de livres d’occasion, j’ai dû le trouver dans les bacs, j’ai aimé la couverture et j’ai fini par me procurer tous ces livres. C’est étrange comment ce genre de choses se passent, comment certains trucs débarquent comme ça dans notre vie au moment où on en a besoin. Encore aujourd’hui, je songe à l’importance de cette œuvre. C’était très spirituel.
Josh Todd (Buckcherry – chant) : Je suis un véritable fana d’histoires criminelles. Je recommanderais un livre qui s’appelle Mindhunter. Il existe d’ailleurs une série sur Netflix basée dessus qui est super aussi. Mais j’ai lu le livre et ça parle du premier profiler FBI de tueurs en série. Ça parle d’un agent du FBI en particulier qui a commencé à aller dans des prisons où étaient incarcérés des criminels en série pour les interviewer et comprendre comment ils ont choisi leurs victimes, quel était leur état d’esprit, comment ils s’y sont pris pour commettre leurs crimes, afin de pouvoir créer des profils pour des cas non résolus dont ils cherchaient le criminel. C’est très intéressant. J’aime les puzzles. J’aime la criminologie parce que c’est très intéressant de voir quelqu’un se rendre sur une scène de crime et n’avoir que quelques indices, puis collectionner les indices pour essayer de trouver quelqu’un. J’adore ce livre pour ça.
Charlotte Wessels (chant) :Je recommanderais le livre The Art Of Asking. C’est un très beau livre qui parle d’apprendre à abandonner la peur et à laisser les gens nous aider. Je pense que c’est très utile pour les musiciens, mais même pour les autres, ça reste un très bon livre – on n’est pas obligé d’être musicien pour le lire. Amanda Palmer était la chanteuse des Dresden Dolls, c’est comme ça que je l’ai connue. Quand elle a signé chez Roadrunner, quelqu’un m’a passé un CD des Dresden Dolls, en me disant : « Je pense que tu vas aimer ceci, Charlotte. » C’était le cas et je suis devenue une grande fan. C’était un peu la première à être passée par Kickstater pour le financement participatif d’un album et elle a obtenu plus d’un million de dollars, ce qui est très impressionnant. Encore plus impressionnant, on a parlé [lors de notre interview] du chemin confus entre l’auditeur et l’artiste, et inversement, et quand je regarde ce qui est vraiment spécial dans ce qu’elle a accompli, ce n’est pas tant la quantité d’argent qu’elle a récolté, c’est le fait qu’elle l’a récolté grâce à vingt mille personnes et que si l’album avait été vendu en vingt mille exemplaires via son label, ça aurait été considéré comme un échec. Je ne dis pas pour autant que l’ancienne façon de faire est mauvaise ou que les gens impliqués sont mauvais, car ce n’est pas le cas, mais il s’agit vraiment de toi en tant qu’artiste, de ton temps et de ton contexte : de quoi as-tu besoin ? Ou toi en tant que simple personne : de quoi as-tu besoin ? Et comment peux-tu t’extirper de cette mentalité consistant à dire : « Je dois tout faire moi-même et personne ne peut m’aider parce que je serais un fardeau » et trouver un terrain qui profite mieux à tout le monde ? Elle a été très inspirante en ce sens. Si les gens ne veulent pas lire le livre complet, parce que je sais que beaucoup de gens sont comme ça, elle a aussi une conférence TED sur YouTube. Vous pouvez taper sur Google « Amanda Palmer The Art Of Asking », ça vous montrera un petit peu pourquoi c’était si inspirant pour moi et pourquoi j’ai choisi de faire tout ceci via Patreon. The Art Of Asking est vraiment un beau livre, très inspirant. C’est aussi un livre divertissant parce qu’elle a eu une vie de dingue et elle en parle.
Esa Holopainen (Amorphis – guitare) : Le premier film de Rambo, First Blood, est un film qui m’a beaucoup touché quand j’étais enfant. Je sais que c’était une saga vraiment stupide avec les Rambo II et Rambo III, mais le premier est en fait un sacré bon film. Il m’arrive encore de le regarder à l’occasion. Pour moi, c’est presque un film artistique [rires]. J’aime son ambiance. Il a ce feeling et cette atmosphère typique de la fin des années 70, début des années 80. C’est une époque que j’adore, en général, dans les films. Celui-ci décrit bien l’ambiance de cette époque. Tout était bien mieux dans le temps [rires]. Enfin, pas tout, maintenant on a internet et Netflix, donc il y a de bonnes choses aujourd’hui aussi. Mais quand on devient nostalgique et qu’on commence à regarder des films de cette époque, on ne peut s’empêcher de penser que c’était une belle époque. C’est comme ça, alors que si on pouvait vraiment remonter le temps, ce serait probablement horrible. Mais bref, j’étais vraiment à fond dans ce film étant enfant. A l’époque, on regardait les premiers films qui sortaient sur des cassettes VHS merdiques. Le premier film de la série Evil Dead était super effrayant, Orange Mécanique et tous ces films m’ont marqué. C’était super amusant. Soit dit en passant, j’ai toujours voulu avoir le couteau de Rambo, mais je ne l’ai jamais eu car j’avais dix ans à l’époque [rires]. Mais ce n’est pas trop tard, peut-être un jour ! Quand l’apocalypse viendra, ce sera très pratique !
Aaron Beam (Red Fang – chant & basse) : Le truc dans lequel je me suis remis récemment, c’est la série télé Fargo. Je la recommande vivement, tout du moins les deux premières saisons. Ma femme et moi sommes en train de les revoir et elles sont fantastiques. Je n’ai pas envie de trop en dévoiler, mais les deux saisons ont des histoires assez différentes tout en ayant un ensemble de personnages similaires. Il y a le genre d’idiot empoté qui finit par tuer quelqu’un et qui doit essayer de s’en tirer. Il est stressé et ne sait pas comment faire pour avoir l’air détendu face à un interrogatoire. Il y a le flic, qui est un peu le personnage principal, qui pourchasse le mal et les trucs meurtriers. Il y a l’organisation qui perpétue de multiples meurtres. Puis il y a un personnage très intéressant. Il est très différent dans les deux saisons, mais c’est à chaque fois un peu le même rôle de la personne qui évolue en dehors de la moralité. Il fait sa vie dans le monde sans souscrire à la moralité humaine typique. J’ai récemment lu une série de livres qui présentent eux-mêmes des séries d’interviews sur la moralité, et plus on lit au sujet de la moralité et des aspects si différents qu’elle prend d’une culture à l’autre, plus on réalise que ce qu’on pensait, c’est-à-dire qu’il y a une sorte de moralité objective, est faux. Il semblerait que la moralité soit une invention entièrement humaine, et j’ai l’impression que ce personnage dans chaque saison souligne ce point de vue : le fait que la moralité est une invention. Les deux versions du personnage apparaissent presque comme une entité extraterrestre. Car on a tous accepté que la moralité et la loi existent parce que c’est une version transcrite de ce que nous considérons collectivement comme étant objectivement vrai à propos du fait de tuer, de voler ou peu importe ce qui est moralement mal. Ces personnages remettent ça en question de manière assez intéressante.
Sal Abruscato (A Pale Horse Named Death – chant, guitare & batterie) : Je recommanderais le film Les Affranchis, qui parle de la mafia du Queens et de Brooklyn, à New York, à la fin des années 70 et au début des années 80. Je suis originaire de Brooklyn et d’un milieu italien-sicilien, et j’ai grandi dans les années 70, donc ce genre de chose existait là où je vivais et ce film me parlait, car plus tard, j’ai vécu dans le Queens, juste à côté d’un lieu où ces gars traînaient. En gros, c’est l’histoire d’une bande de mafieux qui ont fait beaucoup de mauvaises choses et ont été impliqués dans de gros cambriolages, et qui ont tué un tas de gens. Plein de gens sont morts. Surtout étant donné que je suis né et que j’ai grandi à New York, à Brooklyn, ce que montre ce film m’était très familier. Ça montrait vraiment ce qui se passait à l’époque jusqu’au début des années 80, car au milieu et à la fin des années 80, ainsi que dans les années 90, ça commençait à disparaître, tous ces gens se faisaient arrêtés et mettre en prison ou tuer. Donc maintenant, c’est un autre genre de mafia, si tant est qu’elle existe. Maintenant, c’est la mafia russe ou chinoise, mais à l’époque, c’était la mafia italienne et ils avaient leurs traditions. Elle était surtout très présente dans le Queens et à Brooklyn, donc étant jeunes dans cet environnement, on y était tous exposés de temps en temps. Quand le film est sorti en 1990, j’étais là : « Ouah, c’est tellement juste ! » Par exemple, dans le film Le Parrain, c’était un petit peu enjolivé, c’était plus Hollywood, d’une certaine façon, même s’il y avait une part de vérité derrière. Pour moi, Les Affranchis était plus fidèle à la réalité et plus brut par rapport aux comportements de ces gens et ce qu’ils faisaient. Ils étaient sans pitié. Un soir ils s’amusaient avec quelqu’un au bar et le lendemain, ils le tuaient. Ils arrivaient avec un sourire, tu ne savais pas quand tu allais te faire liquider. Ce film raconte vraiment comment ça se passait dans ce milieu dans le Queens, et à Brooklyn aussi mais le gang du film œuvrait principalement dans le Queens, dans un quartier qui s’appelait Ozone Park.
Neil Westfall (A Day To Remember – guitare) : La première chose qui me vient à l’esprit, ce sont de vieux films dont je suis nostalgique, en particulier les Goonies ou Hook avec Robin Williams. Ces films qui présentent ces groupes de gens qui étaient confrontés à des choses insurmontables et qui unissaient leurs forces pour les vaincre. Parfois, je me surprends à revenir sur ces vieux films de mon enfance pour les regarder à nouveau et me rappeler ce sentiment de victoire face à ce qui paraissait impossible à battre. Je suis obsédé par cette idée. Mais sans même aller aussi loin, rien que les émotions que ces films et leurs BO procurent, je trouve vraiment que c’était une époque parfaite dans le cinéma. J’avais probablement sept ou huit ans quand j’ai vu Hook pour la première fois. Je crois l’avoir vu au cinéma et je me souviens aussi m’être procuré la VHS… Aux Etats-Unis, on a Pizza Hut et McDonalds, évidemment ; vous avez aussi ces enseignes, mais quand nous étions plus jeunes, ils avaient ces formules où on pouvait acheter une pizza et ils livraient un film avec, et je crois que la première fois que j’ai eu la VHS, c’était via Pizza Hut ! Je me souviens l’avoir regardée tellement de fois, jusqu’à ce que littéralement je casse la cassette.
Tuomas Holopainen (Nightwish – claviers) : Je recommanderais la série Netflix qui s’appelle Black Mirror. C’est de loin ma série télé préférée de tous les temps. Quatre ou cinq saisons sont sorties pour l’instant. C’est génial sur le plan scénaristique, mais les thématiques sont aussi très importantes. Tout le monde devrait regarder ces épisodes parce que c’est important. C’est instructif. Ça suscite la réflexion et ça fait voir le monde sous un autre angle. Ce sont des histoires séparées, mais elles se basent toujours sur la même idée qui est de savoir ce qui se passerait si la technologie prenait un mauvais tournant. Toute l’idée de la série est que ce n’est pas de la science-fiction. Tout ce qu’on retrouve dans la série parle de ce qui pourrait vraiment se passer demain. C’est ce qui se passera dans un futur proche si on n’est pas capables de gérer correctement les innovations technologiques, et ça fait très, très peur.
Christoph « Lupus » Lindemann (Kadavar – chant & guitare) : Un ami à nous a fait un film qui s’appelle Burning Casablanca – c’est le titre anglais. Je crois qu’en France, ça s’appelle Zanka Contact. C’est en ce moment au cinéma en France. Je l’ai rencontré lors d’un concert en 2015, car c’était l’un des survivants de l’attentat du Bataclan à Paris. Il avait plein de visions après ça. Il voyait toujours une femme blonde marcher devant lui dans la rue – elle n’était pas là, c’était une vision – et quand elle se retournait, elle avait toujours du sang sur le visage. C’était l’une des femmes qu’il a vues se faire tirer dessus avant de s’échapper. Il en a fait un film. Ça ne parle pas de la fusillade en soi. C’est un peu une histoire de rockstar, mais on retrouve des passages montrant ce qu’il avait en tête après ça. Ça a été entièrement fait au Maroc, filmé en analogique dans le désert et à Casablanca, façon D.I.Y., avec un tout petit budget. Ça a vraiment donné un super film. Le côté psychologique est une partie du film, mais je trouve que c’est aussi un bon divertissement. Ça vaut le coup de le voir.
Baptiste Belot (Opprobre – claviériste) : Je lorgnais depuis un moment ce Hyper Light Drifter dont j’entendais tant les louanges et qui promettait un jeu d’aventure de type Zelda-like. Je me le suis pris sur Switch, quatre ans après sa sortie sur PC. Et comme beaucoup, j’ai été bien surpris de me prendre une telle baffe, tant dans sa difficulté (ce qui ne correspond pas tellement à ce que l’on pourrait attendre d’un zelda-like…) que dans le jeu en lui-même ! Vous incarnez un « Drifter », un aventurier à la recherche de technologies anciennes à travers un monde en ruine, mais il vous apparaît vite que votre avatar est souffrant et cherche également un remède. Ce jeu est en fait une allégorie de la maladie. Alex Preston, son créateur, est atteint d’une maladie au cœur et a dû être hospitalisé plusieurs fois pendant le développement du jeu. Il a ainsi réussi à faire transparaître, dans le gameplay mais aussi dans les environnements, l’expérience de vivre en étant atteint d’une telle affection, rappelant l’aliénation et la dépossession de son propre corps dont il a pu souffrir. Notre personnage crache du sang, rappelant une maladie touchant le cœur ou les poumons. Chaque zone du jeu incarne une forme d’aliénation, les habitants d’une région étant dépossédés de leurs terres ou rendus esclaves par des hommes crapauds, ou encore la forêt qui est attaquée par une espèce de cristal se propageant comme un virus. Les boss sont parfois un pic de difficulté assez dingue, alors que le reste du jeu nous rappelle l’expérience de vivre avec la maladie. Les boss font référence aux crises et essayent un peu de nous faire vivre ces moments où il faut s’accrocher pour rester en vie. Le gameplay reste lui assez basique, en adéquation avec un jeu d’action-aventure, mais il n’en reste pas moins rigoureux et j’ai trouvé ça super prenant. Je trouve la direction artistique splendide mais le pixel art est un peu une corde sensible chez moi ! Tout l’univers sonore déglingue, il faut absolument que je me procure la bande-son en vinyle d’ailleurs… Bref, un chef-d’œuvre immanquable pour peu qu’on aime les jeux d’aventure et les histoires cryptiques !
Gilles Tantot (High On Wheels – basse) : Rien de tel qu’une bonne partie de Zombicide arrosée de bières après une journée de répét’. Je crois que c’est moi qui ai proposé le jeu en premier. J’ai eu une adolescence de rôliste, faite d’après-midi et soirées sur plein de jeux en tous genres. On a ça en commun avec Bruno. Restait plus qu’à convertir Greg et voilà qu’on se retrouve régulièrement tous les trois autour d’une table avec des dés à six faces dans une main et une pinte de bière dans l’autre. Plus du rock qui tache dans les enceintes pour mettre l’ambiance, c’est à ça que ressemblent les soirées avec High On Wheels. C’est drôle qu’on soit tous les trois fans de stoner et de Kyuss surtout. Pour la petite histoire, le groupe s’appelait Sons of Kyuss au départ, qui est une créature de Donjons & Dragons, une sorte de zombie. On a ça en commun avec le groupe mythique… On est des geeks ! Zombicide est vraiment le genre de jeu qui est fun parce que les règles sont relativement simples et en plus, c’est un jeu collaboratif. Comme dans un groupe de musique, chacun a un rôle et on a un but commun. Pas de guéguerre stratégique pour abattre l’autre, pas de conspiration pour planter un couteau dans le dos de ton allié. Au contraire ! Là tu te retrouves à taper la discute, tous dans le même merdier face à une horde de monstres. Une sorte d’allégorie de la vie où tout le monde finirait par comprendre qu’il faut bosser ensemble pour s’en sortir. Si mes souvenirs sont bons, le premier soir après avoir enregistré les instrus de Fuzzmovies dans le studio de la Vimondière, après une assiette de pâtes à la carbonara, on a fait une partie avec Flo, l’ingé son. Et on s’est tapé quelques barres de rires. Je ne saurai pas dire si c’est ce genre de moment qui favorise la cohésion du groupe ou si c’est la cohésion du groupe qui favorise ce genre de moment, ou les deux ou rien de tout ça, mais c’est clair qu’il y aura une boîte de Zombicide dans le camion quand on repartira en tournée.
Thibault Claude (Prophetic Scourge – basse) : Un ami m’a fait connaître Outer Wilds au début du mois de mai. Suite à sa description du jeu, je me suis empressé de l’acheter. Ça a été une expérience unique, forte, émouvante. Au début, on se retrouve dans la peau d’un extraterrestre sur sa planète, sans objectif clair. Comme souvent dans les jeux d’exploration, on commence sans vraiment savoir où l’on se trouve, ni où on va, ni pourquoi on y va. Mais on s’empresse d’y aller, pour abreuver sa soif de curiosité. Autant cette curiosité est le moteur qui pousse à explorer le système solaire à bord de sa fusée perso, autant elle est un élément fort de la trame de l’histoire. Le jeu a utilisé cette curiosité pour me faire découvrir des concepts que je ne connaissais pas ou peu, toujours dans un souci d’application au sein de l’intrigue. Une des mécaniques du jeu qui m’a le plus conquis était le fait d’être bloqué dans une boucle temporelle. Une vingtaine de minutes pour approfondir les découvertes des précédentes boucles sur les mystères d’étranges planètes et d’anciennes civilisations… Et quelques notes d’une mélodie mélancolique viennent annoncer la fin du cycle. On se retrouve alors dans la même situation qu’au départ, certaines connaissances en plus. J’aime le fait qu’aucune des boucles ne soit un échec, tout n’est pas à refaire. La simpliste et sublime OST évolutive m’a accompagné en tant que joueur, en guidant l’histoire et en colorant à merveille les environnements. Elle restera gravée dans ma mémoire du fait de sa splendeur nostalgique. Ce jeu est pour moi une ode à la curiosité scientifique, au moment présent, et à l’amitié. J’ose espérer ne plus m’en souvenir d’ici quelques années pour pouvoir le redécouvrir, mais je doute que ça puisse arriver.
Nick Holmes (Paradise Lost – chant) : En ce moment, je joue au nouveau jeu Resident Evil Village. Il est super. J’ai joué à la plupart des jeux vidéo Resident Evil, mais sur certains jeux du milieu, ils sont partis un peu dans la science-fiction et ça ne m’a pas tellement plu. Je suis content qu’ils se soient éloignés de ça. Ils sont retournés dans le village hanté, j’aime ce cadre, ça me correspond plus. C’est assez metal ceci dit, mais c’est un bon jeu. Je joue depuis mon adolescence et je reste un très grand fan de jeux vidéo. Souvent, on n’a pas beaucoup le temps de jouer. Certains sont incroyablement chronophages, donc je n’ai pas toujours le temps. Mais le nouveau Resident Evil est une très agréable surprise, je l’aime beaucoup. Je trouve que c’est un bon retour en grâce.
Andy B. Franck (Brainstorm – chant) : Je possède une PlayStation 5 maintenant depuis une semaine – ouais, je l’ai ! [Rires] je suis un grand fan de ce nouveau jeu qui s’appelle Ratchet And Clank: Rift Apart, qui est un jeu très enfantin. Quand j’ai acheté la PlayStation, ce jeu faisait partie du deal. Je suis allé au magasin, j’ai pris la PS5 et le jeu, et ce gars m’a regardé, genre : « N’es-tu pas trop vieux pour ce jeu ? » La seule chose qui m’est venue à l’esprit, c’est : « Si je suis trop vieux pour ce jeu, tu es trop jeune pour le rock n’ roll. » Voyant la situation, ma femme a dit : « Est-ce qu’on peut sortir du bâtiment, s’il te plaît ? » Nous avons dû immédiatement partir [rires]. On n’est jamais trop vieux pour jouer à des jeux PlayStation. J’adore l’histoire de ce jeu, son design et tout le reste. Je suis totalement fasciné par son graphisme. Il est vraiment beau grâce au ray-tracing et tout, mais je pense que dans les deux ou trois prochaines années, on aura les premiers jeux réellement faits pour la PS5. Pour l’instant, on peut jouer à des jeux qui ont été conçus sur les bases de la PS4. Mais ce jeu en particulier est très divertissant, c’est tout ce qui m’intéresse. On peut se perdre pendant un moment et s’évader du monde réel, ça permet de déconnecter le cerveau, et c’est une bonne chose, pour être tout à fait honnête. Parfois c’est important. Certaines personnes peuvent se perdre devant la télé, à regarder des séries, d’autres à écouter de la musique, ce que j’ai fait pendant des années, mais de nos jours j’aime bien aussi jouer à des jeux vidéo. Laisse-moi me perdre dans un jeu pendant quarante-cinq minutes et je me sens bien. C’est du pur plaisir. C’est totalement irréel à bien des égards, mais c’est ce que j’attends d’un jeu. C’est un jeu et c’est conçu pour être un jeu. Le jeu sait qu’il est un jeu et c’est parfait. J’ai aussi deux des anciennes versions de Ratchet And Clanck, mais j’ai aussi joué à Resident Evil, je viens de faire Assassin’s Creed Valhalla et ainsi de suite. Dès que nous partons en tournée, ma première question est de savoir si le bus possède une PlayStation. C’est toujours la question simple et stupide d’Andy B. Franck. Quand notre tourneur nous appelle, il dit qu’il a différentes offres de différentes agences de location de bus, puis il écrit : « Bus comprenant ci, bus comprenant ça, et pour Andy : PlayStation, oui, PlayStation, non. » Puis il s’attend à ce que ma réponse soit : « Bus sans PlayStation, hors de question » [rires]. C’est aussi probablement une chose, quand je faisais partie d’Almanac, que j’ai dû apprendre par la force à Mr. Smolski, en lui expliquant que quand je suis dans un bus, la PlayStation est à moi [rires]. C’est quelque chose qu’il n’avait jamais connu avant, mais il a fallu qu’il l’accepte.