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Y a pas que l'metal dans la vie   

Ils vous recommandent… série 3


Peut-être que certains vont apprendre quelque chose, mais il n’y a pas que le metal dans la vie. Si, si, on vous assure ! Il existe tout un monde là-dehors rempli d’œuvres émouvantes, enrichissantes ou tout simplement divertissantes, dans la musique au sens large, mais aussi dans le monde du cinéma, de la littérature ou du jeu vidéo. Voilà pourquoi, histoire de s’aérer l’esprit, nous demandons aux artistes de partager avec nous leurs recommandations hors metal. L’occasion de découvrir des œuvres qui les ont inspirés, fascinés, accompagnés, ou qui les ont aidés à se construire, à construire leur vision du monde ou de leur art ou, tout simplement, qu’ils aiment et souhaitent partager. Car finalement, au-delà de la découverte pour soi, savoir ce que nos artistes préférés écoutent, lisent, regardent ou jouent en dehors de leur domaine de prédilection, c’est aussi les comprendre un peu mieux eux-mêmes.

Note : certaines des recommandations ci-après ont été originellement publiées dans le cadre des numéros 7, 8 et 9 du magazine Radio Metal, tandis que les autres sont inédites.

À écouter

Impurity
New Model Army

Björn “Speed” Strid (Soilwork, The Night Flight Orchestra – chant) : Je trouve qu’un des groupes les plus sous-estimés au monde est New Model Army. Enfin, des gens le connaissent, mais c’est un groupe qui joue une sorte de folk rock punk new wave et qui existe depuis 1981 je crois. Ils ont sorti énormément d’albums, et c’est un coffre au trésor de musique. Si vous ne les avez jamais écoutés et que vous êtes ouverts d’esprit, c’est un groupe génial avec de super textes et peut-être bien l’un des meilleurs frontmans et paroliers au monde, Justin Sullivan. Il y a quelque chose de tellement réaliste et à la fois d’onirique et de réconfortant dans cette musique. On a l’impression de ne pas être seul quand on l’écoute. En plus, c’est vraiment beau et puissant. Il y a une forte mentalité de classe ouvrière aussi, racontant des histoires du quotidien et sur les galères des gens, exprimées de très belle manière, avec de belles descriptions. J’ai plein de chansons préférées de New Model Army, notamment une qui s’appelle « Purity », qui était l’une des premières chansons que j’ai découvertes ; elle est caractérisée par une très belle violence et des paroles extraordinaires. Ce groupe inspire constamment ma manière d’écrire. Justin Sullivan chante d’ailleurs sur une chanson de Soilwork : « The Windswept Mercy » sur The Living Infinite. Quand j’ai écrit cette chanson, j’avais New Model Army en tête. C’est là que j’ai ressenti le besoin de contacter le chanteur pour voir s’il voulait chanter avec moi. Ca semblait être un rêve invraisemblable à l’époque, mais nous avons tout de suite été en lien et il a adoré la chanson. C’est un invité sur cette chanson et nous faisons des échanges au chant. Il est clair que c’était un rêve devenu réalité. Il a une voix très distincte, on le reconnaît tout de suite. J’ai un lien émotionnel très fort avec ce groupe. Il me suit depuis le collège quand je l’ai découvert. Il y a quelque chose de spécial chez ce groupe. Les gens devraient y jeter une oreille s’ils ne l’ont pas encore fait.

Il Était Un Voyage
Karim Albert Kook

Peter Cattet (Folsom – chant) : Je vais vous causer de mon cher ami Karim. C’est un sacré bonhomme rencontré il y a de nombreuses lunes dans un pub de Pigalle où les concerts étaient aussi bons que la bière était fraîche ! Pour rentrer dans le vif du sujet, quand on pense au rock et au métal, c’est impossible de ne pas penser aux origines de la musique qui nous tient à cœur. Cette racine c’est le blues, et s’il y a une personne qui personnifie le blues, c’est bien notre ami Karim Albert Kook. Du delta du Mississippi aux ruelles de Barbès, c’est dans les pubs de Pigalle que l’on échange et qu’on jamme… Karim nous fait voyager avec sa six cordes, nous transporte vers de lointaines contrées, le sourire aux lèvres et la bière à la main. Son nouvel album, Il Était Un Voyage, résume bien tout ça. En parlant de lointaines contrées, c’est important de se rappeler que cet aventurier du blues est un sacré baroudeur. Je pense que l’un de ses voyages les plus marquants est celui outre-Atlantique avec son pote bluesman Guy l’Américain. C’est un voyage aux racines, un retour aux sources qui emmène des berges du Mississippi au désert, à la rencontre des tribus amérindiennes et aux stops des mythiques diners de la route 66. On retrouve ce pèlerinage dans la composition et l’écriture des morceaux de Karim. On dit que la musique est universelle, je tends à le croire. Notre pote qui, comme on le dit à La Nouvelle-Orléans, « laisse les bons temps rouler », distille un blues en français qui rappelle l’héritage cajun et acadien de la culture musicale Americana. Ces premiers colons partis il y a fort longtemps pour ce qui n’était pas qu’un voyage. En ce qui nous concerne, nous n’avons pas besoin de visa et de mois en mer pour se laisser transporter par ce nouvel album. Il nous y raconte ses rêves, ses histoires… C’est un blues fusion qui reflète la mixité et le partage. Un carnet de voyage et de vie mis en musique.

Les Pieds Sur Terre
Sonia Kronlund

Thomas Coïc (Tranzat – batterie) : S’il y a une émission que je conseillerais à tout le monde, c’est bien Les pieds Sur Terre, sur France Culture ou France Q pour ceux qui savent… Je stoppe en plein vol les fléchettes au curare flûtées en ma direction : France Culture n’est pas – du moins, pas tout le temps – la chaîne de radio par excellence des retraités de l’Education nationale et des intellos de gauche. Pour la bonne raison que cette émission traite absolument tous les sujets. Mais alors, vraiment tous. Le principe est simple : le micro est généralement tendu à deux, voire trois personnes dont les parcours se rejoignent sur un point précis. La voix de l’interviewer est effacée de l’enregistrement, si bien qu’on a l’impression que l’interrogé s’adresse à nous dans un esprit de confidence, un peu à la manière – en moins musclé – de l’émission culte Strip-Tease. Victimes de tentatives d’assassinat, adeptes de l’échangisme hardcore, survivalistes niveau expert ou simples citoyens en quête d’un quotidien plus juste, ces personnes racontent ce qui, bien souvent, a constitué un des événements majeurs de leur vie. Des histoires parfois communes, parfois invraisemblables, qui viennent peupler l’imaginaire comme des personnages de romans. À l’heure des réseaux sociaux et de l’information en continu, qui, tel le supplice de l’écartèlement, testent chaque jour un peu plus l’élasticité de notre attention, on ne maîtrise parfois plus ce qu’on lit ou ce qu’on regarde. J’en avais pour ma part presque oublié l’existence de la radio et d’un sens qu’on ne mobilise plus très souvent de façon exclusive : l’ouïe. Mieux : l’écoute ! Je l’ai retrouvée pendant le confinement avec Les Pieds Sur Terre, quand il n’y avait plus grand monde – à part les proches – à qui parler. Merci France Q !

No More Shall We Part
Nick Cave And The Bad Seeds

Mikko Kotamäki (Swallow The Sun – chant) : Je recommanderais probablement Nick Cave And The Bad Seeds et leur album No More Shall We Part. Fut un temps où je l’écoutais énormément. J’ai toujours été un grand fan de Nick Cave. No More Shall We Part est un super album, c’est très doux, mais c’est aussi très sombre – plus que ce qu’on pourrait croire. C’est principalement composé au piano – ça s’entend d’ailleurs dans les chansons. C’est l’un des albums que tout metalleux devrait écouter au moins une fois dans sa vie – et je dirais même ça de Nick Cave en général. Si vous voulez écouter de la musique vraiment sombre qui n’est pas du metal, vous devriez aussi écouter ses deux derniers albums. Il les a faits après une très grande tragédie personnelle. Ça me donne l’impression d’être proche de ce que nous faisons avec Swallow The Sun. Certaines musiques non-metal peuvent clairement être autant si ce n’est plus sombre que du metal. J’aime également beaucoup le style narratif de Nick Cave. Parfois il ne chante même pas, mais c’est prenant. Il est presque théâtral. Evidemment, c’est impossible pour moi de le copier ou quoi, il est tellement unique, mais il est possible que certaines parties m’aient personnellement influencé.

Chernobyl (Music From The HBO Miniseries)
Hildur Guðnadóttir

Lord Ahriman (Dark Funeral – guitare) : Il y a une artiste qui a fait pas mal de musiques de films, mais pas seulement, il s’agit de Hildur Guðnadóttir. Elle est islandaise. L’atmosphère et le feeling de sa musique sont extraordinaires. Il y a deux de ses chansons que j’ai dit à notre ingénieur du son de mettre avant que nous commencions à jouer, car ça met en place toute une ambiance. Ça donne l’impression d’une sorte de paysage désolé où il ne se passe rien ; j’adore ce sentiment ! On retrouve sa musique dans le film Joker ainsi que dans la série télé Chernobyl. Elle a fait d’autres choses, mais celles-ci sont les BO les plus importantes qu’elle ait faites. Il y a notamment une chanson dans celle de Chernobyl qui s’appelle « The Door » et c’est vraiment cool. Ecoutez, c’est phénoménal.

Le Sacre Du Printemps & L’Oiseau De Feu
Igor Stravinsky

Michael Romeo (Symphony X – Guitare) : Je recommanderais Igor Stravinsky, mais tout dépend si c’est quelque chose que j’aime particulièrement ou que je recommanderais à d’autres gens. Si c’était pour quelqu’un qui connaît mal ce type de musique classique ou qui s’y met tout juste, je dirais probablement L’Oiseau De Feu, car il y a des thèmes vraiment cool là-dedans, on y retrouve un peu un côté fantastique, l’orchestre est énorme, il y a plein de trucs chouettes. Mais pour ma part, ce serait Le Sacre Du Printemps. C’est sauvage, c’est dense et c’est complexe. Donc l’un des deux. Si c’était quelqu’un que je sais aimer la musique vraiment dense, polytonale, avec des superpositions d’accords, un tas de signatures rythmiques, de la polyrythmie et tous ces trucs élaborés, ce serait Le Sacre Du Printemps, foncez. L’Oiseau De Feu a un peu de ça aussi, mais il y a quand même des trucs sympas sans que ce soit trop barré. C’est comme Holst, Les Planètes, ce serait une autre recommandation. La plupart des gens connaissent. Quand j’étais gamin, j’ai entendu ça au planétarium, et je m’en souviens encore aujourd’hui, j’étais là : « Ouah, cette musique était vraiment cool ! » Et puis des années plus tard, j’étais là : « J’ai déjà entendu ça, je sais ce que c’est. C’est la musique du planétarium. » « Oh non, c’est Holst ! » « Qui est Holst ? » et alors j’ai fait mes recherches. Il y a tellement de bonne musique. Il faut juste faire l’effort de la chercher.

Nocturnes
Frédéric Chopin

Wacław Kiełtyka (Decapitated / Machine Head – guitare) : J’adore la musique classique, donc je recommanderais les Nocturnes de Chopin. J’ai suivi un enseignement classique pendant dix-sept ans, j’ai joué du piano et simplement, j’adore cette musique. J’adore Chopin. C’est un peu déprimant, mais c’est vraiment beau. Parfois, quand je vais me coucher ou que je prends l’avion, j’aime beaucoup écouter ce type de musique. Ça me détend et ça m’emmène ailleurs, dans une autre époque, un peu comme une machine à remonter le temps. Je suis même sûr que je m’en suis inspiré dans Decapitated, je ne sais pas comment, de quelle façon, mais si tu entraînes tes goûts musicaux dans différents genres musicaux, que ce soit le classique, le jazz ou autre, c’est sûr que tôt ou tard, ça fuite dans ta propre musique que tu composes.

À lire

Journal D’Un Vieux Dégueulasse
Charles Bukowski

Lali la Violence (Djiin – basse) : Il y a quelques années, une amie m’a prêté le Journal D’Un Vieux Dégueulasse et j’ai tout de suite su qu’il me plairait. L’auteur me faisait de l’œil depuis quelque temps. Je ne le connaissais que de nom et de réputation, mais j’avais découvert son mouvement littéraire plus tôt déjà avec Sur La Route de Jack Kerouac, grande figure de la littérature de l’instant. Le titre du livre, qui n’est ni mystérieux ni évasif, plonge directement dans ce sentiment paradoxal d’être à la fois fasciné et dégoûté par le personnage qui l’écrit et qui m’a suivi tout au long de l’œuvre. L’écriture également attire l’œil mais le fatigue : dès la première page, on tombe sur un récit écrit uniquement en lettres capitales et sans ponctuation. Édité pour la première fois en 1967, ce livre est un recueil de chroniques pseudo-autobiographiques où Bukowski raconte sa vie de vagabond et de fêtard dans une Amérique de la fin des années 50 et du début des années 60. Un monde d’après-guerre, à cheval entre le libertarianisme et le conservatisme. Un monde où tout semble possible et où partir sur les routes signifie ne pas savoir si on aura un toit sous lequel dormir le soir. La destination importe peu, seul le voyage compte. Et la fête aussi. Et les interactions humaines. Les aventures de Bukowski sont punk avant l’heure : l’alcool, la drogue, le sexe, l’irrévérence, l’insalubrité, l’envie de choquer… On serait à deux doigts du nihilisme s’il n’y avait pas l’intention de retranscrire cette vie en y créant une forme de poésie moderne. Une fois le livre terminé, je me suis posé cette question : Est-ce que je veux vivre comme lui, libre, insouciant et poète, ou est-ce que je dois m’éloigner le plus loin possible de cette voie qui conduit à la dépression, l’alcoolisme et la mort prématurée ? Oui et non, ça me fascine comme ça me dégoûte, ça m’attire comme ça m’effraie.

La saga des Emigrants
Vilhelm Moberg

Johannes Eckerström (Avatar – chant) : J’ai rendu visite à mes parents pour la première fois en deux ans. Je vis en Finlande et ma famille est évidemment suédoise. Ensuite, je suis allé dans le grenier, pour fouiller dans des cartons et voir si je voulais ramener en Finlande des choses que j’avais laissées ici. Je suis tombé sur des livres très connus en Suède, de l’écrivain suédois Vilhelm Moberg. Il a écrit une série de romans, Les Émigrants, qui est aussi le nom du premier roman. C’est sorti dans les années 40 et 50. Ça se déroule au milieu des années 1800, la Suède est alors le pays le plus pauvre d’Europe et il y a la famine. C’est là que plein de gens sont partis en Amérique. Ces livres m’ont profondément ému comme ils ont ému tant d’autres gens. C’est l’une des plus importantes œuvres littéraires du vingtième siècle. Il existe une minisérie dessus, avec Max Von Sydow, que l’on connaît à l’international pour ses rôles dans L’Exorciste, Le Septième Sceau d’Ingman Bergman ou certains Star Wars, et plein de choses. De même, Björn [Ulvaeus] et Benny [Andersson] d’Abba en ont fait une comédie musicale (Kristina Från Duvemåla, NDLR). C’est une histoire très dure sur ce que c’était d’être affamé, de perdre des enfants et de quitter son pays il y a cent cinquante ans pour traverser l’océan, affronter la rigueur de l’hiver et se construire une vie. Ils vont en Amérique, mais je suppose que ça reste vraiment une histoire sur les Suédois et sur leurs traits de caractère. J’adorerais voir ces romans être un peu plus lus en dehors de Suède ainsi que par les générations actuelles. Ce sont de vieux livres. Certains vieux livres survivent et les gens continuent de les lire encore et encore ; il y a toujours un enfant de dix ans qui lira Jules Verne et je suis sûr qu’Arthur Rimbaud trouvera toujours ses lecteurs. En Suède, c’est très connu grâce aux films et à la comédie musicale, et je suis sûr qu’il a eu un peu de reconnaissance à l’international avec ces romans, mais il y a des écrivains suédois qui sont mieux connus à l’étranger, par exemple avec toutes les conneries de romans policiers dont je me fiche et pour lesquels les Suédois sont réputés, ou bien [August] Strindberg du dix-neuvième siècle, Astrid Lindgren et ce genre d’auteur que les gens qui aiment les livres continueront de lire partout dans le monde, mais Moberg, je ne sais pas. Il mérite qu’on se souvienne de lui, je trouve.

Ils Ont Tous Raison
Paolo Sorrentino

Pla Vinseiro (Crisix – basse) : J’ai toujours énormément lu, notamment parce que mon père est un grand amateur de littérature espagnole. Même si je lis moins qu’avant, les livres font encore partie intégrante de ma vie. C’est drôle de parler de livres ici parce que, justement, la chanson qui donne le titre à notre nouvel album, « Full HD », est issue d’un bouquin qui m’a marqué et qui a été une grande influence pour le groupe. Il s’agit du premier roman du réalisateur italien Paolo Sorrentino qui a pour nom « Ils Ont Tous Raison (Everybody’s Right) ». La chanson traite justement de l’une des thématiques du livre, à savoir la frontière entre le sérieux et l’humour. L’histoire d’un gars qui déteste tout et son contraire. Il y a beaucoup de sarcasme dans ce livre qui décrit aussi le processus de normalisation de la haine. Bien entendu, tout le monde peut parfois détester quelque chose mais l’important est de transformer cette énergie en positif et de savoir vivre avec. Ce livre, qui est aussi devenu un film, décrit la vie d’un vieux chanteur qui est blasé de tout et qui a la haine. C’est vraiment très drôle, surtout quand comme moi, vous côtoyez beaucoup de musiciens dans votre vie ! Ce livre me rappelle des personnalités que j’ai croisées, donc je ne peux que vous conseiller cet ouvrage. Il y a des anecdotes vraiment intéressantes notamment sur le syndrome de l’imposteur que peuvent parfois avoir certains artistes. Dans le deuxième chapitre, le chanteur joue par exemple à New York devant Franck Sinatra et, au lieu de savourer le moment qui est une sorte d’apogée de sa carrière, il cogite et se pose des questions qu’il ne devrait pas se poser… Ce livre est à ne pas manquer.

Le Nom Du Vent
Patrick Rothfuss

Riley McShane (ex-Allegaeon – chant) : Je suis en train de lire Le Nom Du Vent de Patrick Rothfuss. C’est un livre vraiment incroyable, très long, mais c’est écrit de manière assez unique pour le genre fantastique. Ça m’a été recommandé par quelqu’un dont je suis assez proche et en qui j’ai entièrement confiance quand il me donne son avis. Je ne suis pas encore très loin dans le livre, mais de ce que je peux dire, c’est qu’on y trouve un côté à la Game Of Thrones. C’est un univers fantastique, avec des créatures fantastiques et tout, mais là où j’ai trouvé qu’il y avait la plus grande différence avec Game Of Thrones, Le Seigneur Des Anneaux ou Lancedragon, c’est que le monde en soi, les gens et même les créatures fantastiques sont uniques dans la manière dont ils sont présentés. L’accent est notamment mis sur la musique et la manière dont ça affecte certains personnages. Il y a des petits passages dans l’histoire de certains personnages et de certaines créatures fantastiques qui sont faits d’une façon que je n’avais jamais vue avant. Ceci étant dit, c’est logique que ce soit un roman de mille pages. Pour l’instant, j’aime bien, n’étant qu’à cent cinq ou deux cents pages. Je le recommande chaudement. Je sais que Tuomas Holopainen de Nightwish aime cet auteur. Malheureusement, je n’ai jamais eu l’occasion de parler à qui que ce soit au sein de Nightwish, malgré le fait que je sois un grand fan du groupe depuis mes années lycée. Donc Tuomas, si tu lis ça, envoie-moi un mail et parlons-en ! [Rires]

Les Enfants d’Icare
Arthur C. Clarke

Tosin Abasi (Animals As Leaders – guitare) : Il y a un livre d’Arthur C. Clarke qui s’appelle Les Enfants d’Icare. J’ai trouvé ce roman percutant, j’ai aimé les concepts. Je ne veux pas trop en révéler, mais en gros, il y a un premier contact sur Terre avec une intelligence extraterrestre et elle ne se révèle pas. On ne sait pas à quoi elle ressemble physiquement, mais ils deviennent nos suzerains, tout en étant bienveillants. La vie sur la planète commence à changer, car elle est contrôlée par cette forme supérieure d’intelligence et l’histoire évolue à partir de là. De façon générale, je crois en l’intelligence extraterrestre. Je pense que de façon probabiliste, vu la quantité d’étoiles dans l’univers connu et la quantité de planètes autour d’étoiles similaires à la nôtre, même si on ne s’intéresse qu’à la vie telle qu’on la connaît, il y a dix milliards d’opportunités pour que les mêmes conditions existent ailleurs. C’est stupéfiant. Je pense aussi qu’il y a plein de signes intéressants tout au long de l’histoire humaine, au travers de plusieurs cultures, qui semblent exprimer cette espèce de contact continu avec quelque chose qui n’est pas humain. J’attends donc qu’ils arrivent [rires]. D’ailleurs, j’ai vécu une rencontre une fois, même si ce n’était pas énorme. Avec ma petite amie, j’ai vu quelque chose qui ressemblait à un objet en forme de Tic Tac, tel que ça a été décrit par certains personnels militaires. Ça planait dans le ciel de façon étrange et ça brillait en plein jour. Nous étions là : « C’est quoi ce truc ? » Nous l’avons observé pendant un temps et ça a fini par partir.

À voir

The Expanse
Mark Fergus et Hawk Ostby

Amos Williams (Tesseract – basse) : La première chose qui me vient à l’esprit est une série de livres qui a été développée en série télé. Ça s’appelle The Expanse. C’est de la science-fiction, un genre de space opera. Ca raconte ce qui arrive à l’humanité après qu’elle a quitté la Terre. On commence à voir une séparation entre les gens et la manière dont ils interagissent – les gens qui vivent sur Terre, ceux qui vivent sur Mars, par exemple, et ceux qui vivent dans la ceinture d’astéroïdes qu’on appelle les Ceinturiens. On voit comment leur langage évolue, comment leur physiologie a évolué et changé, comment les gens qui ne sont pas nés sur Terre changent et ne peuvent pas s’y rendre à cause de choses simples comme la gravité, la politique de ces différents peuples qui crée des schismes et des conflits, et ce qui se passe quand on mêle tout ça à quelque chose qui n’est pas d’origine humaine. C’est certainement ce qui pourrait attendre l’humanité. Dès qu’on quittera cet environnement, on changera et quelques générations plus tard, peut-être qu’on ne pourra pas revenir sans une forme d’aide technologique. Ce sera intéressant de voir comment on évoluera, car on a déjà évolué sur Terre en différentes sous-espèces, avec différentes couleurs, différentes tailles, etc. On est fondamentalement les mêmes êtres, mais on est le résultat de notre environnement, on évolue en même temps que notre environnement change. Ce sera donc fascinant de voir ce qui se passe une fois que des gens naîtront dans l’espace, en dehors de l’influence des humains sur Terre. Il y a aussi des analogies qui sont faites entre la puissance des riches et les pauvres, et les gens qui sont avantagés et ceux qui sont désavantagés, et sur la manière dont l’inégalité peut créer des conflits. Je trouve que c’est facile de transposer les idées qui sont proposées dans cette série de façon à nous faire réfléchir sur ce qui se passe entre, disons, l’Occident, le Sud-Est de l’Asie et l’Afrique, et réaliser qu’il y a énormément d’inégalité là-dedans. C’est fascinant, c’est puissant, c’est dynamique, ce n’est pas du tout kitsch et c’est l’une des histoires les plus fidèles à la réalité du point du vue de la physique qu’on peut lire ou regarder. C’est une série télé fantastique, mais les livres sont tout aussi merveilleux, ils ont un tel rythme que c’est dur de les lâcher.

Chute Libre
Joel Schumacher

Robert Lowe & Brad Miller (Grief Collector – chant & basse) : Chute Libre avec Michael Douglas. C’est un film qui en dit long sur ce que les gens pensent mais ne disent pas. L’essence du film, c’est : tu es dans ta voiture, dans les embouteillages à Minneapolis, depuis trois quarts d’heure et il fait quarante-cinq degrés, et tu veux sortir de la voiture et créer des problèmes [rires]. Ce sont plein de petites déceptions qui te poussent à bout : quand tu commandes un hamburger, il est tout plat, alors que sur l’écran derrière le comptoir il est bien bombé. Il y a donc ce mec et tout le frustre. Tout dans sa vie commence à le gonfler, peu importe ce que c’est, le hamburger, l’embouteillage, les racailles autour de sa maison, etc. et ç’en arrive à un point de rupture. Il finit par se dire : « Putain, j’en ai ras le cul de toute ces merdes. Je vais prendre les choses en main. Je ne vais plus le tolérer. » C’est cette idée de quelqu’un qui craque sur tout : « Qu’est-ce qui ne va pas avec cette poignée de porte ? Pourquoi elle ne veut pas tourner ? » N’importe qui pourrait être ce type. N’importe qui pourrait finir par devenir comme lui. C’est un film qui peut parler à tout le tout le monde. C’est une descente infernale qui est partie d’un petit incident, puis le moindre truc devient un problème et tout s’effondre. C’est un super film, surtout ce passage où cette femme vomit le hamburger parce qu’il l’a rend nerveuse dans le fast-food et qu’il dit quelque chose du genre : « Je crois qu’elle n’aime pas la sauce spéciale, Rick » [rires]. Ce film a même inspiré des paroles dans l’album de Concept Of God. Donc deux recommandations : Concept Of God et Chute Libre [rires]. C’est un double package.

Les Griffes De La Nuit
Wes Craven

Magnus “Adde” Andreasson (Hardcore Superstar – batterie) : Le premier Les Griffes De La Nuit est un chef-d’œuvre. Wes Craven est un putain de génie ! Comment a-t-il pu faire un film avec un aussi petit budget ? Les décors, l’atmosphère, c’est un monde à part entière. Les choix qu’ils ont faits pour filmer les scènes, tout l’environnement, l’éclairage, le casting, tout est excellent. Je crois que c’est l’un des premiers films de Johnny Depp, il est super dedans. C’est génial comme on peut passer du réel au rêve. Quand on le regarde, on peut se dire : « D’accord, on est dans le rêve maintenant » alors que c’est la vraie vie. A un moment donné dans le film, on ne se rend pas compte qu’elle est dans un rêve. Il est capable de contrôler ces environnements et ces atmosphères. C’est un maître dans l’art de contrôler tout ce qu’on veut. Quand on regarde, ça paraît tellement naturel et simple, mais c’est beaucoup de boulot pour en arriver là. On ne voit que la partie émergée de l’iceberg, pas tout le travail qu’il y a derrière. Ça paraît tellement facile, mais très souvent, c’est là qu’on a les gars qui ont le plus travaillé. Je l’aime encore plus aujourd’hui que quand il est sorti, grâce au Blu-ray et au fait qu’on peut maintenant regarder le film sur un écran de cent-soixante-dix centimètres, et qu’ils ont nettoyé les bandes originales, donc c’est super net. Quand on regarde le film aujourd’hui, c’est plus proche de ce que c’était censé être, car quand on le regardait étant gamin sur VHS sur un écran de soixante-quinze centimètres avec un son merdique, on ne pouvait pas voir tous les détails. C’est un truc au sujet des films d’horreur : d’accord, peut-être que l’histoire n’est pas toujours ce qui se fait de mieux, mais souvent, John Carpenter, Wes Craven et aussi James Cameron ont passé énormément de temps sur les scènes, l’éclairage et la photographie. Tout l’ensemble est très important pour eux et j’apprécie beaucoup ça. C’est fait avec amour ! Je recommande aussi le troisième et le quatrième, mais le premier c’est du pur génie. Donc rentrez chez vous, mettez Les Griffes De La Nuit et revoyez-le, regardez tous les détails et comment c’est filmé. Wes Craven est un génie, c’est tout ce que je peux dire.

Devs
Alex Garland

Tomas Haake (Meshuggah – batterie) : Je suis un grand cinéphile. Je regarde beaucoup de séries et de films. Evidemment, il y en a plein qui sont vraiment cool, mais je dirais que l’une des séries les plus cool que j’ai vues depuis un bon moment, c’est Devs – sur HBO, je crois. C’est une série fantastique. Pour moi, ça correspond un petit peu à ma façon de voir la musique aussi : nous essayons de provoquer quelque chose, de susciter des émotions et des pensées. C’est l’effet que me fait Devs aussi. Il y a dans cette série une atmosphère sous-jacente très étrange. Ça parle d’une entreprise qui développe une intelligence artificielle capable de remonter le temps et on peut voir la crucifixion de Jésus et ce genre de chose. C’est de la science-fiction vraiment cool, mais son intérêt réside autant dans l’atmosphère qu’ils essayent de créer avec. Quand tu regardes, t’es presque là à te dire : « Oh, je me sens tout drôle… » C’est assez plaisant. Concernant l’IA – et notre morceau « The Abysmal Eye » en parle un peu aussi – il y a un certain danger avec l’intelligence artificielle, on ne devrait pas jouer avec et la prendre à la légère. Evidemment, l’IA peut prendre plusieurs formes, et aujourd’hui, c’est utilisé dans nos téléphones et tout. Ça retient ce que tu as consulté et ça te suggère : « Oh, tu as aimé ces chaussures, voilà une autre marque. » C’est donc déjà infusé dans notre quotidien avec les smartphones, les tablettes, les télévisions connectées et tout. Peut-être qu’on ne le réalise pas, mais ça affecte déjà trop ce que l’on fait et qui on est tant que personne. C’est donc assez effrayant. Il existe d’ailleurs une interview d’Elon Musk sur YouTube à propos de l’IA et de ses peurs la concernant qui fait réfléchir et qui vaut vraiment le coup d’œil. C’est très intéressant. Je crois que ça ne fait que quarante-cinq minutes, mais c’est une interview très sympa sur ce sujet particulier. Disons simplement que si on ne garde pas un œil dessus, je pense qu’on va vers de vrais problèmes dans le futur, c’est certain.

Cosmos
Carl Sagan

Johannes Persson (Cult Of Luna – chant) : J’aime bien le travail de Carl Sagan. Je trouve que c’est un écrivain extraordinaire. C’était non seulement un super scientifique, mais c’était surtout un incroyable communicant pour les idiots comme nous qui ne comprennent vraiment pas comment les plus grands corps bougent et ce genre de chose. J’adore sa série et son livre Cosmos. J’ai aussi vu la première saison de la nouvelle série avec Neil DeGrasse Tyson. C’est tout aussi extraordinaire, évidemment, et la technologie est devenue un peu plus sophistiquée depuis que Carl a fait sa série. Neil DeGrasse Tyson est aussi un excellent communicant, mais Carl Sagan était spécial, c’est certain. Je me souviens d’un passage dans un des épisodes où il montre comment un mathématicien égyptien (Ératosthène, il était grec mais est devenu le directeur de la bibliothèque d’Alexandrie, NDLR), en utilisant l’ombre d’un bâton, il a pu, tout d’abord, comprendre que la Terre était une sphère. En mesurant le même bâton à la même heure mais à différents endroits, il a pu mesurer la taille de la Terre il y a plus de deux mille ans. Il y a plus de deux mille ans, une personne en savait plus sur le cosmos que les gens aujourd’hui [rires]. Fut un temps où on pensait que les gens qui croyaient que la Terre était plate n’existaient plus depuis le Moyen Âge, et maintenant, on se rend compte… Enfin, ils ne sont pas si nombreux, mais ils sont très bruyants et stupides, ce qui est souvent lié. C’est extraordinaire comment, en comprenant et mesurant la différence de degrés de l’ombre, il pouvait mesurer la taille de la sphère, et c’est expliqué dans la série de façon à ce que je pouvais moi-même le comprendre et le reproduire. Carl Sagan a aussi un livre – je le tiens en ce moment même dans mes mains – qui s’appelle The Demon-Haunted World, qui en gros parle de la méthode à utiliser pour déterminer ce qui est réel et ce qui ne l’est pas. Je pense que dans cet âge de la stupidité que nous sommes en train de vivre, c’est plus important que jamais de se réapproprier les méthodes pour décider de ce qui est réel ou pas. Dès qu’on comprendra ça, on ne s’en portera tous que mieux. Il y a des vérités objectives. On vit une époque où des gens pensent que la vérité est subjective, que ce qui est vrai pour moi ne l’est pas pour toi. Ce n’est pas comme ça qu’est le monde. Il y a des vérités objectives et ce livre, et plein d’autres super livres d’autres très bons auteurs, peuvent aider à trouver la méthode pour comprendre ce qui est réel et ce qui ne n’est pas.

Locke & Key
Carlton Cuse, Meredith Averill et Aron Eli Coleite

Andi Deris (Helloween – chant) : Je recommande vraiment une série Netflix qui s’appelle Locke & Key. C’est dans le genre fantastique et c’est tiré d’un livre. C’est une maison avec des clés qui sont cachées. Nous revoilà avec une histoire de clés ! Et chaque clé ouvre un certain portail et donne certaines capacités. J’ai adoré car c’est un mélange sympa de conte de fées fantastique et de monde réel. J’ai hâte que la prochaine saison sorte !

Le Seigneur Des Anneaux
Peter Jackson

Alex Staropoli (Rhapsody Of Fire – claviers) : Regarder la trilogie du Seigneur Des Anneaux a été une super expérience. J’aime tout dedans, l’histoire, la musique, la façon dont le film dépeint l’imaginaire. C’est difficile à expliquer, il faut le voir par soi-même. On parle de quelque chose qui est sorti il y a environ vingt ans et pourtant, ça reste incroyable. C’est sûr que ça a été une inspiration pour faire appel à Christopher Lee pour notre musique. Donc je recommande ça : allez louer ça en DVD ou achetez le Blu-ray et profitez de l’opéra.

À jouer

Castlevania: Symphony Of The Night
Toru Hagihara et Ayami Kojima

Erwan Lombard (Maudits – basse) : Je me souviens particulièrement de Castlevania Symphony Of The Night. Il est sorti en 97 sur Playstation alors que je fêtais mes treize ans et mes premiers poils ! Il reste mon jeu préféré et un chef-d’œuvre inégalé pour moi. J’ai tout de suite accroché avec le style plateforme/rpg et cette histoire de vampire en prime. À l’époque, j’étais déjà bien fan des lectures d’Anne Rice, Bram Stoker’s et H.P. Lovecraft, mais alors, un jeu vidéo me mettant dans la peau du fils de Dracula, c’était juste énorme pour moi ! Le jeu se déroule dans le château immense de Dracula, avec des passages secrets dans tous les sens et des niveaux entiers cachés que l’on découvre par hasard, en frappant chaque dalle au sol ou au plafond. C’était du jamais-vu à l’époque. Ça pisse le sang quand on charcle certains ennemis, les boss sont parfois immenses et glauques, et la musique est à la fois majestueuse, originale et bien malsaine. Quand vous pensez avoir fini le jeu, vous vous apercevez qu’il y a une fin alternative et que vous n’avez fait que la moitié, le pied ! En parlant musique, c’est aussi une des raisons pour lesquelles ce jeu est mon coup de cœur. La bande originale est un bijou pour l’époque. Les morceaux sont empreints d’une atmosphère bien propre et ils ont constitué une partie de mes influences avec cette ambiance baroque et ce métissage de styles musicaux divers dont les Japonais étaient assez friands. Après cette BO, j’ai fait des recherches et des découvertes musicales vraiment enrichissantes. Parmi les musiques du jeu, « Dance Of Pales » est juste magistrale, « Wood Carving Partita » est magnifique avec son ambiance baroque et « Finale Toccata » est un beau métissage de styles originaux. J’adore également « Lost Painting” ou encore « Doorway to the Abyss » et « Departed Way », pour le côté bien malsain. D’ailleurs, j’ai appris que Konami voulait ressortir la licence Castlevania. Je serais bien partant pour composer la prochaine BO avec Maudits… Ça collerait plutôt bien, je trouve ! [Rires]

Blasphemous
The Game Kitchen

Riley McShane (ex-Allegaeon – chant) : Je suis en train de jouer au jeu Blasphemous qui est sorti en 2019, de Team 17. C’est un jeu de type metroidvania, mais incroyablement sombre. On évolue dans une version façon réalité alternative et tordue du catholicisme. Il y a toutes ces références vraiment cool à l’iconographie religieuse, mais en la détournant. Je suis en train de refaire tout le jeu, car j’y ai déjà joué à sa sortie et j’en suis tout de suite tombé amoureux. Depuis, il y a eu des tas de changements dans le jeu, notamment de quality of life, sous la forme de patch de mise à jour, et des nouvelles zones ont été rajoutées via contenu téléchargeable ou DLC. Il y a eu des collaborations au sein du jeu qui rajoutent de nouvelles choses. Il y a un autre jeu qui s’appelle Bloodstained qui a été fait par le même gars qui a fait Castlevania Symphony Of The Night, et donc on retrouve maintenant dans le jeu un croisement avec Bloodstained que je suis en train d’expérimenter. J’ai grandi à une époque où les deux consoles de jeu vidéo principales étaient Sega Genesis et Super Nintendo. J’ai donc beaucoup joué à des jeux de plateforme où ça scrollait horizontalement et à l’époque, les jeux étaient conçus de telle façon qu’il n’y avait pas une grande possibilité de rejouer en dehors du fait que le jeu était difficile. En gros, il fallait lentement avancer dans le jeu. Les premiers niveaux étaient assez faciles, on pouvait rapidement les maîtriser, et ensuite, à mesure que le jeu avançait, la difficulté devenait de plus en plus importante, mais si on mourait ou perdait toutes ses vies ou peu importe, il fallait recommencer le jeu depuis le début. Heureusement, la conception des jeux vidéo a évolué de façon à ce qu’on n’ait plus besoin de recommencer tout le jeu, mais tout en pouvant reprendre ce style de programmation de jeu rétro avec ces éléments super difficiles, ces défis que représentaient les jeux de plateforme, cette manière d’aborder les boss – à chaque boss qu’on combattait, on mourait au moins une fois avant de comprendre comment ils se comportaient et comment les battre. Donc Blasphemous offre tout ça d’un point de vue gameplay et codage, mais en plaçant ça dans cette version très sombre, gothique et tordue du catholicisme. C’est une esthétique et une ambiance très metal, et c’est évidemment ce qui m’a attiré. Super jeu ! Je le recommande vivement si vous n’y avez pas joué ou si vous aimez les jeux du type metroidvania.

Armada
Patrice Pillet et Philippe des Pallières

Léo Goudaroulis (Black-Out Arises – batterie) : Depuis ma plus tendre enfance j’évolue dans un « multicosme » éducatif et culturel total space out, étrange mélange de l’élitisme indéniable de mes parents, confrontés à une inévitable pop culture générationnelle… Un joli pot-pourri à base de free jazz, de musique baroque et de Meshuggah, de photo et de créations land art, de Miyazaki et de Zelda, mais surtout d’une bonne trentaine d’énormes jeux de société à base de trois heures de stratégie à se tordre le ciboulot : laissez-moi vous présenter l’incroyable Armada et sa grande carte coloniale qui recouvre les trois quarts de la table de votre salon. Dix-huit armées. Deux bateaux. Dix coups par tour. Position de départ équitable. Un plafond bas, une clope au bec, un verre à la main, accrochez-vous, c’est parti ! Les joueurs, de deux à quatre, s’affrontent stratégiquement durant des batailles navales et terrestres enragées, dans le but de découvrir, conquérir et défendre des territoires jonchés d’or, ce fléau si convoité, gardé par des hordes d’aborigènes peu accueillantes… Quel doux souvenir que celui de cette raclée que j’ai pu infliger du haut de mes dix ans à mon oncle et mon beau-père ! Être calculateur et cartésien certes ! Compter sur son skill de maître Jedi pourquoi pas ! Mais négliger l’audace et l’instinct d’un jeune padawan déjà bien formé aux jeux de société ? Grave erreur, ah ah ! Amateurs des blockbusters 7 Wonders et Colons de Catanes, foncez ! Et si ça ne vous suffit pas, je recommande également L’Âge De Pierre, Descendance, La Traversée Du Désert, Tikal, Terraforming Mars !

MasterClass
David Rogier & Aaron Rasmussen

Ben Bruce (Asking Alexandria – guitare) : Je ne sais pas dans quelle catégorie ça rentre vraiment, mais il y a une plateforme qui s’appelle MasterClass. C’est quelque chose auquel je me suis intéressé dernièrement. C’est une plateforme sur laquelle on paye un abonnement à l’année et on a accès à des master class. Ce sont des gens qui sont des experts dans leur domaine qui y participent. Par exemple, Gordon Ramsey y est pour les cuisiniers, Santana pour les musiciens, Steve Martin pour la comédie et il y a plein de choses différentes. En gros, ils te font une master class dans leur rôle respectif et en rapport avec leur profession. J’ai trouvé ça vraiment cool de chercher là-dedans. On trouve des choses qui finissent par nous passionner alors qu’on n’avait jamais imaginer s’y intéresser. En l’occurrence, je me suis abonné spécifiquement pour regarder les trucs liés à la musique, mais une fois qu’on est dessus, on a accès à tout. Donc j’ai appris sur la cuisine, le design d’intérieur, etc. Je trouve ça génial. Grâce à ça, je me suis mis à pas mal cuisiner, alors que je n’avais jamais le temps de m’y intéresser avant, car nous avons été signés jeunes et nous n’avons pas arrêté, mais là j’étais à la maison et j’ai pu cuisiner comme un dingue. C’est fantastique. Je le recommande.

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