Il y a deux sortes d’effets de mode sur la scène metal. Le premier, le plus évident, concerne ces styles et groupes qui, sur une période donnée, se propagent le plus vite, sont les plus vendeurs dans l’immédiat et qui sont autant appréciés par la masse que détestés par les puristes. Le « fashion metal » en quelque sorte, au sein duquel il y a à boire et à manger.
Il est évident qu’à l’heure actuelle, ce « fashion metal » est le metalcore. Il suffit de voir l’ascension spectaculaire de groupes dont on n’avait pas entendu parler il y a encore un ou deux ans, tels que Black Veil Brides ou Asking Alexandria, touchant sur Facebook, respectivement 1,5 millions et 1,9 millions de fans (NDLR : statistique dont il faut néanmoins se méfier quand on sait qu’il existe aux États-Unis la possibilité d’acheter des clics sur Facebook). Un effet de mode spectaculaire véhiculant obligatoirement des exemples de succès facile avec leur lot de paillettes, répondant aux attentes et aux fantasmes de ceux qui souhaitent devenir, non pas des artistes, mais des stars. Ne voyez pas dans ces lignes un réquisitoire de comptoir contre un style populaire car, encore une fois, la musique populaire ne l’est pas pour rien. Mais cela fait partie des risques qu’elle crée.
Le second effet de mode est propre au metal ou à tout style marginalisé et ayant une communauté importante. « Pour vivre heureux, vivons cachés » étant la devise de la plupart des puristes, il faut trouver un compromis entre être populaire et conserver une intégrité dont les critères sont définis par la communauté en question. Bref, il faut être populaire sans passer pour un vendu. A l’heure actuelle, avec Machine Head, Arch Enemy, DevilDriver ou encore Amon Amarth, Lamb Of God fait partie de ces groupes qui jouent ce qu’il faut jouer pour rester dans cette zone confortable : des groupes extrêmes, mais pas trop.
L’évolution est-elle permise à ces groupes ? Oui, mais de manière timide et cadrée, pour prendre la température. Que l’on apprécie ou non leurs derniers efforts studio, on ne peut pas dire que ces groupes aient évolué de manière spectaculaire. Certes, DevilDriver a mis quelques secondes de jazz sur un titre – qui plus est une reprise – de son dernier disque et Lamb Of God ouvre son album par une intro de deux minutes de sludge, et, de plus, le clôture par un titre auquel ont été rajoutées quelques orchestrations. « King Me », ledit titre, avait d’ailleurs au départ été composé seul puis agrémenté d’orchestrations de voix suite à une idée du producteur. C’est dire si l’évolution n’était vraiment pas au programme. Ce Lamb Of God contient également un court interlude (« Barbaraosa »)censé servir d’accalmie reposante au sein d’un album dense. Autant de petites attentions nouvelles qui auraient pu faire de ce disque un disque varié, mais qui ne représentent au final que de simples anecdotes, trop rares et discrètes pour représenter une réelle respiration dans cette densité ou pour faire de cet album autre chose qu’un album de brûlots de power/thrash moderne. Mais qu’on ne s’y trompe pas – et c’est ce que nous confirmait Randy Blythe en interview – ces nouveautés ne représentent en rien la trajectoire que pourrait prendre le groupe dans le futur. Elles ne sont que des idées spontanées et anecdotiques que le groupe a voulu expérimenter sur le moment, sans plus de passion qu’un « Tiens, pourquoi pas ». Attention donc à ne pas faire de faux procès au groupe, qui n’a jamais communiqué abusivement à propos de ce disque en parlant d’une quelconque ré(s)volution.
Et à ce titre, Resolution plaira certainement aux fans du groupe et du style. Tous les éléments qui font le succès de la formation sont présents. A l’instar d’un Phil Anselmo (Pantera, Down), le chant de Randy Blythe est varié. Ses cris sont tantôt graves et profonds, tantôt aigus et quelques refrains sont même chantés. L’incontestable travail sur les riffs de guitare est mis en avant, soutenu de manière cohérente et fidèle par la batterie de Chris Adler, qui ne s’empêche pour autant pas de faire la démonstration de ses capacités aux moments opportuns. Le son est chaud, la production dynamique. Ce que l’on recherche chez Lamb Of God, c’est du punch, de l’intensité et une certaine dynamique rythmique reposant sur l’alternance entre des parties rapides et des parties mid-tempo, presque dansantes. C’est ce que cet album produit. Pas moins mais, vous l’aurez compris à la lecture du paragraphe précédent, pas plus.
En somme, Lamb Of God vient de sortir un album caractéristique et c’est pour ça qu’il est aimé. Cela en fait-il nécessairement un bon album ?
Il est clair que pour moi Randy et Phil n’évolue pas dans le même registre. Le jour ou Randy blythe chantera cemetary gates on risque de bien s’marrer! Mais cessons les comparaison est prenons cette album pour ce qu’il est, une boucherie à cervicales!
D’un point de vue personnel il n’égal pas Sacrament, mais il vient se placer juste derrière. Wrath était à mon sens beaucoup plus expérimental d’un point de vue construction.
En tout cas cet album représente le Lamb of God que j’aime, sincére et brutal!
Vive Radio Métal!
pour moi lamb of god c’est les dignes descendants de pantera, et j’aime pas trop cette appellation « metalcore » pour ce groupe, la base est thrash…
faut reconnaitre que mm si randal est bon ,les capacités de Anselmo ETAIENT 10 fois supérieur et sans chichis d’enregistrements.
Il faut lire plus d’une phrase sur deux : les deuxième et troisième paragraphes distinguent bien LoG du metalcore.
Je viens d’être un peu interloqué par le passage de l’article qui dit » A l’instar d’un Phil Anselmo (Pantera, Down), le chant de Randy Blythe est varié « .
Je pense que l’auteur de cet article devrait reprendre la discographie de Phil Anselmo et étudier de plus prêt sa capacité vocale !!!
C’est que depuis l’album SACREMENT que Randy Blythe se met à faire des variations dans son chant.
Je suis fan de Lamb et de PANTERA ( RIP DIMEBAG ) mais ne comparons pas Phil Anselmo et Randy Blythe, il ne joue pas dans la même cour !!!
En pleine écoute justement…
Y a de très bons titres, très « LambOfGodien » (Desolation, Guilty), des moins intéressants (The Number Six)… l’ensemble reste cependant cohérent.. après les goûts et les couleurs hein… ^^
Après pour « aller plus loin », certes. Mais vers quoi? Est-ce toujours nécessaire?
Et puis si c’est un album « de commande » -comme ça peut arriver avec les labels/prod- se sera un album sans prétentions qui aura le mérite d’exister sans nécessairement faire partie des « must have » du genre.
Où est l’intérêt de faire un album « sans prétention »? justement un artiste se doit de faire à chaque nouvelle oeuvre tous les efforts possibles pour se dépasser et atteindre de nouveaux horizons artistiques/musicaux… si un groupe se contente juste de faire des albums sans prétention juste pour renouveler son contrat avec le label et sa paie, autant l’assumer pleinement comme Ultra Vomit et appeler sa tournée « Renouvellement d’intermittence »
@Stan :
« Et puis si c’est un album « de commande » (..) » ^^
Il arrive qu’un artiste ait un nombre défini d’album à produire (le premier exemple qui me vient comme ça se sont les Doors).
Il arrive aussi qu’ils sortent un album à partir des chutes du précédent (là par contre, j’ai plus le nom en tête).
ça peut faire de très très bons albums – mais sans avoir la prétention d’être « L’Album-ultime-du-genre ». (d’ailleurs ce ne sont pas les auteurs qui jugent leurs albums mais ceux qui les écoutent ensuite, à moins qu’ils n’aient un ego surdimensionné)
Ensuite quand tu dis « un artiste DOIT… »
Tout est relatif te répondrai-je 🙂 parce que des artistes qui se renouvellent à chacun de leurs albums, j’en connais pas beaucoup.
Dans le genre album fait à partir des chutes du précédent, il y a Steal This Album de System Of A Down effectivement ^^
J’ai dit « un ariste *se* doit… » la nuance est fine mais a son importance.
Ensuite le problème malheureux avec les quelques artistes qui se renouvellent régulièrement c’est qu’à chaque nouvel album on les critique pour avoir changé de direction (par exemple Metallica depuis le Black Album sortent quelque chose de différent à chaque fois, et à CHAQUE FOIS ils se font chier dessus par tous les fans), donc il y a souvent un choix à faire entre se renouveler en tant qu’artiste et faire ce que les fans attendent de toi. En l’occurrence je pense que Lamb Of God a choisi la deuxième option ce qui est dommage parce que Wrath avait pas mal de nouveautés comparé à Salvation
@Stan
Au temps pour moi pour le « se doit »… ^^ une omission qui a son importance en effet.
Metallica s’est par le meilleur exemple, pour le « puriste » tout s’arrête en général au Black Album (je pense en faire plus ou moins partie exception faite de Death Magnetic)
« Wrath » est en effet plus attrayant sur l’ensemble que « Resolution » (mais y a quand même quelques bons morceaux)
Pour « Steal This Album » de SOAD – j’avais un faible pour les versions « brouillon » sorties sur le web. L’album définitif est très pauvre (à mes oreilles). Et ce, jusqu’au titre qu’ils ont repiqué d’un album de Suicide Machine, « Steal this Record » sorti un an plus tôt.
Hum … J’aime beaucoup moins que les anciens … Moins pêchus … Moins Lamb of god quoi … Mais bon ça reste écoutable.
Quelle est l’intérêt de faire une critique d’un groupe que l’on apprécie pas à la base ?
Je ne sais pas pour l’auteur de l’article, mais j’ai entendu beaucoup de fans de Lamb Of God avoir les mêmes conclusions donc je ne vois pas sur quoi tu fondes ton commentaire
Pour King Me c’est une idée du producteur, pas du management… C’est loin d’être la même chose…
Effectivement, coquille corrigée, merci !
Sinon, Management et Producteur n’ont effectivement rien à voir, l’un étant chargé de la partie promotionnelle du groupe et l’autre d’un volet plus artistique.
Cependant, cela ne change rien à l’argumentaire de l’article, puisque l’objectif était de démontrer que l’idée n’était pas venue du groupe lui même.