En 2010, Gregor Mackintosh, guitariste de Paradise Lost, forme Vallenfyre, et se met au chant. Un moyen pour lui de faire le deuil de son père qui venait de mourir. En résulte en 2011 la sortie d’un album dont le son death old school est particulièrement violent, gras et dont on peut ressentir l’énergie libératrice qu’a dû éprouver le musicien. Une musique probablement autant cathartique pour Gregor que pour ceux qui l’écoute.
Ce soir le groupe est de passage à la Boule Noire. Un concert à ne pas louper car Gregor à annoncé que Vallenfyre resterait sur la trilogie terminée par l’album For Those Who Fear Him sorti en juin dernier et que, par conséquent, le groupe n’enregistrerait plus d’albums. Malheureusement cette date parisienne n’accueille pas le public espéré. Est-ce la pluie ou une rentrée des festivals difficile ? Ce qui est sûr, c’est que les absents ont loupé l’une des dates les plus prenantes de l’année, nous permettant ainsi de mettre parfaitement dans le bain nos oreilles pour cette fin d’année s’annonçant particulièrement chargée en décibels du côté de Paris.
Artistes : Vallenfyre – Implore
Date : 13 septembre 2017
Salle : La Boule Noire
Ville : Paris [75]
Accueillons pour ouvrir le bal Implore, un groupe choisi par Vallenfyre. Et pour cause, Gregor a déjà prêté sa voix sur un album du groupe. Les fans ne seront d’ailleurs pas dépaysés par ce mélange de death, crust et grind. Une colère destructrice qui écrase l’auditeur très vite, ce dernier voulant rejoindre le pit et bousculer son voisin. Ce concert démarre en trombe, les titres sont rapides et s’enchaînent presque sans interruption, ce qui permet de rajouter de la vigueur à un set plein de colère à l’esprit punk. Néanmoins, après un été rempli de festivals à enchaîner les groupes sans réel repos, on trouve une certaine lassitude aux compos d’Implore même si ce sentiment est aussi lié à la fatigue qui se fait sentir.
Setlist :
Sentenced
Thousand Generations
Homo-Consumens
Segregate (Black Stone)
Two Legged Damnation (Black River)
Grieved Mankind (Black Clovds)
Birth Of An Era
Loathe
Disgrace
Skeptical Masses
Ecocide
Technology A Justificationfor Killing
Untouchable Pyramid
Patterns To Follow
Thorns Ov Devotion (Black Svn)
Après ce set court mais intense, Vallenfyre arrive sur scène. Des membres importants de la scène metal composent ce supergroupe de death metal. Évidemment Gregor, chanteur de Vallenfyre, est avant tout connu pour officier à la six cordes de Paradise Lost. Mais il ramène avec lui le batteur du groupe, Waltteri Vayrynen. On retrouve Chris Casket à la basse, également membre d’Extreme Noise Terror et Hamish Glencross, ancien guitariste de My Dying Bride. Leur set au Motocultor nous a laissé un très bon souvenir, avec un public réservant au groupe un excellent accueil. Avec ce concert, il s’agit peut-être de la dernière fois que nous verrons Vallenfyre sur scène en France alors l’heure est venue de profiter de chaque instant.
Gregor ne s’est jamais caché de ses influences punk car il a grandi avec cette scène. Même si Paradise Lost semble à des kilomètres de ce genre musical, et que les riffs mélodiques à la guitare creusent encore plus le fossé entre les deux mondes, c’est avec fierté que le chanteur arrive sur scène, la coupe iroquoise fièrement dressée. Tout cela pour un concert relativement court d’environ une heure mais suffisant amplement à la formation anglaise pour faire trembler Pigalle. Si le Motocultor nous a convaincu de venir ce soir, c’est en salle que se développe davantage le son Vallenfyre. Un son lancinant, hypnotisant, destructeur, libérateur, d’une rare violence et d’une rare lourdeur. Cela n’empêche pas le groupe d’avoir une bonne entente ensemble, de plaisanter sur des soucis techniques, de se parler, de prendre son temps dans une atmosphère décontractée. On ne comprend pas trop pourquoi Greg a besoin des paroles sous les yeux, mais au final cet élément reste très secondaire, et il passera moins de temps devant ses textes que devant les visages des spectateurs qu’il regardera avec les yeux écarquillés.
« Ravenous Whore » dédié à sa femme, « Nihilist » à la religion, « Kill All Your Masters » à l’ordre. L’influence politique et sociale de la scène punk transpire dans l’univers du groupe. Au-devant un homme au bras tatoué du nom du groupe s’en donnera à cœur joie et malgré le peu de monde, le pit se lancera avec un vrai désir de violence que l’on ne peut s’empêcher d’avoir devant Vallenfyre. Il est bien dommage que le groupe décide de s’arrêter mais on finit avec ce concert sur une note plus que positive. Une ambiance intime et sombre était de mise à la Boule Noire ce soir mais, heureusement pour nous, Paradise Lost n’est pas fini alors après la haine et la rage de ce soir, on se délectera avec Paradise Lost de mélancolie au Trabendo le soir d’Halloween.
Ça y est, on est en tout cas prêts pour tous les concerts à venir ! Lors de celui-ci on est rentré sous la pluie, sortis sous la pluie, et entre les deux on a pu observer un public en transe qui a partagé avec le groupe des riffs lourds, rapides, forts, et une voix venant tout droit d’un sentiment profond de haine.
Setlist Vallenfyre :
Born To Decay
Messiah
Odious Bliss
Degeneration
Scabs
Instinct Slaughter
An Apathetic Grave
Nihilist
Cathedrals Of Dread
Dead World
Breathes
Savages Arise
The Merciless Tide
Kill All Your Masters
Ravenous Whore
Desecration
Splinters
Live report et photos : Matthis Van Der Meulen.