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CR De Festival   

Retour sur l’Xtreme Fest 2016


xtremefest2016C’est à Cap Découverte, à proximité de la ville d’Albi (connue pour sa magnifique cathédrale), que la quatrième édition du désormais fameux Xtreme Fest s’est tenue, réunissant près de 5000 personnes sur soixante-douze heures. A peine le temps d’installer le campement sous une chaleur accablante (non on ne se plaint pas) et de découvrir les installations du camping (douches plein air gratuites et toilettes en dur très appréciables) qu’il est déjà l’heure de filer à grande vitesse sur la zone du festival pour les premiers concerts. C’est là que débute un long périple, que seuls les plus braves et les moins éméchés sauront terminer rapidement. Direction le terrible « escalier de la mort », interminable au delà de trois grammes, avec beaucoup de dénivelé et un poil (juste un, vraiment) glissant par temps humide, pour ensuite s’amasser devant la X Stage, la salle en intérieur du fest pour assister aux saturations de guitare matinales. Bon, à vrai dire il existe un chemin plus praticable, mais beaucoup plus long aussi. Pas un truc de poilu(e) quoi. Bref, voici notre report (non exhaustif) de ce séjour dans le Tarn.

Vendredi

Le début des hostilités est donné avec le black metal diablement bien foutu des français de Regarde Les Hommes Tomber, véritable fer de lance du label Les Acteurs de l’Ombre. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la réputation du groupe est amplement méritée, ça joue propre, c’est sombre à souhait, pesant. Les amateurs du genre, forcément, sont comblés. Loin des stéréotypes scandinaves hautement peinturlurés, ils délivrent une musique aussi sobre que puissante. Mention spéciale au nouveau chanteur (présent depuis 2014 au sein de la formation tout de même) franchement charismatique et complètement dans l’esprit du groupe. Heureusement pour les musiciens, la salle est climatisée en cette chaude après-midi du vendredi, ce qui leur permet de ne pas fondre sous leur capuche respective. Le set de 45 minutes passe vite et fait la part belle au dernier album Exile sorti en 2015. Premier point rassurant, le son dans la salle est très bon et bien équilibré, ce qui change des tentes du Hellfest il faut bien l’avouer.

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Regarde Les Hommes Tomber

Place ensuite à Loudblast, figure emblématique de death à la française, mené par le frontman Stephane Buriez depuis près de trente ans. Le rendez-vous est donné sur l’EMP Stage en extérieur, la fosse n’est pas immense mais à taille humaine, ce qui augmente la proximité entre le public et les lillois sur scène. Dès les premiers riffs, le pit part au quart de tour, montrant ainsi l’engouement réservé à ce pilier de la scène nationale. Le groupe envoie quelques morceaux de choix de son dernier opus Burial Ground parmi une sélection comptant des hits comme l’irrésistible « Emptiness Crushes My Soul » ou le plus power-thrash « Flesh ». Le son est bon, bien équilibré une fois encore. Stéphane est en forme, enchaînant les hits avec une hargne sans faille. Moment émotion où Stéphane dédiera le titre « My Last Journey » à Mika Bleu, acteur de la scène metal française, décédé beaucoup trop jeune quelques jours auparavant. Au bout d’une heure, le set s’achève déjà et le groupe quitte la scène sous les acclamations du public. On se doute très bien qu’on retrouvera Buriez sur scène dès le lendemain avec Le Bal Des Enragés sur la X Stage.

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Loudblast

Samedi

Grosse surprise avec Dirty Wheels, groupe de punk hardcore marseillais à l’énergie plus que débordante. Bravo à la scène d’ailleurs, qui n’a pas succombé aux terribles sauts (et assauts) de leur chanteur énervé. Même pour les non-adeptes du genre le flow du groupe semble accrocher l’oreille et réveiller le camping avec brio. La musique est incisive et carrée, les sons punchy et jumpy, bref, dix fois plus efficace que tout le café servi entre les tentes en cette chaude matinée (oui, 12h30 c’est le matin parfois). A cela l’on peut rajouter le vibrant hommage fait une fois encore à Mika Bleu en arborant fièrement sa couleur sur chacun des membres du groupe et sur les retours de la scène. Les quarante-cinq minutes du set passent vite, très vite, sans jamais ralentir la cadence, toujours aussi énergique. Belle prestation pour un groupe plein d’avenir.

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Dirty Wheels

Au tour de Andreas et Nicolas d’arriver sur la scène sous le chapiteau bondé du camping. Le duo musico-comique nantais ne perd pas de temps et commence déjà les pitreries pendant les balances, histoire de donner le ton d’emblée et de distraire les premiers venus de la fosse. Une fois n’est pas coutume, l’entrée sur scène est pour le moins détonante, les musiciens arrivant vêtus de leur peignoirs. Le premier titre n’a pas encore débuté que le pit se fend déjà la poire, le tout devant un décor du troisième type où se mêlent ours en peluche géant, divers jouets et fusée spatiale. La première chanson jouée, “ Wa ouh ! Wa wa ouh !”, est interprétée avec brio sur un jouet pour enfant, titre qui devrait certainement beaucoup plaire à Brigitte Bardot. Ça ne manque pas d’humour pour le coup. Fait toujours impressionnant, tous les gens dans les premiers rangs qui connaissent les chansons sur le bout des doigts, de “Super Salope” à “Je Déteste Le Sexe”, le duo comique ne cesse de jouer avec le public pour son plus grand bonheur. Le show se termine après une heure de débauche grand-guignolesque avec le célèbre “Je Collectionne Des Canards (Vivants)”. Tout le monde en redemande, et heureusement car le duo se reproduira sur scène dès le lendemain au même endroit avec un autre show, toujours aussi déluré. Mention spéciale canicule au singe batteur qui arrivera à tenir le show et jouer dans ce costume immense avec une telle chaleur.

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Andreas et Nicolas. ET LE SINGE !

La chaleur (façon « Seul sur Mars ») devenant trop imposante, il est temps de découvrir l’espace “loisirs” du festival. Prendre le téléphérique pour atteindre le lac au fond du gouffre de Cap Découverte n’est pas une chose usuelle. A noter que les personnes ayant un fort vertige devraient s’abstenir vu les 165 mètres de dénivelé au total. La zone est équipée d’un lac aménagé mais pas seulement, piscine, tyrolienne, ski d’été, luge d’été, wakeboard, restaurant, la totale quoi… L’éventail des activités est très large et il faut avouer que c’est un sérieux plus pour ce festival. Rien que ce genre de détails peut valoir le detour et pour certains, c’est un argument qui pèse dans la balance pour venir à l’Xtrem Fest. Au campement, les bénévoles avertissent que de violents orages arriveront en soirée et toutes les tonnelles doivent être démontées sous peine d’annihilation du matériel par les intempéries en approche.

Plus la peine de présenter la formation Le Bal des Enragés qui officie depuis 2009 avec les membres stars de Loudblast, Punish Yourself, Lofofora, Aqme, Black Bomb A, Tagada Jones… Un an après leur retour, ils reviennent encore plus nombreux sur scène pour incendier les pits, et retour également de Stephane Buriez qui a déjà assuré le show la veille. L’avantage de cette équipe d’élite, est de jouer des titres en général bien connus de tous, sorte de best of punk metal des années 90 (mais pas que), de quoi réviser les grands classiques de Sepultura à Metallica en passant par Marilyn Manson pour la partie metal ; et de Trust à Parabellum pour le côté punk. Le début du set démarre fort sur des hits plutôt orientés Punk, les musiciens, et notamment les frontmans, changent à chaque chanson ramenant ainsi à chaque fois une nouvelle énergie sur scène. Point fort du show, l’interprétation de « Killing In The Name » de Rage Against The Machine par Poun de Black Bomb A fera des ravages. Forcément, le pit ne faiblit jamais sur une telle set-list, mais là ça devient au-dessus de tout. Il doit bien faire plus de 40° dans la salle et la climatisation si agréable dans l’après-midi n’est quasiment plus perceptible. Une chose particulièrement appréciable est de constater la vive complicité entre chaque musicien de la formation, à grand coup d’accolades viriles ou de bisous (beaucoup moins virils pour le coup). On sent que c’est du réel et qu’il y a un énorme plaisir partagé entre tous les protagonistes. Le bonus est ce dynamisme constant renouvelé à chaque rotation, sans oublier l’alternance des performeurs Klodia (Punish Yourself) et Lolo le Fourbe qui ajoutent une partie show, pyrotechnie et danses à ce bal déjà bien endiablé. Le seul titre non repris de la soirée est « Cayenne » de Parabellum joué donc par Parabellum avec Nico (Tagada Jones) et Vincent (Aqme) en remplacement de Shultz décédé en 2014. Au bout d’une heure trente de show et 21 titres au compteur, le temps est aux adieux avec le public. La température va peut-être pouvoir enfin rebaisser un peu dans la salle. Très belle prestation du groupe, même s’il est vrai que les une heure trente sont passés très vite.

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Le Bal des Enragés

Conan ou la petite déception après des promesses de « grosse poutre dans ta gueule dans un bain de goudron bien chaud » qui forcément sur le papier faisaient rêver. Stoner, doom et sludge dans le même panier, le programme s’annonce gras du front. Le son est vaporeux, lourd et dégage une certaine puissance. Le jeu du batteur impose l’admiration, le son de la bassiste est hypnotisant, omniprésent et enveloppant. La musique en live est assez impressionnante mais le chant n’est pas toujours convaincant, beaucoup trop criard. Le fait qu’il n’y ait aucun chœur en l’absence du bassiste habituel n’aide peut-être pas non plus. Au final les titres ont du mal à marquer, aucun riff, aucun air ne se dégage réellement. Une autre fois peut-être.

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Conan

Arrive enfin le tour du groupe pour qui beaucoup de personnes ont fait le déplacement jusqu’à l’Xtreme Fest, la tête d’affiche, Ministry, le « grand-père » de l’indus, qui passe un peu trop assez rarement en France. Sur scène défilent des vidéos psychédéliques et moqueuses de Donald Trump, dernière cible en date de M. Jourgensen. Il fallait bien une nouvelle cible depuis la retraite de G. Bush… Le début des hostilités est donné par « Hail To The Majesty (Peasants) » du dernier opus sorti en 2013, titre assez « mou » pour lancer une offensive, ce qui laisse à Big Al le temps de débuter le concert en douceur. Le frontman a l’air en forme, imbibé comme souvent mais assurant le spectacle (et puis sincèrement : Al Jourgensen à jeun, c’est une chose impensable, non ?). Il joue avec le vigile dos à lui devant la scène, fait genre de lui lécher la tête et lui lance des regards tendres lorsqu’il se retourne pour voir ce qui se passe. Heureusement le monsieur ne manque pas d’humour. Au fur et à mesure des titres qui s’enchaînent, Al remonte dans les temps anciens de sa discographie avec à son apogée, le fameux « Just One Fix » réclamé depuis quelques minutes par les aficionados à la barrière. Concernant les autres musiciens sur scène, mention spéciale au batteur Roy Mayorga très présent et surtout, qui tape fort, très fort (une personne sur le côté de la scène dira plus tard qu’un roady tapait en même temps sur une caisse claire pour renforcer le son de la batterie, à vérifier). Le set s’achève après une heure de show sur « Stigmata », point d’orgue de la soirée.

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Ministry

Dimanche

Premier concert de la journée en ce dimanche sur la X Stage, et quelle claque, bon sang ! Fleshdoll est un groupe de death metal toulousain formé en 2001 et pour faire court, ça joue vite, ça sonne bien, c’est puissant. Mention spéciale à leur chanteur ultra tatoué à la voix gutturale sans faille et au charisme bien présent. Les quarante-cinq minutes de leur set passent à une vitesse incroyable. Le public est réactif également. En même temps, comment rester de marbre devant tant de brutalité. La setlist semble composée d’un condensé plutôt équitable de leurs nombreux albums. Pour les amateurs de death, une tuerie.

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Fleshdoll

Le temps d’aller se réhydrater au bar et c’est au tour d’Exodus de monter sur scène pour délivrer leur thrash metal californien. Le concert débute sur les chapeaux de roue par « Scar Spangled Banner » et donne le ton de la soirée. L’absence sur scène de Gary Holt trop occupé avec Slayer n’a pas l’air de particulièrement manquer à ses acolytes. Pour ce qui est du frontman Steve Souza, il fait allègrement oublier Rob Dukes par sa hargne à chaque morceau et son timbre de voix particulier si rageur. Si le set d’une heure offre deux titres du dernier album, « Blood In, Blood Out » et « Body Harvest », il est surtout orienté vieux hits phares de l’album Bonded By Blood sorti en 1985, que ce soit « And Then There Were None », « Piranha », « A Lesson In Violence », « Bonded By Blood », « Strike Of The Beast ». La salle est pleine à craquer et le pit déchaîné une fois encore.

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Exodus

La soirée thrash californien continue sur la X Stage avec le monument du genre, « Testament » qui clôturera ce beau festival. Le concert commence avec une salle qui n’est qu’à moitié pleine, mais les thrasheux ne tarderont pas trop à revenir rapidement. Les hostilités débutent directement par « Over The Wall » de l’album The Legacy de 1987, histoire de mettre tout le monde dans l’ambiance. Chuck Billy est en grande forme et comme toujours nous fait part de son talent incommensurable pour faire du « air guitar » sur son pied de micro chromé qui réfléchit les lumières très colorées. Hormis ce petit détail amusant, il n’y a pas de place pour la plaisanterie dans cet enchaînement de titres guerriers plus jouissifs les uns que les autres. De la mezzanine l’on peut observer une quantité de slammeurs impressionante, parfois maltraités par la sécurité qui n’a pas l’air de comprendre les us et coutumes de la communauté. C’est fort dommage, la violence avec laquelle ils essayent de pousser et faire tomber les amateurs de crowdsurfing avant qu’ils n’arrivent derrière les crash barrière fait mal à voir. Le set durera 1h15 au final, très belle prestation, les américains de la Bay Area nous ont une fois encore démontré leur belle maîtrise du genre. Fin du festival de notre côté, GBH passera malheureusement à l’as.

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Testament

Une chose est sûre, ce festival à taille humaine mérite son succès et de continuer sur sa lancée. Le chargé de communication du fest nous confimera d’ailleurs que le site dispose d’une zone nommée « grand festival » qui pourrait accueillir près de 21 000 personnes lorsque l’affluence sera au rendez-vous. Pour finir, petit bilan des plus et des moins de cette 4ème édition :

Les points positifs :
– La salle en intérieure avec un très bon son et climatisée (même si les sons des instruments exotiques pagan avaient du mal à percer)
– Le lac (bien utile en période caniculaire), ainsi que toutes les activités possibles sur le site.
– Les douches plein air gratuites et les toilettes propres.
– L’équipe organisatrice fort sympathique.
– La zone ombragée aménagée sur le camping.

Les points négatifs :
– La distance à parcourir entre le camping et les concerts : un chemin long passant pas un « escalier de la Mort » très escarpé si on veut diminuer le temps de trajet
– La sécurité devant la X Stage, qui préfère se mettre à plusieurs pour pousser violemment les slammeurs plutôt que de les récupérer et les évacuer.



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