Ex-Scorpions. Ex-UFO. Ex-M.S.G. La liste des projets prestigieux auxquels Michael Schenker a participé (et aurait pu participer) est longue, et il l’assume pleinement, tant dans ses propos que dans son apparence. Les badges cousus sur sa veste et qui le proclament fièrement « ex » ne sont pas là uniquement pour rafraîchir la mémoire de ceux qui auraient oublié son glorieux CV – ils rappellent également à l’artiste lui-même que cette période de sa vie est révolue et que seul compte désormais l’avenir.
Car s’il y a bien un écusson que Michael Schenker ne pourra jamais ajouter à sa veste, c’est celui d’ex-légende. Indissociable de l’histoire du hard rock, le guitariste continue d’y contribuer cinquante ans après ses débuts de « wunderkind », dans le cadre d’un Michael Schenker Fest qui semble lui avoir donné une nouvelle jeunesse. Enthousiaste, volubile et perpétuellement souriant, l’ex-presque-tout nous a accordé une longue interview dans laquelle il revient sur sa carrière, ses errements et la vraie « révélation » que constitue son nouveau projet.
« J’ai arrêté d’écouter de la musique quand j’avais environ dix-sept ou dix-huit ans et j’ai arrêté de copier d’autres guitaristes, car je n’arrivais pas à comprendre pourquoi je devrais faire quelque chose que quelqu’un d’autre fait déjà. »
Radio Metal : Tu sors le second album du Michael Schenker Fest seulement un an et demi après le premier, Resurrection. On se souvient, la dernière fois qu’on t’a parlé, à quel point tu étais enthousiaste à propos du projet. Du coup, est-ce que ça a été une révélation pour toi ?
Michael Schenker (guitare) : Je ne suis pas sûr de comment comprendre la question, car le titre Revelation a un autre objectif. Nous avons fait notre dernier concert en Angleterre en septembre 2018, et nous nous étions engagés sur une tournée pour Resurrection aux Etats-Unis – une seconde partie, parce que la première s’était extrêmement bien passée et a été un gros succès – à partir du 15 avril 2019. J’ai donc réalisé qu’il y avait un énorme trou de sept mois. A mon âge, on n’aime pas rester assis à ne rien faire ! J’adore être créatif. Donc j’ai appelé Nuclear Blast et j’ai dit : « Ecoutez, j’ai une fenêtre de temps de sept mois. J’ai intérêt à écrire un album parce que qui sait si on aura de nouveau cette opportunité. » Je vais te dire, je suis tellement reconnaissant d’avoir effectivement écrit l’album suivant, car ce créneau pourrait ne jamais se reproduire si vite. Nous allons être pris jusqu’en 2022 ! Nous n’aurons plus de créneau pour faire un autre album. C’était donc la chose la plus logique à faire. Six mois pour faire un album, c’est beaucoup de temps.
J’ai commencé à aller en studio en novembre. Ted McKenna devait faire ses enregistrements de batterie à partir du 24 février. Nous avions déjà bien avancé et, là, Ted est décédé. C’était un choc incroyable. C’était dur à gérer et d’en sortir, mais j’ai dit : « Je sais que Ted nous regarde et dit : ‘Continue à envoyer le rock, Michael, continue.’ » C’est ce que j’ai dit à tout le monde et c’est ce que nous avons fait. J’avais plein d’idées pour inviter des musiciens et ce genre de choses, mais ça requiert beaucoup de travail et c’est chronophage. J’ai donc décidé de laisser tomber, car il fallait que nous nous concentrions sur les batteurs. Nous nous étions engagés sur la seconde partie de la tournée Resurrection ; ce sont des concerts de deux heures et demie, avec trente-deux chansons, plus treize chansons de l’album, ça fait un total de quarante-cinq chansons. Donc nous avons demandé à Simon Phillips, qui était prêt et plus qu’heureux de participer, et Bodo [Schopf] a offert son aide. Simon n’était pas disponible pour les concerts, mais Bodo l’était. Donc nous avons fait jouer dix chansons à Simon sur l’album, et Bodo trois chansons. Puis j’ai emmené Bodo en Angleterre avec moi et nous avons répété à fond le show. Nous avons tout fini avant le 30. Nous avons invité la presse internationale pour une listenning party, tout était fini, et nous nous avons été en Amérique à temps. Nous avons fait deux clips pour les singles et notre premier concert le 15 avril.
Nous y sommes donc arrivés ! Mais nous avons dû abandonner quelques trucs. Mais pas de souci. Peut-être était-ce une bonne chose de ne pas avoir trop d’invités. Nous en avons un qui est inattendu, Ronnie Romero, donc finalement nous en avons quand même un ! C’est venu de nulle part. Je voulais quatre chansons sur lesquelles tout le monde chanterait, comme « Warrior et « Last Supper », pour que les gros fans se demandent : « Oh, c’est qui ? Qui c’est ça ? » Ça doit être marrant ! Même pour moi, c’est marrant ! J’ai pensé que faire quatre chansons comme ça pourrait être divertissant pour les gens qui nous connaissent. Nous avons été jusqu’à trois. Nous n’avions pas de quatrième chanson avec tous les chanteurs. C’était un peu problématique, donc Michael Voss a dit : « Avant qu’on se retrouve coincé, laisse-moi demander à ce gars avec qui j’ai travaillé. C’est le chanteur de Ritchie Blackmore. C’est un chouette type et un super chanteur. » Et Ronnie a dit qu’il était heureux de le faire. Nous avons donc un invité inattendu. Ça nous a emmenés à un autre niveau, avec une chanson et une voix inhabituelles.
L’album a été enregistré dans des studios en Allemagne et en Californie : Doogie et Gary étaient avec toi en Allemagne, alors que Robin, Graham et Simon étaient à Los Angeles. Penses-tu que le fait de travailler à distance permet quand même d’obtenir une alchimie collective ?
Qu’est-ce que tu penses de l’album Obsession [d’UFO] ? [Rires] ça a été fait de la même manière ! Les gens demandent toujours ça, et je dois les éduquer à cet égard. C’est important. Quand nous avons fait Obsession – qui est devenu un hit – en 77, ça a été fait dans un studio mobile, un studio monté sur roues. Les musiciens étaient dans un bureau de poste, un entrepôt, afin de pouvoir profiter du son d’ambiance. Nous voulions un gros son de batterie. Pour ce faire, il fallait que nous travaillions via des écrans. [Le producteur] Ron Nevison regardait sur un écran pour nous voir dans l’entrepôt ; nous regardions sur un écran pour le voir. Si tu es à une telle distance et regardes sur un écran, si tu es à 15km en train de regarder un écran, ou si tu es à 50 000km en train de regarder un écran, ça ne fait aucune différence. C’est exactement pareil. Robin et Graham ont demandé si nous pourrions les laisser enregistrer à Los Angeles. Pourquoi je refuserais et leur compliquerais la vie ? J’ai donc dit à Michael Voss : « Si c’est ce qu’ils veulent faire, laissons-les faire ! Pas de problème ! » Chaque album est fait dans des circonstances différentes, car le monde extérieur change constamment et il faut adapter sa manière de procéder. Chaque instant présent est différent. Sur le dernier album, Michael Voss est allé en Amérique pour enregistrer avec Robin et Graham – il est même allé à Hawaii pour s’occuper de Kirk Hammett ! Cette fois, Robin et Graham n’avaient plus envie de faire tout le trajet, donc j’ai dit : « D’accord. J’ai fait Obsession comme ça, donc pas de problème ! On peut le faire ! » Ça a super bien marché, car tout ce qu’ils avaient à faire, c’était choisir les chansons qu’ils voulaient faire parmi toutes celles que j’ai écrites. Doogie a pris les deux premières, Robin en a pris une, et au final tout le monde a eu les chansons sur lesquelles ils voulaient chanter. Ils ont ajouté leurs mélodies et leurs textes, et ils étaient contents de leurs choix. Ils nous ont envoyé ce qu’ils avaient, et nous avons dit : « Ce serait mieux si tu changeais telle partie, bla bla bla. » Puis nous avons continué à travailler jusqu’à ce que les chansons soient bien.
« Je ne pointe personne du doigt ou n’accuse personne pour mes défauts. Je préfère travailler sur moi-même. Je crois que celui qui se conquiert lui-même conquiert plus que celui qui conquiert le monde. »
Comment les choses ont-elles évolué en comparaison de Resurrection, surtout par rapport à ta collaboration avec les quatre chanteurs ?
C’était exactement pareil. Quand je fais de la musique de Michael Schenker, je suis l’architecte. Je fais de la musique de Michael Schenker depuis que j’ai dix-sept ans – et mon père était architecte ! J’ai arrêté d’écouter de la musique quand j’avais environ dix-sept ou dix-huit ans et j’ai arrêté de copier d’autres guitaristes, car je n’arrivais pas à comprendre pourquoi je devrais faire quelque chose que quelqu’un d’autre fait déjà. J’ai réalisé qu’on était tous uniques, donc si je m’ouvre et que je laisse quelque chose d’unique sortir, ce serait inconnu du reste du monde – car c’est seulement là, en moi. Si on fait ça tous les jours, encore et encore, on crée son propre style original, car tu puises là-dedans [il touche sa poitrine] plutôt que de recycler une tendance faisant partie de la machine à faire du fric. Je suis resté focalisé sur le fait de protéger la vision musicale de Michale Schenker, et ça fait un demi-siècle que je le fais. Je ne vais laisser personne la détruire aujourd’hui. Donc je continue de faire ça : je protège les bases de ma musique, mais, comme je l’ai toujours fait par le passé, je laisse les chanteurs faire leurs propres paroles et mélodies. Ensuite, pour ce qui est des parties de basse, batterie, clavier et ce genre de truc, c’est là où nous nous rassemblons. Le plan global est dessiné, on sait où va le garage, les portes, les fenêtres, le patio… Tout a sa place – maintenant, on commence à faire en sorte que ce soit beau et tout le monde apporte sa personnalité artistique. C’est comme ça que nous finissons les chansons.
Comme tu l’as dit, l’album a été enregistré avec deux batteurs, au final : Simon Phillips et Bodo Schopf. Comment s’est passée la collaboration avec eux ?
Oh, super ! Tout d’abord, Bodo a fait toute la tournée avec nous. Les gens adorent Bodo. Je veux dire qu’ils adoraient vraiment Ted, et tout le monde était très déçu. Chris Glen était celui qui était le plus proche de lui, car les deux viennent de l’Alex Harvey Band. Et parfois, Chris s’assoit sur l’estrade de la batterie et pleure. Ça vient soudainement : « Désolé, Michael, je viens de me souvenir de Ted. » Ça arrive de temps en temps, après tout ce temps, il éclate en sanglots. Mais Chris est aussi très content de Bodo. Il m’a dit : « Je n’arrive pas à croire que tu aies trouvé un remplaçant aussi incroyable. » Bodo est une personne tellement facile à vivre, et il se prépare toujours extrêmement bien. Je l’ai emmené à Brighton pour travailler sur le set, il était tellement bien préparé. La partie difficile, c’était d’assimiler les arrangements de début, de fin et du milieu ; celles-ci sont les parties difficiles à se souvenir. Mais il suffit de les jouer encore et encore, et elles finiront par être assimilées. Il a fait du super boulot. C’était clair que Bodo était celui qui allait jouer en concert, et Simon celui qui allait jouer en studio. Ils l’ont accepté, et nous avons donné trois chansons à Bodo afin qu’il puisse quand même apparaître sur l’album. Simon Phillips a fait le gros du boulot – les deux ont fait du merveilleux travail. Ensuite, nous sommes partis sur la route avec Bodo. Nous avons déjà fait deux festivals avec Bodo, avec ZZ Top en tant que tête d’affiche au Bang Your Head en Allemagne, et en co-tête d’affiche avec Dream Theater à Genève. Nous nous débrouillons très bien.
L’album s’ouvre avec la chanson « Rock Steady » qui démarre de la façon suivante : « Tout a commencé il y a longtemps. Vous devez comprendre, le garçon est devenu une rock star avec une guitare entre ses mains, rêvant et rêvant encore, rien n’a jamais changé. » On peut facilement imaginer que le jeune garçon en question, c’est toi…
C’est l’imagination de Michael Voss ! Car c’est un fan – un fan de Michael Schenker, un fan de Gary Barden, un fan des années 80, un fan de Robin McAuley… C’est un fan et c’est pourquoi c’est le meilleur pour ce boulot ! C’est pour ça qu’il est capable de créer une chanson où tout le monde chante et de déléguer chaque phrase à chaque chanteur. C’est lui qui sait le mieux. Mais c’est son rêve. Je suis un petit peu plus vieux que lui, suffisamment pour… Il voulait vraiment faire partie des années 80, mais il est passé à côté en termes de timing, et il le regrette beaucoup. Parfois, il en souffre. Je peux le voir ! C’était un fan de Michael Schenker, il rêvait de moi, et ça fait neuf ans que je travaille avec lui. Cette chanson a failli ne pas se retrouver sur l’album – premièrement. Je ne savais pas du tout qu’il chantait à mon sujet – deuxièmement ! La chanson n’était pas finie. Il y avait trop de passages là-dedans qui n’allaient pas. En plus, j’ai voulu à un moment donné que cette chanson soit pour Ronnie [Wood], qui est un fan de Michael Schenker. Il vit à Barcelone, mon fils vit à Barcelone, et j’allais dire à Taro : « Va frapper à la porte de Ronnie pour lui demander s’il veut être invité, parce que j’ai une chanson parfaite pour lui. Et dis-lui d’apporter Mick Jagger avec lui ! » Mais ensuite, Ted McKenna est décédé, et nous avons dû laisser tomber tous ces trucs. J’ai à nouveau regardé la chanson et j’ai dit : « Michael, il y a quelque chose qui ne va pas dans cette chanson ! Elle est trop cucul… » Donc j’ai commencé à bazarder des trucs et à en remplacer, etc. D’une certaine façon, il y avait quelque chose qui était… Je n’avais pas envie de la jeter, je voulais la faire fonctionner, d’une certaine façon – et elle a vraiment fini par fonctionner.
Je n’avais jamais remarqué, jusqu’à la dernière minute, au moment où nous avions rendu la chanson bien compacte… J’ai dit : « Attends une seconde… C’est de moi qu’il parle ! » [Petits rires] Il m’a fallu tout ce temps, car je me concentrais sur la musique et j’essayais de faire que la chanson fonctionne. De toute façon, je n’écoute jamais les paroles. Puis, tout d’un coup, c’est devenu évident que c’était une chanson sur moi. J’ai trouvé que c’était une super idée ! Avec tous les trucs ringards jetés à la poubelle, la chanson est vraiment devenue un hymne. Il y a un peu des Stones là-dedans. Quand j’avais treize ou quatorze ans, j’avais l’habitude d’enregistrer de la musique à la radio. Peut-être que les Stones m’ont influencé et nous avons bouclé la boucle ! Au final, c’est vraiment devenu… pas forcément une chanson qui aura la préférence des fans hardcore, car ils vont probablement dire : « Bordel, c’est quoi ce truc ?! » Mais la vaste majorité des gens, y compris peut-être les nouveaux fans, pourraient être attirés par cette chanson. Ce qu’il y a de bien avec cette dernière, c’est que c’est un hymne ; c’est une chanson pour faire la fête, et elle contient une partie psychédélique, qui file la chair de poule. Elle possède un solo sophistiqué, presque un petit peu jazzy. Donc [Michael] a combiné le côté commercial avec une guitare lead sophistiquée et un côté psychédélique. « C’est quoi ça ?! Ça devient complètement étrange ! » [Petits rires]
« J’étais une personne bidimensionnelle, et aujourd’hui, suite à mes années intermédiaires, je suis devenu une personne tridimensionnelle. »
Et c’est une excellente super ouverture d’album.
Ce n’est pas moi qui ai choisi cette chanson pour ouvrir l’album ; c’est Nuclear Blast. Je me suis dit : « S’ils veulent cette chanson en ouverture, ils savent ce qu’ils font ! » Je ne me suis pas opposé, j’ai juste dit : « Allez-y ! Vous êtes les gens du marketing, vous savez quel ordre est le meilleur. Je ne veux pas bloquer votre créativité, vous savez ce que vous faites. » Je les ai donc laissés décider. Ce qui était super, c’est que le patron de Nuclear Blast Allemagne, Markus Staiger, m’a envoyé personnellement un e-mail disant qu’il était tombé amoureux de l’album. C’est fantastique. Et Simon Phillips, une fois qu’il avait fini de faire la batterie pour cet album, a pris Michael Voss à part et lui a dit : « Dis à Michael que c’est putain de génial ! » J’étais très content que ces deux gars disent de telles choses !
Tu as déclaré que le titre de cet album aurait pu être « Purity And Passion Versus Greed And Corruption ». Est-ce que la pureté et la passion ont toujours été là en toi ? Ou bien as-tu quand même connu des moments de faiblesse où tu as perdu la passion ou où tu as été tenté de céder à l’avidité et à la corruption ?
Tout ceci est musical. Je ne parle pas de Michael, l’homme. Je parle de moi en tant que musicien. C’est ce sur quoi je me focalise. Michael est Michael, et j’ai autant de travers que n’importe qui sur cette planète ! Mais j’ai décidé de faire un travail sur moi-même durant mes années intermédiaires. Quand j’ai quitté Scorpions, j’ai décidé que je n’avais pas besoin de la célébrité. Je savais à quoi ça ressemblait. Je voulais être un artiste, créer des instrumentales acoustiques, me sortir tout de la tête, et en plus faire un travail sur moi-même – mieux comprendre la vie, mieux me comprendre. J’ai commencé dans un bac à sable. Je ne m’attendais à rien, je n’étais en compétition avec personne ; je ne recherchais pas la gloire, le succès, rien ! J’ai connu tout ça quand j’ai sorti Strangers In The Night, les gens disaient : « Michael Schenker est Dieu. » Et Rudolf [Schenker] m’a appelé d’Amérique en 1981 en disant : « Hey, Michael, ils jouent tous de la guitare comme toi ! » J’ai dit : « Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Qu’est-ce que j’ai fait ?! » Tout ça a été fait inconsciemment. Je l’ai dit à Kirk Hammett, et il a dit : « Tu te fous de moi ! » Il ne voulait pas me croire ! Mais je ne savais pas ce que je faisais – je n’en avais pas la moindre idée !
Mais mes années intermédiaires ont été les plus gratifiantes et les plus importantes de ma vie, car elles m’ont transformé. Je souffrais de trac, ce qui m’a poussé à devenir alcoolique et dans un cercle vicieux avec l’alcool… Soit dit en passant, il n’y a presque aucun musicien qui ne boit pas avant de monter sur scène. Ils ont tous le trac ! La différence, c’est que je ne pointe personne du doigt ou n’accuse personne pour mes défauts. Je préfère travailler sur moi-même. Je crois que celui qui se conquiert lui-même conquiert plus que celui qui conquiert le monde. Certains disent que si tu pointes quelqu’un du doigt, tu seras en retour pointé par trois autres doigts. Je comprends que le concept consistant à se changer soi-même est bien plus efficace que le fait d’essayer de changer les autres. C’est impossible ; on ne peut pas changer les autres, ils se battront contre toi et te détesteront. J’ai donc compris ça, et ma récompense a été qu’en 2008, tout d’un coup, j’ai perdu le trac et je n’ai plus jamais été obligé de boire pour monter sur scène. Tout s’est résolu !
C’est justement une des questions que j’allais te poser : qu’est-ce qui te donnait envie de monter sur scène, si tu souffrais à ce point du trac ?
Parce qu’une fois que tu bois, tu as envie de monter sur scène ! C’est le problème ! [Rires] Quand tu bois, tu as même envie de jammer sur la batterie ! Tu veux jouer de la batterie, tu veux tout faire ! Quelque chose se passe quand on boit, on a envie de socialiser et s’amuser avec tout le monde. Ce qui s’est passé, c’est la chose suivante : j’ai traversé mes années intermédiaires. Afin de prendre du muscle, il faut prendre du poids. Il faut un outil avec lequel travailler. Les outils de la vie sont les crises, les obstacles, les difficultés – tout ce qui se dresse sur ton chemin et que tu dois surmonter. A chaque fois que tu fais directement face à quelque chose, c’est là que tu gagnes du savoir ; c’est là que tu gagnes quelque chose qui t’appartiendra toujours. Une fois que tu te l’appropries, si ça ne t’a pas tué, ça te renforce. J’ai fait ça jusqu’en 2008, puis tout d’un coup, quelque chose en moi a dit : « J’ai envie d’être sur scène ! » C’est là que j’ai su que j’avais pris un virage à 180 degrés. Dès cet instant, à la vitesse de la lumière, je suis passé de l’extérieur de la machine à là où je m’étais arrêté avec UFO ; ça fait dix ans, de 2008 à 2019. Maintenant, me voilà avec quatre chanteurs, nous sommes ensemble depuis quatre ans, et nous continuons.
Comment te sens-tu aujourd’hui sur scène ?
Super ! J’ai envie d’être sur scène ! Et même je chante maintenant ! Je chante même « Holiday » ! Je n’ai pas le droit de chanter « Holiday », je ne suis pas un chanteur qualifié ! Mais je donne de la voix avec les gars. J’ai dit : « Voilà une chanson pour laquelle on ne m’a jamais crédité », et j’ai commencé à jouer « Holiday ». Et avant que le chant ne commence : « Tout le monde chante avec moi !!! Let me take… » Je fais une sorte de chant de gang avec les gars. Je ne chante pas en tant que chanteur, je chante avec eux. Nous chantons tous ensemble. Je parle, je présente tout le monde… Je fais des choses aujourd’hui que je n’avais jamais imaginées possibles. Je le fais, tout simplement ! J’ai fait un virage à 180 degrés.
« J’ai inconsciemment créé quelque chose, ça a eu un énorme effet sur la planète Terre, et je ne m’en doutais pas. Ce n’est pas moi qui l’ai fait – je ne sais pas qui l’a fait ! Je n’étais pas là, je n’en étais pas conscient. »
Entre Graham Bonnet, Doogie White et Ronnie Romero, tu as trois chanteurs sur cet album qui ont travaillé avec Ritchie Blackmore dans Rainbow. Je sais que tu as failli remplacer Ritchie dans Deep Purple quand il est parti, donc on dirait qu’il y a toujours eu un lien, à certains égards…
Et Roger Glover a fait le premier album [de MSG]. Et ils me revoulaient en 93 !
Quel a été ton rapport à Ritchie Blackmore ou ta relation avec lui ?
Je pense que Deep Purple, Black Sabbath, etc., ces groupes m’ont toujours suivi. Car j’avais quinze ans quand j’étais dans Scorpions ; j’étais un enfant prodige. Jouer comme ça à cet âge… Ça a tout de suite offert à Scorpions une attention internationale. Quand j’ai rejoint UFO, j’avais dix-sept ans ; C’est là que j’ai écrit « Doctor Doctor » et « Rock Bottom ». C’était il y a un bail ! Je suis donc convaincu que la plus vieille génération de musiciens, dont je suis amoureux… J’adore Ozzy Osbourne, j’adore Deep Purple, j’adore Led Zeppelin, j’adore Jeff Beck, Rod Stewart et Rory Gallagher, tous les guitaristes des années 60… Je suis sûr qu’à ce moment-là, quand j’étais dans UFO, certains de ces anciens gars, les originaux, ont commencé à parler de Michael Schenker : « Hey, est-ce que t’as entendu ce jeune guitariste ? » Comme on fait parfois : « Il y a un jeune guitariste qui est extraordinaire ! » Tout le monde le fait. Je pense que j’étais dans les discussions dans Deep Purple et Black Sabbath. Une femme du batteur de Black Sabbath m’a dit qu’à un moment donné, Black Sabbath me voulait dans le groupe. J’étais toujours le premier choix, pour une raison. Mais j’ai toujours refusé. Je n’aurais jamais pu leur rapporter le moindre argent, parce que durant mes années intermédiaires, je faisais des expérimentations. Je ne faisais pas de la musique susceptible de rapporter de l’argent, je faisais des expériences.
C’est marrant parce que quelqu’un m’a dit – et je ne sais pas si c’est vrai ou pas… en 93, on m’a demandé de rejoindre Deep Purple, et cette même année, quelqu’un a dit qu’il avait vu Ritchie Blackmore en Arizona et qu’il me cherchait. Il voulait savoir comment je faisais mon truc acoustique. Et ensuite il a commencé à fait son truc acoustique ! [Rires] Incroyable ! Mais je ne l’ai jamais rencontré ! Je ne sais pas, peut-être qu’il ne m’a pas trouvé, ou je ne sais pas ce qu’il a fait. Peut-être qu’il est tombé sur cette fille [Candice Night], et ensuite il a su ce qu’il devait faire ! Il y avait assurément un lien mais même plus que ça. J’ai d’ailleurs analysé ça : j’ai trois batteurs – quatre, en fait – et deux bassistes de Jeff Beck. C’est la génération qui me précède ! J’ai pris ces musiciens à ces gens, et ils étaient contents de me rejoindre, c’est qu’ils ont forcément vu quelque chose, d’une certain façon. Quand j’ai fait mon premier album du Michael Schenker Group, c’est pour ça que Roger [Glover] l’a produit – parce qu’il aimait. Et ensuite, quand Rainbow s’est séparé, Peter Mensch voulait que je fasse équipe avec Coverdale. Je me suis dit : « Pourquoi je ferais ça ? » Je venais de quitter UFO parce que je voulais sortir du feu des projecteurs. Je voulais juste trouver un chanteur inconnu, avec qui il est facile de travailler, et m’amuser avec la musique, travailler sur moi-même et apprendre de la vie. J’explorais ma créativité d’un tas de façons qui n’auraient pas convenu à tous ces groupes.
Comme tu l’as dit plusieurs fois, tu as arrêté d’écouter de la musique il y a longtemps. Et pour écrire la musique de cet album, tu t’es coupé du monde extérieur…
Oui, quelqu’un a écrit ça, que je me « coupe du monde ». Bien sûr que je me coupe du monde ! Si tu dois étudier pour ton diplôme à l’université, tu vas dans ta chambre ; tu ne vas pas à une fête foraine pour y étudier ton examen ! Bien sûr que tu te coupes du monde ! Ça donne l’impression d’être tellement brutal ! Quand je joue de la musique, je vais dans un endroit calme où je peux jouer. J’éteins la télé afin que je puisse entendre la musique que je joue ! Les gens peuvent lire ça de façon étrange, mais évidemment, je me coupe du monde. C’est la chose normale à faire quand on est créatif. Tous ceux qui écrivent une chanson se coupent du monde – à moins qu’ils écrivent des paroles et qu’ils aient besoin de puiser une inspiration quelque part. Ce que j’ai fait était très simple. Comme je l’ai déjà expliqué, j’ai trouvé ce créneau de six ou sept mois. Je ne m’entraîne pas – je joue et je découvre, ce qui veut dire s’amuser en jouant. C’est comme une chasse au trésor : tu recherches de l’or, et déjà rien qu’en cherchant, tu t’amuses. Ensuite, tu trouves une pépite d’or, tu la chéris, et tu la mets dans un endroit spécial. C’est ce que je fais avec les fragments de musique. Et ensuite, je commence à écrire des chansons à partir de ces fragments qui m’inspirent. Je fais douze chansons, puis j’arrête. Je n’écoute rien d’autre parmi ce que j’ai ; je continuerai quand ce sera le moment de faire l’album suivant. Mais en attendant, je recueille d’autres pépites d’or. Je ne jamme pas, je ne passe pas tout en revue pour voir s’il y a des fragments qui sont mieux que d’autres. Je passe strictement d’un fragment de musique à l’autre, ce qui reflète mon moi le plus récent. Puis ça redevient mon moi le plus récent quand c’est le moment de faire l’album suivant. Mais je compose toujours de la même façon. Il est clair que je ne vais pas à une fête foraine, au milieu de plein de gens qui font la fête, en m’attendant à obtenir des résultats ! [Rires]
Ton dernier DVD live a été enregistré au Japon. En fait, tu sembles avoir un lien très spécial avec le public japonais. Tu as déclaré un jour : « Ils adorent ce que j’adore. » Comment expliquerais-tu ce lien que tu sembles avoir avec la culture rock japonaise ?
Je ne sais pas trop. Les Japonais sont une sorte de gens très intéressante. Tout ce qu’ils font est très différent du reste du monde. Je connais un gars qui a déménagé au Japon et est venu ici juste pour visiter Paris. Il n’a qu’une hâte, c’est retourner au Japon ! Il y a un truc avec le Japon, le respect dont ils font preuve, la culture… Tout est propre. Ça commence avec la façon dont ils élèvent leurs enfants, je pense. Tout dans le Japon est différent du reste du monde, point. Pourquoi ils adorent ma musique ? Je ne sais pas. Pourquoi est-ce qu’ils comprennent ce que je fais ? Je ne sais pas. Mais c’est un fait, c’est ce qui s’est passé toute ma vie. Si je jouais de la musique expérimentale ou peu importe ce que je faisais, ils aimaient toujours ce que je faisais. Je suppose qu’ils aiment mon jeu de guitare ! Ils aiment ma façon de jouer. La raison pour laquelle j’ai fait l’enregistrement du dernier DVD, c’était parce que j’étais choqué quand j’ai vu la salle au Japon. Ça me rappelait que le Budokan n’avais jamais été filmé, et je me suis dit : « Ce lieu est tellement incroyable ! Ça me rappelle le Budokan, j’ai envie de le filmer ! »
« On m’a escroqué toute ma vie ! J’ai joué gratuitement jusqu’à l’âge de trente-six ans, en 91. […] Mais le meilleur dans tout ça, c’est que ça ne m’avait jamais manqué quand on m’arnaquait. Ce qu’ils m’ont pris ne m’a jamais manqué. Ça aussi, ça en dit long. »
En fait, j’ai investi de ma propre poche. Je n’ai rien demandé à personne. J’ai juste dit à mon fils : « Montons une équipe de tournage. » J’ai emmené tout ça en Allemagne et je l’ai édité avec un Allemand, puis je l’ai vendu à In-Akustik. C’était le moment où, pour la première fois, le reste du monde, au lieu de regarder via YouTube et des enregistrements sur téléphone, a vu le potentiel de ce projet. C’est là que les offres de contrat ont afflué, parce qu’ils ont pu voir ce projet sous un bon jour. C’est grâce à ça que j’ai enregistré l’album, et je suis tellement content de l’avoir fait, car ça a mené à la suite. J’ai aussi toujours voulu faire un enregistrement en Espagne, car le public y est tellement fantastique. Ils sont bruyants, « olé, olé, olé » ! Ils peuvent faire ça pendant dix minutes, sans s’arrêter ! Tu es là debout, sans savoir quoi faire ! [Rires] Tu es obligé de chanter avec eux ! Il y a eu d’autres idées de lieu où j’ai envie d’enregistrer. A un moment donné, j’ai envie d’enregistrer un album live en Angleterre aussi, car le public y est également fantastique. Là, pour le Japon, ça s’est fait juste parce que j’ai été très impressionné par cette magnifique salle.
C’est super pour quelqu’un qui a tant souffert du trac de vouloir faire tant d’albums live maintenant !
Enfin, j’ai fait deux albums live avec Temple Of Rock – un en Hollande, un en Espagne. Puis j’ai fait le Michael Schenker Fest. Donc, en gros, ça ne fait que trois albums live en presque dix ans. Je ne voulais pas vraiment faire un album live, mais j’ai vu la salle… Je dis juste que j’ai des idées pour la prochaine fois que la question se posera. Ça ne veut pas dire que je vais faire un autre album live demain ! Je ferai le prochain album live quand ce sera le moment d’en faire un ! L’Angleterre est sur la liste, c’est ce que je suis en train de dire. On verra comment ça se passera. Mais au final, les choses se font comme elles veulent se faire ! On ne peut qu’établir un plan, et si ce plan se fait remplacer par un autre, il faut l’accepter !
Tu as déclaré que tu as toujours privilégié l’épanouissement personnel et la recherche musicale, tandis que d’autres musiciens espéraient plus que tout réussir en tant que groupe. Au final, comment ce choix dans ta carrière a impacté le musicien que tu es aujourd’hui ?
Ça m’a fait faire un virage à 180 degrés. Ça a fait de moi une personne tridimensionnelle. J’étais une personne bidimensionnelle, et aujourd’hui, suite à mes années intermédiaires, je suis devenu une personne tridimensionnelle. Ce qu’il est important de savoir est que « In Search Of The Peace Of Mind » est la toute première chanson que j’ai écrite. Je l’ai écrite pour Scorpions. Je l’ai écrite dans la cuisine de ma mère, il n’y avait personne avec moi, mais ils se sont eux-mêmes crédités. Ils avaient six ans de plus que moi ; j’avais quinze ans, ils en avaient vingt et un. Ils m’ont escroqué déjà à ce moment-là. Mais j’ai deux tatouages dans le dos : l’un dit « né pour surmonter », l’autre dit « né pour être libre ». « In Search Of The Peace Of Mind » (« à la recherche de la paix de l’esprit »), « né pour surmonter », « né pour être libre » : si tu rassembles tout ça, tu comprends ce que je chéris et ce qui est important pour moi. Et le fait que j’ai inconsciemment créé quelque chose, ça a eu un énorme effet sur la planète Terre, et je ne m’en doutais pas. Ce n’est pas moi qui l’ai fait – je ne sais pas qui l’a fait ! Je n’étais pas là, je n’en étais pas conscient. Mais ce que j’ai fait durant mes années intermédiaires, j’en étais conscient. C’était du vrai travail, c’était un vrai champ de bataille. J’étais dans l’arène. J’ai pris le taureau par les cornes. J’ai fait mon boulot, il m’appartient, et personne ne peut me le prendre.
Tu viens de mentionner qu’on t’a escroqué à l’âge de quinze ans parce qu’évidemment, tu étais…
On m’a escroqué toute ma vie ! J’ai joué gratuitement jusqu’à l’âge de trente-six ans, en 91. J’ai dit à Robin McAuley : « Robin, il y a un truc qui ne va plus là ! Un conducteur de limousine m’a dit : ‘Tu te fais arnaquer à droite à gauche.’ Les manageurs disent toujours qu’il ne reste plus d’argent. Tu sais quoi, Robin ? Je ne monte plus sur scène à moins d’être payé ! » Robin était là : « Je suis d’accord ! » Je suis donc allé voir le management et j’ai dit : « Allez vous faire foutre ! Vous nous payez, ou alors plus de concert ! » Soudainement, il y avait de l’argent ! [Rires] Un autre manageur a essayé de me manipuler, car je suis un musicien vulnérable qui se concentre sur l’art. Il a dit : « Michael, on a besoin d’aller voir Chrysalis Records, parce qu’on a besoin d’argent pour finir l’album Assault Attack. J’ai besoin d’au moins quarante mille, donc il faut que tu signes » – car j’étais le propriétaire du contrat. Ils ne pouvaient pas récupérer d’argent à moins d’avoir ma signature. Je n’ai pas vraiment regardé, parce que je faisais confiance à ce satané type. J’ai fait de la cross-collatéralisation avec cette signature pour payer les dettes d’UFO et de MSG. J’étais en larmes, je n’arrivais pas à le croire. J’ai dit : « Il n’y a aucun moyen de s’en sortir, comment est-ce que je peux régler ça ? » La même personne s’est enfuie quelque part avec quatre vingt mille livres – de ce que je sais – en 1980, ce qui faisait probablement autour de cinq cent mille dollars à cette époque. C’était il y a quarante ans, et je ne l’ai plus jamais revu. Il s’est probablement construit une maison aux Philippines, où c’était très bon marché, et il flotte sur les vagues et n’a plus jamais besoin de revenir ! Il vit des intérêts de l’argent qu’il a volé. C’est incroyable.
Ensuite, j’ai connu une histoire très inhabituelle ; je n’aurai pas le temps de tout raconter pour que tu comprennes bien, mais ça a provoqué un déclic. J’ai fait un album instrumental acoustique, en frappant à la porte des stations de radio sans prévenir. J’ai voyagé en bus Greyhound, en transport public, après que le conducteur de limousine m’eut dit qu’on m’avait arnaqué à droite à gauche. J’ai voyagé seize mille kilomètres à travers l’Amérique, puis je suis revenu à la maison, et j’étais riche. Car quatre-vingts pour cent des stations de radio m’avaient ouvert leur porte. Ils ont écouté mon histoire, ils ont écouté mon album acoustique, qui s’appelait Thank You, en remerciement à tous les fans pour leur soutien au fil des années. Les mille premières personnes ont eu leur nom imprimé sur la pochette de l’album. Quand je suis revenu à la maison après un mois, ou peu importe combien de temps c’était, j’avais une maison au Mexique, une maison à Scottsdale, une maison à Phoenix, un studio Cave Creek, etc. Mais le meilleur dans tout ça, c’est que ça ne m’avait jamais manqué quand on m’arnaquait. Ce qu’ils m’ont pris ne m’a jamais manqué. Ça aussi, ça en dit long.
Interview réalisée en face à face le 26 août 2019 par Tiphaine Lombardelli.
Fiche de questions : Nicolas Gricourt.
Retranscription : Tiphaine Lombardelli.
Traduction : Nicolas Gricourt.
Photos : Stephanie Cabral.
Site officiel de Michael Schenker : www.michaelschenkerhimself.com.
Acheter l’album Revelation.
Je voudrais pas faire ma raclette mais Michaël ne m’a jamais vraiment « impressionné »en tant que guitariste : je l’ai vu en concert en 1985 à Clermont Ferrand en première partie de Maiden…il n’a pas bougé de sa zone de pédales d’effets, zéro jeu de scène alors qu’autour de lui,tous les autres musicos faisaient le show… j’ai les 4 premiers albums,la suite ne m’a pas convaincu… même les deux derniers me semblent bien surévalués et un peu « moyens ».. après le melon,il l’a toujours eu ce qui relativise pas mal le talent du monsieur…
Quel melon, en plus d’être totalement perché.
Puis quel mythomane ! Personne n’en voulait, surtout : camé, alcoolique, il était grillé dans le milieu car identifié et étiqueté comme absolument pas fiable du tout!
Reste que c’est un des meilleurs guitaristes du genre, ni plus ni moins. Pas le plus technique, mais un gars avec un sens mélodique inné, composant de vrais soli et pas des étalages débiles de démonstration imbécile. À l’image de Gary Moore. Un vrai artiste.
Donc, respect.
Compositeur exceptionnel ,guitariste de talent,Mickael a l humilité d évoquer son trac et ses addictions ainsi ses déboires dans le business qui ne l affectent pas plus que ça.L important c est de pouvoir enfin l admirer comme à « guitares en scène » cet été et d espérer écouter d autres albums de qualité comme depuis 40 ans..
Sacré Michael. un très très grand musicien , infiniment respectable et reconnu.
Par contre , il montre de plus en plus de signes curieux dans ses propos . Tout d’abord , ses paroles irrespectueuses envers son frère Rudolf sont tout simplement lamentables. De plus , le syndrôme du Melon l’a clairement atteint . 2 exemples :
« Une femme du batteur de Black Sabbath m’a dit qu’à un moment donné, Black Sabbath me voulait dans le groupe. » Pardon ? en tant que quoi ? deuxième guitariste ou pour remplacer Tony Iommi himself ? Quelle blague .
« Et ensuite, quand Rainbow s’est séparé, Peter Mensch voulait que je fasse équipe avec Coverdale. » Quel rapport entre Rainbow et Coverdale ? Il mélange la Purple family le Michael. C’est aussi la première fois qu’on entend parler de cette possibilité de voir Schenker prendre la place de Blackmore en 93 … Plus qu’étonnant.
Il a peut être confondu avec le groupe solo d’Ozzy qui le voulait effectivement. Pour Rainbow et Deep Purple c’est plus flou…
Vis-à-vis de Rudolf, il semble assez clair que Scorpions n’a pas été très réglo avec lui, ne le créditant de rien sur l’album Lovedrive, où il a pourtant clairement écrit des choses, en plus d’avoir joué.
Fikmonskov : il aurait du être cité pour son travail de composition effectivement. Mais de là à s’épandre comme il l’ fait encore récemment sur un différent datant de 1979 faut pas pousser. Rudolf l’ toujours soutenu dans ses moments difficile , notamment en l’invitant en 2006 au Wacken alors que Michael était au fond du trou après son divorce et incapable de jouer. Son retour dans Scorpions en 79 était aussi un bon coup de main pour éviter qu’il ne retombe dans ses travers.
Qu’il règle ce litige une bonne fois pour toute en famille mais pas de cette façon peu reluisante. Rudolf a d’ailleurs répondu publiquement d’une manière qui l’honore.
ça gâche l’aura du blond guitariste.
Tu as un lien vers la réponse de Rudolf ?
Filmonskov : je t’avais posté des liens mais visiblement ils ont été refusés par le modérateur. Va sur Blabber et tape le prénom des 2 frères et tu obtiendra des résultats .La réponse évoquée date du 24 juillet 2016.
J’avais deja entendu que coverdale le voulait.Ozzy le voulait aussi.Et le management d’Aerosmith l’aurait contacté quand les toxic twins se sont separés. Il passait pour être un grand guitariste à la fin des années 70’s et en devenir un très grand gratteux.Mais c’etait un sacré animal assez incontrolable.Je ne sais pas la part du vrai et du faux (black sabbath sans aucun doute faux) mais avec un type comme cela dans un gros groupe c’etait bankable.Les problemes avec son frère sont surement reel mais c’est du domaine privée.