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Interview   

Rob Zombie plus vivant que jamais


Rob Zombie est inarrêtable ! L’homme à la double casquette de chanteur de metal et réalisateur de film est constamment en train de travailler sur de multiples nouveaux projets. A peine son dernier album Venomous Rat Regeneration Vendor sorti l’année dernière qu’il est déjà en train de plancher sur son successeur. Rob Zombie, le groupe, est en pleine forme, alors le chanteur compte bien en profiter. Dans le même temps son premier DVD live intitulé The Zombie Mad Mad Horror Picture Show est sur le point de voir le jour, afin d’immortaliser ce que Rob considère comme étant son meilleur line-up et son show le plus impressionnant à ce jour. Mais ce n’est pas tout, puisque concernant ses activités cinématographiques, Rob Zombie, le réalisateur, prépare actuellement son nouveau film d’horreur, dénommé 31, au sujet duquel il y a encore peu d’infos mais qui déjà excite ses fans. Un film qui a pris la priorité sur ses autres projets liés au domaine du cinéma qu’il conserve dans les cartons : un film sur le Hockey et une série télévisée en collaboration avec l’écrivain d’American Psycho, Bret Easton Ellis.

Et pour couronner le tout, Rob Zombie et sa bande, John 5, Piggy D. et Ginger Fish, sont en ce moment même en train de faire route pour l’Europe. Et nous aurons le plaisir de les retrouver en France pour deux concerts : le 12 juin au Bataclan de Paris et le 20 juin pour enflammer le Hellfest pour la seconde fois.

Nous avons donc joint l’infatigable chanteur, une des grandes icônes du shock rock, pour discuter de tout ceci.

« Même les petits groupes peuvent faire des choses intéressantes qui n’ont pas besoin d’être hors de prix. C’est plus une question d’être créatif que d’avoir de l’argent. »

Radio Metal : Ton dernier album Venomous Rat Regeneration Vendor a été très bien reçu, mieux même que ne l’a été Hellbilly Deluxe 2. As-tu l’impression d’avoir accompli quelque chose de spécial avec ce disque ?

Rob Zombie (chant) : Ouais, je me suis vraiment bien senti avec cet album. Je me suis vraiment bien senti pendant qu’on le concevait. Je savais qu’il serait l’un de nos meilleurs opus. De temps en temps, tu te retrouves dans ces moments où tu sais que tu fais quelque chose de spécial. Tu essayes de rendre spécial chacun de tes albums, mais, dans les faits, tu ne peux pas rendre tous tes disques spéciaux. Certains albums sont meilleurs que d’autres. Et avec celui-ci, je savais que nous étions en très grande forme et je suis très heureux de ce qu’il est devenu.

Et qu’est-ce qui l’a rendu si spécial ?

C’était juste parce qu’il a bénéficié de la bonne combinaison de personnes. C’est ça la clef : l’alchimie entre les gens dans le groupe. A ce moment-là, Ginger Fish avait rejoint le groupe, et je savais que nous avions une formation vraiment bonne et solide. Et ça a fait un monde de différence. Avec Hellbilly Deluxe 2 et les autres albums, nous n’avions jamais eu la bonne combinaison de personnes. Bon, je l’avais sur Hellbilly et je l’avais à la fin de White Zombie, mais ça changeait toujours, les gens allaient et venaient, et parfois ça contrarie les choses. Donc, lorsque tu parviens à obtenir les quatre bonnes personnes, ça fait toute la différence.

Le vois-tu devenir un classique comme le sont Astro Creep 2000 ou Hellbilly Deluxe ?

Je l’espère, mais on ne sait jamais de nos jours, car je ne sais pas si des albums pourront encore devenir des classiques. Je ne sais simplement pas si les gens voient encore les choses ainsi. Mais les chansons que nous avons façonné sur cet album, nous les jouons beaucoup en concert et les gens semblent les adorer. Et ils connaissent toujours les paroles et ils chantent par dessus, je suppose donc qu’ils les aiment. Donc ouais, c’est clairement l’un des meilleurs.

J’ai entendu dire que tu avais déjà commencé à travailler sur le successeur de Venomous Rat Regeneration Vendor. As-tu l’impression d’être encore sur un bon élan créatif?

Ouais, je suis au studio là tout de suite et ça avance super bien. J’ai un bon feeling à ce propos. C’est différent du dernier disque car je ne veux simplement pas essayer de reproduire le même album, mais j’ai le sentiment qu’il s’agit de la prochaine étape logique par rapport au précédent. C’est un album plus sombre et plus étrange, ce qui représente bien ce que j’aime. Qui sait où ça va ? Il y a encore du chemin à faire mais déjà, les chansons que nous avons terminé sonnent vraiment bien.

Tes concerts sont de plus en plus théâtraux et remplis d’effets spéciaux. Puisque tu es aussi un réalisateur de films, tracerais-tu un parallèle entre le fait de mettre en place un concert de rock et de réaliser un film ?

Je pense effectivement qu’il y a un parallèle dans le sens où, tu sais, un film se décompose clairement en trois actes. Lorsque tu ouvres le film, c’est là où tu sollicites l’attention de tous, le second acte est là où tu développes le drame et le troisième acte c’est l’apogée. Et c’est ce que nous essayons de faire avec nos concerts : tu veux ouvrir de manière percutante pour intéresser les gens, tu les accrochent au milieu et ensuite tu termines en apogée.

« Je pense que, pour être dans un groupe de rock et si tu veux en vivre, il faut que tu aies de l’égo, car, en premier lieu, c’est déjà étrange de faire ça ! »

Tu as une imposante présence en concert mais j’ai aussi remarqué comme tu es à l’aise en déambulant sur scène et même dansant de manière très classe. Est-ce quelque chose que tu as travaillé ? Aurais-tu pris des cours de dance ou quelque chose comme ça ?

Non. [Rires] c’est juste que je pense que lorsque tu es dans un groupe, tu entends la musique et tu la ressent. Et tout le monde bouge de manière différente et ceci est simplement la manière dont je bouge, je ne sais pas trop pourquoi en fait ! [Rires]

Il semblerait que ce soit devenu difficile pour la nouvelle génération de groupes de vivre de leur musique, et donc évidemment il est plus difficile pour eux de mettre de l’argent dans un énorme show. Penses-tu que les shows que Kiss, Alice Cooper ou toi-même proposez soit encore quelque chose qui sera accessible à la nouvelle génération de groupes de rock ?

Eh ben, je ne pense pas que ce soit accessible à quiconque jusqu’à ce que leur groupe atteigne un certain niveau leur permettant de faire des shows d’une telle ampleur. Mais je veux dire que tu peux toujours faire des choses. l’argent n’est pas une excuse. Car lorsque j’ai commencé avec White Zombie, nous n’étions pas un groupe populaire, nous jouions dans des petits clubs, et pourtant nous trouvions toujours un moyen de créer un show scénique. Si tu écoutes n’importe quelle interview avec Alice Cooper, il dira la même chose : même lorsqu’ils jouaient dans des clubs, ils essayaient de construire un show sur scène. Il est clair que je produis des shows qui coûtent aujourd’hui un million de dollars, ça fait un paquet d’argent, mais même les petits groupes peuvent faire des choses intéressantes qui n’ont pas besoin d’être hors de prix. C’est plus une question d’être créatif que d’avoir de l’argent.

Si tu commençais ta carrière aujourd’hui, penses-tu que tu aurais réussi comme tu l’as fait ?

Je ne sais pas. Tu ne sais jamais, c’est difficile à dire. Je veux dire que d’une certaine manière c’est plus difficile aujourd’hui parce que, tu sais, les ventes d’albums sont épouvantables, les radios rock sont plutôt mauvaises… Je ne sais pas si c’est également le cas partout ailleurs, mais en Amérique, les radio rock sont coincées dans les années 70, tout ce qu’elles jouent c’est Pink Floyd et Led Zeppelin. Et MTV ne diffuse rien de rock. Donc, à ce niveau là, ce serait bien plus difficile. Mais, en même temps, avec des trucs comme Facebook, Twitter et Instagram, tu as des moyens de promouvoir ton groupe qui sont totalement gratuits, alors qu’à l’époque, lorsque nous arpentions les clubs, nous grimpions sur les réverbères pour accrocher des flyers. Tu sais, tout est une question de savoir à quel point le groupe est malin et veut travailler dur. C’est vraiment tout.

Tu as fait des tournées en co-tête d’affiche avec Alice Cooper et plus tard avec Marilyn Manson. Les deux affiches semblaient être des idées géniales, le fait de regrouper les plus grand shock rockers. Mais comment expliques-tu que des frictions sont apparues avec Marilyn Manson alors que tout s’est merveilleusement passé avec Alice Cooper ? Quelle était la différence entre ces deux tournées ?

Moi et Alice Cooper sommes amis depuis à peu près vingt ans. J’aime vraiment Alice, il est le mec le plus gentil au monde, donc notre tournée ensemble était géniale. Nous avons fait plusieurs tournées ensemble et elle étaient toujours super. Et je connais Manson depuis un bon moment aussi, depuis presque aussi longtemps qu’Alice, mais tu sais… Parfois certaines personnes boivent trop ou quelque chose comme ça et pètent un peu les plombs, et je ne suis pas en train de parler de moi [rires].

Et penses-tu que les égos tendent à ruiner le rock ?

Non, je veux dire que si les gens peuvent garder le contrôle d’eux-mêmes, il n’y a pas de souci. Je pense que, pour être dans un groupe de rock et si tu veux en vivre, il faut que tu aies de l’égo, car, en premier lieu, c’est déjà étrange de faire ça ! Il faut donc que tu aies une certaine quantité d’égo bien gonflé rien que pour pouvoir faire ça. Mais parfois, effectivement, l’égo de certaines personnes finissent par ruiner leur groupe, car ils commencent à s’inquiéter de mauvaises choses et ils prennent leurs décisions en fonction de leur égo au lieu de le faire avec leur cerveau. Ce n’est donc pas terrible.

On sait à quel point Alice Cooper a été une influence pour toi, mais que penses-tu de son album Brutal Planet qui, en fait, inverse un peu les rôles, avec un Alice Cooper influencé par Rob Zombie ?

Il m’a aussi dit la même chose ! C’est marrant, un jour en Californie, j’étais dans le centre commercial, et bizarrement je me suis retrouvé face à lui ! Je ne savais pas vraiment qu’il était en ville ! Et il m’a dit : « Tu sais, j’ai un nouvel album qui est sorti… » Je ne sais plus comment il a tourné ça mais il m’a avoué que j’avais eu une influence sur cet album. C’était donc super, c’était vraiment cool ! J’étais très flatté ! [Rires]

Alice Cooper a toujours fait la différence entre le personnage d’Alice Cooper et lui-même, Vincent Furnier. Considères-tu avoir ce type de dualité ?

Non, je n’ai jamais pensé comme ça. Je sais qu’il a toujours dit ça mais je n’ai jamais vu [Rob Zombie] comme un personnage que je jouais. Dans ma tête, ça a toujours été juste moi faisant mon truc. Je ne l’ai jamais vu autrement.

Tu as un nouveau film d’horreur en préparation qui s’appelle 31…

31, ouais, car ça se passe un 31 octobre.

« Lorsque tu deviens vieux, c’est là où tu peux te relaxer, t’asseoir dans ta maison et lire des livres et promener le chien… Mais aujourd’hui, c’est le moment pour accomplir des choses. »

Dans le teaser qui a été dévoilé il y a des références à tes films passés et le clown effrayant rappelle Captain Spaulding. Est-ce que ce pourrait être un genre de préquel ?

Non, c’est totalement différent. Tout ce que je peux te dire c’est que c’est une idée complètement originale, c’est quelque chose de nouveau. Ce n’est basé sur rien. Je vais commencer à tourner le film à l’automne. Il faut donc espérer qu’à partir d’octobre, je commencerais le tournage. Pour l’instant, je vais garder les détails secrets. Mais ce n’est pas basé sur quoi que ce soit.

Mais est-ce une coïncidence le fait que ce clown puisse rappeler Captain Spaulding ?

Eh bien, il ne lui ressemble pas vraiment, je trouve. Il y a un truc avec les clowns dans le film, mais ça n’a rien à voir avec Captain Spaulding. Et ce qu’il y a dans le film ne ressemble pas à Captain Spaulding non plus, peut-être que les gens trouvent que le poster lui ressemble mais ce ne sera pas le cas avec le film.

Tu travaillais sur un film sur le Hockey, ce qui aurait été ton premier film qui ne soit pas un film d’horreur, mais on dirait que tu l’as mis en suspens pour faire ce nouveau film d’horreur. Pourquoi ? Tu ne te sentais pas prêt encore à mettre de côté le genre horrifique ?

Ça n’avait vraiment rien à voir avec le fait de ne pas être prêt. Tout est une question d’argent, tu sais. Nous n’avions pas l’argent pour faire le film de hockey. Et quelqu’un a décidé de me donner l’argent pour faire l’autre film, j’ai donc dit « ok, je ferai celui-là en premier et je reviendrai sur l’autre après. » Car je ne voulais pas simplement me tourner les pouces pendant des années en essayant de rendre ce film possible, car c’est ainsi que les choses vont parfois, tu sais. Parfois ça prend longtemps pour faire un film, et je ne voulais pas attendre. Et chaque fois que je prévois un film, c’est un autre que je finis par faire. Tu sais, ils sont chers à réaliser. Donc, dès que j’ai parlé à quelqu’un de l’idée de 31, ils étaient là : « Oh ! Nous allons te donner l’argent pour ça ! Faisons-le ! » Donc j’étais là : « Ok ! Je fais faire ça d’abord et ensuite je reviendrai sur l’autre film ! »

Il était aussi question de te voir réaliser une série télévisée pour la chaîne FOX. Où en est ce projet ?

Je ne suis pas très sûr de où ça en est pour le moment. Je faisais ça avec Bret Easton Ellis, l’auteur qui a écrit Américan Psycho et des livres de ce genre, et il écrivait le script et je ne lui aie pas parlé récemment. Je ne suis donc pas certain de savoir où il en est, ni pour combien de temps il en a encore. De toute façon, ça a toujours été pour 2015 au plus tôt, car c’est un grand projet. Il devait écrire un script de six-cents pages, car c’est supposé être une mini série de dix heures.

Tu as un nouveau DVD qui va sortir, un nouveau film d’horreur est en travail, tu as aussi commencé a travailler sur ton prochain album, tu as un livre, une nouvelle tournée qui commence… Comment parviens-tu à faire tout ça à la fois ?!

Eh bien, je ne m’arrête jamais de travailler ! C’est comme aujourd’hui, j’ai travaillé sur un album et ensuite, plus tard dans la journée, je vais partir du studio pour travailler sur un film. C’est comme ça que je fais : j’en fais un peu chaque jour. Ensuite, mardi, je prends l’avion pour commencer la tournée, à partir de là je ne pourrais plus rien faire excepté jouer les shows. Et lorsque je reviendrai à la maison, je me remettrai au travail. C’est fou tout ce que tu peux accomplir si tu travailles assez dur ! [Rires]

Et tu ne te mélanges pas les pinceaux ? Comment parviens-tu à te concentrer sur ce que tu fais si tu passes constamment à autre chose ?

Ouais, je ne sais pas. J’ai toujours pu travailler ainsi. Je suis un peu tête en l’air, donc j’aime bien avoir différentes choses en cours en même temps. Je peux me concentrer sur plusieurs choses à la fois.

Es-tu ce genre de personnes qui essaient de faire tout ce qu’elles peuvent avant de devenir trop vieille ?

Oui ! [Rires] Certainement ! La pire chose au monde serait de devenir trop vieux pour faire les choses et se dire : « Pourquoi n’ai-je pas fait ces trucs tant que je pouvais les faire ?! » Lorsque tu deviens vieux, c’est là où tu peux te relaxer, t’asseoir dans ta maison et lire des livres et promener le chien… Mais aujourd’hui, c’est le moment pour accomplir des choses, même si je fais aussi pas mal ça : je fais beaucoup de lecture et beaucoup de promenades pour le chien, de toute façon. Tu peux accomplir beaucoup de choses en 24 heures ! [Petits rires]

Phil Anselmo est un fanatique de films d’horreur, il a même un festival du film d’horreur désormais. As-tu un jour pensé à faire quelque chose avec lui ?

Non, je n’ai pas pensé à ça, parce que… Je sais qu’il aime les films d’horreur ; je l’ai toujours su car nous sommes amis depuis longtemps. Mais je ne crois pas qu’il ait un quelconque désir de faire des films et si c’est le cas, je ne sais pas… Il ne m’en a jamais parlé. Être fan de quelque chose et effectivement en faire sont deux choses différentes. Donc, non, je vais rester seul pour l’instant. [Rires]

Interview téléphonique réalisée le 28 mai 2014 par Spaceman
Fiche de questions, retranscription, traduction et introduction : Spaceman

Site Internet de Rob Zombie : RobZombie.com

DVD The Zombie Mad Mad Horror Picture Show, sorti le 20 mai 2014.



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  • pas fan du dernier..ché pas.. :/ ! on verra bien au bataclan ce que l’album a dans les trips et ce que ça donne en live

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