
Festival: RockHard Festival[/urlb]
Lieu: Gelsenkirchen (Pfinster Amphiteather)
Date: 22/05/2010 (samedi)
Report et photos: Painkiller

Orden Ogan
Il s’agit de la formation allemande d'Orden Ogan qui se charge de la dure tâche d’ouvrir. Avec un power metal un tantinet épique, il ne faut que peu de temps pour se rendre compte qu’Orden Ogan n’a pas inventé l’eau chaude. Par contre, le groupe a allègrement appris à s’en servir. D’une durée moyenne de 4 à 5 minutes, les titres ne se démarquent pas spécialement, le groupe misant plutôt sur l’aspect visuel des artifices utilisés durant tout leur set. L’accueil est cependant bon, ce qui nous laisse présager le meilleur pour la suite.

Evile
Les Anglais de Evile vont se charger de durcir le ton avec leur thrash « in your face ». Alors que résonnent des riffs de Metallica et Slayer pendant le soundcheck, la foule gagne en importance. Plutôt attendus, les Evile vont donner un bon set, malheureusement entaché de difficultés techniques sans issue. Evile ne se décourage pas et produit son mélange de Slayer, Metallica, Death Angel et Exodus sans sourciller. Les Britanniques ne se démarquent pas vraiment de leurs influences légendaires mais cela ne dérange pas le public venu prendre une dose efficace thrash dans les dents.

Bulldözer
Ce sont quelques puristes mais surtout beaucoup de curieux qui se rassemblent devant la scène pour le set des Italiens de Bulldozer. Ils découvriront ainsi un bon thrash sonnant résolument… allemand ! On entend comme des relents de Destruction et de Tankard. Le tout se tient parfaitement et Bulldözer joue une carte inhabituelle : le chanteur, Alberto Cantini, est déguisé en prêtre et chante derrière un pupitre. Chaque titre sera dédié à une cause sociale ou humanitaire défendue par le groupe, comme l’esclavagisme moderne. On notera d’ailleurs la bannière de l’Unicef sous le kit de batterie. Le groupe aborde aussi un côté fun, et il en faut pour des titres comme « Whisky Time » ! Autre cause défendue par Bulldozer, celle du Bayern Munich, dont le chanteur avoue être supporter à 100%.

Artillery
On rebondit sur une autre leçon de thrash avec les Danois de Artillery. En matière de riffs qui font tourner la tête, les Danois ont de la ressource et la setlist en est une bonne preuve. Difficile en 45 petites minutes de jouer tous les bons morceaux, mais chaque album aura sa part, de même que l’excellent dernier opus en date, When Death Comes. Le chanteur, qui ne fait pas partie du line-up originel s’en sort plutôt bien, même s’il n’ose pas trop aller chercher les aigus sur lesquels il n’est visiblement pas toujours à l’aise. Pour le reste, c’est un assez bon frontman et les autres membres d’Artillery, surtout le batteur, donnent de la sueur ! Le groupe semble complice. Carsten Nielsen, batteur également récemment arrivé, cherche à atteindre ses camarades en leur crachant de la boisson. Les musiciens se croisent et se recroisent sur scène, le chanteur rend visite aux gratteux lors des soli… Un bon feeling, une bonne ambiance qui se répercute bien de l’autre côté de la scène : les slams sont légion durant tout le long de la prestation. Setlist:
Intro
Rise Above It All
The Challenge
When Death Comes
By Inheritance
10.000 Devils
Into The Universe
Upon My Cross I Crawl
Khomaniac
Terror Squad

Raven
C’est un public déjà bien chaud qui semble s’impatienter avant le heavy/thrash de Raven. Et à raison. Très en forme, le trio explose tout sur son passage ! Les classiques s’enchaînent (« All For One », « Break The Chain », « On And On »…) et se mélangent parfaitement à leur répertoire plus récent ( « Walk Through Fire », « Breaking You Down ») de leur dernier album, Walk Through Fire, sorti en 2009. John Gallagher, au chant et à la basse joue comme s’il s’agissait du dernier concert du Corbeau, court dans tous les sens et jette son instrument au sol à la fin. Son frère Mark (guitare) est dans son jeu à la fois brutal et classieux… so british ! Quant au batteur, Joe Hasselvender, il frappe comme une masse et le show n’en est que plus dynamique. Les Anglais, dans toute cette fureur, n’oublieront pas leur ami, Ronnie James Dio, et délivreront quelques notes de « Long Live Rock’N Roll » ainsi que « Man On A Silver Mountain », instant émotion partagé avec le public. Setlist:
Take Control
Live At The Inferno
All For One
Walk Through Fire
Breaking You Down
Solo de batterie
Speed Of The Reflex
Run Silent, Run Deep
Mind Over Metal
On And On
Break The Chain
Long Live Rock N Roll/Man On A Silver Mountain

Exhorder
Le show des Anglais, qui mériteraient un succès actuel à la Anvil, a fait monter d’un cran l’intensité de la journée. Pas pour longtemps car voilà que tout redescend avec Exhorder, se présentant devant nous pour un concert exclusif en Allemagne. Là encore, nous avons une formation, réunie depuis peu, connue seulement des fins connaisseurs. Souvent désignés comme ceux qui ont influencé Pantera, il faut bien reconnaître que les styles des deux groupes se ressemblent fortement à la simple différence que le groupe du regretté Dimebag a développé une facette plus groovy. Exhorder, de son côté, ne s’est concentré que sur un thrash brut et véloce. Le public, lui, n’a que faire de ces histoires d’étiquettes, pogotte et se fait porter pendant une heure sans relâcher le rythme. Les musiciens transpirent aussi sur scène et la passion semble ne pas les avoir quittés. La setlist est sans concessions : pas de nouveaux morceaux, seuls les Slaughter Of The Vatican (1990), The Law (1992) sont à l’honneur.

Accept
Le festival va virer en soirée entre amis puisque deux figures du metal allemand prennent les rênes de la soirée. Une bonne ambiance s’installe vite et c’était pourtant loin d’être gagné pour Accept. Imaginez un Scorpions sans Klaus ou un Motörhead sans Lemmy et vous aurez une idée de la situation délicate dans laquelle s’est plongé Accept. Pourtant le groupe relève sans hésiter le pari de remplacer Udo sans dénaturer la légende. Évidemment, le remplaçant, Mark Tornillo, est loin de faire l’unanimité mais force est de constater qu’en positif ou en négatif, il ne laisse pas indifférent. Le rôle qui lui revient est bien délicat et c’est pourtant détendu, naturel et même très sympathique qu’il se montre à nous. Son registre, sans être une pâle copie de son prédécesseur, lui permet de passer en revue et sans encombres les tubes du groupe, ce qui exclut l’image du tribute band. Plus globalement, c’est tout le groupe qui a le sourire aux lèvres et la setlist fait mouche. Les deux nouveaux morceaux, « The Abyss » et « Teutonic Terror » ont déjà des airs de classiques et laissent présager le meilleur pour la suite. Setlist:
Metal Heart
Living For Tonight
Restless And Wild
Son Of A Bitch
London Leatherboys
The Abyss
Losers And Winners
Teutonic Terror
Breaker
Up To The Limit
I Am A Rebel
Balls To The Wall
Princess
Fast As A Shark

Kreator
Alors que Kreator se fait plus sérieux, plus sombre dans ses concerts à l’étranger, les Allemands se montrent à domicile souriants et proactifs. Mille Petrozza, toujours aussi avide de mosh-pits, descendra plus près du public sur « Tormentor », balancera un t-shirt, et brandira le Flag Of Hate avec la foule. L’atmosphère est donc propice aux slams et pogos en tout genre. La setlist se veut efficace et fait la part belle aux classiques, même si certains ne pourront être joués, faute de temps. Les albums plus expérimentaux (Renewal, Cause Of Conflict) passent à la trappe. A noter la présence de « When The Sun Burns Red », extrait du dernier album essentiellement thrash du groupe (Coma Of Souls, 1990), très bien accueilli par les puristes. A noter, en fond pendant ce titre, des images très dérangeantes sur la torture infligée aux animaux. Des vidéos agrémentent donc l’aspect visuel du concert, même si leur utilisation n’est pas exempte de problèmes : les fenêtres windows qui s’ouvrent toutes seules, ça casse un peu l’effet voulu…
Cette seconde journée se conclut par une ovation pour Kreator et a, contrairement au vendredi et sa conclusion mitigée, intégralement tenu ses promesses.
Setlist:Intro
Choir Of The Damned
The Pestilence
Hordes Of Chaos
Phobia
Enemy Of God
Impossible Brutality
Endless Pain
Pleasure To Kill
Terrible Certainty
Extreme Aggression
Coma Of Souls
Amok Run
The Patriarch
Violent Revolution
Demon Prince
When The Sun Burns Red
Flag Of Hate
Tormentor
