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Chronique Focus   

Russian Circles – Memorial


Pour sa cinquième offrande, Russian Circles a décidé d’assombrir les débats, si tant est que les précédents opus du trio de Chicago aient un jour illuminé nos platines d’un optimisme sans faille… Le guitariste Mike Sullivan et ses sbires impriment un peu plus à travers ce Memorial leur marque de fabrique quasi exclusivement instrumentale, illustrée par des rythmiques aériennes, des passages dissonants et une batterie toujours mise en avant, mais l’expriment d’une manière légèrement plus sombre et pesante, dans un contexte parfois quasi doom. Changements de rythmes désarçonnants et inclusion de quelques subtilités électroniques participent à la manœuvre de perdition de l’auditeur sur Memorial, engagée par une structure d’album plutôt étrange, composée d’une intro, de deux longs morceaux et de cinq autres aux longueurs équilibrées, qui pousse à croire que l’album se doit d’être écouté d’une traite pour être jugé dans sa globalité.

Deux très belles ambiances acoustiques délicates (« Memoriam » et « Cheyenne ») introduisent et interrompent les hostilités hypnotiques et plutôt lourdes des deux mastodontes de l’album que sont « Deficit » et « 1777 » : on gravite, longtemps, on lorgne clairement du côté d’Oceanic ou de Panopticon d’Isis, et on redescend étrangement sur terre par cette fameuse batterie mise à nue.

« Ethel », seul îlot positif ramenant un peu de lumière, est coincé entre les deux inquiétants broyeurs de noir que sont « Burial » et « Lebaron ». Malgré la dimension dépressive un peu plus exacerbée, Russian Circles ne surprend toutefois pas totalement ses auditeurs et inscrit la majeure partie des morceaux de Memorial dans un esprit de composition similaire aux « 309 » et « Batu » du très bon et plus lumineux Empros de 2011. Le trio ayant pris l’habitude de terminer sur une note vocale, après « Praise Be Man » sur Empros, c’est au tour cette fois-ci de « Memorial » avec au chant la chanteuse folk psychédélique Chelsea Wolfe, qui fait leur première partie sur la tournée européenne, et qui délivre une prestation divinement trip-hop, proche de celle de Mazzy Star sur le titre des Chemical Brothers « A Sleep From Day ».

Moins enjoué mais également un cran moins sophistiqué et varié qu’Empros, Memorial est une courte mais talentueuse complainte, diablement sombre mais intense et brûlante, qui emmène les Américains un peu plus loin dans cette identité qu’ils ont tracé en cinq albums.

Ci-dessous les titres ‘Memorial’ et ‘1777′’

Album Memorial, sorti le 29 octobre 2013 chez Sargent House.



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