Cela faisait deux ans que les soldats suédois de Sabaton n’étaient pas venus dans une salle parisienne. Nantes a eu le droit à sa date, Marseille également, mais pour la capitale ce fut un passage au Download festival, sous la pluie, qui avait d’ailleurs été très remarqué. Alors pour la sortie du dernier album The Last Stand, et une tournée, il était évident qu’on allait les voir sur Paris. Et c’est l’Olympia qui aura l’honneur d’accueillir cette date avec de beaux guests : Twilight Force et la légende Accept.
Il est 18h30 quand un mage apparaît sur scène armé de son bâton, s’installant derrière ses claviers. Puis les elfes débarquent à leur tour armés de leurs guitares et c’est avec son épée qu’arrive ensuite le chanteur, héros de notre première partie, déterminé et souriant tel le prince charmant des contes. Car si vous n’êtes pas familier avec Twilight Force, sachez que c’est tout ce que le power metal a pu faire de plus cliché autant dans sa composition que dans ses thèmes. Et c’est aussi ce qui rend le groupe si jouissif à écouter. Imaginez juste que vous demandiez à un enfant de vous faire un univers d’heroic-fantasy. Il vous dessinera des dragons, un brave chevalier, des elfes, un magicien et des fées. C’est en gros tout ce que contient le groupe.
Artistes : Sabaton – Accept – Twilight Force
Date : 16 janvier 2017
Salle : Olympia
Ville : Paris [75]
Sur scène, l’ambiance est bon enfant, les musiciens se charrient et se défient, et cela se fait parfois au détriment de la précision. Il en résulte un show d’une qualité technique impressionnante à tous les plans, mais parfois pas suffisamment calé. Pour autant, les six musiciens restent agréables à regarder et à écouter, et divertissants. On note à cet égard les facéties de Chrileon (chant) qui prend par exemple un malin plaisir à cacher les yeux des guitaristes en plein solo.
Ayant sorti leur second album, Heroes Of Mighty Magic, plébiscité par Nuclear Blast, l’occasion était idéale pour les Suédois de défendre leur disque. Mais pour cela, le groupe aurait mérité un meilleur son. Car même en étant bien placé, on avait l’impression d’être à l’arrière d’une fosse de festival. De même, les lumières beaucoup trop criardes et non-travaillées ne permettaient d’apprécier visuellement tout ce que veut proposer le groupe dans ses costumes. Twilight Force a encore des fans à conquérir mais globalement le public se prend au jeu, même si le chanteur ne parle pas beaucoup, car celui-ci reste très communicatif par ses postures et expressions. La fosse se dandine gentiment au rythme des mélodies légères et entraînantes d’un autre univers (mais qu’on a tout de même l’impression d’avoir entendues mille fois).
Setlist :
Battle Of Arcane Might
To The Stars
Riders Of The Dawn
Gates Of Glory
The Power Of The Ancient Force
Une demi-heure plus tard apparaissent des morceaux de scènes qui semblent appartenir à Sabaton. Puis dans un élan divin, « fiat lux », que la lumière soit, et les couleurs rouges d’Accept dévoilent la scène qui leur est préparée. Des estrades fournies, et cette forteresse en guise de fond de scène sur la toile, annoncent quelque chose de massif. Le public, venu en partie pour les Allemands, acclame le groupe d’une seule voix tonitruante, dans une ambiance électrique. Et ça débarque enfin sur scène, avec « Stampede », un gong derrière la batterie et un Wolf Hoffmann toujours aussi remonté et chauve (un peu une sorte de Bruce Willis si la carrière musicale de ce dernier avait été plus musclée). Les fumées jaillissent et c’est parti pour le moment heavy de la soirée, qui plaira surtout aux connaisseurs du groupe. Car bien que ce soit un son relativement répétitif, on ne peut pas nier le côté fédérateur, nostalgique et surtout la qualité du show des Allemands.
Car Wolf prend vraiment toute la place sur scène et les estrades, avec ses nombreux solos ou alors les moments où il reprendra des titres de musique « classiques » et les fera chanter en chœur au public. Bien sûr le groupe reprendra des classiques comme « Fast As A Shark » avec cette intro chantée en chœur par le public ou, pour finir le concert, le traditionnel « Balls To The Wall ». On reconnait en son chanteur Mark Tornillo un peu de Brian Johnson dans la voix et sa gestuelle, ce qui fait toujours plaisir. L’audience aura donc eu droit à un show millimétré, plein de mouvements et de couleurs, qui donne un aspect de ballet à certains moments notamment lorsque le bassiste et les guitaristes feront en même temps à plusieurs reprises, en ligne, le mouvement de Pete Townshend (The Who) à la guitare.
Setlist :
Stampede
Stalingrad
Restless And Wild
London Leatherboys
Final Journey
Princess Of The Dawn
Fast As A Shark
Metal Heart
Teutonic Terror
Balls To The Wall
On entend les fameux « ça va être tout noir » « merci qui ? » « Spartiate quel est votre métier ? » – tous ces petits plaisirs coupables que l’on n’a pas en concert de black metal – alors on sourit. Sabaton est l’un des groupes avec les fans les plus dévoués, jusqu’à se coiffer comme le chanteur et ramener son gilet pare-balles. Ils connaissent même le nom des techniciens qui viennent préparer sur scène l’attirail, c’est vous dire ! Vous pouvez être sûr que quand les lumières se sont éteintes ce n’était pas la musique qui faisait le plus de bruit dans l’Olympia. C’est avec grand plaisir que l’on accueille le groupe à la joie de vivre débordante (difficile d’enlever le sourire de Joakim au chant). Et évidemment c’est « Ghost Division » qui ouvre le bal avec cette poussée violente du public.
Durant « Sparta », Rise des spartiates viendra sur scène pour animer un peu le show, même si cela est beaucoup moins convaincant que lors du passage d’Amon Amarth au Casino de Paris. Mais pour le visuel, le chanteur arborera un (ridiculement) magnifique casque spartiate. Juste au début de « Primo Victoria » Joakim débarquera d’une porte de bateau de, et pour aider le public à chanter avec eux, notamment sur les nouveaux morceaux, un écran géant au fond de la scène affichait les paroles, durant les refrains. Pour la première fois à Paris le groupe accueil dans ses rangs le tout frais guitariste/claviériste du groupe : Tommy Johansson, anciennement chez ReinXeed (qu’il a fondé) et Golden Resurrection. Lorsque le chanteur lui demande de jouer quelque chose pour le public, tout le monde commence à lui chanter en chœur Swedish Pagans, une petite tradition du groupe.
Mais le combo n’est pas que puissance et testostérone, il fera venir des guitares acoustiques dans une ambiance de lumière très blanche, ainsi qu’un clavier, pour que dans un esprit fédérateur, et soutenus par tout le public, ils chantent « The Final Solution ». Ce n’est pas le même effet que « Bard Song » de Blind Guardian mais c’est toujours efficace. Malgré tout, sur la setlist, on aurait apprécié un petit « Gott Mit Uns ». Mais le groupe a confiance en The Last Stand, leur dernier album en date et ils ont raison.
Le coup de gueule du soir, puisqu’il en faut bien un, s’adressera à l’équipe de sécurité de l’Olympia. Une équipe qui est en sous-nombre au début, puis lorsque cela s’arrange, la sécurité ne prend même pas la peine de rattraper les slammeurs correctement et les jette sur le sol. Certains vont même jusqu’à les frapper où les renvoyer dans la foule sans tenir compte des gens en dessous. Pour citer Tom Araya : « Ton boulot c’est de protéger leur vie, pas de les tabasser ! ». Alors, on attend avec impatience les deux dates de Gojira pour voir comment l’équipe de l’Olympia contient le public. En espérant que les quelques trouble-fêtes des premiers rangs qui frappaient les spectateurs qui portaient les slammeurs n’auront pas fait le voyage !
En résumé, trois excellents groupes et une énergie qui déborde sur la scène de l’Olympia. La fosse et le balcon se charrient en chantant « c’est dans la fosse qu’on chante le plus fort », les murs de la mort sont nombreux, des bières volent, ça se bouscule, il y a des cosplays de Joakim, bref… c’était un concert de Sabaton.
Setlist :
Ghost Division
Sparta
Blood Of Bannockburn
Swedish Pagans
Carolus Rex
The Last Stand
Winged Hussars
The Final Solution (Acoustique)
Resist And Bite
The Lion From The North
The Lost Battalion
Union (Slopes Of St. Benedict)
Rappels :
Primo Victoria
Shiroyama
To Hell And Back
Live report : Matthis Van Der Meulen
Photos : Lost et Bénédicte Duval
Tête d’affiche : SABATON + special guest Accept .
wow , comme le dit Galadriel » Le monde a changé … »
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Ok pour le gars du premier rang saoulé, imaginons. Même si j’ai envie de te dire qu’à un concert de Métal au premier rang tu vas en voir passer au-dessus de toi, bref…
Par contre la sécurité qui va mettre des coups de poings, faut pas déconner non plus, ils ne sont pas là pour ça il me semble ?!
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j etais a cote du gars au premier rang et il en avais marre de se prendre des coups a cause des slammeurs qui lui tombais dessus et puis sent prendre a la secu c est trops facile tu slam tu assume les risques
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Qu’il soit saoulé je peux comprendre, j’suis pas un crevard à slammer toutes les 30 secondes mais dire que quand on slam on assume les conséquences c’est un peu un raisonnement de gamin. Je slam donc c’est normal si je m’écrase par terre devant la sécurité qui me regarde les bras croisés ?
M’enfin bref.
La sécurité repoussait les slammeurs c’est encore pire que si ils étaient resté les bras croisés.
Et les ont frappés aussi.
Je sais bien j’y ai eu le droit. Enfin bon on ne va pas s’éterniser sur une sécurité déplorable à l’Olympia.
J’suis bien d’accord sur le côté à chier des agents de sécurité. Les gars m’ont bien regardé m’éclater par terre après le slam et m’ont limite rejeté manu militari dans la fosse alors que je n’avais plus de dos.
Sinon excellente soirée !
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La partie sur Twilight force est très juste et non négligée comme on assiste souvent dans des report de toute premiere partie, c’est cool ! (bon il manque une chanson dans la set list…)
Le reste est très juste aussi. J’aime beaucoup ce report et il est apparu assez tôt en plus.
Merci les gars !
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C’est la première fois que je vois une sécurité et un premier rang réagir comme ça face aux slammeurs ! Surtout un gros vigile qui repousse les gens en leurs mettant des coups de poings, comme ça les slammeurs retombaient plus loin nickel la sécurité ! J’ai vue aussi UN mec du premier rang se comporter de la même manière, il avait peut-être ses raisons… Mais c’est difficile à croire.
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