Plus le temps passe et moins Max Cavalera mâche ses mots en ce qui concerne l’un de ses premiers amours, le groupe qu’il a formé en 1984, Sepultura. Et il n’y va désormais plus de main morte, que ce soit dans son autobiographie qui va bientôt sortir, dans un premier temps au Brésil et en Pologne, puis aux États-Unis et peut-être ensuite dans le reste de l’Europe, mais également dans une nouvelle interview qu’il a donné à RockMusicStar et où il démonte pièce par pièce le Sepultura post-Cavalera.
A croire qu’il cherche encore et toujours à faire abandonner à Andreas Kisser et Derrick Green l’utilisation du nom Sepultura… Bien aidé, il est vrai par le journaliste l’interviewant, totalement acquis à sa cause, Max se lâche sur Kisser et les autres, apporte un début d’explication à la création de Soulfly et son départ de Sepultura, et donne sa version de la façon dont les choses se sont passées à cette époque, certes très tourmentée de sa vie et de celle de ses proches.
Récemment, à la lecture du blog de Gloria Cavalera (femme de), on avait eu un aperçu sur cette brouille entre Max Cavalera et Andreas Kisser, le guitariste de Sepultura, qui avait mis fin à leur collaboration en 1996. Il y a quelques temps, Max avait évoqué des événements personnels liés à la mort de son beau-fils Dana ; cette fois-ci, du moins dans l’interview, il parle surtout du fait que les autres membres du groupe de l’époque souhaitaient que Sepultura se sépare de Gloria, la femme de Max, en tant que manager du groupe : « Mes seules options à l’époque étaient soit rester avec eux et faire ce qu’ils voulaient que je fasse, c’est à dire virer Gloria, ce que je ne pensais pas être la bonne chose à faire, soit m’en aller. » Max a donc choisi le départ, plutôt que, comme le suggère ce journaliste un poil subjectif, virer tout le monde, garder le nom et trouver des remplaçants. Ce qui a mené à la création de Soulfly, quelque chose de positif, puisque s’il était resté dans Sepultura, « peut-être que [la musique] n’aurait pas été si bonne ». Max considère Soulfly comme un véritable terrain d’expression : « C’est vraiment un groupe de liberté où je peux faire tout un tas de trucs que j’aime faire avec du metal. J’aime que le metal soit différent ; j’aime repousser les limites du metal. ».
Pour lui Soulfly est donc un terrain de jeu plus large que Sepultura… surtout parce qu’il a la mainmise totale sur les choses : « J’aime y amener des thèmes de world-music, j’aime faire toutes ces chansons avec des invités, et Soulfly me permet de faire cela. » Ce qui fait qu’il ne regrette pas une seule seconde Sepultura, même s’il en parle encore beaucoup : « D’une certaine manière, je pense que de finir par quitter Sepultura était une bénédiction déguisée. » Quand à Andreas Kisser, qui s’occupe désormais de l’essentiel des compositions musicales de Sepultura, le verdict rendu par Max n’est pas tendre : il a carrément « pris en otage » le groupe, lui et les autres, « qui n’étaient même pas là au début. » Pour la suite, Max met tout le monde dans le même panier : « La façon dont je le vois, c’est qu’ils ont pris le groupe en otage, et ils ne font qu’utiliser le nom, pour se faire de la promotion. » Et de plus, ce nom, ils n’y font pas du bien : « Mais ils rabaissent le nom parce qu’ils deviennent de moins en moins populaires, et je n’entends vraiment rien de bon de leurs albums. » Avant de préciser qu’il « n’en a vraiment rien à faire de ce qu’ils font. » On l’a compris, au sujet de Sepultura, Max a la rancune tenace.
En ce qui concerne Soulfly et le nouvel album, Savages, Max en est absolument ravi : « L’album est devenu exactement ce que je voulais qu’il soit. Je l’aime vraiment. J’aime l’artwork. […] Les chansons sont cool, les invités sont cool. Je crois que c’était l’album qu’il fallait faire. » Satisfait également de la façon dont son fils Zyon joue de la batterie dessus, il a composé les riffs de Savages de manière frénétique, en étant très inspiré. Il a même conservé, dans sa furie créatrice, un panel de riffs pour le futur qu’il n’a pas pu utiliser pour l’album. Leur nouvelle maison de disque, Nuclear Blast, qui succède ainsi à Roadrunner comme pour Sepultura, est un autre motif de satisfaction : « Ils adorent l’album. Ils sont très enthousiastes pour le groupe. […] Ils sont très excités à l’idée d’avoir Soufly. Et ils travaillent très dur. » Un label sur lequel apparaîtra aussi prochainement le projet Killer Be Killed, avec Troy Sanders de Mastodon, Greg Puciato de Dillinger Escape Plan et Dave Elitch de The Mars Volta : « Beaucoup de gens vont être surpris par le mélange du lourd et du mélodique. Et le fait que trois d’entre nous chantent sur chaque chanson, cela rend le projet vraiment spécial. » L’horizon de Max s’annonce donc déjà sous bien des points de vue.
Mais l’autre actualité de Max, c’est également cette autobiographie, « My Bloody Roots : From Sepultura to Soulfly and beyond », un livre sur lequel il a travaillé les trois dernières années, co-écrit par Joel McIver qui relate l’histoire de Max racontée par Max, et dont l’introduction a été rédigée par Dave Grohl. Un livre dont il est très fier : « C’est un livre génial ; il y a beaucoup de gens cool dedans, comme Mike Patton (Faith No More), David Vincent (Morbid Angel) ou Sharon Osbourne (oui, oui, la femme d’Ozzy). C’est un livre incroyable. Cela va raconter toute mon histoire. » Et apparemment on va y apprendre plein de choses croustillantes : « Cela va raconter la séparation. Je raconte enfin la vérité sur pourquoi j’ai quitté Sepultura. » Il n’y a pas à dire, Max vend bien son truc. D’autant plus qu’il promet qu’il n’y a pas que du dramatique, mais également ce qu’il faut de comique : « Il y aussi des trucs drôles, comme la fois où j’ai vomi sur Eddie Vedder. (Pearl Jam). »
En tout cas, ce dont il est sûr, c’est qu’une fois le livre lu, les gens comprendront pourquoi il a quitté Sepultura, pourquoi il a dû quitter son propre groupe, pourquoi à sa place n’importe qui aurait fait ce choix. Si vous avez hâte de lire le livre, il n’a, à notre connaissance, encore été annoncée aucune date de sortie en France ou en français. Les lecteurs anglophones pourront en tout cas le trouver en anglais à partir du mois de février puisqu’il sera en vente aux États-Unis. Ils pourront ainsi se faire leur avis sur la vérité de Max, et au moins se replonger dans la vie d’un personnage qui aura marqué le metal, surtout à travers Sepultura, et c’est bien pour cela que même aujourd’hui, les discussions avec Max tournent toujours beaucoup autour du sujet.
Ça fait longtemps qu’il est sorti cet article, mais soit… J’étais un grand fan de Max, avant. Avec le temps, j’ai bien compris ce qu’il était, derrière ses airs « spirituels » et « cools ». Un gars qui ne lâche rien, qui veut tout pour lui, le pur narcissique, le pur égoiste. Et Soulfly, sur les derniers albums, c’est une catastrophe. Aussi catastrophique que son soutient à la Russie. Une belle déchéance. Le cliché du mauvais metal dans toute sa splendeur : complotiste, arrogant et hypocrite. Il est temps de boycotter ce mec qui veut donner des leçons à tout le monde, bien au chaud dans sa villa. Pas mieux que ceux qu’il critique.
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Je crois pas que Soulfly soit le cliché du mauvais metal ! Il pense se qu’il veut Max et toi aussi ! Te sers pas d’un article qui a dix ans pour nous dire que les russes sont méchants ! Tout le monde chiait sur Phil Amselmo qui gueulait white Power et tout le monde veut aller voir la formation Pantera 2023!
il ya une date française de sortie prévu depuis le temps?
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Le problème des gens autocratiques, c’est qu’ils n’aiment pas les autres gens autocratiques. Moi on m’a toujours dit que si le groupe avait voulu de se séparer de Gloria, c’est parce qu’elle s’occupait plus de la carrière et de développer le renom de Max que du groupe. C’est quand même pas pour rien que même son propre frère était resté dans le groupe et qu’ils sont restés fâchés 10 ans avant qu’ils ne se retrouvent dans Cavalera Conspiracy.
Bref, un genre de Lars Ulrich avec moins de talent pour ce qui est du business. Ulrich a toujours compris de la valeur du nom ‘Metallica’, alors que Cavalera pense que seul son nom à lui compte.
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Le Sepultura d’aujourd’hui est taillé pour la scène, mais clairement pas pour les albums!! Pour Soulfly, c’est le contraire.
Mais en général, je préfère largement le Sepultura période Max et Soulfly.
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pfff, ça fait un peu pitié le Max.
sans trop suivre la qualité de l’un ou l’autre des groupes, le gars qui dit qu’il est trop heureux de faire ce que lui il veut dans son groupe, mais que Sepultura c’est devenu la dictature de Kisser… il me fait bien rire.
non mais sérieux, il fait payer ses autographe le gars?
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perso moi je trouve que le Sepultura de maintenant est très bon, du très bon son (surtout les derniers albums) et avec des membres sympas et accessibles. Pour rappel Max vend son autographe 20 euros……..
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ayant vu plusieurs fois en concert Sepultura avec le line up actuel, je dois dire que le niveau est largement meilleur que Soulfly. Andréas Kisser lui sait joué de la guitare…
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ouaip ben moi non seulement je trouve que soulfly ca vaut plus grand chose, mais en plus j’aime pas du tout l’idée de la mafia cavalera, par ce que quand je suis allé les voir a paris, les deux premieres parties c’etait avec ses gosses, et les deux ca avait pas du tout le niveau.
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et dailleur pour etre allé voir sepultura dernierement, bah c’était tres bien.
Petite coquille 7 lignes en partant de la fin sur le « vous » mais article néanmoins intéressant … Quand on voit les petites salles dans lesquelles passent actuellement ce qu’il reste de Sepul … !
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