La dernière fois que nous avions vu Sepultura, ce dans le cadre d’une tournée avec Aborted, Soilwork et Kreator en tant que de tête d’affiche. Ce soir le menu est également varié et de qualité avec Obscura, Goatwhore et Fit For An Autopsy. Ce dernier propose d’ailleurs son deathcore pour la première fois à Paris. Nous avions déjà croisé la route des Américains au Metaldays et avions été totalement convaincu par leur énergie et la variété des morceaux. Sans révolutionner le deathcore, le groupe accorde une importante part à la technique et à la dimension progressive de ses compos. Dommage toutefois qu’on ne profite ici que de trente minutes de set, dans des lumières bien sombres.
La moitié de la setlist sera destinée à promouvoir leur dernier album, The Great Collapse. Le son est massif et ce disque offre de grands moments de bravoure musicale. En conséquence, un morceau comme « Still We Destroy » aura déclenché une vraie euphorie dans le pit. Mais malheureusement, le public paraît ne pas être très familier avec le groupe et il y a très peu de monde en ce début de soirée.
Artistes : Sepultura – Obscura – Goatwhore – Fit For An Autopsy
Date : 20 mars 2018
Salle : Élysée Montmartre
Ville : Paris [75]
Goatwhore
Avec son esthétique black metal, un son death et une rapidité thrash, Goatwhore apporte une part bien plus sombre à la soirée. Cela passe notamment par le style vestimentaire avec la présence de veste en cuir et de bracelets cloutés. Même si Louis Benjamin Falgoust, le chanteur principal de ce groupe norvégien, a le pied cassé, il fera tout pour paraître le plus énergique possible, même assis sur son flight case. Dans cette optique, il n’aura de cesse d’headbanguer et on peut sentir toute sa passion et un réel plaisir de jouer sur scène devant nous. L’actualité du groupe se base ici sur la sortie l’an dernier de leur dernier album, Vengeful Ascension. Seulement deux morceaux seront malheureusement joués, l’éponyme ainsi que « Chaos Arcane ». Le reste des titres restera tout aussi punk et rapide en finissant notamment par « FBS » où le public se réveillera enfin pour bouger un peu tout cela. Peut-être est-ce dû au manque de mouvement du chanteur malgré ses efforts ? Mais si l’énergie dans la musique ne manque pas, le résultat est simplement correct.
Setlist :
Alchemy Of The Black Sun Cult
Under The Flesh, Into The Soul
Baring Teeth For Revolt
Vengeful Ascension
Collapse In Eternal Worth
Mankind Will Have No Mercy
Chaos Arcane
In Deathless Tradition
Apocalyptic Havoc
FBS
Obscura
Certaines personnes du public sont venues spécialement pour Obscura, un groupe qui s’est placé comme une référence du death metal technique/progressif. Définitivement inspiré du groupe culte de Chuck Schuldiner, Obscura a enchaîné les différentes tournées. Ce soir, même si c’est toujours un plaisir de voir le groupe sur scène – avec une telle maîtrise de leurs instruments et un si grand sourire -, les soucis techniques sont trop nombreux pour savourer pleinement leur set. De multiples larsens gâchent certaines parties des morceaux, notamment la fin du dernier titre « Centric Flow ». Des jets de fumées rendent, pour leur part, le visuel du concert encore plus sombre. Mais l’énergie du groupe, et sa bonne humeur, restent intacts et son public lui rend bien en criant à gorge déployée, le leader Steffen Kummerer répondant « merci mon chouchou ». Mais tout cela reste de courte durée car le groupe aura juste le temps de jouer six petits morceaux sans aucun titre de Retribution, leur premier opus. Ceux n’étant venus que pour Obscura sortiront donc un peu déçus de la qualité du son, du show visuel très pauvre ainsi que du peu de morceaux joués. Mais cela nous donne évidemment envie de courir en tournée avec le groupe pour attraper encore plus de chansons. Car on ne va tout de même pas finir notre expérience avec le groupe sur ce long larsen qui accompagna la fin du set !
Setlist Obscura :
Ten Sepiroth
Ocean Gateways
Akróasis
The Anticosmic Overload
Ode To The Sun
Centric Flow
Sepultura
Si la salle est un peu plus compacte et se rapproche de la scène, il n’y a pas la foule espérée pour Sepultura. Et ce malgré une affiche luxueuse. Tout cela ne freine en rien les célèbres Brésiliens avec un set de plus de 1H20 comprenant beaucoup de titres issus de leur dernier album Machine Messiah. La prestation démarre avec « I Am The Enemy » et le hit « Phantom Self », permettant encore une fois de savourer le charisme et la puissance de Derrick Green sur scène. Un frontman qui danse et sue dès les premiers morceaux. Il est à noter que ce soir du 20 mars marque également les 20 ans de collaboration entre ce chanteur et le groupe. Néanmoins, il n’est pas le seul membre de Sepultura à se démarquer en live car Eloy Casagrande à la batterie est toujours un monstre dans sa catégorie. Andreas Kisser est, pour sa part, un sacré showman à la guitare. Invectivant la foule, se déchaînant sur son ampli Orange, il offre à l’audience des solos aux nombreuses distorsions. Paulo Jr., le doyen du soir, affiche comme à son habitude un toujours aussi grand sourire.
Et si la soirée n’avait pas brillé pas ses qualités sonores et visuelles, Sepultura résout tous ces soucis en étant un groupe agréable à voir avec un son faisant honneur à ses compos. Et quelle setlist, avec en tout 18 morceaux ce soir ! « Territory », « Arise » avec en ouverture le riff de « Mass Hypnosis » mais aussi « Desperate Cry » ou le mythique « Refuse/Resist » sont proposés, sans oublier l’ébouriffante instrumentale « Iceberg Dances », avec ses multiples changements et sa partie latine en guitare classique. Comme bien souvent malheureusement, le public se réveille sur les derniers titres. Le rappel se fait sur « Slave New World », « Ratamahatta » ou Derrick Green montera près du batteur pour jouer du tambour. Et au final, évidemment, on ne pouvait pas passer à côté de « Roots Bloody Roots », le plus grand tube du groupe qui sera chanté par toute la salle.
Sepultura
Sepultura s’en sort avec le meilleur set du soir. Le meilleur son, les meilleures lumières, la meilleure prestance et la meilleure énergie, même si l’on ne critiquera pas l’investissement total des précédents groupes que l’on a vu jouer ce soir. En tout cas, si Sepultura divise encore aujourd’hui, et provoque un rejet (irrationnel ?) chez nombres de nostalgiques de l’époque des frères Cavalera, il reste plus que jamais une valeur sûre du thrash, avec de nombreux fans mettant toujours une belle énergie dans la fosse.
Setlist Sepultura :
I Am The Enemy
Phantom Self
Kairos
Territory
Desperate Cry
Sworn Oath
Resistant Parasites
Against
Choke
Boycott
Machine Messiah
Iceberg Dances
Inner Self
Refuse/Resist
Arise
Slave New World
Ratamahatta
Roots Bloody Roots
Report et photos : Matthis Van der meulen