ENVOYEZ VOS INFOS :

CONTACT [at] RADIOMETAL [dot] FR

Interview   

Sevendust : une question de timing…


La pandémie de Covid-19 n’a pas uniquement provoqué l’annulation des concerts partout dans le monde, elle a aussi chamboulé les plannings de sortie d’album de nombreux artistes, dont Sevendust. Le treizième album du combo originaire d’Atlanta, qui est prêt depuis janvier, a en effet été mis en attente du bon moment pour sa sortie. Mais le successeur d’All I See Is War (2018), qui a à nouveau bénéficié de la collaboration de Sevendust avec le producteur Michael « Elvis » Baskette », ne devrait maintenant plus tarder…

Alors que l’annonce du nouvel album se fait imminente, nous avons joint le jovial chanteur Lajon Witherspoon pour qu’il nous donne de premières infos, que ce soit son sentiment sur la direction prise ou son expérience de la conception du disque. Il nous parle évidemment de la reprise réussie de « The Day I Tried To Live » de Soundgarden, lâchée il y a un mois en guise de mise en bouche pour faire patienter les fans, mais aussi de la manière dont un coup de téléphone de Little Richard a changé sa vie ou de son album solo qui se fait attendre.

« Il aurait pu proposer n’importe quelle chanson de Soundgarden ou Chris Cornell et j’aurais dit : ‘Oui, bien sûr !’ Mais quand il a proposé ça, évidemment j’avais peur ! J’ai dit en plaisantant : ‘Qui va chanter cette chanson ?’ [Rires] »

Radio Metal : Le mois dernier, vous avez sorti une reprise du classique de Soundgarden « The Day I Tried To Live ». Le sens de cette chanson semble prendre une tout autre ampleur avec ce qui arrive en ce moment…

Lajon Witherspoon (chant) : Absolument ! Avec Sevendust, nous n’avons pas fait beaucoup de reprises. Pour une raison, cette fois, avec cet album, nous nous sommes posés en tant que groupe et nous avons dit : « Ce serait marrant qu’on essaye de reprendre une chanson. Quelle chanson est-ce qu’on devrait reprendre ? » Nous avons proposé des centaines d’idées et nous n’arrivions pas à nous mettre d’accord sur une chanson. Donc notre producteur Elvis Baskette est intervenu dans la conversation un jour et il a dit : « Qu’est-ce que vous diriez de ‘The Day I Try To Live’ de Soundgarden ? » Il aurait pu proposer n’importe quelle chanson de Soundgarden ou Chris Cornell et j’aurais dit : « Oui, bien sûr ! » Mais quand il a proposé ça, évidemment j’avais peur ! J’ai dit en plaisantant : « Qui va chanter cette chanson ? » [Rires] C’était sympa d’aller en studio enregistrer cette reprise. J’ai été au studio ce soir-là, c’était le dernier jour de mes enregistrements, et j’ai chanté en y mettant tout mon cœur ! Je me suis approprié la chanson. J’ai chanté naturellement et c’est venu tout seul. Je ne l’ai pas répétée, je ne l’ai pas chantée cent fois ou quoi que ce soit. C’est comme ça que j’aime faire les choses, c’est plus authentique. Le résultat est vraiment spécial et ça mène à la période actuelle, c’est assez ironique ce qui se passe dans le monde. Déjà avant, quand Soundgarden a sorti cette chanson il y a de ça des années, elle était incroyable. Le texte est génial. Ça parlait de faire autre chose de notre vie, c’était dingue, mais cette chanson ayant été faite maintenant et ensuite la pandémie, Black Lives Matter et toutes ces choses s’étant produites partout dans le monde, ça avait du sens pour nous de sortir cette chanson.

Quelle importance Chris Cornell a-t-il eue pour toi en tant que chanteur ?

Oh mon Dieu ! C’est l’un des meilleurs ! Si je pouvais dire quelque chose à quelqu’un qui est encore en train de grandir et qui a envie de devenir un musicien ou un artiste, je dirais que Chris Cornell en tant que chanteur, mais aussi Soundgarden en tant que groupe sont assurément des artistes qu’il faut écouter. Je pense que leur musique ne mourra jamais. C’est une légende. Son héritage perdurera, c’est certain. Le fait que nous ayons eu la chance de reprendre cette chanson… Quel honneur pour moi d’avoir chanté cette chanson ! C’est dingue !

Je ne sais pas si ça faisait partie de la raison pour laquelle vous l’avez choisie, mais « The Day I Tied To Live » par Soundgarden est à l’origine sorti en 1994, exactement l’année de création de Sevendust. Quels sont tes souvenirs de cette année ?

Je ne m’en étais pas rendu compte ! [Rires] Wow, à l’époque j’étais un gamin qui vivait à fond. Je venais, à vingt et un ans, de signer notre premier contrat avec TVT Records. Donc pour nous, le monde c’était : « Oh mon Dieu, on s’apprête enfin à quitter Atlanta, en Géorgie, et à commencer à tourner dans le monde ! » C’est ce que nous avons fait et nous ne sommes plus jamais rentrés chez nous après [rires]. Je veux dire que j’étais un gamin qui adorait la musique et s’imaginait ce que ça ferait d’être sur scène, de voyager dans le monde et de faire ce que je fais là tout de suite… J’ai toujours rêvé de faire ça ! Donc les rêves se réalisent vraiment !

Vous avez fini l’enregistrement du treizième album de Sevendust en janvier dernier, mais la sortie a été repoussée à cause de la situation actuelle : à quel point c’est frustrant d’avoir un album prêt et de devoir attendre le bon moment ?

C’est très frustrant ! C’est très frustrant de devoir rester assis chez nous, mais au moins nous faisons… Moi et ma famille, nous nous assurons de faire ce qu’il faut [petits rires]. Nous sommes prudents, nous portons nos masques, etc. Mais bon sang, rien qu’en tant qu’artiste, c’est dingue de savoir qu’on a cette belle œuvre d’art qu’on a hâte de montrer au monde. Mais il est clair que nous devons attendre le bon moment. Ce qui s’est passé est qu’avec le groupe, nous avons discuté tous ensemble et dit que c’était une bonne idée d’au moins donner aux gens une chanson. C’est ce qui s’est passé et wow… Nous avions cette reprise de Soundgarden et nous nous sommes dit : « Pourquoi ne pas faire écouter ça à tout le monde ? » C’est une petite mise en bouche avant la sortie de l’album. Avec un peu de chance ça fonctionnera et ça donnera à tout le monde un peu d’espoir et quelque chose vers lequel se tourner en cette période.

Est-ce que cette reprise de Soundgarden pourrait-être un indicateur de ce à quoi on peut s’attendre avec le nouvel album, musicalement et au niveau des textes ?

Au niveau des textes, oui assurément. Nous avons gagné en maturité. Je pense que c’est le cas à chaque nouvel album, mais c’est d’autant plus le cas sur celui-ci. Je pense que le temps que nous nous sommes pris pour respirer, vivre la vie, puis revenir en studio a clairement aidé Sevendust. Je crois que les gens vont voir que cet album est très mature. C’est clairement Sevendust. D’emblée, il vous explose au visage, il frappe fort, et ensuite il vous emmène dans une expérience musicale qui nous ressemble, mais simplement à un niveau plus mature. Je peux entendre un peu de l’album Seasons là-dedans, qui est l’un de mes albums préférés. Ça serait une bonne comparaison. Un petit peu de Seasons mêlé à une nouvelle approche de Sevendust ! Je trouve que sur cet album, nous sommes parvenus à capturer l’essence de Sevendust mais en étant une version plus expérimentée du groupe. Ça reste aussi heavy que possible, il y a des ballades aussi, mais globalement, c’est un super album, bien solide, dont je suis très fier. J’ai hâte que tout le monde puisse l’entendre !

« Nous voulons simplement quelqu’un qui vienne et fasse la police pour mettre de l’ordre dans toute la folie que nous apportons [rires]. »

Pour l’album précédent, All I See Is War, vous aviez cinquante à soixante chansons potentielles. Avez-vous réutilisé certaines d’entre elles ou bien avez-vous démarré de zéro ?

Nous avons démarré de zéro, oui ! Nous avons eu tellement de temps que nous avons pu continuer à composer. Nous avons donc encore beaucoup de chansons qui traînent dans ce que j’appelle la chambre forte de Sevendust, dans laquelle nous avons toujours la possibilité de ressortir des choses sur lesquelles travailler et récupérer des parties. C’est très excitant. Quand nous nous réunissons en tant que groupe, il se passe tellement de choses. Il y a toujours de la nouvelle musique. Nous nous amusons toujours à écrire. Pour cet album, comme pour All I See Is War, au début du processus, Morgan, John et moi, normalement nous nous réunissons et écrivons plusieurs chansons, histoire de mettre la machine en route. Pendant ce temps, Clint est chez lui, et chacun écrit quelques chansons, et ensuite nous rassemblons tout ça et déterminons la direction que nous voulons prendre, quel est notre sentiment. Parfois, nous balançons des trucs sur le mur et ça ne reste pas, et parfois ça reste [petits rires]. Nous commençons toujours très tôt. Nous préférons commencer le processus trop tôt que trop tard.

D’après Clint, le plan cette fois était d’aller directement en studio après la tournée afin de faire une pause et de vous détendre après ça. On dirait que vous avez bien choisi votre timing, car tout le monde a été forcé de faire une pause et de se détendre aujourd’hui…

Oui, c’est dingue ! Personnellement, je profite de ce temps pour être un super père. D’ailleurs, nous pouvons enfin annoncer l’incroyable nouvelle : ma femme et moi allons bientôt accueillir un nouveau bébé dans la famille ! Mais c’est fou de voir ce qu’il se passe… C’est une situation étrange parce que, normalement, nous prenons nos photos ensemble en groupe, alors que cette fois, nous avons dû les prendre séparément, car nous sommes éparpillés partout dans le monde. Certains d’entre nous ne pouvaient pas prendre l’avion à cause des restrictions sur les vols. Nous avons donc pris chacun nos photos pour l’album individuellement et le résultat est très cool et super. C’est quelque chose que nous n’avions jamais fait avant [rires]. Il y a une courbe d’apprentissage pour tout en ce moment.

Penses-tu qu’en allant en studio juste après la tournée, vous êtes parvenus à emmener l’énergie live en studio ?

Absolument ! Dès que nous allons en studio, nous parvenons à apporter cette énergie live, mais oui, c’est clair qu’après cette tournée, nos corps étaient en bonne forme pour continuer à balancer la sauce. C’était vraiment amusant d’aller au studio et de bûcher sur les morceaux. Cette expérience live aide vraiment à obtenir un album plus vivant aussi. Je veux dire que même certains jams ont probablement été réalisés en tournée, et certaines chansons ont été composées en tournée.

Clint a aussi dit qu’il y avait beaucoup de mélodie dans cet album et que tu chantais beaucoup plus. Est-ce que ça a été un terrain de jeu particulièrement amusant pour toi, en tant que chanteur ?

Oui, ça a créé un terrain de jeu vraiment excitant et amusant ! J’adore chanter. J’adore avoir de l’espace pour chanter sur les morceaux. Cet album s’est clairement prêté à ça pour moi et j’ai pu vraiment respirer et faire ce que je ressentais. C’était juste incroyable. Nous nous sommes tous réunis et nous avions tous de super idées. Nous avons très bien fonctionné tous ensemble sur cet album. Je pense que plein de gens comprendront ce que nous étions en train de faire.

Récemment, Clint a fait remarquer que vous n’êtes « pas le groupe le plus heavy du monde ; [vous n’êtes] pas non plus un groupe de pop rock ». Est-ce que composer pour Sevendust, c’est une question de trouver le bon équilibre entre la puissance et la mélodie ?

Absolument. Je pense que nous sommes réputés pour être un groupe heavy. Je ne crois pas qu’il faille toujours chercher à prouver aux gens qu’on est un groupe heavy, surtout quand on mûrit et grandit en tant qu’artiste, on a envie d’ouvrir de nouvelles portes et de prendre différentes avenues. Ce serait dingue de ne pas faire ça en tant qu’artiste. C’est ce que nous faisons, nous peignons différents tableaux. C’est ce que j’ai envie de continuer à faire. Nous pouvons le faire et nous pouvons ouvrir notre discographie. Si vous voulez entendre des trucs vraiment heavy, nous vous les apporterons, mais il est clair que nous ferons aussi des choses différentes.

C’est d’ailleurs assez difficile de vraiment définir le style Sevendust. Ce n’est pas vraiment néo-metal, pas vraiment post-grunge, pas vraiment metal alternatif, pas vraiment pop rock, mais un peu tout ça à la fois. Est-ce que ça a joué pour ou contre vous, selon toi ?

Bonne question ! Peut-être que ça a joué pour nous, sous un certain point de vue, mais peut-être que ça a aussi joué contre nous, car on ne peut pas vraiment nous cataloguer et nous mettre dans une seule case, ce qui est une bonne chose pour moi, personnellement. On ne devrait pas être catalogué. Je trouve que la musique est un magnifique éventail de couleurs et de sons différents. J’ai envie de faire partie de ça. C’est ça Sevendust, selon moi.

« Quand nous composons les chansons et la musique, nous pensons aux fans, ou à la famille – je n’aime pas dire ‘fan’, je dis plutôt ‘la famille’ […] Ce serait fou, autrement. Nous n’avons jamais été égoïstes en composant. »

Après plusieurs albums autoproduits, vous avez fait appel à Michael « Elvis » Baskette, pour « réinitialiser » le son du groupe sur All I See Is War, et vous poursuivez désormais cette collaboration. Qu’est-ce que Elvis apporte au groupe ?

Elvis est presque un membre du groupe. Lui, Jeff [Moll] et son équipe dégagent une incroyable énergie et force. Personnellement, en tant que chanteur, j’adore travailler avec lui, parce qu’il fait ressortir quelque chose en moi que… Je n’ai pas forcément envie de dire que personne d’autre n’a fait ressortir ça en moi, parce que peut-être que c’est dû au stade où j’en suis dans ma vie et il se trouve qu’Elvis est là à ce moment-là, mais nous formons une équipe incroyable ensemble. Elvis ne force rien. C’est vraiment un producteur cool. Si tu as une question et as besoin d’aide, il va pouvoir t’aider. Quand il propose des idées, elles sont super, mais souvent, il nous laisse apporter toute la matière musicale, et ensuite il fait des retouches si nécessaire, et sinon, il n’y touche pas ! Je pense que ça aurait été fou de notre part de ne faire qu’un seul album avec lui et de ne pas revenir. C’était vraiment confortable de retravailler avec lui. Nous nous connaissons maintenant. Il sait jusqu’où il peut aller. Il peut d’un simple regard voir si je suis en forme ou pas. Nous en sommes à ce stade où nous nous connaissons et nous sommes très à l’aise dans son studio. Le studio d’Elvis déchire ! J’adorerais faire un autre album là-bas. Nous vivions dans une grande maison. Nous mangions et respirions la musique. Nous nous réveillions, nous étions directement au studio, nous allions nous coucher, nous nous réveillions à nouveau, nous allions au studio, puis peut-être que nous prenions une journée un dimanche, nous mangions ensemble, nous étions là, vraiment impliqués. C’est ainsi que nous aimons procéder.

Penses-tu que vous aviez atteint une limite à l’autoproduction après Kill The Flaw ?

Ça faisait un petit moment que nous en parlions dans le groupe : « C’est le moment de faire appel à un producteur ! » Nous voulons simplement quelqu’un qui vienne et fasse la police pour mettre de l’ordre dans toute la folie que nous apportons [rires]. Au fil des années, nous parlions souvent à Elvis. A chaque fois que nous passions par la Floride, il venait au concert et nous traînions ensemble : « Mec, il faut qu’on fasse quelque chose ensemble ! » Et le temps a enfin permis que ça se produise. Nous avons pu être au bon endroit au bon moment pour que ça se fasse, et ça fait maintenant deux fois que nous collaborons et c’est super.

All I See Is War était une déclaration forte au sujet du monde, mais on dirait que les choses ont empiré depuis… Avez-vous été tentés de pousser les choses plus loin thématiquement parlant ?

C’est une bonne question. Je trouve qu’All I See Is War est toujours un album très fort, y compris en ce moment. Ces chansons collent toujours assez bien à ce qui se passe. Même dans la chanson « Dirty », je parle à la troisième personne, ça aurait pu être un soldat, ça aurait pu être une dame dans un train, allant en guerre et ayant l’impression que tout s’écroule autour de lui ou elle. Je pense que ce nouvel album, au niveau de ses textes, renverra également à des choses qui se produisent actuellement dans la vie et dans le monde. L’amour, la haine, la colère, la vie, la mort… Tout est dedans ! [Rires]

Je me souviens de Clint qui a dit que vous écoutez ce que les gens aiment et n’aiment pas chez Sevendust et vous en tenez compte. Penses-tu que faire un album ne devrait pas être quelque chose d’égoïste, contrairement à ce que nous disent beaucoup de groupes ?

Absolument ! Souvent, quand nous composons les chansons et la musique, nous pensons aux fans, ou à la famille – je n’aime pas dire « fan », je dis plutôt « la famille » : « Tu crois qu’ils vont accrocher à ça ? » ou « Tu imagines les gens danser là-dessus et chanter en chœur ? » Donc absolument, ce serait fou, autrement. Nous n’avons jamais été égoïstes en composant. J’ai toujours envie que les gens se sentent à l’aise et comme faisant partie de la chanson, et réfléchissent, et qu’elles les touchent d’une manière ou d’une autre.

« Il m’a passé le téléphone avec Little Richard, je lui ai parlé et il m’a dit qu’il était très fier de moi pour ce que je faisais, que je devais m’assurer de garder l’esprit clair et d’avoir la tête sur les épaules […]. Cet appel m’a changé en tant qu’artiste. »

Little Richard est mort en mai dernier. Tu as récemment dit avoir eu la chance de lui parler au téléphone, qu’il t’a donné des conseils sur ta carrière et que ceci a changé ta vie. Comment cette conversation t’a-t-elle affecté ?

Wow, ça me file la chair de poule quand j’y repense ! C’était il y a des années. Un ami à moi, Jay, était son choriste et danseur pendant de nombreuses années. J’ai toujours admiré Jay et son talent, mais je n’arrivais pas à croire qu’il était aussi proche de Little Richard. Un soir, nous étions à Los Angeles et je me souviens que nous étions près de là où il résidait. Jay a dit : « Eh, appelons Richard. Il veut te parler ! » Et il a appelé Richard ! [Rires] Ça se voyait qu’il ne blaguait pas quand il l’a dit comme ça, il a dit « Richard » ! Il l’a appelé et il a dit : « Eh, tu te souviens de mon ami dont je t’ai parlé, Lajon de Sevendust ? » Je pouvais l’entendre dire : « Oh ouais ! » Et il m’a passé le téléphone avec Little Richard, je lui ai parlé et il m’a dit qu’il était très fier de moi pour ce que je faisais, que je devais m’assurer de garder l’esprit clair et d’avoir la tête sur les épaules, et de continuer à porter haut les couleurs de ce que je faisais, et il avait hâte de me rencontrer. C’était une conversation incroyable que j’ai eue avec lui. Avant qu’il ne meure, mon pote a dîné et traîné avec lui, et il a dit : « Little Richard m’a demandé de tes nouvelles ! » [Rires] J’ai trouvé ça incroyable qu’il se souvienne de moi. C’est très cool de la part de quelqu’un qui était une telle énergie et une telle force dans la vie et dans la l’histoire de la musique. J’ai l’impression que cet appel m’a changé en tant qu’artiste. Entendre quelque chose comme ça de la part d’un artiste aussi incroyable et légendaire, ça a allumé une flamme en moi pour m’assurer que je faisais de mon mieux.

Y a-t-il d’autres artistes qui ont « changé ta vie » ?

Mon père était un artiste qui a changé ma vie. Mon père était chanteur, comme mon grand-père. J’espère avoir hérité de sa voix ! J’ai été inspiré par énormément de gens au fil de ma carrière. J’ai quarante-sept ans désormais et il y a encore des gens et des choses qui m’inspirent chaque jour de ma vie.

Ça fait un moment maintenant que l’idée d’un album solo de ta part circule. Aux dernières nouvelles, tu travaillais avec le contributeur à la BO de The Dirt, Sahaj Ticotin. Où en est donc ce projet ?

C’est toujours en cours de travail. J’ai peut-être neuf ou dix chansons. Nous pourrions plus ou moins le faire maintenant, mais il y a encore quelques chansons que j’ai envie de faire et j’ai envie de le sortir de la bonne manière. Il faut prendre son temps avec ce genre de chose. Je suis en plein en train de régler ce que j’appelle des choses légales. Il faut choisir le bon label, s’y prendre de la bonne manière. J’ai l’impression que la vie dans l’industrie musicale est comme un jeu d’échecs et j’ai envie de prendre les bonnes décisions. Il faut laisser passer tout le cirque en ville avant de pouvoir toi-même amener ton propre spectacle [rires]. Ce projet suscite beaucoup d’intérêt et je suis très excité, mais en premier lieu, je veux que l’album de Sevendust sorte et je veux lancer ce cycle, car j’ai toujours le temps pour mon projet solo. C’est amusant. Je suis excité, j’ai hâte que les gens entendent ce que je fais. J’adore travailler avec Sahaj et les autres gens avec qui j’ai travaillé là-dessus. C’est assurément rock, mais c’est un peu plus soul que Sevendust. Je pense que c’est plus radiophonique. Il y a de petits éléments de country. Il y a des ballades. Il y a des éléments de tout ce que j’ai écouté en grandissant, de la dance à la country, au rock, tout ça mélangé en un seul truc qui fait bouger. Je trouve que ça donne envie de bouger. C’est le genre de musique qui donnera envie aux gens de danser. C’est vraiment cool. Ne vous inquiétez pas, ça va sortir ! Il n’y en a plus pour très longtemps ! [Rires]

Qu’est-ce qui t’a motivé à partir en solo maintenant ?

Il ne s’agit pas de partir en solo, mais simplement de faire quelques trucs différents, des choses que j’ai en moi depuis longtemps. Je n’ai pas envie de quitter Sevendust ou quoi que ce soit. Tout le monde fait ou a fait des projets, et là c’est le moment enfin pour que je fasse le mien. Je pense que j’ai trop longtemps attendu pour le faire. Les portes s’ouvrent pour moi et m’offrent cette opportunité aujourd’hui, et j’ai envie de la saisir, de voir, d’explorer ce dont je suis capable.

Quels sont les plans pour Sevendust désormais ?

D’en finir avec cette pandémie ! Dans l’année où va sortir cet album, nous savons que… Nous avons discuté tous ensemble en tant que groupe à propos de ce que nous appelons la tournée de Nashville et il s’agit d’enchaîner un jeudi, vendredi, samedi et dimanche dans des villes et Etats qui permettent aux groupes de jouer dans des salles avec des capacités d’accueil qui permettent d’être en sécurité. Ceci étant dit, qui sait quand ce sera ? Car les gens ne se comportent pas comme il faut ! Tout le monde doit se ressaisir et faire ce qu’il faut avant que nous puissions en arriver là, mais qui sait quand ce sera ? Il faut se détendre et prier. Avec un peu de chance, comme je l’ai dit, tout le monde fera ce qu’il faut, et nous pourrons revenir à la normale et je pourrai aussi revenir vous voir les potes et traîner avec vous !

Interview réalisée par téléphone le 21 juillet 2020 par Nicolas Gricourt.
Retranscription & traduction : Nicolas Gricourt.
Photos : Travis Shinn (2, 4, 5).

Site officiel de Sevendust : sevendust.com.



Laisser un commentaire

  • Red Hot Chili Peppers @ Lyon
    Queens Of The Stone Age @ Lyon
    Kiss @ Lyon
    Skid Row @ Lyon
    Hollywood Vampires @ Paris
    Depeche Mode @ Lyon
    Scorpions @ Lyon
    Thundermother @ Lyon
    Ghost @ Lyon
    Spiritbox @ Lyon
    Metallica @ Saint-Denis
    previous arrow
    next arrow
     
  • 1/3