Nantes c’est loin, surtout quand vous habitez Lyon comme la majorité des membres du staff de Radio Metal ! Du coup, il faut bien l’avouer, nous nous rendons rarement en Loire-Atlantique pour des concerts (à vrai dire une fois par an, en juin, nous passons Gare de Nantes pour un festival que vous connaissez bien…) puisque cela nous oblige à traverser la France. Mais grâce à nos auditeurs/lecteurs, on a trouvé une super technique pour ne pas travailler ! Elle consiste à parler de concerts que l’on a pas vu et ça c’est la classe… Blague à part, comme il nous est délicat de couvrir tous les shows que nous souhaiterions en France, nous avons pensé qu’il était intéressant de faire partager le compte-rendu d’un concert vu par un fan. En l’occurrence c’est donc Arnaud, un fidèle de RM, qui nous a envoyé son live report du concert donné par Sick Of It All au Ferrailleur de Nantes en juillet dernier. Et comme on a trouvé son article intéressant on a décidé de le soumettre à la jungle du web 2.0 dont vous êtes forcément un membre émérite.
L’idée de vous faire participer vous, lecteurs/auditeurs, à notre ligne éditoriale est d’ailleurs le fruit d’une suggestion qui, à la base, vient de vous-mêmes. En effet, à la suite du Hellfest 2014 que nous avons notamment couvert avec notre traditionnel fil rouge nous vous avons demandé sur notre page Facebook quelles améliorations vous souhaiteriez pour notre couverture de l’an prochain. Plusieurs d’entre vous avaient dans leurs réactions fait part de leurs envies de participer au fil rouge ce qui peut être une bonne idée puisque cela nous permettrait grâce à vous d’apporter un autre regard sur le Hellfest en enrichissant notre compte-rendu. Mais nous aurons le temps d’en reparler, pour l’instant laissons Arnaud nous raconter son concert de Sick Of It All. Avec ses mots à lui et sa vision personnelle des choses.
Artistes : Sick Of It All – Ultimhate
Date : 30 juillet 2014
Salle : Ferrailleur
Ville : Nantes
Pour ceux qui habitent à l’intérieur d’un triangle Arras-Bordeaux-Clermont-Ferrand, inutile de vous présenter le Ferrailleur, cette micro salle mythique nantaise, en bordure de Loire, dans les anciens hangars à bananes. Quand le metalleux que je suis s’y déplace, c’est à chaque fois complet, mythique et envoûtant. Trêve de nostalgie, et faute de place, je ne reviendrai donc pas de façon émue sur les concerts d’Ensiferum ou sur les 10 ans de Four Horsemen alors passons sans larmes au menu de ce mercredi 30 juillet…
La soirée démarre en terrasse, avec le soleil estival de circonstances. J’ai sorti mon plus joli kilt et je sens dès mon arrivée que je me suis trompé de code vestimentaire. En l’occurrence ce dernier ne laisse que peu de place au doute quant au style de la soirée : basket, short de basket, T-Shirt de basket, look de skaters tatoués… Ce sera hardcore ou ce ne sera pas. Comme si les fils de Mike Muir, le leader de Suicidal Tendencies, avaient dévalisé sa garde-robe personnelle pour venir festoyer ensemble au même endroit. Papa serait fier de vous les gars !
21H. Les assiettes apéros charcutailles sont toutes parties, il est l’heure d’éliminer tout ça. En guise de mise en bouche le patron nous proposait une heure de Ultimhate et son hardcore new yorkais de…Bretagne. Sont présents deux gratteux, un bassiste avec un sourire heureux et béat, un batteur tellement enfoncé dans son tabouret qu’il en cache son mètre quatre-vingt sans oublier deux chanteurs. Du coup tout cela, sur le papier comme sur scène, promet de la présence sonore. Ma curiosité naturelle avait révisé avant de venir et ce que j’avais écouté d’Ultimhate en mode studio ne m’avait pas plus stimulé que ça. Le groupe ne partait donc pas favori dans mes sondages personnels, soyons francs. Et force est de constater que mon opinion a vraiment évolué positivement en voyant leur set.
Si l’on enlève une propension des chanteurs à bouffer la totalité des syllabes – si bien que je ne peux toujours pas vous dire dans quelle langue ils chantent ! – et le regret de voir qu’ils n’utilisent pas autant qu’ils le pourraient le fait d’être deux frontman, la Haine Ultime s’est bien éclatée et au final les coreux bretons ont été très bons. Ultimhate en live c’est propre, c’est agressif, varié, et le combo a en plus le contact naturel avec le public. Le public, parlons-en tiens ! Beaucoup pendant cette première partie sont restés en mode spectateurs, sans doute pour garder leur énergie pour la suite. Mais ceux qui ont habité la fosse, apparemment des habitués du groupe, l’ont fait d’une façon magnifique, à la limite de la démonstration de Caïpoera. Etant donné que la scène hardcore française n’est pas extrêmement prolifique, si vous avez l’occasion d’aller les voir foncez mais soyez en forme car ça dépote.
J’étais donc heureux et bien nourri de décibels avant que le clou du soir ne pointe sa crête : Sick Of It All. Vingt-cinq ans de carrière, des milliers de disques vendus, des centaines de dates… Et ils étaient là, devant les quatre-cents furieux du Ferrailleur. D’un côté il y avait l’émotion de voir ces gars-là, à ce moment-là, dans cette salle-là, de l’autre l’inquiétude qui dit « Dites donc les mecs, l’âge vous guette ! Attention au concert de trop ! ». Que Nenni… Ce fut une claque et ces gars-là sont des tueurs. Je ne sais pas ce que prend Pete Koller, guitariste bondissant avec son sourire blanchi de Ken, mais c’est en tout cas très efficace.
Sick Of It All, c’est la référence historique du hardcore New Yorkais certes, mais il y a dans leurs mélodies et dans le chant de Lou une tendance punk qui change tout. Il y a du Bad Religion dans Sick Of It All. Ou l’inverse… question de perception. Et ça donne un concert festif, amical, énergique et totalement enthousiasmant où l’on en aurait presque oublié qu’il faisait trente-cinq degrés dans la salle à la fin ! Le troupeau de metalleux entassés par cette chaleur sous les ventilateurs du Ferrailleur a rendu aux frères Koller ce qu’ils ont reçu : du pogo, des incursions récurrentes sur la scène pour jumper le plus loin possible (on y vit d’ailleurs plusieurs fois le chanteur d’Ultimhate en mode fan), des applaudissements, des chants, un pur Wall Of Death. Bref autant vous dire qu’on a brulé nos calories et qu’il ne restait plus grand-chose de notre charcuterie apéritif dans notre organisme.
Nous avons tous fini comme nous l’avions commencé : en terrasse mais avec les sourires heureux en plus !
Live report : Arnaud.