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Interview   

Slash & Myles Kennedy : un rêve, une réalité


Vous avez l’impression que Myles Kennedy est partout ? Vous avez raison, il l’est ! Non content d’avoir marqué les esprits en début d’année avec son album solo, ainsi qu’une tournée en soutien de ce dernier, il revient désormais coup sur coup avec Alter Bridge et l’enregistrement de son live événement au Royal Albert Hall de Londres en compagnie d’un orchestre, et un troisième album au côté de Slash et les Conspirators. Pourtant, la reformation inespérée de Guns N’ Roses, et donc la mise en parenthèse de la carrière solo du guitariste chapeauté, laissait planer un doute sur l’avenir des Conspirators.

Doute désormais dissipé : les voilà bel et bien de retour, ayant repris les affaires là où ils s’étaient arrêtés pendant la tournée World On Fire. Living The Dream est un album dont la conception a bénéficié de deux avantages : conçu initialement sur la route, nourri par l’énergie des concerts, il a ensuite profité d’un temps d’incubation de deux années. Et c’est en début d’année que tout le groupe s’est retrouvé au studio Snakepit, entouré de dinosaures et sous les regards de Lemmy et autres nonnes diaboliques, afin de boucler l’opus en deux temps trois mouvements. Mais laissons le chanteur Myles Kennedy nous raconter tout ceci.

« Plus je passe de temps sur cette planète, plus j’apprends que si quelque chose doit se produire, alors l’univers le laissera se produire. Ça se résoudra tout seul, donc pas la peine de stresser. »

Radio Metal : Tu es sur le point de sortir Living The Dream, ton nouvel album avec Slash. Entre World On Fire et Living The Dream, Slash a fait la reformation de Guns N’ Roses. As-tu eu des inquiétudes sur le futur des Conspirators ?

Myles Kennedy (chant) : Je ne sais pas si j’étais inquiet. Je pense que c’était juste une question de voir ça comme : il avait Guns N’ Roses, je me remettais à Alter Bridge et je me suis mis à faire mon album solo. Il y avait énormément de conflits d’emplois du temps, donc quand est-ce que ça allait être le moment de faire quelque chose comme ça ? Mais sachant qu’une bonne partie de ces chansons avaient été commencées en 2015, je pense que je gardais toujours en tête une certaine quantité de travail inachevé. Comme les chansons avaient été commencées, ça aurait été bien de les enregistrer et les documenter, il s’agissait donc juste de savoir quand il y aurait une fenêtre de tir. Donc je ne sais pas si j’étais inquiet, c’était plus que je me demandais, d’un point de vue logistique comment nous allions faire pour que ça marche. Plus je passe de temps sur cette planète, plus j’apprends que si quelque chose doit se produire, alors l’univers le laissera se produire. Ça se résoudra tout seul, donc pas la peine de stresser.

En fait, d’après Slash, cet album s’est créé assez rapidement…

Effectivement, ça s’est passé très vite. Mais je pense que c’est grâce, en partie, au fait que la genèse des chansons a débuté il y a plusieurs années quand nous tournions pour l’album World On Fire, c’est là que nous avons pris de l’avance. Donc une grande partie de ces chansons a incubé pendant quelques années pendant que tout le monde était ailleurs à s’adonner à ses divers projets. Donc lorsque nous nous sommes de nouveau réunis, l’album a très vite pris forme. J’étais surpris de la quantité de musique dont je me souvenais, pour être honnête [rires]. Je n’avais pas écouté certaines de ces chansons pendant deux ans – ou je ne sais plus combien de temps était passé – et c’était un peu comme refaire du vélo après n’en avoir pas fait pendant dix ans, tu sais automatiquement quoi faire. C’était un processus très automatique. Ça s’est donc fait sans heurt, à cet égard.

Penses-tu que ça a été bénéfique que ces chansons incubent pendant un certain temps ?

Ouais, je le crois, en fait. Quand on met de côté des chansons pendant un moment et qu’on revient dessus plus tard, on gagne un tout nouveau regard. Donc ouais, il est clair que ça a aidé, car ça aide pour écouter avec des oreilles neuves et dire « d’accord, peut-être que cette mélodie ne marche pas aussi bien que je le pensais il y a quelques années. » Donc tu ajustes des choses ici et là, tu re-solidifies les arrangements, tu changes un peu les mélodies. Au niveau des textes, je n’avais pas fait grand-chose quand nous avions initialement travaillé sur les chansons. Généralement, j’attends et je fais les textes à la toute fin, quand je sais que la chanson est formée et que je suis content des mélodies, et aussi quand je sais que la chanson sera sur l’album. Si nous travaillons sur un morceau pour lequel nous nous disons « bon, on n’est pas sûrs si on va la mettre sur l’album ou pas, » ça n’a aucun sens de perdre du temps sur des paroles. Donc, généralement, je garde ça pour la fin. Mais ouais, c’est très utile pour le processus.

Slash a déclaré que, même s’il représente une progression naturelle par rapport à World On Fire, c’est un album bien plus varié, imprévisible mais aussi concis. Est-ce ce que vous visiez depuis le début ?

C’est marrant, tout du moins pour moi, quel que soit l’album dont je fais partie, je reste toujours dans l’instant et je vois ce qu’il se passe. Je m’attèle rarement à faire quelque chose en disant « d’accord, on va faire ce type d’album, » car j’ai le sentiment que notre muse nous inspirera comme elle le jugera bon, et en définitive, après coup tu peux dire « oh, c’était un album de rock n’ roll très concis, » ce qu’est, selon moi, Living The Dream. Tu restes dans l’instant, tu documentes où tu en es à ce moment-là et tu vois où le navire accoste. En fait, il y a un morceau dans l’album qui s’appelle « Serve You Right », qui est un de mes morceaux préférés. Lorsque j’écoute la musique, surtout les parties de guitare de Slash et son solo, pour moi ça rend hommage à un de mes guitaristes préférés de tous les temps : Billy Gibbons de ZZ Top. Je trouve que cette chanson possède une bonne dose de ce blues texan que Billy fait si bien. Ça, c’était inattendu. Lorsque j’ai entendu le solo, j’ai trouvé que c’était un élément très sympa dans l’album. C’est quelque chose que je n’avais jamais entendu Slash faire.

Slash a pour habitude de trouver des idées quand il est sur la route et ensuite les apporter aux balances pour jammer dessus avec le reste du groupe. Est-ce que l’énergie des concerts et du public tous les soirs déteint sur votre créativité ?

Absolument. Lorsque tu es sur la route, jour après jour, à jouer sur scène, tu te nourris de cette énergie, ça t’inspire, ça te donne des idées. Ça te maintient au meilleur de ta forme. C’est une bonne période pour être créatif mais, à la fois, je parlerais pour moi en tant que compositeur, il y a aussi des bénéfices à être chez soi et n’avoir rien d’autre sur quoi se concentrer à part la composition. Car lorsque tu tournes, il y a tant de choses qui accaparent ton attention : il y a les voyages, tu te rends aux salles de concerts et il y a des rencontres avec les fans, parfois tu dois parler à la presse, il y a toujours les balances à faire, il y a le concert en lui-même… Ça mange beaucoup du temps que tu as pour créer de la musique. Alors que lorsque je suis chez moi, je ne fais rien d’autre que me poser avec une guitare et écrire, et je n’ai rien d’autre de plus important à faire, donc il y a beaucoup de temps pour se concentrer dessus. Mais lorsque tu tournes, oui, le public t’inspire, le fait de voir le monde t’inspire aussi, donc ça apporte un nouvel élément à ta composition.

« C’est sympa de regarder autour de soi et voir une photo de Rory Gallagher ou un grand portrait de Lemmy accroché au mur. Le fait que père Lemmy surveille tout ce qu’il se passe est toujours une bonne chose. »

Comment ça se passe quand Slash arrive aux balances avec un nouveau riff ?

C’est intéressant. Je me souviens d’un riff en particulier, celui de « Serve Your Right » justement. Je me souviens qu’il a commencé à le jouer, et immédiatement, le groupe l’a suivi. Tout le monde sait quoi faire, ils débarquent et commencent à l’accompagner, et souvent, pour ma part, les mélodies commencent tout de suite à venir et je chante quelque chose, un truc en yaourt par-dessus les musiciens. En gros, il n’y a rien avant que nous soyons tous sur scène, ensuite Slash a un riff et tout d’un coup, la chanson commence à prendre forme très rapidement. C’est toujours assez excitant à voir. C’est comme si ça se créait à partir de rien. Il y a quelque chose de magique là-dedans, pour moi. J’adore ça, en tant que compositeur, voir des chansons prendre forme. C’est vraiment cool.

Vous avez enregistré l’album avec le même producteur qu’avant, Michael Baskette, mais cette fois, vous avez été au nouveau Snakepit Studio de Slash. Est-ce que le fait d’être dans ce nid confortable et douillet a fait la différence dans le travail fourni par le groupe ?

A un certain niveau, je pense que oui. Dès que tu as la possibilité d’enregistrer dans un environnement qui ne paraît pas stérile et où tu sais que… Fut un temps où, quand je réalisais certains albums, on allait dans ces studios et tu sais que l’horloge tourne et que la moindre heure compte. Ça coute cher ! Donc c’est usant. Donc si tu es dans un studio où l’environnement est confortable, très douillet, où tu ne ressens pas la pression de l’horloge, ça a tendance, selon moi, à tirer le meilleur de l’artiste, parce qu’alors tu peux te soucier seulement de l’art, des chansons, et te détendre.

Comment est l’atmosphère dans ce studio ?

C’est très rock n’ roll. Ce n’est pas un lieu où tu as l’impression de… J’ai été dans certains studios où tu te croirais dans le cabinet d’un médecin [rires]. Là-bas, c’est clairement Slash, à cent pour cent ! Il y plein de supers… Il y a des dinosaures en metal qui entourent plus ou moins le bâtiment, à l’intérieur, il y a des photos de guitaristes emblématiques qui, je pense, l’on influencé au fil de sa carrière… C’est très rock n’ roll ! C’est très Slash, un studio très cool. Et il est clair que c’est sympa de regarder autour de soi et voir une photo de Rory Gallagher ou un grand portrait de Lemmy accroché au mur. Le fait que père Lemmy surveille tout ce qu’il se passe est toujours une bonne chose.

Il y aurait même une image d’une nonne diabolique en train de se masturber qui t’a inspiré…

Ouais, c’est une image accroché dans les toilettes, genre tu la vois dès que tu entres [rires]. Tous les jours j’y allais et je me disais « wow, c’est une sacrée image ! » [Rires] Nous travaillions sur « Serve Your Right », et je pense que c’est de là qu’est initialement venue l’idée. Et j’ai aussi lu une histoire vraie au sujet de choses étranges qui se sont produites dans un couvent dans les années 1800, je crois. J’ai donc marié les deux dans ma tête, la prétendue histoire en conjonction avec cette image, et j’ai commencé à écrire les paroles à partir de ça. Mais je crois que c’était la seule chose venant du studio qui m’ait concrètement inspiré. Autrement, avec tous les dinosaures dehors, on se serait retrouvé avec un album parlant de Tyrannosaures Rex [rires]. Ceci dit, ça aurait été très rock n’ roll !

Les dinosaures et les nonnes diaboliques : est-ce ce qui résume le monde de Slash ?

[Rires] Il me semble oui, et les serpents ! Ça joue un rôle important.

On dirait qu’avec Slash tu te lances dans des textes plus suggestifs et amusants. Est-ce que ce groupe te pousse à être moins sérieux ?

Ouais, c’est sûr. Etant donné le type de musique… Lorsque j’entends un morceau de musique, c’est un peu comme si tu allais voir un film et tu as la bande son du film. Pour moi, c’est aussi comme si tu allais voir le film et tout ce que tu entendais, c’est la musique, et dans ta tête, tu devais te faire une idée des images. C’est un peu pareil. Et lorsque j’entends cette musique, c’est très divertissant, c’est très suggestif, il y a un côté sexuel. Donc j’essaye d’intégrer ça aux paroles de façon à ce que l’histoire soit en accord avec la musique.

« J’ai le sentiment de vivre un rêve chaque jour où j’ai l’opportunité de faire de la musique, mais à la fois, certaines personnes peuvent s’en faire une fausse idée. C’est marrant… Ce n’est parfois pas aussi génial qu’on le dit. »

Slash a révélé que ceci est le premier album qu’il ait fait en utilisant la station de travail digitale Pro Tools ; tous ses albums précédents avaient été enregistrés en analogique. Il a dit que « c’est trop cher de faire des albums en analogique » pour lui, ce qui pourrait surprendre. Est-ce que ça démontre à quel point l’industrie a changé, le fait que même une grande rock star comme Slash doit faire des économies ?

Bon, c’est en partie une question de temps, et en partie… Je veux dire qu’il y a un certain nombre de paramètres à prendre en compte. Et peut-être que, vu qu’il n’avait encore jamais fait ça, ça valait la peine d’essayer. Surtout quand tu as fini l’album que tu as fait tout en digital, tu l’écoutes, et ensuite tu écoutes les précédents albums qui ont été en grande partie faits en analogique, avec un enregistreur à bande, quelle différence entend-t-on vraiment ? Y a-t-il quelque chose sur lequel c’est vraiment audible ? Tu sais une bonne part de l’enregistrement sur bande est psychologique, c’est juste le fait de savoir que tu le fais. Je pense que pour ceux d’entre nous qui font des albums depuis plus de trente ans et viennent d’un monde où tout était analogique, et c’était fait sur bande magnétique, ceci est un peu une nouvelle frontière. Donc certains d’entre nous se font lentement, progressivement, à l’idée de se mettre au tout digital.

Quelle est ta propre expérience du digital versus analogique ?

Je pense que les deux ont leurs bénéfices. Une chose que j’aime beaucoup avec l’analogique – sans faire le geek ou être super technique – c’est qu’il y a une certaine saturation et compression naturelle avec les bandes, et c’est très agréable à l’oreille quand j’écoute. Mais c’est quelque chose de très subtil et pour la plupart des gens qui écoutent sur leur téléphone ou du matériel digital, c’est tellement tout digital partout quand on écoute de toute façon que, quoi qu’il arrive, ça sera changé en zéros et uns. A moins d’écouter ça sur un vinyle et de maintenir toute la chaîne du signal audio en analogique, on n’entend pas beaucoup les choses qu’on obtient en enregistrant sur bande magnétique. Donc ceci étant dit, c’est assurément bien plus rapide d’enregistrer en digital, au niveau de l’édition et à un certain nombre d’autres niveaux, et évidemment, c’est bien plus rentable pour plusieurs raisons. C’est la nouvelle frontière, c’est la direction que prend le monde, donc je pense que nous nous sommes dits « adoptons ceci pour cet album. »

Frank Sidoris a été impliqué dans Living The Dream pour jouer la guitare rythmique. Penses-tu que, le fait qu’il soit là, t’ai permis de mieux te concentrer sur ta prestation vocale ?

Ouais, c’est super que Frank soit de la partie. Et je n’ai pas joué de la guitare sur un des albums depuis que nous avons fait Apocalyptic Love. Je me suis uniquement concentré sur l’écriture des mélodies et des paroles sur les deux derniers albums. Ça fonctionne très bien comme ça. La guitare reste mon premier amour, mais je me souviens quand nous faisions Apocalyptic Love, ça représentait une quantité phénoménale de travail, j’enregistrais, je travaillais sur mes parties, je posais les parties de guitare durant la journée et ensuite je faisais le chant le soir, une grande partie des textes restait à terminer… C’était énormément de boulot. Maintenant que nous avons impliqué Frank Sidoris pour jouer la guitare rythmique sur Living The Dream, je peux me concentrer exclusivement sur le chant, et je trouve que ça rend tout le processus plus fluide.

Pourquoi Frank n’a-t-il pas été impliqué avant, vu qu’il joue avec le groupe en live depuis des années maintenant ?

Ouais, Slash a joué toutes les guitares sur World On Fire, et je me souviens qu’il a partagé avec moi son idée d’embarquer Frank, c’était il y a un petit moment, avant de commencer à faire l’album. Pour moi, ça faisait parfaitement sens, car Frank a prouvé au fil de toutes ces années à tourner avec nous à quel point il était un guitariste talentueux. J’étais donc très content d’entendre qu’il allait lui aussi être embarqué pour faire l’album. Frank est un super guitariste, il a fait un boulot formidable en trouvant ses parties pour cet album. Il a énormément apporté à l’album, il a un excellent sens rythmique. J’aime beaucoup les contrepoints aux parties de Slash qu’il apporte. Ce gamin a de l’avenir ! [Petits rires]

Tu as dit que la guitare restait ton premier amour, n’est-ce pas intimidant de discuter d’idées guitaristiques quand Slash est dans les parages ?

C’est super ! J’adore le fait que je joue avec deux excellents guitaristes. Entre Alter Bridge et Slash, j’ai l’opportunité de jouer avec deux fantastiques guitaristes. En t’entourant de gens qui ont certaines compétences, tu espères que tu pourras apprendre et innover des choses dans ton propre style. Donc je reste très attentif afin de récupérer certaines choses en chemin.

L’album étant baptisé Living The Dream, est-ce une référence au boulot de musiciens ? As-tu le sentiment de vivre un rêve ?

Ça dépend ! C’est intéressant parce que le terme « vivre le rêve »… C’est Slash qui a amené l’idée d’appeler l’album ainsi. Il l’a eue de notre ingénieur du son sur les concerts. Tous les jours, quand tu arrives dans une salle de concert, tu dis « hey mec, comment ça va ? » Et lui répond, presque ironiquement : « Oh, tu sais, je ne fais que vivre le rêve ! » Ce n’est pas tous les jours glamour. Parfois tu joues dans des salles de concert et tu dois gérer ce qu’il y a à gérer. Quand on n’est pas dans ce business et qu’on y pense, on a certaines notions préconçues sur la façon dont ça se passe, donc c’est un peu ironique. Il y a donc un peu un double sens. Mais est-ce qu’on vit un rêve ? Ouais, absolument. J’ai le sentiment de vivre un rêve chaque jour où j’ai l’opportunité de faire de la musique, mais à la fois, certaines personnes peuvent s’en faire une fausse idée. C’est marrant… Ce n’est parfois pas aussi génial qu’on le dit. Je ne suis pas exactement certain de ce que Slash voulait dire quand il a pensé à ce titre mais je pense que c’est bien de laisser l’auditeur trouver sa propre signification.

Interview réalisée par téléphone les 30 août et 4 septembre 2018 par Philippe Sliwa & Nicolas Gricourt.
Transcription, traduction & introduction : Nicolas Gricourt.

Site officiel de Slash : www.slashonline.com

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