Un Zénith complet, l’homme au haut de forme et sa bande continuent d’attirer les foules. Belle performance ! Surtout avec un album, Living The Dream, dont on pourrait arguer qu’il est en-deçà des productions précédentes, comme Apocalyptic Love, premier disque sous la bannière « Slash Featuring Myles Kennedy and The Conspirators » (SMKC pour les intimes) ou le « Slash » en solo. Mais le passé est le passé. Et ce n’est pas Slash qui dira le contraire, nous y reviendrons.
En ouverture, Altitudes And Attitude, nom étrange, évoquant un magasin de meubles branché ou un cabinet de replacement. Que nenni, il s’agit d’un groupe de rock, créé par deux coquins bassistes sortis du Big Four : David Ellefson et Frank Bello ! Megadeth et Anthrax. Les deux musiciens ont récemment sorti leur premier album, Get It Out, aux compositions bien plus rock que hard finalement. Loin du thrash de leurs formations respectives assurément. Les acteurs sont en place. Et vous ? Trop tard, nous entrons dans le Zénith.
Artistes : Slash – Altitudes And Attitude
Date : 22 février 2019
Salle : Zénith
Ville : Paris [75]
Dans des lumières minimales de première partie, le combo entre en scène à 20H, Frank est au chant et à la guitare, David à la basse. L’intention d’un rock pêchu et mélodique est évidente et louable. Pas suffisante néanmoins. Le son n’est pas excellent, la voix s’y perd un peu et en concert, le chant n’est pas d’une grande qualité. Scéniquement, il ne se passe pas non plus grand-chose. Certes, Frank haranguera le public à plusieurs reprises, faisant chanter quelques « Fuck you ! » avant « Part Of Me » mais, globalement, l’association des deux gredins ne prend pas vraiment même si le Zénith les salue. Toutefois, des titres comme « Tell The World » ou « Part Of Me » sont plutôt intéressants. Le groupe termine sur une reprise du « Detroit Rock City » de Kiss avant de saluer le public qui, après quarante minutes de concert, leur réserve un bel accueil.
En 2014, SMKC assurait deux soirs dans la salle parisienne pour mettre le monde en feu. En 2019, les fans ne pourront vivre le rêve qu’une seule fois. Ils ne s’y sont pas trompés, la salle est pleine. Le très enlevé « The Call Of The Wild » de la dernière production ouvre le bal vers 21H. Slash irradie avec ses ray-ban et son haut de forme. Très vite, il est clair qu’il s’agit d’un groupe sur scène, pas uniquement de Slash accompagné de musiciens. Chacun apporte sa pierre à l’édifice. Scéniquement, en terme de cohésion, SMKC semble avoir progressé encore. Après avoir parcouru « Apocalyptic Love », le groupe lance « Ghost » et nous ramène au premier disque solo de Slash. Ce titre – ce classique ! – reçoit une grosse ovation. Que dire de l’introduction de « Back From Cali », autre classique. La guitare de l’américain est gorgée de feeling, donnant une saveur bien agréable à ce morceau qui s’épanouit sur scène. Myles est en voix, présent, en forme, pas le plus bavard des meneurs mais à son aise. Slash est classe, économe et mobile. La scène est sobre. Quelques marshalls, décorés des gris-gris habituels, un fond de scène inspiré du dessin figurant sur « Living The Dream ». Les éclairages ne donnent pas non plus dans la démesure.
« Good evening ! Let me see your hands ! » lance Myles avant que le groupe ne joue « My Antidote » du nouvel album. Puis, avant « Serve You Right », Slash lance quelques riffs déclenchant le soutien spontané du Zénith qui applaudit. Un Zénith où jeunes et plus âgés, hommes et femmes, jeunes enfants composent une bien belle assemblée. « Serve You Right » n’est pas forcément le titre le plus intéressant de la discographie du groupe, même si le solo bluesy est plaisant. « Boulevard Of Broken Heart », bien apprécié du public, reste un titre comme le précédent, qui n’embrase pas la soirée dans l’immédiat. « Shadow Life » plus enlevé est plus intéressant mais ne sauve pas ce passage bizarre du concert dont on se demande pourquoi il ne décolle pas. Ce n’est pas l’interprétation de « We’re All Gonna Die » qui aide ; brouillonne, elle ne retrouve pas l’allant de sa version studio. Comme d’habitude, Todd Kerns, ovationné, prend le chant tandis que Myles sort de scène. La bassiste demande ensuite aux spectateurs de faire du bruit pour Motörhead, pour Lemmy, avant que SMKC sans MK ne lance un « Dr Alibi » bien enlevé. Todd fait applaudir la salle et ce morceau rencontre un beau succès.
Myles revient pour « Lost Inside The Girl ». Aussi agréable soit-il, ce morceau est un peu trop calme pour surfer sur l’étincelle d’enthousiasme qu’avait allumée le titre précédent. « Wicked Stone » n’apportant pas non plus une grande plus-valu, il faut patienter encore pour éventuellement voir ce concert passer au stade supérieur. En attendant, sur ce titre, Myles prend une guitare et Slash se lance dans un long solo de guitare ovationné par la foule. Frank et Slash profitent de ce morceau pour changer de côté. Ainsi, tous les fans peuvent voir les guitaristes même si Slash restera essentiellement côté Cour. « Mind Your Manners » ramène un peu de rythme mais « Driving Rain » tempère tout éventuel élan. La soirée ne s’enflamme pas ; la classe de Slash ne fait pas tout. Il manque des titres imparables ! Pour autant, le public ne boude pas son plaisir jusqu’à maintenant, saluant la prestation. Justement, à propos de titre imparable, « By The Sword » résonne dans les enceintes. Son introduction racée est soutenue par le Zénith qui applaudit spontanément. Le titre est bonifié en concert, le groupe est piquant, efficace, inspiré et inspirant. Quant à « Nightrain », issu de la discographie des Guns N’ Roses, il recueille un gros succès. Logique. Vous avez remarqué ? Ce morceau est le seul issu des formations du passé de Slash. Plus de morceau de The Snakepit ou de Velvet Revolver. Le passé reste à sa place. Oublié. Sur ce titre, Slash changera au moins deux fois de guitare. Problème technique ? Rien en tous les cas qui ne perturbe le déroulé du concert.
Avant « Starlight », Myles demande au public d’éclairer le Zénith avec les téléphones portables. Moins chaleureux que les briquets, les lumières éclairent quand même joliment la salle. Encore un fois, Slash lance une introduction des plus racées et le titre est magnifié par rapport à la version studio. « You’re A Lie » continue l’exploration des titres à valeur ajoutée du répertoire, avec une interprétation plus enlevée, plus inspirée. C’est bon. Dommage que l’ensemble du spectacle n’ait pas été de ce niveau. Toujours présent, le public savoure « World On Fire » qui suit, donnant de la voix, applaudissant, tandis que Slash place un petit solo qui réjouit la foule qui offre son soutien ! Myles en profite pour faire faire des vocalises au Zénith. Le concert atteint enfin une belle intensité, grâce à ces bons titres, à ce jeu entre le groupe et ses fans. Le chanteur remercie le public, remercie Altitudes And Attitude, présente le groupe. Frank Sidoris à la guitare, Todd Kerns à la basse, Brent Fitz à la batterie qui effectue un court solo, lui aussi soutenu par le public. Puis Myles dit en substance qu’il n’y a rien de plus rock’n’roll que le gentleman qu’il va présenter. Slash qui est ovationné par un Zénith enfin en effervescence. Slash – dont on entend enfin la voix – présente Myles qui reçoit à son tour un accueil chaleureux du public. « World On Fire » se prolonge dans un nouveau solo, à nouveau soutenu par les fans. Myles récupère un drapeau bleu blanc rouge qu’il agite pour un gros passage du concert.
La pause rappel intervient vers 23H, le public se fait entendre, le groupe revient rapidement et lance « Avallon » qui entame les rappels que le très bon « Anastasia » conclut. Deux heures de concert, c’est généreux. Le public a été content, ce qui est essentiel. Toutefois, les titres de la récente discographie ne sont pas imparables et font clairement perdre en efficacité une formation qui pourrait offrir largement mieux.
Setlist :
The Call Of The Wild
Halo
Standing In The Sun
Ghost
Back From Cali
My Antidote
Serve You Right
Boulevard Of Broken Hearts
Shadow Life
We’re All Gonna Die
Doctor Alibi
Lost Inside The Girl
Wicked Stone
Mind Your Manners
Driving Rain
By The Sword
Nightrain (reprise des Guns N’ Roses)
Starlight
You’re A Lie
World On Fire
Rappels :
Avalon
Anastasia
« Nightrain (reprise DES Guns N’ Roses) » Aïe ! seuls les non-fans parlents DES guns n roses, d habitudes on trouve ce terme dans les revues grand public et sur les sites non spécialisés.
pourquoi LES metallica, LES ac dc ? etc.. 🙁
Dans « AC/DC Tour de France » (qui est devenu une Référence, quand même), il est souvent dit « les AC/DC ».
Ça m’a un peu fait tiquer au début, mais ça évite de se demander si on met au singulier (le groupe) ou au pluriel (les membres de…) le verbe qui suit.
Ouais, ça fait un peu bizarre, mais j’approuve.