
Artistes : Slayer – Switchblade
Ville : Sydney
Lieu : The Big Top
Date : 16-10-2009
Public : 2 500 personnes environ.
Lorsqu’on cherche à s’en prendre plein la gueule, ce n’est pas forcément à un parc d’attractions qu’on pense en premier.
C’est pourtant bien au Big Top, au c?ur du fameux Luna Park de Sydney, que Slayer s’est produit pour un concert spécial.
Une semaine seulement après le show avec Megadeth, les Grands du thrash reviennent en ville pour jouer, entre autres classiques, Reign in Blood dans son intégralité ! Une date attendue qui a tout pour être parfaite, mais qui est aussi passée près de l’annulation, Tom Araya ayant perdu sa voix quelques jours auparavant à cause d’une laryngite. Tous se demandent comment le chanteur sera capable d’assurer ses parties.
Voici la chronique d’un concert intimiste, du genre du ceux où le public contribue autant que les musiciens à la puissance du show !
Messieurs dames, les portes de l’enfer
En guise de première partie, Switchblade, groupe local, donne le coup d’envoi. Le groupe délivre un death mélodique travaillé, soutenu par une partie rythmique imposante, des soli très bien restitués et un growl grave et saccadé. On applaudit volontiers la propreté de jeu dont ces jeunes musiciens font preuve pendant ce court set d’une trentaine de minutes.
Le rideau blanc rituel s’abaisse devant la scène et les techniciens commencent à s’activer. Surprise : parmi eux, on reconnaît Matt Maurer de Mortal Sin, également originaire de Sydney. Décontracté, il n’hésite pas à prendre quelques photos avec les membres du public qui le connaissent bien. Maurer discute avec quelques spectateurs avant de retourner bosser et dans la foule les langues se délient : on vient de tout le pays pour assister à ce concert et on s’enquiert de l’état de santé d’Araya.
Qu’importe les problèmes de voix ! Ceux qui ont choisi de venir l’ont fait en connaissance de cause et font confiance à ces musiciens qu’ils connaissent bien. Le public compte plus de vétérans que de sang-neufs et la moyenne d’âge est assez élevée. Loin des passions hystériques, il semble que c’est avec sérénité que les spectateurs attendent le show.
La salle s’assombrit, des lumières rouges viennent imprimer les silhouettes des musiciens derrière le rideau. Le riff de « World Painted Blood » retentit et le voile tombe sur le premier coup de grosse caisse. Kerry King, Jeff Hanneman, Tom Araya et Dave Lombardo apparaissent enfin et la machine démarre au quart de tour avec des morceaux d’introduction qui ont fait leurs preuves : « World Painted Blood », « War Ensembe », « Jihad », B »orn Of Fire » ne surprennent pas mais posent instantanément l’atmosphère de hargne, de force et de folie propre aux concerts de Slayer.

Et c’est parti pour plus de deux heures de thrash des familles !

Tom Araya apparaît, comme à son habitude, très souriant et proche de son public. La voix est correcte et la foule, heureuse, ne manque pas de remercier et d’encourager le chanteur en scandant son nom au moindre temps mort. Bien qu’il soit à la fois à la basse et au chant, Araya sollicite particulièrement la foule de son regard et de ses intonations de voix. Par le biais du frontman, c’est un dialogue constant qui s’installe entre le groupe et son public.
Un dialogue efficace qui insuffle une énergie folle aux spectateurs qui iront jusqu’à remplacer le chanteur sur certains passages qu’il ne peut pas chanter ce soir, comme les hurlements extraits de Reign In Blood, et notamment l’introduction d’ »Angel Of Death » sont repris par la foule avec tellement de ferveur que même Kerry King en écarquille les yeux.

Tom Araya « s’économise »
Slayer sait installer son ambiance et faire décoller le public. Côté musique le groupe est tout aussi bon. Le set de ce soir offre aux accros du pit les tempos les plus élevés de l’Histoire du Metal en plus des classiques habituels et des nouveautés extraites de World Painted Blood. Les textes évoquent la religion, la guerre et le meurtre, les riffs sont sombres et oppressants et les soli hystériques tout en étant déstructurés. Les rythmes, la vitesse et la lourdeur unique, signature des compositions d’Hanneman et King font de leurs concerts une véritable expérience physique. Slayer est assurément un des groupes de metal qui défoule et qui fédère le plus, capable à l’instar d’Iron Maiden, de faire chanter une salle entière pendant la quasi-intégralité du set.


Une excellente prestation de plus pour le line-up américain
L’importante durée du live de ce soir rend la soirée d’autant plus éprouvante. Plus de deux heures et demi de concert et une set list de plus de 20 morceaux ! On en a pour son argent ! Et quand « Raining Blood » clôt la soirée, il ne reste que les images, la fatigue et la satisfaction des très bons concerts. Le show laisse peu de part au doute : qu’on aime ou pas la démarche et la musique du groupe, il est indéniable que Slayer a développé un univers artistique cohérent entre la musique et son adaptation en live. Cette soirée n’y fait pas exception, bien au contraire.
De plus, par leur maîtrise de la scène et leur proximité avec la foule Araya, King, Hanneman et Lombardo ont réussi à retourner la situation : alors que le concert aurait pu être entaché par ces problèmes vocaux, il a été sublimé par ce bel échange entre un public dévoué et un groupe honnête.

Merci Kerry !
Setlist :
World Painted Blood
War Ensemble
Jihad
Born Of Fire
At Dawn They Sleep
Mandatory Suicide
Chemical Warfare
Ghosts Of War
Hate Worldwide
Spirit In Black
Dead Skin Mask
Disciple
Hell Awaits
South Of Heaven
Angel Of Death
Piece By Piece
Necrophobic
Altar Of Sacrifice
Jesus Saves
Criminally Insane
Reborn
Epidemic
Postmortem
Raining Blood

Bravo à toute l’équipe pour votre formidable travail. Très bon report et oui j’ai hâte moi aussi de voir Slayer par chez nous !!!!
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Héhé j’espère qu’ils seront aussi bons à Paris que cette fois là.
Personellement, je mets ce concert dans mon top 5 et de loin!
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Merci à Thibaut pour ce compte-rendu !
Excusez-moi mais quel putain de privilège d’avoir une si jolie plume sur place pour nous conter un concert de Slayer.
Vivement la venue du groupe en France.
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