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Interview   

SONATA ARCTICA : ENTRETIEN AVEC HENRIK KLINGENBERG ET MARKO PAASIKOWSKI


Avec un Unia moins speed, aux couleurs presque progressives et aux compos difficile à adapter en live, Sonata Arctica a surpris son monde.

Durant l’hiver 2007, les finlandais partageaient l’affiche de la tournée française d’Epica.
Radio Metal vous propose un entretien avec Henrik Klinbenberg et le taiseux Marko Paasikoski, respectivement claviériste et bassiste du groupe. S’ils ont pu sembler amorphes au premier abord, ils ont répondu à nos questions avec franchise, notamment lorsque nous leur avons demandé quelle chanson les ennuye le plus…

Radio Metal : Avez-vous souffert d’avoir été considérés comme le groupe représentant à lui tout seul le speed metal ?

Henrik Klingenberg & Marko Paasikoski : Effectivement, notre premier album est très inspiré par STRATOVARIUS. Cependant, nous nous sommes éloignés de cette influence et avons essayé de trouver notre propre style. J’ai passé pas mal de temps dans ce groupe, et je n’ai jamais trouvé que nous étions un archétype du power metal. D’ailleurs, ça m’est bien égal, du moment que le public est au rendez-vous, achète nos albums et aime notre musique. Au fond, c’est ça qui compte. Le genre dans lequel on nous range n’a pas d’importance. Notre style a commence à évoluer après Silence car les chansons ne sont plus exactement caractéristiques du speed metal.

On reproche souvent à la scène speed metal de ne pas être assez diversifiée et d’être un peu “cucul”. Qu’en pensez-vous ? Est-ce que cela vous a fait vous déporter vers d’autres choses ?

Pour nous, l’important est de jouer la musique que l’on aime – et il se trouve que cette musique est un peu speed. Je ne pense pas qu’on puisse nous accuser de ne pas être assez diversifiés. Nous n’avons jamais parlé de dragons et de combats à l’épée dans nos chansons. Certains groupes adorent ce genre de sujets, mais nous ne faisons pas partie de cette scène. Nous faisons juste la musique que nous aimons.

A quand remonte l’idée de cette évolution ? Il y avait déjà des prémices dans Reckoning Night et même dans Winterheart’s Guild…

C’est effectivement quelque chose que nous développons depuis un moment. Au bout d’un moment, on a forcément envie d’évoluer. Nous avons la chance d’avoir un compositeur (Tony) décidé à se renouveler, et non à se cantonner dans le même style. Après Reckoning Night, nous étions prêts à passer au stade supérieur. Les chansons de Tony après cet album annonçaient déjà le changement.

Tony a déclaré dans une interview avoir grandi avec des influences loin du Metal, puis avoir découvert ce style musical avec Visions, de Stratovarius. Avez-vous le sentiment d’avoir fait le tour de vos influences Metal et de vouloir maintenant vous rapprocher de vos racines ?

Vouloir se rapprocher de ses racines est le signe que quelque chose est allé de travers. Cela signifie que vous avez perdu quelque chose en chemin. Aujourd’hui, nos influences sont beaucoup plus nombreuses, et cela s’entend. Si vous voulez vous rapprocher de vos racines, retournez au conservatoire et jouez du classique !

Ne ressentez-vous aucune anxiété à devoir vous confronter en même temps à un public de fans qui appréciaient vos anciens albums, ainsi qu’à ce nouveau public de « progueux » plutôt difficile ?

Aucune. Cela m’est égal, du moment que le public est au rendez-vous et que nous avons une bonne set-list. Si les gens ont des doutes, nous leur montrerons qu’il n’y a aucun problème.

Pourtant, votre public est aujourd’hui double : d’un côté, les fans de speed metal mélodique, séduits par vos premiers albums, et de l’autre, les fans de prog..

C’est possible, mais je ne vois pas les choses sous cet angle. Je me fiche de savoir si les gens sont là pour entendre des éléments prog ou des ballades. Du moment que nous avons un public, ce n’est pas un problème. Le concert sera super, point.

Avez-vous eu des retours par rapport à cette évolution musicale ? Cet album a semblé plaire à un public qui n’était pas forcément fan des précédents albums…

Certains fans ont eu du mal à comprendre notre démarche et à voir où nous voulions en venir avec cet album. D’autres ont été ravis, parce qu’ils avaient compris que cette évolution se profilait depuis Reckoning Night. Nous avons eu beaucoup de retours concernant cet album, et la plupart ont été très positifs.

La pilule n’a-t-elle pas été difficile à avaler pour les membres du groupe ? Y a-t-il eu des réticences ?

Le défi nous a tous enthousiasmés. Les nouvelles chansons sont beaucoup plus difficiles, ce nouveau degré de complexité est très intéressant. Aujourd’hui, le défi est moindre, mais lorsque nous avons enregistré l’album, c’était une autre histoire. C’est tout un apprentissage. Au début, les chansons nous paraissaient très difficiles, mais une fois que nous les avons assimilées, elles ne nous semblaient plus aussi techniques. Maintenant, on prend plaisir à les jouer.

Comment avez-vous abordé la question de l’interprétation live des morceaux d’Unia ? Vous avez déclaré avoir retravaillé certains morceaux, comme par exemple Good Enough Is Good Enough, spécifiquement pour les concerts…

En fait, nous jouons les chansons de bout en bout, et nous voyons s’il manque quelque chose. Si c’est le cas, nous choisissons ou non d’ajouter une bande-son. Pour cet album, nous nous sommes préparés de la même façon que pour les précédents. Si la chanson fonctionne en live, tant mieux ; sinon, et bien tant pis.

Avec Unia, avez-vous ressenti un sentiment d’accomplissement ? Ou bien comptez-vous aller encore plus loin dans l’évolution et la complexité de votre musique ?

Je n’en sais rien, ça dépend vraiment de ce que nous allons composer dans le futur. C’est difficile à dire… En tous cas, nous n’avons pas l’intention d’opérer un retour en arrière. Je pense que nous allons conserver ce style pendant un moment. Nous pourrons toujours composer quelques chansons encore plus complexes, mais nous n’avons pas l’intention de devenir un groupe de « super prog ».

Sur scène vous jouez à nouveau Tallulah. Si je me souviens bien, cette chanson n’a pas été jouée sur la tournée Silence…

On ne peut pas se permettre de jouer trop de ballades lors d’un concert. On a entendu Tallulah dans l’émission Nouvelle Star finlandaise, et depuis, c’est devenu un tube dans notre pays. C’est à partir de ce moment-là que nous avons décidé de la rejouer. C’est un vrai tube karaoké, maintenant ! On essaie toujours de constituer une set-list qui nous plaît et qui satisfera également les fans. Aujourd’hui, nous avons cinq albums à notre actif, il y a donc un choix assez large. Si nous devions tous jouer, le concert durerait quatre bonnes heures !

Comment vous est venue l’idée du concept entre les chansons « The End Of This Chapter » et « Don’t Say A Word ». Des chansons qui évoquent la passion destructrice d’un homme envers une femme ?

C’était une idée de Tony. En 2001 ou 2002, il a déclaré dans une interview qu’il avait l’intention de faire de The End Of This Chapter un EP. Et puis il a commencé à se servir de certaines chansons basées sur le même sujet. Le lien entre ces albums se situe au niveau des paroles.

Cette histoire amènera t-elle une suite ?

La première partie de Caleb s’inscrit dans cette histoire. Tout cela est très compliqué, même pour nous ! Je ne pense pas que Tony ait l’intention d’abandonner le concept, il y aura donc sans doute d’autres chansons sur le sujet à l’avenir.

Y aura-t-il d’autres reprises sur des singles ou des EPs, comme vous avez pris l’habitude de le faire ?

On a toujours besoin d’ajouter des bonus sur les singles, c’est pourquoi nous enregistrons des reprises à chaque album. Nous avons presque fini d’enregistrer la prochaine. A la base, ce n’était d’ailleurs pas une chanson Metal.

Dernière question : quelle est la chanson que vous ne pouvez plus supporter de jouer en live ?!

Replica et Tallulah. Ce sont de très bonnes chansons, mais elles sont vraiment rasoirs.

Entretien réalisé à Villeurbanne le 14 novembre 2007

Traduction : Saff’

Myspace SONATA ARCTICA : www.myspace.com/sonataarctica



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