Parfois le mieux est encore de prendre du recul, faire autre chose et revenir lorsque les étoiles sont à nouveau alignées pour nous. Et c’est précisément ce qu’a fait Sonic Syndicate après le remue-ménage des départs successifs des frères Sjunnesson, Richard et Roger, laissant leur cousin Robin seul rescapé des débuts, permettant à chacun de se ressourcer, notamment dans leur vie de famille comme nous l’explique le chanteur Nathan James Biggs. Et puis, après tout, la prise de recul n’aura par tant duré : Sonic Syndicate, l’album éponyme, débarque aujourd’hui quatre ans après We Rule The Night, le groupe ayant encore de l’inspiration musicale à partager avec ses fans sans qui le groupe ne serait vraisemblablement pas revenu si tôt.
Un album éponyme en forme de synthèse qui dévoile un groupe désormais figé en quatuor, laissant peut-être à chacun davantage de respiration. En tout cas, si le chanteur reste définitivement énigmatique sur le départ de Richard Sjunnesson, il est convaincu que la forme actuelle du groupe est pour le meilleur.
« Robin et moi nous sommes toujours dit que ce serait criminel pour nous d’arrêter de faire de la musique parce que les idées que nous échangeons sont trop bonnes. »
Radio Metal : Il y a deux ans, vous avez décidé de faire une longue pause. Quelle en a été la raison ? Est-ce que vous étiez épuisés de tourner ? Est-ce que vous aviez besoin de temps pour retrouver l’inspiration ?
Nathan James Biggs (chant) : Oui, je pense. Il y avait aussi le fait que depuis les débuts du groupe, nous n’avions pas fait de pause du tout, notamment depuis 2005-2006, et avions passé notre temps à tourner inlassablement et à enchaîner les albums. La tournée « We Rule The World » que nous avons faite en 2011 était une grosse tournée, nous avons été sur la route pendant… Je ne m’en souviens même pas, nous avons fait quelques dates par ci par là, mais il y avait une grosse portion de la tournée durant laquelle nous ne sommes pas rentré chez nous pendant trois mois, en gros. Donc de toute façon, nous allions faire un bon break après ça, puis à ce moment-là Karin [Axelsson] et John [Bengtsson] avaient tous les deux prévu d’avoir des enfants… Pas ensemble, hein, précise-le bien [rires] !
Est-ce qu’à un moment, vous avez songé à mettre fin au groupe, ou vous vouliez seulement faire une pause ?
Non, pas du tout… Jamais de la vie ! Nous aimons trop ça, les fans, tout le processus, écrire, enregistrer… Robin et moi nous sommes toujours dit que ce serait criminel pour nous d’arrêter de faire de la musique parce que les idées que nous échangeons sont trop bonnes… Nous n’avons jamais envisagé de mettre fin au groupe. Nous ne savions pas trop combien de temps ça allait durer et à quel moment nous nous sentirions de revenir, pendant un moment, ça a été assez incertain, mais le soutien des fans a vraiment permis d’accélérer le processus.
Qu’est-ce que tu as fait pendant ces deux ans ?
Moi personnellement ? J’ai déménagé à Helsinki, donc j’ai profité de ma vie ici, de ma copine et de mes amis. Je me suis fait de très bons amis dans plein de groupes locaux, comme The 69 Eyes, Amorphis, Apocalyptica… Il y a beaucoup de gens formidables ici, la scène metal est super. J’ai joué du rock et du metal avec quelques musiciens d’ici, rien de bien sérieux. Les autres ont fait un break pour s’occuper de leur famille, et moi pour écrire et faire plus de musique.
À quel moment vous êtes-vous remis à travailler pour le groupe ? Qu’est-ce qui vous a fait vous y remettre ?
À vrai dire, nous n’avons jamais vraiment arrêté. Il y a eu à peu près six mois où nous n’avons vraiment rien fait du tout, mais même à cette époque, nous sommes resté en contact en permanence, nous discutions de faire des concerts ou pas, etc. Robin, moi et les autres nous transmettions des idées de chansons ; et à chaque fois, au bout de quelques semaines sans rien faire, l’un d’entre nous disait : « Hé, je viens de trouver cette chouette idée » et nous travaillions dessus pour en faire une esquisse de chanson que nous gardions ensuite dans un coin. Ce qui nous a vraiment forcé à arrêter, c’est le fait que Karin et John se sentaient vraiment bien, ils étaient heureux, chez eux, avec leurs enfants à l’âge où ils ne sont pas trop petit – ils ont à peu près 1 an maintenant. Il fallait vraiment qu’ils se consacrent pleinement à donner le meilleur départ possible à ces petites vies, pour ainsi dire. Mais dès qu’ils se sont sentis de le faire, nous avons commencé à parler sérieusement de notre come-back. Nous nous sommes attelés à d’autres chansons sur lesquelles nous avions travaillé pour leur donner forme plus sérieusement, et nous préparer à faire un album. Mais je veux vraiment souligner l’importance du rôle qu’ont joué les fans là-dedans. Nous aurions pu prolonger notre break de six ou huit mois encore avant de revenir, mais leur soutien était sans fin, et tous ces messages sur Facebook ont joué un grand rôle et nous ont aidés à nous mettre un coup de pied aux fesses pour terminer cet album.
L’album est intitulé Sonic Syndicate. Est-ce que ça signifie que vous aviez besoin de cette pause pour retourner à vos racines ?
Oui, peut-être. Pendant notre break, nous avons écouté énormément de musique, tous les vieux trucs qui ont influencé le groupe à ses début, la scène metal suédoise, avec des groupes comme Soilwork, In Flames, Dark Tranquillity, mais aussi beaucoup de nouveaux groupes. Nous avons pris le temps de vraiment apprécier la musique à nouveau, et de nous mettre dans le bon état d’esprit pour sortir quelque chose de heavy et de très frais.
« Je trouve que peu de groupes sortent des albums de metalcore ou de death mélodique vraiment bons. »
Selon toi, qu’est-ce qui fait l’essence de la musique de Sonic Syndicate ?
Je pense qu’avant tout, ce sont de bons refrains mélodiques qui te prennent à la gorge, qui te font sentir en vie et que tu peux reprendre facilement, et puis ensuite, les guitares galopantes, etc. La manière dont nous écrivons est influencée parce nos performances en concert. Nous sommes un groupe qui aime le live plus que tout, donc je pense toujours à comment je chanterai la chanson en concert, comment le public réagira, et ça prend vie à partir de là. C’est l’énergie d’un bon groupe de live. Nous bougeons beaucoup sur scène, et je veux toujours motiver le public à faire quelque chose en écoutant, que ce soit headbanguer ou autre chose. Je pense que c’est de là que ça vient.
Comme vous avez écrit un album qu’on peut qualifier de très classique et de très représentatif de votre son, quel serait alors la prochaine étape de votre évolution avec le prochain album ?
Je ne sais pas du tout. Si on regarde bien, je pense que la raison pour laquelle cet album sonne comme il le fait, c’est parce que nous avons résumé le son du groupe et de ses albums précédents jusqu’à maintenant. We Rule The Night a été une étape importante en ce qui concerne ces gros refrains mélodiques, ce que nous avons pris en compte. Cet album était moins rapide, son tempo était plus lent, donc cette fois-ci nous avions envie d’avoir des chansons plus rapides. Voilà comment le disque a pris forme. Pour le prochain… Qui sait ? Nous allons tourner à mort pour cet album et vraiment en profiter. Nous espérons que les fans apprécieront aussi, et à partir de là, nous verrons quelle sera la prochaine étape.
Speed, le chanteur de Soilwork, chante sur une chanson de l’album. Soilwork est l’un des groupes les plus influents de la scène metalcore ou death metal mélodique. Est-ce que c’est une de vos références ?
Complètement. J’y ai réfléchi depuis 2011, pendant notre break. Je trouve que peu de groupes sortent des albums de metalcore ou de death mélodique vraiment bons. Il y a eu une sorte d’hybridation, de transformation en ces trucs post-grindcore aux influences metalcore. Et même si c’est chouette, et si de très bons groupes que j’adore viennent de là, comme Bring Me The Horizon ou Whitechapel, dans Sonic Syndicate, nous sommes très fiers de ce deathcore metalcore mélodique suédois. Sonic Syndicate a joué un rôle important dans son émergence, et évidemment, ce sont des groupes comme Soilwork, Dark Tranquillity et In Flames qui ont ouvert la voie. Donc nous avons voulu produire quelque chose qui ramène ça sur le devant de la scène avec le plus de puissance possible, pour montrer au reste du monde comment on joue de ce genre comme il faut. Avoir Bjorn sur cet album a été un choix très simple. Cet album est vraiment un hommage au son suédois, et Soilwork est l’un des plus gros groupes à avoir forgé ce style, donc quand nous nous sommes rendu compte que nous voulions avoir un chanteur en invité, ça a été un choix très simple. C’est un bon ami. Il a beaucoup influencé mon style vocal, aussi, j’écoute Soilwork depuis que je suis petit, donc c’est vraiment génial qu’il ait participé à ça. J’ai la chance de pouvoir le considérer comme un ami, mais avant d’en arriver là, chez moi, au Royaume-Uni, j’écoutais Soilwork en permanence. Partager la scène avec ce mec et le fait qu’il chante sur l’album, ça a été fantastique. C’est le genre de truc que tu coches sur la liste de ce que tu veux faire dans ta vie.
Sur un autre sujet : quelle a été la raison du départ de Roger [Sjunnesson] ?
Je ne sais pas… [Il réfléchit] Après le départ de Richard [Sjunnesson], il ne collait plus vraiment dans le groupe.
Vous n’avez annoncé aucun remplacement. Est-ce que ça signifie que vous allez continuer à quatre ?
Oui. Sonic Syndicate, c’est nous.
Comment le fait d’être quatre et non plus cinq a modifié votre processus créatif ?
Il est devenu plus propre, et bien meilleur. Nous sommes très ouverts concernant nos instruments, nous sommes honnêtes les uns envers les autres, nous nous aidons bien plus mutuellement lorsque nous travaillons sur nos parties, et nous sommes ouverts. Nous formons un noyau très solide et nous sommes dans le même état esprit. Vu le son que nous voulions, ça a été très efficace et ça a très bien fonctionné.
Est-ce que tu as une dernière chose à dire ?
Nous avons hâte de revenir en France, et nous espérons pouvoir le faire fin octobre. Nous sommes en train de booker nos dates en Europe. Nous y serons vers la fin de l’année. J’ai hâte de revenir et nous avons hâte que tous nos fans entendent ce nouvel album. Nous en sommes très fiers, et nous sommes sûrs que vous allez adorer !
Interview téléphonique réalisée le 22 mai 2014 par Metal’O Phil.
Retranscription et traduction : Chloé.
Introduction : Spaceman.
Site internet officiel de Sonic Syndicate : sonicsyndicate.net/
???
[Reply]
Je crois pas qu’on puisse dire que c’est encore sonic syndicate! Un menbre d’origine ! Voilà ce qu’il reste, les frangin sont parti, c’est comme enlever le mur porteur d’une maison, et un chanteur qui parle comme si il avait toujours était la ! Autant qu’il change de nom !
[Reply]