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Interview   

Sons Of Apollo : mise à feu… décollage !


Avec le recul, les revoir jouer et créer ensemble était sans doute inévitable. Mike Portnoy et Derek Sherinian, qui furent assurément la caution rock n’ roll de Dream Theater du temps où ils y officiaient ensemble, ont retrouvé le chemin du studio vingt ans après leur dernier album ensemble, le sous-estimé Falling Into Infinity et sa conception douloureuse. Point de douleur ici avec Sons Of Apollo, mais au contraire le bonheur des retrouvailles et d’une collaboration musicale avec un line-up de folie, aux côtés de Ron « Bumblefoot » Thal, Billy Sheehan et Jeff Scott Soto.

Le résultat, c’est ce premier album, Psychotic Symphony, qui voit Portnoy et Sherinian au plus proche de renouer avec le style de leur ancien groupe. Mais attention, un mot d’ordre ici : s’éclater, balancer de la technique, certes, mais surtout, faire des chansons.

Nous avons rencontré les deux capitaines de vaisseau pour nous parler de cette nouvelle aventure, leur état d’esprit, avec quelques petites piques et sous-entendus que certains ne manqueront pas de noter. En tout cas, une chose est sûre, la complicité est bel est bien là.

« Lorsque Derek est venu à moi pour ce groupe, j’étais là : ‘Ecoute, je ne peux plus collaborer. Je ne pourrais faire un autre groupe que si c’est comme c’était dans Dream Theater.’ Et Derek était favorable. Il était là : ‘Mec, tu es le leader.' »

Radio Metal : En 2012, vous avez tous les deux tourné avec Billy Sheehan et Tony MacAlpine, et apparemment, depuis lors, Derek, tu n’as pas cessé de pousser Mike à lancer un vrai groupe à plein temps avec toi. Qu’est-ce qui a fait que le bon moment était maintenant ?

Mike Portnoy (batterie) : La réponse honnête, c’est : mon emploi du temps. Ça faisait des années que Derek voulait le faire et que nous en parlions, mais c’est juste que c’était très dur pour moi de trouver le bon moment. Je pense que là, l’emploi du temps le permettait et c’était le bon moment. Je viens de célébrer mon cinquantième anniversaire et j’ai fait les concerts de Shattered Fortress, donc je pense que le fait de rejouer la musique de Dream Theater, ainsi que les fans qui sont venus voir ces concerts, a un peu ravivé en moi ce style. J’entendais beaucoup de fans dire : « C’était super de te voir rejouer ce style de metal progressif. » Donc je pense que c’était le bon moment.

Effectivement, cet album est le plus proche que tu aies jamais été de ce type de musique progressive heavy que tu faisais dans Dream Theater. Est-ce que ça veut dire que ça t’avait un peu manqué ?

Pour être honnête… non [rires]. Je l’ai fait pendant vingt-cinq ans et j’en tâte un peu avec tous les autres groupes. Le Neal Morse Band a quelques passages où ça devient légèrement heavy. Je fais des trucs heavy avec Metal Allegiance et je fais des trucs progressifs avec Transatlantic et Neal Morse, mais effectivement, rien qui ne soit aussi proche du style de Dream Theater, et est-ce que ça m’a manqué ? En fait, ouais, maintenant ça me manque. Et c’est pour ça que je dis que c’est le bon moment. Mais durant ces dernières années, pour être franc, c’était sympa de pouvoir s’en éloigner.

Tous les deux et Billy, vous avez déjà une histoire ensemble, mais comment vous êtes-vous retrouvé à impliquer Ron et Jeff ? En fait vous avez un tas d’amis musiciens, alors pourquoi eux en particulier ?

Ce sont deux gars que j’ai suggéré à Derek et j’ai dit que c’était mon line-up de rêve. Si nous avions pris PSMS pour en faire un véritable groupe à plein temps, bien que j’adore Tony… Tony était bien pour PSMS parce que c’était instrumental mais je savais que si nous devions faire un groupe à plein temps, en partant de PSMS, Bumblefoot serait le guitar hero dont nous avions besoin. Jeff, je le connais depuis longtemps et nous avons tourné ensemble il y a quelques années lorsque son groupe a ouvert pour The Winery Dogs, j’ai vu quel frontman extraordinaire et mec sympa il est, avec une superbe voix. Je savais que c’était le bon chanteur ! J’avais simplement cette vision de ces mecs qui nous rejoindraient moi, Derek et Billy, et je savais que ce serait la bonne combinaison.

Vous avez « teasé » ce nouveau groupe début 2017, en en faisant un secret, même en supprimant les commentaires sur ton forum officiel, Mike, de ceux qui concluaient que tu travaillais avec Derek et Ron. Pourquoi en faire un tel secret et à quel point ça a été difficile de garder ce secret ?

C’était difficile !

Derek Sherinian (claviers) : Nous l’avons gardé autant que nous le pouvions, mais il y avait des fuites ! [Petits rires]

Mike : En fait, la question « pourquoi ? »… Pourquoi avons-nous gardé ça secret ? Je suppose, principalement parce que si nous l’avions tout de suite annoncé lorsque nous étions en train de faire l’album en mars, et que ça ne sortait pas avant octobre, nous savions que l’excitation, la pression s’estomperait, inévitablement. Nous nous sommes dits que nous allions faire l’album, et que ce serait mieux de l’annoncer une fois que l’album serait livré et que nous commencerions à planifier la sortie. Voilà pourquoi. C’était difficile, et surtout frustrant pour Ron, Jeff et Billy parce qu’ils ont tous dû se taire. Au moins, Derek et moi pouvions parler ouvertement du fait que nous retravaillions ensemble, mais faire en sorte que les trois autres gardent le secret était dur. Maintenant, peu importe quelle sera ta prochaine question, je n’y répondrais pas ! C’est Derek qui y répondra [rires]. Donc t’as intérêt à ce que ça ne soit pas à propos de batterie parce que je n’y répondrais pas quoi qu’il arrive !

Sons Of Appolo est le premier groupe où vous vous êtes remis en mode créatif ensemble depuis l’album Falling Into Infinity. Pour tous ceux qui adorent Falling Into Infinity, Psychotic Symphony revêt forcément un côté nostalgique rien que pour vos jeux respectifs qui sont très caractéristiques. Est-ce que vous avez vous-mêmes ressenti cette nostalgie ?

Derek : Pour ma part, je n’y ai pas vraiment pensé. Je veux dire que nous avons juste joué comme nous jouons, et nous composons comme nous composons, et donc s’il y a des similarités avec cette époque, c’est juste parce que nous combinons notre alchimie en jouant ensemble. Mais ce n’était pas conscient, genre « d’accord, revisitons le passé et essayons de recréer certains de ces moments musicaux d’il y a vingt ans. » Nous sommes simplement qui nous sommes.

Comment c’était de re-collaborer après autant de temps ? Comment votre alchimie a-t-elle évoluée ou même changée en vingt ans ?

Je pense que nous sommes restés tout aussi immatures ! [Rires]

Mike : [Rires] C’est clair !

Derek & Mike : Peut-être même encore plus !

Derek : Nous peaufinons vraiment notre immaturité pour l’élever au rang de grand art [rires]. Je dirais ceci : nous sommes les mêmes personnes au niveau personnalité mais notre jeu s’est amélioré au cours des vingt dernières années.

Mike : En fait, nous sommes restés amis et nous avons tourné ensemble avec PSMS, donc… Ca fait maintenant un paquet de fois que nous avons interagi. C’était juste la première fois que nous composions ensemble en vingt ans, et tu sais, c’est une autre alchimie. Avec Dream Theater, lorsque nous composions Falling Into Infinity, l’alchimie, c’était principalement moi, Derek et John. Inévitablement, la composition était faite à partir de la batterie, la guitare et les claviers, et c’était comme ça dans Dream Theater, et c’est comme ça ici avec moi, Derek et Bumblefoot. Ça découlait principalement de la batterie, du clavier et de la guitare, donc en ce sens l’alchimie était similaire.

« Notre background rock n’ roll est ce qui nous sépare de la meute. […] Soit tu as grandi avec des posters de Kiss, Van Halen et Black Sabbath sur tes murs, soit pas. […] Ou tu avais des posters de R2D2 et Einstein [rires]. »

Votre collaboration à la fin des années 90 n’a duré que cinq ans, du coup, aviez-vous l’impression d’avoir quelque chose d’inachevé entre vous deux, d’un point de vue créatif ?

Derek : Pas de mon côté.

Mike : Non, pas vraiment. J’ai adoré les années que nous avons passé ensemble à travailler dans Dream Theater mais Derek est parti faire d’incroyables albums studio et autre trucs avec Planet X, et il a tourné avec plein de gens, et moi j’ai fait tout ce que j’ai fait. Je pense juste que nous nous apprécions et respectons. Donc j’avais le sentiment que c’était le bon moment de refaire de la musique ensemble.

C’est marrant comme cet album avec Son Of Apollo sort presque exactement vingt ans après Falling Into Infinity…

Ce n’est qu’une coïncidence ! Mais tu sais quoi ? Ce qui est amusant, et quelqu’un d’autre l’a fait remarquer, c’est que si tu regardes la pochette de Falling Into Infinity, c’est deux personnes qui se regardent, et si tu regardes la pochette de Sons Of Apollo, c’est le lion et l’aigle qui se regardent. Mais, encore une fois, ce n’est qu’une coïncidence [rires], mais une coïncidence sympa !

« Signs Of The Time » était la toute première chanson que tous les deux et Bumblefoot avez composé lorsque vous vous êtes réunis pour composer pour le groupe. Comment décririez-vous l’atmosphère durant ces premières sessions d’écriture et comment les choses se sont développées lorsque les autres sont arrivés ?

Derek : Je pense que ça a pris un peu de temps pour que Ron arrive à suivre la cadence avec Mike et moi, parce que tous les deux, nous avions déjà composé ensemble et nous sommes très rapides en studio. Je pense que Ron était un peu submergé au début, mais dès que nous avons branché nos instruments, c’était « ok, maintenant c’est parti ! » et tout s’est mis en place. Ces dix jours que nous avons passé en studio, c’était tellement épanouissant en tant qu’artiste, le fait d’avoir ces gars avec qui travailler, sans filtre, et à composer les meilleurs trucs qui soit. Je rentrais chez moi de la session et je n’arrivais pas à penser à autre chose que ce que nous avons fait pendant la journée, et ensuite je trouvais de nouvelles choses. J’étais complètement absorbé. Pour ma part, c’est là que je me sens le plus vivant, quand je fais des albums. J’adore ! Nous avons commencé le premier mars et l’album a été masterisé le dix août. C’est palpitant parce que c’est frais, nous sommes partis de rien, ce n’est pas comme quand on rejoint un groupe existant ; nous lançons quelque chose de zéro, nous le construisons et le regardons grandir. Donc il y a une certaine excitation.

Et du coup, comment êtes-vous parvenus à mettre Ron à l’aise ?

Mike : Simplement en commençant à jouer. En fait, quand tu y penses et en parles, il clair que ça pouvait être intimidant. « Ok, tu vas t’asseoir là et jouer avec deux gars avec qui tu n’as jamais joué avant, et tu vas écrire un album complet en dix jours. » Sur le papier, si tu n’as jamais fait ça avant, c’est assez intimidant mais une fois que nous avons commencé à jouer ensemble, c’était facile.

Derek : Et je pense que pour la première fois dans sa carrière, et c’était aussi la première fois dans ma carrière… Je vais dire ceci à propos de Mike : Mike encourage tout le monde à être soi-même musicalement, « plus de solos ! Mets plus de ta marque de fabrique ! » Et je pense que Ron n’a jamais eu ce genre de vecteur dans un groupe auparavant. Dans Guns N’ Roses, il devait s’en tenir à une ligne de conduite et faire en fonction, mais avec ça, nous l’encouragions : « Fais autant de trucs de malade que tu peux, frangin ! Fais-nous écouter ce que tu as dans les tripes ! Mettons-le dans l’album. » C’est un environnement créatif très sain. Et je pense qu’il le voit et le ressent avec nous, et ça colle parfaitement.

Tous les deux, vous travaillez et réfléchissez très vite en studio. Avez-vous besoin de cette rapidité pour une question de fluidité créative et ne pas stagner ou perdre le fil créatif ?

Mike : Ça nécessite une certaine personnalité et aussi une certaine capacité pour pouvoir travailler aussi vite. En fait, les vingt derniers albums que j’ai faits ont été plus ou moins faits de cette façon, où tu y vas, tu collabores, tu composes, tu enregistres et tu avances très vite. Mais il faut un certain état d’esprit et un certain niveau d’aptitude pour y parvenir. Derek est pareil. C’est toujours dur pour moi de trouver quelqu’un qui travaille aussi vite que moi, je suis généralement celui qui n’arrête pas de pousser les choses et motive les gens, mais dans ce cas, il se trouve que Derek est pire que moi ! Il est à douze constamment ! Moi, je suis généralement à onze, mais lui est à douze [rires].

Derek : Donc ensemble nous sommes à vingt-trois !

Mike : Mais Bumblefoot, je pense, au départ, comme Derek l’a dit, il était un peu intimidé ou peu importe et dès que nous avons démarré, c’était parti, il était de la partie et parvenait à s’accrocher, à suivre, et il travaillait tout aussi vite. Je trouve que l’époque où on passait une année à faire un album, c’est ridicule. Cette époque est révolue. Je connais certains groupes qui font encore ça mais pour moi, ce n’est qu’une perte de temps, d’énergie et d’argent. J’estime que si vous êtes de bons musiciens et si vous êtes des gens concentrés et inspirés, vous pouvez vous réunir, créer et appuyer sur le bouton « enregistrer » ! Il n’est pas nécessaire de s’asseoir et s’entraîner dessus pendant trois mois ! Il faut capter la musique tant qu’elle est fraîche et inspirée. Et c’est ainsi que cet album a été fait et, pour être honnête, la dernière douzaine d’albums, environ, que j’ai fait a également été faite comme ça.

Tu penses que prendre plus de temps ne mène pas à un meilleur résultat ?

Je pense qu’en prenant beaucoup de temps, tu perds ton inspiration, tu perds le fil de ce que tu fais. Peut-être qu’il y a des groupes qui ont besoin de beaucoup de temps. Peut-être qu’ils ne sont tout simplement pas suffisamment bons sur leurs instruments ou qu’ils ont besoin de bien plus de temps pour façonner leur musique, les mots et les paroles mais… Je ne sais pas. Je n’ai jamais fait partie d’un groupe qui avait besoin d’autant de… Bon [petits rires], ça fait très longtemps que je n’ai pas fait partie d’un groupe comme ça, qui avait besoin de beaucoup de temps. Moi, personnellement, et les gens avec qui je travaille maintenant, nous sommes très focalisés et nous savons ce que nous faisons. Et, pour être honnête, même avec Dream Theater, je ne pense pas que nous avions besoin d’autant de temps. Je pense que nous sur-analysions plein de choses dans Dream Theater. Peu importe. Je ne suis pas là pour parler de Dream Theater mais je dis juste que j’ai toujours préféré travailler rapidement et dans l’instant. Ça a toujours été comme ça que je préfère travailler.

« La technique et le shred, c’est super de pouvoir faire ça mais il faut aussi avoir des couilles et de la personnalité. J’ai vu tous ces groupes de prog qui ont émergé à la suite de Dream Theater et je pense qu’ils n’ont pas compris ! »

Tu as toujours dit que collaborer avec plusieurs chefs en cuisine est un super processus créatif mais que c’est aussi très frustrant. Du coup, comment te sentais-tu cette fois, dans ce groupe, par rapport à ça ?

Il y a deux niveaux à ça. J’aime travailler et créer avec d’autres gens, et collaborer, et être membres égaux dans le processus de composition. C’est comme ça que j’adore travailler. Même dans Dream Theater, lorsque j’étais un peu le leader et que je menais la baraque, dès qu’il s’agissait de la musique, nous le faisions ensemble, c’était toujours moi, John et Kevin Moore, ou moi, John et Derek, ou moi, John et Jordan. C’était toujours un processus collaboratif. Et lorsque l’album était fini, alors je prenais les commandes pour tout. Donc j’apprécie le processus collaboratif avec la musique mais ensuite, pour la seconde partie de ta question, je n’apprécie pas le processus collaboratif pour tout le reste [rires]. Avec Dream Theater, je faisais toutes ces choses, le merch, le fan club, le marketing, l’artwork, etc. Collaborer sur ces conneries est un cauchemar ! Pour moi, c’est vraiment difficile de se réveiller tous les matins et avoir un millier d’emails pour décider de chaque détail. Je le fais avec The Winery Dogs, je l’ai fait avec Metal Allegiance, je l’ai fait avec Transatlantic et Flying Colors. Tous ces groupes, c’est un peu : « Ok, bon, on va travailler ensemble et prendre ces décisions ensemble. » Et c’était sympa après toutes ces années avec Dream Theater de partager cette charge. Mais lorsque Derek est venu à moi pour ce groupe, j’étais là : « Ecoute, je ne peux plus collaborer. Je ne pourrais faire un autre groupe que si c’est comme c’était dans Dream Theater. » Et Derek était favorable. Il était là : « Mec, tu es le leader. » Nous avons dit à Ron, Jeff et Billy qu’ils allaient devoir le comprendre. Ceci étant dit, pour ce qui est de la musique, nous l’avons faite ensemble. Pour ce qui est de la production, Derek et moi l’avons produite ensemble. Derek et moi sommes un peu les co-capitaines ici, c’est notre groupe. Je ne vais pas dire que c’est mon groupe, c’est notre groupe, mais au final, il me laisse le dernier mot pour toutes les décisions en dehors de la musique. Nous faisons la musique ensemble, mais une fois qu’elle est livrée, c’est bien d’avoir ce genre de contrôle créatif sur la direction à prendre comme je l’avais avant.

Comment avez-vous abordé la production de l’album ? En fait, n’est-ce pas tentant de trop se focaliser sur vos propres instruments en produisant l’album ?

Derek : Je ne crois pas. En fait, j’ai été accusé durant toute ma carrière et pour tous mes albums solos de me mettre en retrait sur mes propres albums ! La priorité, ce sont les chansons et ce qui les rendront le plus redoutables. Je ne vais pas mettre du clavier quelque part où il n’a pas sa place rien que pour qu’on m’entende. Je pense que nous mettons tous la priorité sur la chanson et la musique, pas notre propre…

Mike : Et c’est plus facile à faire quand on est deux à produire. On peut s’équilibrer. S’il y a quelque chose qui est trop chargé en clavier, alors je le dirais, et Derek y sera ouvert, et c’était pareil dans Dream Theater.

Derek : Et si c’est trop chargé en batterie, je ferme ma gueule ! Donc, tu vois, c’est un processus très collaboratif [ils éclatent de rire et se tapent les poings]. Mais nous allons y travailler.

Mike : Mais il y a plein d’aspect qui vont avec la production. Tu as les pistes de base, lorsque nous les enregistrions, nous prenions les décisions ensemble. Au final, nous avions tous les deux le dernier mot sur les arrangements et le placement des instruments… Derek, je dois lui reconnaître ça : il a énormément fait. Il a supervisé chaque minute. J’étais parti pour faire Shattered Fortress et la tournée de Neal Morse, peu importe, et Derek était plongé dedans pour saupoudrer les couleurs et ce genre de choses.

Derek : Et assister aux sessions de chant, et les sessions de basse, et s’assurer que tout était comme il faut.

Mike : Ouais, il mettait vraiment les mains dans le cambouis. Je veux dire qu’ils m’envoyaient toujours des fichiers mp3 et je donnais mon avis, mais Derek faisait les grosses modifications. Et ensuite, quand est arrivé le moment du mix, nous avons fait confiance aux oreilles de Jay Ruston pour mettre en place les mixes et ensuite Derek et moi, nous ajustions ce qui avait besoin de l’être.

Vous avez été surnommé The Del Fuvio Brothers. Quelle est l’origine de ce surnom ?

Derek : Je ne sais pas exactement comment ça a commencé mais c’était parce que Mike et moi sommes tous les deux très sarcastiques. Quand on s’y met, c’est juste brutal, le sarcasme. Voilà, d’une certaine façon, comment c’est venu. Je pense que Kevin Shirley…

Mike : Ouais, ça pourrait bien venir de Kevin.

Derek : Et donc, c’est un peu resté.

Ce qui est frappant à l’écoute de ce premier album, c’est qu’il mélange le moderne et la vieille école ainsi que le côté accrocheur et la virtuosité. On dirait que vous vous êtes écartés dans des directions opposées et avez fait en sorte que ça fonctionne. Etait-ce votre but de sortir toute la panoplie de ce que vous aimez en musique ?

C’est comme ça que nous entendons les choses, musicalement. Ce n’était pas délibéré : « Ok, mettons un couplet metal ici et ensuite un refrain années 80 ou du classic rock façon années 70… » C’est juste ce que nous jouons.

Mike : C’est juste ce qui est ressorti du melting pot de nos alchimies à tous les cinq. Ce n’était pas une direction délibérée. C’est arrivé comme ça.

Derek : Une chose, ceci dit, qui était délibérée est que nous voulions vraiment nous assurer qu’il y ait de bons refrains dans toutes les chansons, des choses mémorables qu’on peut chantonner. L’une des choses que je ne supporte pas chez les groupes de rock progressif, c’est lorsque… J’adore les mesures asymétriques, je veux dire que nous avons partout des métriques de malade mais lorsque tu essaies de mettre du chant par-dessus du quinze-seize et que c’est complètement irrégulier et que les couplets sont comme [il chante un rythme saccadé], c’est juste… tu vois. Sur les ponts, nous nous lâchons. Sur les refrains, nous restons assez carrés. Les couplets sont cool. Les parties avec chant, nous les laissons grosso-modo en quatre-quatre, mais les ponts, ça part en vrille, il n’y a aucune règle ! Mais ensuite nous revenons au bercail sur les refrains, et alors c’est super. S’il y avait une quelconque stratégie, c’était ça qui était important. Nous voulions nous assurer qu’il y ait de bons refrains, de super chansons avant tout, et ensuite intégrer les éléments progressifs.

« En tant que claviériste, que vas-tu faire pour te mêler à ces putains d’amplis Marshall ? Tu ne vas pas jouer des synthétiseurs, tu ne vas pas jouer sur ton iPad avec des applis, il faut que tu joues sur un putain de B3 avec des Marshalls ! Il n’y a que comme ça que tu pourras te mêler à ces guitares et que Zakk Wylde ne se retournera pas pour t’envoyer sa putain de guitare à la tête parce que tu sonnes comme une putain de gonzesse [rires]. »

En fait, le mélange d’accroche et de virtuosité est un point commun à nombre des groupes dans lesquels vous avez été impliqué ces dernières années, que ce soit The Winery Dogs, Flying Colors ou Black Country Communion. Est-ce une conscience que vous avez acquise avec le temps, le fait de ne pas laisser la virtuosité prendre le pas sur l’accroche et vice versa ?

Mike : C’est la maturité !

Derek : C’est la maturité, ouais [petits rires]. Non, tu sais, une des choses que Mike et moi avons en commun est que… Je n’aime pas utiliser le mot « virtuose », ça sonne très musique classique. Nous sommes tous les deux des musiciens de rock, nous avons tous les deux nos racines dans le rock mais nous avons aussi tous les deux une technique de malade, et nous aimons jouer, mais avons aussi un côté brut dans notre jeu. Nous ne sommes pas comme des cyborgs ou des robots sans émotion. Nous avons du rock n’ roll en nous. C’est comme ça, ce mélange des deux choses. Tout le monde dans le groupe a ces mêmes qualités, basées sur le rock mais avec un sens musical poussé.

C’est en l’occurrence la critique qu’on voit souvent à propos du metal progressif, le manque d’émotion…

Ouais et notre background rock n’ roll est ce qui nous sépare de la meute. Nous avons le pedigree d’une pieuvre ! Je veux dire, regarde les noms des groupes dans lesquels nous avons tous joué, nos contributions et nos backgrounds. On ne voit pas de groupe avec ce genre d’expérience dans le rock. Donc, forcément, ça ressort dans notre jeu. Et c’est important, que ce soit basé sur le rock et que l’aspect technique en fasse aussi partie, mais ce n’est pas basé sur la technique comme plein de groupes qui existent.

Pensez-vous qu’à cause de ça, un certain nombre de groupes progressifs sont à côté de la plaque ?

Ce n’est pas qu’ils sont à côté de la plaque. C’est que déjà au départ, ils ne savaient pas [rires].

Mike : [Rires] Ouais, j’ai déjà entendu Derek dire ça : soit tu as grandi avec des posters de Kiss, Van Halen et Black Sabbath sur tes murs, soit pas.

Derek : Ou tu avais des posters de R2D2 et Einstein ou je ne sais qui [rires].

Mike : [Rires] En fait, tout le monde dans ce groupe a grandi avec des posters de Kiss et Van Halen.

Derek : Ouais, et c’est la vérité, si tu y réfléchis. Car c’est vraiment ce qui t’as construit, ce qui t’inspire. Lorsque tu as quatorze, treize ans ou peu importe, ça établira la trajectoire de ce que tu deviendras musicalement.

Mike : Malheureusement – il faut que je le dise, et je peux déjà voir les gros titres – la plupart des gamins aujourd’hui ont grandi avec Dream Theater sur leurs murs et ils pensent que balancer du shred à cent à l’heure et pouvoir jouer toutes ces notes à 240pbm c’est ce qui fait qu’un groupe est super. Mais ce n’est pas avec ça que nous avons grandi. Nous avons grandi en écoutant du classic rock et du metal traditionnel. La technique et le shred, c’est super de pouvoir faire ça mais il faut aussi avoir des couilles et de la personnalité. J’ai vu tous ces groupes de prog qui ont émergé à la suite de Dream Theater et je pense qu’ils n’ont pas compris ! Ils ne comprennent pas que les chansons sont importantes, et que la personnalité et le caractère sont importants. Je préfère largement voir Lars Ulrich ou Keith Moon jouer de la batterie que n’importe lequel de ces batteurs qui sont capables de faire toutes ces acrobaties techniques de dingue. Je n’en ai rien à faire de ces conneries techniques ! Je veux voir quelqu’un qui a de la personnalité et du caractère. Pour moi, c’est bien plus important.

Il y avait effectivement ce côté shred et technique dans Dream Theater mais vous aviez aussi ce côté rock n’ roll déjà à l’époque…

Je pense que Derek et moi étions le rock n’ roll dans Dream Theater !

Derek : Nous étions le rock et la personnalité. Tu sais, la différence est que nous avons une personnalité ! [Petits rires]

Et le côté showman…

Ouais.

Mike : Exactement.

Derek : C’est aussi ça le truc avec Sons Of Apollo : ce sera un spectacle sur scène ! Putain, ça va chauffer là-haut ! Ce ne sera pas comme cinq robots qui se tiennent debout comme s’ils regardaient de la peinture sécher.

Mike : [Rires].

Billy et Ron sont effectivement aussi de très bon showmen.

Et Jeff aussi ! Jeff est intenable.

Justement, à ce propos, tous les deux ainsi que Ron et Billy, vous faites parties des musiciens les plus dingues qui soit, mais ensuite il y a Jeff qui arrive et fait de ces morceaux de musique de véritables chansons…

Pour moi, il représente le point d’ancrage !

Pensez-vous que sans ce point d’ancrage, vous n’auriez pas cette cohésion que vous avez dans ces chansons ?

Nous les avons écrites avant que Jeff ne soit impliqué, pour être honnête. La musique est venue d’abord. Donc nous étions très conscients que nous voulions de cet ancrage. Il se trouve juste que c’est Jeff qui l’a offert. Mais je pense que nous étions déjà très conscients qu’il fallait ça dans les chansons.

« La prétention, ça veut dire que tu prétends. Moi ce que je dis, c’est que nous démontrons. »

On peut entendre des influences très précises dans les chansons, comme le riff de « Signs Of The Time » qui peut rappeler le Sepultura de « Roots »…

J’ai déjà entendu ça !

Derek : J’ai lu ça sur internet. Je ne connais même pas cette chanson. Ça y ressemble vraiment ?

Mike : Ouais, c’est très proche. Mais Andreas [Kisser] est un très bon ami à moi, donc il me le laissera passer.

Ou il y a aussi le début de « Divine Addiction » qui fait très Deep Purple…

Derek : Non, vraiment ?! [Rires]

C’était fait exprès ?

Oui. Ce n’est pas tant un hommage à Jon Lord directement qu’un hommage à ce style de jeu. Il n’y a plus personne aujourd’hui qui joue du B3 à la manière de Jon Lord, et je trouve que c’est un son de clavier vraiment puissant et excellent.

Mike : C’est un son intemporel.

Derek : C’est un son intemporel et il se mêle bien aux guitares. En l’occurrence, je reviens de la tournée Generation X avec [Steve] Vai, Yngwie [Malmsteen] et Zakk [Wylde], et j’ai donc dû monter sur scène et jouer avec Zakk Wylde des chansons de Black Sabbath. Maintenant, en tant que claviériste, que vas-tu faire pour te mêler à ces putains d’amplis Marshall ? Tu ne vas pas jouer des synthétiseurs, tu ne vas pas jouer sur ton iPad avec des applis [Mike rit], il faut que tu joues sur un putain de B3 avec des Marshalls ! Il n’y a que comme ça que tu pourras te mêler à ces guitares et que Zakk ne se retournera pas pour t’envoyer sa putain de guitare à la tête parce que tu sonnes comme une putain de gonzesse [rires]. Voilà donc pourquoi j’ai voulu ramener ce son. Personne aujourd’hui n’a ce son.

Est-ce que vous avez fait tourner des noms en studio pour vos inspirations ?

Mike : Je pense qu’inévitablement, lorsque tu composes, tu dis par exemple : « Oh, le couplet sonne comme Deep Purple, le refrain sonne comme Kansas… » Chaque groupe avec lequel j’ai composé, nous faisions toujours un peu ça en studio. Il te faut une sorte de cadre ou de référence lorsque tu composes instrumentalement. Je pense que c’est inévitable. Mais ouais, en fait, pour être honnête, je ne devrais pas le révéler mais le titre de travail de la chanson « Divine Addiction », c’était « Purple », juste parce qu’elle avait ce côté à la Deep Purple. Et le titre de travail pour « Signs Of The Time » était « Korntera » à cause de ce riff d’ouverture. Même si ça sonnait beaucoup comme Sepultura, Ron s’y référait sous le nom de « Korntera » parce que ça lui faisait penser à un mélange de Korn et Pantera. Et ensuite le titre de travail de « Lost In Oblivion » était « Rushuggah » parce que ce riff d’ouverture faisait penser à Rush et Meshuggah [petits rires]. Donc ouais, c’est inévitable !

Mike, tu chantes, Ron chante et Billy chante mais, même s’il y a bien des chœurs, il n’y en a peut-être pas autant qu’on aurait pu s’y attendre.

Il y en a probablement plus que tu ne t’en rends compte. Si tu écoutes « Signs Of The Time », toute cette chanson c’est moi et Jeff en harmonie sur les couplets et les refrains. C’est quelque chose qui est important pour nous. En fait, nous utilisons ça sur des harmonies à trois parties. Tout sur l’album, c’est Jeff, moi et Bumblefoot. Billy n’a pas chanté sur l’album. Je pense que c’est un élément important à incorporer. Si tu enchaînes sur le reste de ta question, tu allais dire que ce n’était pas assez ou… ?

Non, le reste de la question était plutôt de savoir si vous vouliez développer ça à l’avenir ?

Ouais. Absolument. C’était une discussion que j’ai eue avec Jeff dès le départ. Genre : « Ecoute, j’aime chanter, Bumblefoot a une super voix, Billy aime chanter, on devrait vraiment mettre ça à profit dans le groupe. » Et Jeff était totalement partant. Tous mes groupes préférés, et Jeff disait la même chose, sont des groupes avec plusieurs chanteurs, comme Queen, les Beatles, Kiss, The Who, Van Halen. Donc nous voulions utiliser ça autant que possible. Je pense qu’il y a des trucs à trois voix sur presque toutes les chansons de l’album.

Le nom du groupe, Sons Of Apollo, est une sacré déclaration en soi…

Derek : [Petits rires] Tu trouves ?

Proclamer être les fils d’un Dieu, n’est-ce pas prétentieux ?

Ouais, ça l’est ! Carrément !

Mike : Aller ! C’est Derek Sherinian ! C’est le roi de la prétention !

Derek : Tu sais quoi ? La prétention, ça veut dire que tu prétends. Moi ce que je dis, c’est que nous démontrons.

L’album s’intitule Psychotic Symphony. Est-ce parce qu’il y avait un côté fou en faisant cet album ?

Mike : Pour être honnête, c’était une phrase dans « Lost In Oblivion » et c’était des paroles de Jeff. Ça m’a sauté aux yeux en le lisant et j’étais là : « Bon sang, ça serait un titre vraiment cool pour l’album. » Je l’ai fait remarquer aux gars et ils étaient là : « Ouais, c’est génial ! » Aussi simple que ça. Je trouvais juste que c’était un super titre d’album.

Comme je l’ai mentionné plus tôt, cette année marque les vingt ans de Falling Into Infinity. A l’époque, vous étiez un peu partagé sur cet album et le groupe a même failli se séparer. Comment votre opinion sur cet album a évolué vingt ans plus tard ?

Derek : Je trouve qu’il y a de supers moments sur cet album. Je trouve que « Hell’s Kitchen » est super, c’est vraiment bon. Je trouve que « Lines In The Sand » du début jusqu’à ce que le chant arrive est fantastique [Mike rit]. Et il y a quelques autres passages sur lesquels je trouve que nous assurons, qui sont très bons.

Mike : Je trouve que c’est un super album. Maintenant, avec le recul, je peux le voir objectivement, n’étant plus dans le groupe. Je trouve que cet album contient quelques supers chansons. Vraiment ! Pour ma part, le problème a toujours été sa conception. Le problème que j’avais avec cet album, c’était les deux ans qui ont mené à lui et les compromis qui ont été faits. Donc ce sont des problèmes personnels. L’auditeur qui écoute cet album n’est pas obligé d’avoir conscience de ces problèmes personnels. Donc je pense que pour un auditeur objectif, c’est un album fort contenant de solides chansons ! Mes problèmes, ce sont juste de mauvais souvenirs du processus de réalisation.

Avez-vous l’intention de jouer certaines de ces chansons avec Sons Of Apollo ?

Ouais, je pense que nous le ferons. Seulement sur cette première tournée, lorsque nous aurons besoin de davantage de musique pour étoffer la setlist, mais une fois que Sons Of Apollo aura sorti un second album et qu’il y aura suffisamment de musique avec laquelle travailler, non. Ce sera seulement pour cette fois.

Derek, quel a été l’impact de ces années sur le reste de ta carrière ?

Derek : Ca m’a donné confiance en mon jeu, [dans le sens] où, après avoir joué cette musique et avoir dû apprendre le set avant de donner notre premier concert, c’était la chose la plus éprouvante au monde. J’ai fait un pacte avec moi-même qui est que si je parvenais à relever ce défi, tout le reste qui se présenterait sur mon chemin musicalement serait du pipi de chat et facile à gérer. Donc ça m’a donné confiance pour déchirer [petits rires], c’est genre « allez, balance ! Je m’en fiche qui c’est, si c’est Allan Holdsworth ou Al Di Melola, putain, je suis prêt ! » Bon, plus Allan mais… Bon sang, comme c’était triste, dommage. Mais bref, ce groupe m’a donné une confiance musicale. Donc j’en suis reconnaissant.

Interview réalisée en face à face le 13 septembre 2017 par Nicolas Gricourt.
Retranscription & traduction : Nicolas Gricourt.
Photos : Hristo Shindov.

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  • Il faut sérieusement que Portnoy arrête de délirer. C’est le combientième groupe qu’il crée ou intègre depuis son départ de DT ? À chaque fois il nous fait son numéro comme quoi c’est génial et qu’il a grandi et tout le tralala. Soit il a un vrai projet artistique sur le long terme, soit je n’en n’ai plus rien à foutre de ce qu’il fait.

    Après il nous sort des conneries hallucinantes du type *la plupart des gamins aujourd’hui ont grandi avec Dream Theater sur leurs murs »….j’aimerais bien que ça soit le cas…il a le début d’une idée de ce qu’écoutent les jeunes ?
    et ses propos ridicules sur le shred: grotesque et hypocrite.

    [Reply]

    C’est vrai que c’est tellement facile de trouver un groupe définitif, avec lequel on va vraiment s’éclater et avancer. Le mec a passé je ne sais pas combien d’années dans le même groupe, il en sort et teste différents trucs, c’est pas absurde. Et quand bien même il ne sortirait qu’un album avec chaque projet, c’est quoi le problème ?

    « la plupart des gamins aujourd’hui ont grandi avec Dream Theater sur leurs murs », il parle des « gamins » qui jouent du progressif, donc c’est pas totalement crétin.

    Metal'O Phil

    Pour moi c’est encore plus simple que ça.

    Le mec, c’est un zicos. Son boulot, sa vie et son kiff, c’est de jouer dans plein de groupes. Et parfois, effectivement, c’est pas toujours ouf, mais c’est quand même sympa. N’oublions pas Portnoy est la face émergée d’un gigantesque iceberg de musicien de session qui, eux, acceptent sans sourciller n’importe quoi pour cachetonner (ce qui est en soi n’a rien de mal non plus soit dit en passant, c’est juste un choix de carrière et, il ne faut pas se leurrer, une nécessité). Portnoy ne prétend même pas être batteur de session et, à priori, choisit ses groupes avec un certain enthousiasme.

    Y a quand même pire comme comportement ou comme choix de vie. Beaucoup tueraient pour pouvoir gagner leur vie comme il le fait à « juste jouer dans des groupes qu’il aime bien à droite à gauche ».

    Mr Claude

    Oh Metalo’O : tu as fort bien parlé.

  • Petit récapitulatif des « piques » (très discrètes mdr) adressées à DT : « la plupart des gamins aujourd’hui ont grandi avec Dream Theater sur leurs murs et ils pensent que balancer du shred à cent à l’heure et pouvoir jouer toutes ces notes à 240pbm c’est ce qui fait qu’un groupe est super. »
    « Nous étions le rock et la personnalité. Tu sais, la différence est que nous avons une personnalité ! [Petits rires] » – j’aime beaucoup les « petits rires », surtout sachant que Portnoy & co avait décidé de virer Sherinian de DT surtout à cause de sa « personnalité »…ainsi que pour son côté trop « showman », quelle coincidence!!

    Une spéciale dédicace à LaBrie : « Je trouve que « Lines In The Sand » du début jusqu’à ce que le chant arrive est fantastique [Mike rit]. »

    Et une autre à Mangini : « …que n’importe lequel de ces batteurs qui sont capables de faire toutes ces acrobaties techniques de dingue. Je n’en ai rien à faire de ces conneries techniques ! »

    Portnoy la girouette hypocrite, très bonne chose qu’il se soit barré de DT finalement.

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    Mr Claude

    Hey: faut arrêter de se persécuter !

    C’est plutôt valorisant de dire que des gamins grandissent avec des posters de DT. Ca fait du groupe une référence, ce qu’il est assurément. Ils ont marqué l’histoire du métal. Par contre, il a pas tord: balancer des triples croches à tort et à travers n’a jamais fait une super chanson, et par extension un super groupe.
    De la mélodie, du feeling, de l’attitude ça fait un super groupe de rock.
    Derek est super rock, avec son gros son de Hammond, son look, ses poses sur scène. Ses putains de grosses lampes lava sur le « Once in a lifetime ». Et Portnoy, c’était le frontman et pourtant il est derrière un kit 15 fois trop grand!
    Myung a aucun carisme, Mangini est un robot. La section rythmique la plus morte du rock. Rudess a un son en plastique. La Brie fait pitié et Petrucci a une jolie barbe et un gros marche-pied.
    Je pense aussi et surtout que Derek a été poussé dehors parce que le groupe avait une énorme envie d’intégrer Rudess avec l’expérience LTE. Et tant mieux, il est responsable en partie de l’énorme Scenes From a Memory.
    « Lines In The Sand » est une putain chanson, et je trouve pas du tout que l’arrivée du chant casse la compo. Bien au contraire, le chant est tout en progression, gros refrain et les choeurs de Doug Pinnick. Après je vois pas ce qui dérange Sherinian, mais c’est son avis…
    Concernant les batteurs et les acrobaties, je le rejoins. Mais c’est pas explicitement destiné à Managini. Tu prends un gars comme Virgil Donati, il est très technique et démonstratif, mais je trouve son jeu très chiant. (pourtant il a joué dans Planet-X)

    Portnoy hypocrite? Il a quitté le groupe qu’il a fondé parce qu’il n’était plus en accord avec la politique du groupe. Girouette? Je sais pas trop dans quelle mesure il est responsable de l’éviction de Sherinian. En tout cas tous les deux n’ont pas l’air d’avoir de rancoeur, et ils ont joué plus d’une fois ensemble depuis.

    Là où je te rejoins, c’est que Portnoy a bien fait de quitter DT.

  • Listened to the album several times. I really liked the material, as always where there is a Mike – excellent!

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  • Black Country Communion ?

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  • J’ai bien hate de les voir en live si ils passent dans le coin….

    A part Symphony X, je ne vois pas qui peut leur faire de l’ombre sur scène?

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  • « Je préfère largement voir Lars Ulrich ou Keith Moon jouer de la batterie que n’importe lequel de ces batteurs qui sont capables de faire toutes ces acrobaties techniques de dingue. »

    😀

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