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Interview   

Sortilège : la magie opère à nouveau


Après une très longue absence, une reformation tumultueuse, un album composé majoritairement de réenregistrements, et un retour réussi sur scène, Sortilège revient ce coup-ci avec un nouvel album tout neuf dénommé Apocalypso. Ce dernier allie modernité et respect du passé, avec des morceaux classiques et d’autres un peu plus aventureux. L’attente des fans était forte et il y a fort à parier que ce nouvel album les comblera de plaisir.

Chritian « Zouille » Augustin et Olivier Spitzer ont pris le temps d’un long échange pour aborder avec nous les retours reçus sur l’album précédent, Phoenix, la manière dont ils ont conçu ce nouvel album, entre leur envie de moderniser Sortilège et le respect de son histoire. Ils ont aussi partagé leur enthousiasme et leurs inquiétudes à créer ces nouveaux morceaux, nous ont détaillé les collaborations sur cet album, ainsi qu’expliqué les raisons du report de la tournée.

« La moitié de l’album a été composé dans l’idée d’évolution du passé, et pas de la révolution. Après, sur d’autres, c’est le début de la révolution de l’évolution. »

Radio Metal : Comment ont été reçus les réenregistrements de l’album Phoenix par les fans ?

Christian « Zouille » Augustin (chant) : Nous avons eu des bons retours en général ! La plupart des gens étaient assez étonnés par la qualité du son, puisque évidemment ça n’a rien à voir avec les albums d’il y a quarante ans, c’est sûr. Les commentaires que nous avions, c’est : « Enfin on entend les paroles, on comprend les textes. » Et puis : « Vous avez réussi à amener une fraîcheur et un dynamisme qui manquaient un petit peu à l’époque. » Surtout la qualité du son, la prise de son elle-même, a été vraiment portée aux nues, grâce à Olivier et à Anthony Arconte qui a fait un gros travail pour amener ce son fantastique qu’on peut écouter sur Phoenix.

Olivier Spitzer (guitare) : Les fans étaient contents de retrouver les morceaux avec un son moderne et des arrangements un peu différents.

Zouille : C’était surtout lors des concerts que les gens venaient me voir en me disant : « Super ce que vous avez fait. On avait un peu peur que ce soit peut-être un petit peu trop atténué ou trop chamboulé. » En fait, nous avons réussi à magnifier les morceaux en les rendant plus carrés et plus puissants.

Est-ce que cela a ouvert la porte à de nouveaux fans ?

Olivier : En partie, parce que la légende avait de toute façon fait son chemin sans l’album. Les jeunes de maintenant ont découvert et ils aiment les anciens albums, mais ils ont été contents de venir aux concerts et de trouver qu’il y avait une continuité entre le souvenir des anciens albums et ce que nous en avons fait après. Il y avait quelques nouveaux fans qui auraient de toute façon été là ; je veux dire qu’ils étaient fans sans que le groupe se reforme. Encore une fois, le répertoire avait fait son chemin et avait conquis de nouveaux fans alors que le groupe n’existait plus depuis trente-cinq ans. Ils ont confirmé, lorsque nous sommes montés sur scène, qu’ils prenaient leur pied aussi avec les « vieux » [petits rires].

Zouille : Nous avons quand même vu arriver un public plus jeune aux concerts, des garçons qui avaient entre quinze et trente ans, donc des gamins, évidemment, qui n’étaient pas nés à l’époque. Ils nous disaient : « On a grandi avec ça parce que papa, quand il venait chez la nourrice ou à l’école, il mettait Sortilège à fond » et maintenant ils nous voient sur scène. Ça fait bizarre de les entendre parler comme ça !

Olivier : A part dans les endroits « ancestraux » de la culture metal où il y aura un petit peu moins de jeunes, comme à Vouziers, par exemple, en général il y a de plus en plus de jeunes aux concerts de Sortilège. Tant mieux !

Parlons du nouvel album qui vient de sortir, Apocalypso. Etait-ce un vrai travail de respecter le passé de Sortilège ou, au contraire, est-ce que vous n’en avez pas trop tenu compte ?

Ah si… Enfin, tout ce que tu viens de dire est vrai. C’était une contrainte, nous en avons tenu compte, mais à la fois, nous avons pris notre pied à le faire. C’est un mélange de tout ça. Les morceaux parlent d’eux-mêmes. Tu prends « Le Sacre Du Sorcier », il fallait que ça s’inscrive dans la continuité du passé. Idem pour « Poséidon » ou « Trahison » qui est un morceau de Bruno [Ramos]. La moitié de l’album a été composé dans l’idée d’évolution du passé, et pas de la révolution. Après, sur d’autres, c’est le début de la révolution de l’évolution. D’ailleurs, ça se passe bien : quand les gens écoutent, l’équilibre entre la prise de risque et le respect du passé est très bon pour tout le monde.

Zouille : C’était indispensable aussi d’avoir une certaine liberté pour faire de nouveaux morceaux. C’était un de mes souhaits qui faisait d’ailleurs un peu peur à Olivier, quand je lui disais par exemple : « Il faut absolument que nous fassions un morceau de doom. » Il me disait : « Attends, t’es sûr ? » « Oui, j’ai envie de le faire ! » Je cite tout le temps une phrase de Bruce Dickinson qui m’a marqué : « Quand tu fais de la musique, ce n’est pas la peine d’en faire pour les fans. Fais de la musique qui te plaît et tu verras, ça plaira aux fans. Si c’est fait avec le cœur, ça passera. » Et tous les morceaux ont vraiment été faits avec nos tripes, avec notre cœur. C’est la raison pour laquelle ça fonctionne bien. Nous ne nous sommes pas forcés à le faire. Nous avions envie de le faire. Bon, moi, j’ai un peu forcé parce qu’il fallait que quelqu’un pousse un peu, mais on sent un album qui est fait avec les tripes et un autre qui est fait pour le côté commercial.

Comment se passe la création des morceaux, que ce soit entre vous deux ou avec les autres musiciens ?

Olivier : Ça se passe dans le laboratoire qui est notre studio et qui est à notre disposition, donc ça aide beaucoup. Nous faisons les premiers jets et Christian va choisir. Christian et moi faisons beaucoup de premiers jets et beaucoup de tri avant que les autres musiciens n’interviennent. Il faut déjà que Christian soit conquis et fasse une mélodie et un texte, sinon il n’y a pas de morceau. Une fois que nous avons ça, nous savons que nous allons pouvoir en faire un morceau du groupe, mais il y a beaucoup de déchets et d’essais.

« Je chantais vraiment trop haut à l’époque, donc j’ai perdu ça. Cela dit, je suis quand même toujours en train de monter, de pousser ma voix dans ses extrêmes, parce que je ne peux pas faire autrement. J’ai beaucoup de mal à chanter doucement, je n’arrive pas à me calmer là-dessus [rires]. »

Zouille : En fait, le moteur, c’est Olivier. C’est lui qui me propose des rythmes, des riffs, des trucs comme ça. Nous en discutons tous les deux et quelquefois, je lui dis : « Je tiens, j’entends plutôt cette note-là », mais c’est vraiment lui l’élément moteur dans la composition. Après, j’amène une mélodie et si la mayonnaise prend, la mélodie amène tout de suite un thème qui va mener après à un texte. Mais nous démarrons toujours sur des riffs d’Olivier et si je ne le ressens pas, je dis non. Olivier le sait : quand il voit ma tête au moment où il me montre les riffs, il me connaît très bien maintenant et il sait à quel moment ça le fera et à quel moment ça ne le fera pas. S’il me voit en train de fermer les yeux et de me dire : « Oh là là, il y a un truc », nous y allons, nous fonçons, et nous travaillons le morceau, nous le manipulons. Il y a des morceaux qui ont été faits très rapidement comme ça : « Toujours Plus Haut », « Attila »… La première fois que j’ai écouté « Attila », j’ai dit que c’était une évidence. Et nous en avons d’autres sur le chantier qui sont pareils, quand je les écoute, tout de suite la mélodie me vient et après le thème arrive. Il y a donc des morceaux qui ont été créés très rapidement, et d’autres moins.

Olivier : Inversement, comme il sait que j’ai un panel assez large de riffs et que je peux faire le grand écart, il lui arrive de me dire : « J’ai écouté Sorcerer, il me faut un morceau de doom, un morceau à cinquante-trois de tempo, à la Black Sabbath. » C’était une « commande » de Christian, j’ai trouvé des riffs et ensuite c’était interactif sur la construction du morceau.

Zouille : En fait, c’est une machine à compo. Il fait tous les jours des riffs de guitare, il me fait écouter tout ça et après, il faut faire le tri là-dedans, mais c’est presque facile. Quand tu as une machine comme ça, tu appuies sur un bouton, tu demandes un truc, il te le fait. Après, tu n’as plus qu’à te greffer dessus.

Il y a une vraie modernité dans l’album. Est-ce que vous pensez que celle-ci se traduit surtout au niveau du son ou y a-t-il d’autres éléments qui, selon vous, y participent ?

Olivier : Quand nous avons attaqué Phoenix et les répétitions du nouveau groupe, nous avons fait plein d’essais pour voir si nous avions plus une couleur de son eighties ou si nous avions « évolué » avec nos amplis de guitare. Bruno et moi, nous jouions avec des amplis déjà très modernes, nous avons apporté beaucoup de sons modernes à Sortilège, donc nous sommes redescendus sur des sons un peu plus chauds, sans retomber dans les sons eighties. C’est comme si on comparait les sons de guitare d’Iron Maiden et le nouveau son de Judas Priest. Nous étions plus orientés vers la production de Judas Priest que vers celle d’Iron Maiden. Les deux sont bien, mais c’était un choix à faire sur l’agressivité des guitares. Dans la mesure où la voix de Christian avait évolué, avec un timbre rauque qui s’est développé, ça collait très bien. Donc, en ce qui concerne Phoenix, la modernité venait surtout du son parce que c’était déjà écrit, mais pour Apocalypso, nous avons écrit des partitions modernes – il y a des parties de guitare qui sont totalement modernes et qui n’ont rien à voir avec l’ancienne écriture de Sortilège, ce qui rajoute à la modernité et permettait de franchir la barrière de la révolution par rapport à l’évolution, comme nous en parlions tout à l’heure.

Christian, ta voix est un peu plus grave que par le passé. Est-ce que tu en joues ? A-t-il fallu vous adapter ?

Zouille : Nous avons baissé tous les anciens morceaux d’un demi-ton pour que je puisse les chanter, parce que je chantais vraiment trop haut à l’époque, donc j’ai perdu ça. Maintenant, Olivier connaît suffisamment ma tessiture pour me proposer des morceaux qui me conviennent. Cela dit, je suis quand même toujours en train de monter, de pousser ma voix dans ses extrêmes, parce que je ne peux pas faire autrement, je ne sais pas chanter doucement, sauf certaines ballades, ou même sur « Apocalypso » où je chante presque en parlant. J’ai beaucoup de mal à chanter doucement, je n’arrive pas à me calmer là-dessus [rires]. Donc nous nous sommes adaptés ; j’ai adapté ma voix aussi pour faire ça.

Olivier : Il y a des morceaux plus graves en tonalité, en Si, comme « Attila » et « Apocalypso ».

Zouille : Ça change quand même pas mal de choses pour moi. C’est surtout au niveau de la composition. Je ne connais rien à la musique, c’est simplement mon oreille qui capte des notes et, là-dessus, je suis capable de proposer différentes mélodies. Ça change aussi l’énergie du chant et des thèmes, et ça change ma façon d’interpréter. Avec les morceaux en Si, il faut que je sois plus violent, que j’aie une attitude plus guerrière que celle que j’aurais avec un morceau en Mi bémol, par exemple. Il faut y aller. On ne peut pas chanter un morceau en Si en ayant une voix fluette, ça n’existe pas, ou alors certaines femmes peuvent le faire, et encore, en général elles font du growl. Sans aller jusque-là, il faut absolument que je chante en fonction de la tonalité. Le Si, c’est un chant qui nécessite une violence et une hargne, sinon, ça ne rend pas grand-chose.

« Poutine fait gaffe. Biden fait gaffe. Macron fait gaffe. A force de jouer à « j’appuie, j’appuie pas », un jour, il y en a un qui va éternuer, il va appuyer dessus et ça va faire exploser la planète. Il faut arrêter. »

Justement, le fait que ta voix soit plus agressive, c’est venu naturellement, c’est l’évolution de ta voix, ou c’est surtout lié à ça ?

Il y a plein de choses. Il y a aussi le fait que j’ai un petit souci de santé ORL depuis quelques années. J’ai une rhinite qui apparaît souvent en hiver et je me racle souvent la gorge, et quand je chante, évidemment, ça racle. Donc il faut s’adapter. Soit j’arrête de chanter, soit je m’adapte. Avec l’expérience, j’arrive maintenant à surmonter tout ça et à utiliser ce gras quand je le souhaite et pas en permanence. C’est donc une technique vocale.

Pendant l’arrêt de Sortilège, tu n’as pas arrêté de chanter, puisque tu as fait du gospel – on est quand même loin du metal. Est-ce que tu penses que ça a amené quelque chose dans ta façon de chanter ?

Oui. D’abord sur l’interprétation, parce que quand tu chantes du gospel, t’es obligé d’être connecté à quelque chose pour pouvoir ressentir et interpréter les morceaux, parce que là, ça ne rigole pas, tu t’adresses aux croyants, à Dieu ou à autre chose. Tu ne peux pas tricher. Si tu t’adresses à une entité comme ça, il faut que tu sois vrai, donc t’es obligé de te laisser aller et d’interpréter le truc. Ça m’a aussi appris à harmoniser les voix, chose que je faisais mal avant. Quand tu écoutes les chœurs de d’Apocalypso, tu vois le travail qui a été fait. C’est un travail vraiment gospelien. Dans le gospel, tu as trois ou quatre pupitres, donc l’habitude de chanter avec trois autres pupitres t’amène à faire des harmonies comme ça, que tu peux écouter maintenant sur l’Apocalypso, qui sont parfaites, qui sont très belles.

Le riff – qu’on entend notamment en intro – de « Derrière Les Portes De Babylone » fait très « Perfect Strangers » de Deep Purple ; il y a aussi un petit côté « Kashmir » de Led Zeppelin. Ce rapprochement est-il voulu ? Voire est-ce une forme d’hommage ?

Oui, j’ai voulu faire un hommage caché à Ronnie James Dio, donc il y a tout dedans. Et puis, comme mon ami Olivier est très branché Led Zeppelin et Ozzy Osbourne, immanquablement, il y a du Led Zep dedans. Et j’avais envie de faire un truc qui ressemblait un peu à « Kashmir », qui ait cette patte un peu Led Zeppelinnienne en faisant un hommage Dio. Je pense que nous avons réussi le pari de tout mélanger, mais bien sûr, ça a été voulu. Ce sont nos influences. Nous ne pouvons pas nier, nous sommes influencés par ça, donc nous donnons de nos influences.

Myrath marque de son empreinte orientale toute la seconde moitié de « Derrière Les Portes De Babylone » : comment ça s’est construit ? Comment la collaboration a fonctionné ?

Olivier : En plusieurs parties. Au départ, existait la première partie du morceau. Je discutais avec Mehdi El Jaï de notre maison de disques du chemin que prenaient les morceaux que nous avions pour cet album, et évidemment nous travaillions sur celui-ci. En déjeunant ensemble, nous avons évoqué l’idée que nous puissions avoir Myrath comme invité, qui est sur le même label. Là, je lui dis qu’il n’y a peut-être pas assez de musique, qu’il allait falloir développer ce que nous avions déjà comme première partie, parce que c’était déjà assez concentré, il n’allait peut-être pas y avoir assez de place. Je lui ai dit : « Laisse-nous voir si on est capables de développer une deuxième partie qui sera beaucoup plus propice à faire évoluer les musiciens de Myrath dedans. » C’est comme ça que ça s’est fait. Nous avons développé la deuxième partie. Avec Christian, j’ai mis mes bibliothèques arabisantes en route. Je suis complètement fan de musiques orientales et indoues, donc il y avait plein de possibilités, et une fois de plus, nous avons fait des choix et une évolution sur la partie où il y a cinq ou six riffs différents à la fin, du plus doux au plus saturé pour revenir sur le thème de l’intro. Nous avons cherché dans ce sens-là, ça nous a pris une dizaine d’heures pour trouver les parties. Ensuite, Kevin Codfert, le producteur de Myrath, a pris le relais sur les arrangements, il a appelé les deux collaborateurs, le chanteur et le guitariste, pour faire leurs parties, et nous avons collé tout ça en studio.

Christian, tu n’as pas été tenté de faire les voix arabisantes ? J’imagine que ce n’est pas une technique simple…

Zouille : Non, parce que tu sais, c’est une technique très particulière. Ils chantent dans les quarts de ton, c’est très difficile de capter ça. C’est très délicat. Ce n’est pas ma culture. Eventuellement, maintenant, peut-être, je pourrais recopier ce qu’il a fait avant, mais j’aurais été incapable de faire une improvisation comme il a fait, par exemple, avec ces mélodies bien particulières et la langue. Ces gens ont cette capacité à avoir une précision vocale dans les notes que je n’ai pas, parce que je n’ai pas cette culture du quart de ton qui est quand même assez particulière. C’est le genre de chose que tu ne peux pas acquérir comme ça. Je pense que c’est quelque chose qui est ancestral, qui est en toi ou qui ne l’est pas. Je ne suis pas certain qu’on puisse le travailler… Je n’en sais rien. C’est vraiment une culture particulière.

« L’apocalypse, c’est aussi l’apocalypse intérieure. Il faut que chaque être se change lui-même. Ce n’est pas forcément ceux qui nous dirigent. Et si chaque personne pensait différemment, était un peu plus altruiste et pensait davantage à l’autre, à son prochain, qu’à sa propre gueule, on n’en serait pas là aujourd’hui. »

Autre invité : Stéphane Buriez apparaît sur « Attila » et « La Parade Des Centaurs ». Est-ce le côté plus lourd et agressif de la musique qui appelait une voix plus agressive que la tienne ? Comment ça s’est fait ?

Quand nous avons écrit « Attila », Olivier a dit tout de suite : « Attila c’est Bubu ! »

Olivier : Historiquement, il est monté sur scène avec nous pour chanter « Gladiateur » à l’Elysée Montmartre, nous nous sommes bien marrés, et quand nous étions en train de travailler sur cet album, sur « Attila », je me suis dit : « Bon, on va rappeler Bubu, parce que ça va être évident qu’il va nous mettre sa patte. » Et pendant qu’il était au studio, il a aussi mis des refrains dans « La Parade Des Centaurs », qui lui correspondait bien, avec le même chant lourd. Ce sont deux morceaux en Si où son timbre de princesse se mariait super bien.

Zouille : Ça ne lui a rien coûté sur le plan humain, parce qu’il est fan du groupe. C’est un fan absolu de Sortilège, donc il était comme un gamin quand il est venu chanter au studio. Il était heureux comme tout, il avait les yeux qui pétillaient. Je crois que c’était un grand plaisir pour lui.

Loudblast représente, historiquement, le penchant plus extrême de la scène française. Vous qui êtes dans le circuit depuis un moment : comment avez-vous perçu, à leur arrivée, ces courants extrêmes du metal ?

Je suis complètement déconnecté depuis trente ans, donc je ne connaissais pas Loudblast.

Olivier : Moi, j’aime la mélodie, donc c’était quand même compliqué pour moi d’écouter Loudblast et consorts. J’aime bien quand c’est chanté, même – bizarrement – comme Korn, mais j’ai du mal avec tout ce qui est chant dark et growl. Mais sinon il y a de la puissance et de l’efficacité. On a vu l’arrivée sur la scène dans les années 90 de nouveaux groupes qui jouaient de mieux en mieux, qui étaient de mieux en mieux organisés, qui chantaient de mieux en mieux anglais et qui rentraient sur les « pas » que nous avions commencé à tracer dans les années 80, mais de manière beaucoup plus structurée. La preuve : c’est encore là aujourd’hui. L’agressivité pouvait surprendre, mais c’était bien fait dès le départ. Ils avaient déjà digéré l’amateurisme dont nous avons fait preuve un peu au début des années 80. Ils étaient déjà passés un cran au-dessus. Les groupes soignaient mieux leurs productions. Après, on ne peut pas vraiment comparer, parce qu’entre un Loudblast des années 90 et un Sortilège ou un Satan Jokers du début des années 80, il y a un monde musical, mais tout de suite, c’est plus assumé, au niveau du son et de l’efficacité. Et si on remonte jusqu’à nos jours, les musiciens, les studios, tout a un niveau extraordinaire. C’est rare aujourd’hui d’avoir des produits qui ne sonnent pas bien.

Justement, Christian, toi qui étais absent de cette scène pendant un moment, quand tu vois le niveau des musiciens et des productions aujourd’hui, est-ce que ça t’a mis une certaine pression ?

Zouille : Je pense que je n’ai jamais vraiment eu de pression. C’est vrai, je ne suis pas trop stressé là-dessus. Je me posais des questions sur mes capacités vocales au tout début, il y a donc trois ans, mais au fur et à mesure des concerts et des enregistrements, je me suis bonifié. Le seul truc que j’avais, c’est que je me demandais si ma voix allait tenir. A cause de mes problèmes ORL, je ne savais pas où j’allais aller. Après, ça m’a plutôt sécurisé, mais non, je suis plutôt confiant depuis toutes ces années. Et puis je faisais ça pour le fun, en fait. Je ne cherchais pas forcément le résultat absolu. Quand tu fais ça pour le fun, tu as moins de pression, et puis Olivier avait la pression pour moi, donc ça va !

Olivier : J’ai eu la pression dès le premier jour ! Je suis arrivé il y a trois ans et je sors de la pression maintenant. Aujourd’hui, ça va, je suis serein, après trois ans [rires].

Zouille : La première pression, c’est quand il est arrivé dans le groupe et qu’il fallait qu’il assure un concert au bout de quinze jours. Il avait plein de papiers par terre pour pouvoir se rappeler des morceaux. Là, c’était une grosse pression.

Olivier : En effet, ce n’était pas simple. Dès le premier jour. Après, il y a eu une succession d’événements, nous n’allons pas revenir dessus, mais ce n’est pas simple.

Et le public a-t-il participé à te faire ressentir une pression ?

Je n’ai fait que deux concerts en ne connaissant pas le répertoire, donc je n’ai pas eu le temps de trop m’habituer au public et inversement. Après, nous nous sommes retrouvés en confinement avec le Covid-19. A ce moment-là, les choses étaient plus simples, nous avions le temps de travailler. Mais la première pression, c’est l’horreur, c’est quand tu montes sur scène sans connaître le répertoire, c’est très compliqué, mais après, ça a été une succession de pressions, parce qu’il y avait une attente énorme sur le nom, donc il fallait être à la hauteur de l’attente. Je savais qu’il fallait vraiment trouver le bon moyen de toucher les gens en respectant le passé, en essayant de faire évoluer les choses… Bon, il y a des gens qui ne sont pas contents – il y en a toujours, même s’il y en a moins avec Apocalypso qu’avec la sortie de Phoenix –, mais c’est rare en général. Il y a une bonne acceptation de la continuité.

« Je sais très bien que pour être bien dans sa tête, il faut pardonner. Si tu ne pardonnes pas, ça devient un poison dans ta tête, et là c’est toi qui deviens malade. Ce serait ridicule de devenir malade parce que les autres t’ont fait du mal. »

L’album aborde de nombreuses thématiques mythologiques. Déjà, d’où te vient cette passion ou fascination pour la mythologie ?

Zouille : Je suis passionné depuis longtemps d’égyptologie, de mythologie, d’histoire de l’Antiquité. Je ne suis pas un fan de l’histoire de la révolution et autres époques, mais tout ce qui est Antiquité pré-Jésus-Christ m’intéresse énormément. Je trouve qu’il y a une richesse étonnante là-dedans, de quoi puiser largement pour faire de belles chansons, parce que ces gens ne manquaient pas d’imagination. Evidemment, je prends toutes les mythologies, gréco-romaine, égyptienne, nordique… J’essaye de m’inspirer de tout ça parce que je ne sais pas faire autrement. Je ne sais pas faire autre chose. C’est soit de la mythologie, soit des thèmes généraux que tu ne peux pas dater. « Phoenix », tu ne peux pas dater. « La Parade Des Centaurs », c’est mythique. Il y a des choses comme « Vampire », à voir. « Trahison », ça n’a pas d’époque. Je ne peux pas faire une chanson sur : « Je prends ma voiture, je vais au boulot. Je n’ai pas touché ma paye ce mois-ci. Elle m’a quitté. J’ai un nouveau téléphone. » Je ne peux pas faire ça. Je n’y arrive pas, parce que je ne peux pas raconter d’histoire là-dessus, ça ne m’intéresse pas.

A la fois, quand tu choisis tes thématiques, dresses-tu des parallèles avec le monde actuel ?

Je comprends ce que tu veux dire. Par exemple, « Apocalypso », c’est quelque chose qu’on pourrait penser de manière contemporaine. Oui et non. Il y a toujours eu des guerres depuis que l’homme est homme, depuis qu’il a une pensée, depuis qu’il a son libre arbitre. Donc il y a toujours eu des apocalypses possibles et potentielles, sauf que maintenant, nous avons une technologie tellement énorme qu’on peut très vite faire péter la planète. J’aime bien faire des textes comme ça. A chaque fois, je dis qu’il ne faut pas prendre ça au premier degré. Il faut prendre ça au deuxième et au troisième degré, et tu l’adaptes à ta propre situation, à ton propre filtre. Maintenant, les chansons comme « Vampire », c’est difficile de l’adapter, mais dans le cas d’« Apocalypso », tu peux très bien penser que quand Attila arrivait, par exemple, c’était l’apocalypse pour les gens. Quand tu avais un volcan qui explosait, tu pensais que c’était l’apocalypse. Sauf que là, effectivement, l’ange Gabriel descend pour dire à l’être humain : « Fais gaffe, tu es responsable de ton avenir. »

J’imagine que ce n’est pas neutre d’avoir choisi le titre Apocalypso pour l’album. Est-ce qu’il y a un lien avec ce qu’on vit depuis ces trois dernières années ?

Zouille : Oui. C’est vraiment quelque chose qui nous tenait à cœur, parce que nous pensons – enfin, je pense, mais avec Olivier, nous sommes sur la même longueur d’onde là-dessus – que si on continue comme ça, on va dans le mur. Poutine fait gaffe. Biden fait gaffe. Macron fait gaffe. A force de jouer à « j’appuie, j’appuie pas », un jour, il y en a un qui va éternuer, il va appuyer dessus et ça va faire exploser la planète. Il faut arrêter. Mais il n’y a pas que ça. Je ne parle pas que des bombes atomiques. Je parle de l’exploitation de la planète, de la vidange de nos océans, du massacre des dauphins, des baleines, de l’être humain, de la façon dont on se comporte avec les êtres humains, la façon dont on nous nourrit, la façon dont on nous manipule… Tout ça fait partie de l’apocalypse. Je peux te parler toute la nuit, si tu veux, avec ça !

Penses-tu qu’on puisse tirer des leçons de tous ces récits mythologiques et fantastiques ?

J’espère ! C’est fait pour ça, bien sûr. Je vais revenir sur « Apocalypso », mais c’est pareil, si tu ne le prends pas au premier degré, l’apocalypse, c’est aussi l’apocalypse intérieure. Il faut que chaque être se change lui-même. Ce n’est pas forcément ceux qui nous dirigent. Et si chaque personne pensait différemment, était un peu plus altruiste et pensait davantage à l’autre, à son prochain, qu’à sa propre gueule, on n’en serait pas là aujourd’hui. La mythologie, c’est pareil : quand tu vois Poséidon, par exemple, c’est un dieu qui a un pouvoir immense, mais potentiellement, on a tous ce pouvoir immense. Je vais faire mon Jean-Claude Van Damme [rires]. Mais c’est vrai, on a tous un potentiel immense qu’on ne connaît pas, mais c’est une autre histoire.

Le texte de « Trahison » est le plus direct de tous dans l’album. Tu me vois venir : est-ce que ça un lien avec l’histoire récente du groupe ?

Bien sûr ! Bien que je parle aussi, encore une fois, de la trahison en général, comme j’ai été trahi, comme tout le monde a été trahi, comme j’ai trahi moi-même. C’est une façon de parler de ça. Effectivement, c’est coloré par mon expérience personnelle, notamment la dernière expérience que j’ai vécue avec le groupe et les trahisons que j’ai subies au sein de ce groupe, bien entendu, c’est normal.

« Sortilège, c’est fait de tempêtes, mais derrière les tempêtes, il y a toujours des paradis qui arrivent. »

Quand tu dis : « Je peux pardonner, je n’oublie jamais », as-tu réussi à pardonner et à passer par-dessus ces dernières péripéties ?

C’est une question très importante, philosophique et psychologique. Moi, je suis comme ça. Je suis capable de pardonner. Je pardonne, mais je n’oublie pas. C’est-à-dire que je dis : « OK, c’est bon, on passe à autre chose », mais c’est toujours là. Si le mec vient me voir demain, je dirai : « Tu as fait ça, ça, ça. Je n’ai pas apprécié, c’est dégueulasse », mais je ne suis pas là à ressasser ce que j’ai subi, parce que si tu fais ça, tu ne pardonnes pas. J’ai fait du développement personnel et je sais très bien que pour être bien dans sa tête, il faut pardonner. Tu pardonnes, tu passes à autre chose et tu as l’esprit libre. Si tu ne pardonnes pas, ça devient un poison dans ta tête, et là c’est toi qui deviens malade. Ce serait ridicule de devenir malade parce que les autres t’ont fait du mal.

Récemment, vous avez dû annuler votre tournée pour des raisons économiques, pouvez-vous nous en dire plus ? Quelles sont les « réalités économiques actuelles », pour reprendre tes termes ?

Nous ne pouvons pas rentrer trop dans le sujet, parce que nous ne voulons pas entamer de polémique. Simplement, c’est qu’avant le Covid-19, les choses étaient plus simples. Pour organiser une tournée, il y avait un tarif, ça ne bougeait pas. Aujourd’hui, tu vas tourner… En fait, cette tournée a été organisée il y a deux ans. Nous avions donc des budgets, en ce qui concerne les locations de matériel, le bus, etc. Deux ans et demi plus tard, tu te retrouves avec des choses qui ont augmenté, un tarif multiplié par deux ou par trois, et on te l’annonce comme ça brutalement. Quand le budget n’est pas bon, nous préférons laisser tomber. Nous n’avons pas suffisamment de niveau ; sur le plan financier, nous travaillons à côté, nous ne sommes pas des professionnels. Donc quand nous partons en tournée, nous partons trois semaines, et pendant trois semaines, nous ne gagnons pas d’argent, puisque nous ne travaillons pas. Le seul argent que nous pouvons gagner, c’est celui de la tournée, et quand tu fais des tournées où tu ne reviens avec rien, tu te dis : « Moi, je veux bien, mais il y en a quatre autres… » Il y en a deux qui vont le faire et trois autres qui ont besoin de bouffer. Tu fais le compte des calculs et tu dis qu’il faut prendre une décision parce que ce n’est pas possible, à moins d’avoir une baguette magique, un sponsor qui nous dise : « Les gars, je vous mets cent mille euros sur la table et on fait la tournée. » Ça n’a pas été le cas. C’est une raison purement économique qui a fait que nous avons pris cette décision de laisser tomber, qui ne nous a pas du tout arrangés. Tu imagines bien, dire ça juste avant la sortie d’un album, ça craint, mais Sortilège, c’est comme ça. Sortilège, c’est fait de tempêtes, mais derrière les tempêtes, il y a toujours des paradis qui arrivent. L’album est arrivé, d’autres choses vont arriver. Ce n’est que partie remise. Pour nous, ce n’est pas annulé, c’est du report. Et à mon avis, vu comment ça se passe, il risque d’y avoir de belles surprises.

Mieux ça se passera avec l’album, plus ça vous donnera des occasions de faire des choses…

Exactement. Plus nous vendrons, plus nous seront demandés, et quand tu es demandé, les organisateurs de tournées et de spectacles, disent : « Tiens, Sortilège, ça ramène du monde. Je les veux. » « C’est tel prix. » « OK, d’accord. » Alors qu’avant, il fallait négocier : « Non les gars, vous n’êtes pas assez connus… » Nous essuyons les plâtres.

Il y a peut-être plus un modèle financier maintenant à faire des festivals qu’à faire ce genre de tournée.

Absolument. Et puis, pour nous, un festival, c’est plus simple. C’est un one-shot, tu te déplaces, t’as pas à louer un camion pour trois semaines ou à avoir des techniciens pour trois semaines.

Olivier : La dernière tournée que nous avons faite, ça s’est très bien passé. Bon, il y a eu un report ou deux à cause du Covid-19, mais le public a été au rendez-vous après le report. Nous étions sur la dynamique de la reformation, qui n’a pas été vraiment reformée, mais il y avait un package qui a fait que ça a très bien marché. Donc ça peut marcher aussi. Nous étudions, car c’est assez bon pour nous aussi. En janvier, nous avons fait une super date à Vauréal, c’était blindé, un peu dans le même style que ce que nous avons eu à Lyon. Nous ne savons pas trop dans quoi nous allons mettre les pieds en province, et nous aimons faire les choses, de toutes façons.

« Il n’y a pas de tensions dans le groupe, il n’y a pas ce que j’ai vécu autrefois, où les gens manquaient de se taper sur la gueule tellement ils étaient tendus comme des strings. Plus jamais ça. »

La situation est-elle plus compliquée que dans les années 80 ? Est-ce un peu inédit pour vous ?

Nous sommes plus vieux aussi ! [Rires]

Zouille : Nous avons des exigences maintenant. Avec Olivier, nous sommes de la même génération. Quand tu fais une tournée quant tu as vingt ans et que tu fais sept cents kilomètres dans un van, et que tu dors dedans parce que tu n’as pas de sous pour dormir à l’hôtel, c’est cool. Aujourd’hui, nous ne pouvons pas faire ça. Nous ne pouvons plus. Ce n’est même pas une question de volonté, c’est que nous ne pouvons pas tenir. Tu peux faire dix heures de route, dormir dans le camion, dans le froid, te réveiller le matin, aller au McDo, prendre un petit déj, et puis aller faire un concert le soir. Tu tiens une fois, deux fois, mais pas trois fois, alors dix fois ce n’est même pas la peine. Donc nous avons plus de frais parce qu’il faut que nous prenions un TGV au lieu de prendre le bus – et pas en première, bien sûr.

Et comment vous voyez les groupes qui se lancent à notre époque ?

Olivier : Il y a des mecs qui se lancent qui tiennent vraiment la route, comme Existance, par exemple. Eux ont vingt ans ou un petit peu plus, ils ont le package complet et ils font de belles choses. Ils font tout comme il faut, avec la bonne stratégie. Ils ont le talent qui leur a permis de trouver les bons plans dans lesquels ils se sont insérés et ils vont au combat, donc ça marche.

Zouille : Surtout, ils sont prêts à tout. Eux sont prêts – et c’est ce qu’ils ont fait – à dormir dans leur van. Ce n’est pas du tout péjoratif : ils ont le courage de faire ça et ils ont la jeunesse pour. Tant mieux ! C’est comme ça que ça progresse.

C’est quand même un investissement conséquent. Il faut avoir un engagement maximal…

Olivier : Oui. Il y a d’autres groupes français, comme Blackrain, que je connais bien aussi, qui se sont investis corps et âme. Ils ont eu, effectivement, un sponsor, mais ils vivaient vraiment le truc de A à Z. Et ils y arrivent ! Au début, ils ont fait dix ans très compliqués, mais ça a fonctionné un petit peu. Il y a une notoriété, le nom est établi. Voilà encore un groupe français qui a quand même relativement réussi. Si on parlait de stars totales, Gojira en l’occurrence, c’est un autre domaine, mais pour eux aussi, les premières années n’ont pas du tout été évidentes. Avec le public de ce genre de metal, tu ne fais pas une tournée de vingt dates en France, mais le talent aidant, la rage, l’envie et les connexions ont fait que ça a marché fabuleusement bien.

Christian, regrettes-tu parfois de ne pas être revenu avant avec Sortilège et d’avoir été absent de cette scène si longtemps ?

Zouille : Aucun regret. En tout cas pas avec l’équipe d’avant. Si je suis parti à l’époque, c’est déjà parce que ça ne fonctionnait pas bien, donc nous avons essayé de remettre le couvert quarante ans après, mais bon, c’est comme un couple qui a vécu pendant deux ou trois ans ensemble, qui se sépare, qui se retrouve au bout de quarante ans, si tu n’as pas travaillé sur toi-même, les démons sont les mêmes. Donc je ne regrette absolument pas. Nous n’étions pas prêts, nous n’aurions pas fait la carrière que nous risquons de faire maintenant, parce que le niveau n’y était pas, le mien, le leur. Nous étions trop jeunes, pas assez d’ambition, un peu bornés, le manque de technique artistiquement, parce que nous n’étions pas les meilleurs musiciens du monde. Peut-être que ça se serait amélioré, mais non, je ne regrette rien. Ce que je fais maintenant, je n’aurais de toute façon pas pu le faire avec les autres, puisque ce n’est pas la même dynamique, ce n’est pas le même rapport humain. Je n’ai pas les mêmes musiciens avec moi. Là, j’ai des musiciens solides sur qui tu peux compter. Il n’y a pas de tensions dans le groupe, il n’y a pas ce que j’ai vécu autrefois, où les gens manquaient de se taper sur la gueule tellement ils étaient tendus comme des strings. Plus jamais ça. Je suis extrêmement heureux aujourd’hui de faire ça, même si ça a mis quarante ans. Ce n’est pas un problème. Ça vaut le coup d’avoir attendu.

Interview réalisée par téléphone le 6 mars 2023 par Sébastien Dupuis.
Retranscription : Nicolas Gricourt.

Photos promos : Nidhal Marzouk.

Site officiel de Sortilège : sortilege.website

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  • bel album de musicos talentueux.Zouille se fait plaisir à chanter devant un public ancien et nouveau sans pression:ça monte plus dans les tours mais ça reste de haut niveau avec plus d’émotions.
    Vive le hard rock français (trop souvent dénigré)!!

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