Soulfly a changé d’adresse. Max Cavalera met fin à une liaison de vingt-quatre ans avec la maison Roadrunner Records qui l’avait d’abord accueilli en 1989 au temps de l’album Beneath The Remains de Sepultura, relation suivie après son départ du groupe pour l’aventure Soulfly en 1998. Et finalement l’album Enslaved, sorti l’an dernier, aura été le dernier poulain qu’aura engendré le Brésilien dans cette écurie car le prochain verra le jour dans la maison Nuclear Blast Entertainment.

On aura assez passé de temps en 2012 à tergiverser sur la fuite de quelques gros noms de chez Roadrunner depuis la fermeture de nombreux bureaux du label, propriété de Warner Music Group, il y a un an. Il est vrai qu’on a vu plus de groupes faire leurs adieux à RR ces douze derniers mois qu’apprécier les nouvelles signatures de cette maison. Mais parmi les plus récentes, on a tout de même vu entrer Gojira et Kvelertak, deux formations qui semblent déjà dessiner l’avenir du metal, qui trouveront là un maxi tremplin à leur carrière, et qui ont rejoint une équipe où jouent encore des cadors du hard rock et du metal (d’Airbourne à Trivium, d’Avenged Sevenfold à Stone Sour).

Et finalement, ce n’est pas tant une démonstration d’infidélité envers Roadrunner ou de mépris envers ceux qui l’ont catapulté à la hauteur où il se trouve aujourd’hui que fait Soulfly, qu’une preuve de fidélité et de confiance envers un des éléments qui a fait la réputation de ce label.

Car en allant chez Nuclear Blast Entertainment, Cavalera et sa tribu vont retrouver le talentueux ex-agent artistique de Roadrunner Monte Conner, devenu l’un des dirigeants de cette branche américaine de Nuclear, celui-là même qui avait signé Sepultura et Soulfly dans les années 80 et 90. Des retrouvailles dont Conner se réjouit tout particulièrement : « Ça fait tellement plaisir d’être à nouveau réunis avec Max Cavalera. Il est le deuxième artiste que j’ai signé et on a fait 17 albums ensemble au cours des années, dont plusieurs sont des classiques du metal. La voix de Max est toujours aussi unique et puissante que le jour où je l’ai rencontré et j’ai senti que son dernier album de Soulfly, Enslaved, était son œuvre la plus forte depuis le premier qui avait été disque d’or. C’est un honneur de pouvoir dire que c’est un ami et continuer de participer à sa mission. »

Soulfly retrouve donc un allié précieux qui le connaît parfaitement et qui, sans doute, saura très bien s’occuper de la suite de son œuvre (surtout que Nuclear Blast a déjà l’habitude de travailler avec ses anciens camarades de Sepultura qui ont sorti sur ce label leur dernier opus Kairos) et peut-être l’aider à la hisser au rang de classique. Suite qui ne se fera pas beaucoup attendre car Soulfly entre ce mois-ci en studio pour enregistrer son neuvième album, accompagné du producteur Terry Date. Un nom qui a été plus récemment associé à la dernière galette de Bring Me The Horizon, Sempiternal, pour aider le groupe dans ses nouvelles expériences, lui qui avait déjà, par le passé, participé aux évolutions électroniques de certains noms du néo-metal. Mais ce que Cavalera & co. recherchent surtout chez Date, ce doit être le producteur des Cowboys From Hell, Vulgar Display Of Power, etc. de Pantera, ou celui qui avait mixé par le passé leurs propres albums Prophecy et Dark Ages.

L’album sera enregistré, comme le précédent, avec Marc Rizzo à la guitare et Tony Campos à la basse. La seule nouveauté sera, pour l’heure, le fils de Max Cavalera, Zyon, qui a déjà bossé avec le groupe en tournée, à la batterie. Et si tout se passe comme souhaité, tout le monde pourra constater le résultat à l’automne prochain, période de sortie prévue pour ce N°9.