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Interview   

Sous le soleil de Faith No More


Mike Bordin - Faith No MoreTout a commencé lorsqu’ils se sont retrouvés au mariage du claviériste Roddy Bottum. Il n’en a pas fallu plus pour que les membres de Faith No More se rappellent du bon vieux temps, à quel point leur relation aussi bien artistique que personnelle avait été forte, et pour enclencher en 2009 ce qu’après douze ans on n’attendait plus : un retour d’un des groupes de rock les plus uniques et libérés à avoir foulé cette terre. Et même s’il a fallu 18 ans pour enfin pouvoir poser une oreille sur le successeur d’Album Of The Year, aujourd’hui, on savoure Sol Invictus, comme on a aussi pu savourer ce show tellement décalé mais aussi tellement classieux, fait de fleurs printanières en abondances et de musiciens tout de blanc vêtus, au Hellfest il y a quelques semaines.

C’est d’ailleurs à l’occasion de ce passage dans l’Hexagone que nous avons pu rencontrer le batteur Mike Bordin, sincèrement heureux de la situation du groupe. Fier de pouvoir nous parler de ce nouvel opus ; le mot, « fier », n’a de cesse de revenir dans sa bouche. Bordin partage avec nous l’état d’esprit qui a motivé ce retour de Faith No More et la composition des nouvelles chansons, livrant par là-même des éléments pour mieux cerner sa propre personnalité visiblement très positive, revenant aussi sur leur relation au business et le caractère parfaitement unique de leur musique.

Jovial, souriant et même un brin blagueur, lorsque nous lui demandons s’il est prêt à répondre à nos questions, il lance : « Je suis né que j’étais déjà prêt ! Comme un motherfucker ! (NDT : terme à prendre au premier degré) Excuse-moi, je suis obligé de répondre ça lorsque l’on me pose cette question… »

Faith No More by Dustin Rabin

« Peut-être est-ce ça ma religion : j’en ai quelque chose à foutre. »

Radio Metal : Jusqu’à ce qu’il soit effectivement en train de l’enregistrer, le groupe niait qu’il y aurait un nouvel album. Et même s’il y avait apparemment assez tôt de la musique de composée, tout le monde dans le groupe semblait avoir peur du mot « album ». Pourquoi ?

Mike Bordin (batterie) : Peur… Je veux dire que tu as clairement des brins de vérité là-dedans à côté d’autres morceaux qui font l’histoire, mais le fait était que nous ne savions pas à quoi nous attendre lorsque nous avons recommencé à jouer ensemble. Nous n’avions vraiment aucune idée et nous voulions juste voir ce que ça donnait, voir comment ce voyage se passait au moment même où il se déroulait. Après avoir un temps pris du plaisir à donner quelques concerts, nous nous sommes dit que nous devions faire quelque chose ou bien nous arrêter. Parce que c’était juste ainsi, ça n’allait pas être un retour sans fin sur le passé… Nous n’allions pas faire ça. Ce n’est pas nous. Je ne sais pas si nous avions peur de l’enregistrer. Je dirais clairement que non. Mais il a fallu que nous déterminions d’autres choses avant même de nous mettre ceci en tête. C’est la meilleure façon de le dire. Ce n’était pas la première chose dans l’enchaînement de notre progression. La première chose était de jouer ensemble, de bien s’entendre personnellement, bien se sentir ensemble avec la musique, retirer du plaisir de ce que nous faisons et ensuite avoir le sentiment de vouloir avancer ensemble dans le futur. C’était exactement ça. Une fois que nous avons commencé à écrire de la musique, j’ai adoré ! Je savais que ça le faisait ! Nous savions tous que ça le faisait, et nous savions tous que c’était la bonne chose à faire parce que nous adorons la musique ! C’est ça qu’il faut retenir de ça : c’est une question de musique. Ça a à voir avec ce que nous jouons. Si nous aimons ça, nous aimons ça. Autrement, ça ne peut se faire.

Sol Invictus a été enregistré dans la salle de répétition du groupe et a été produit par Billy Gould sans ingénieur, sans budget, sans label. Était-ce important que seul le groupe soit impliqué, qu’il n’y ait personne d’autre dans les parages ?

Je ne dirais pas que c’était important mais je dirais que c’était fantastique, c’était libérateur, c’était exaltant, c’était amusant, c’était un sentiment d’enfer ! Et c’est comme ça que ça a fonctionné, et ça a super bien marché ! Ça a un peu donné la même impression qu’à l’époque lorsque tout le monde n’en avait rien à foutre, personne ne savait qui nous étions et ça n’avait pas d’importance. Nous faisions ce que nous voulions faire, parce que nous voulions le faire, et rien que pour ça, je crois que c’est notre plus belle réussite. C’est pur. Ce n’est pas entaché de : « Oh, vous devez penser à mettre plus de mélodies » ou « Tout le monde fait ça aujourd’hui, donc vous devez avoir un peu de ça là-dedans. » Nous n’avions pas à suivre quoi que ce soit ! Nous avons fait de notre mieux ! C’est la meilleure façon de le décrire : vous avez ici notre meilleur effort créatif et nous en sommes très contents. Mais ouais, notre fabuleux bassiste a porté comme seize casquettes différentes ! Il a abattu bien trop de travail ! Il a abattu plus de travail que cinq personnes sont censées abattre ! Mais la vérité est que peut-être était-ce la seule façon pour que ça puisse aboutir. C’est un travail de passionné ! Le fait d’y prêter autant d’attention personnelle, peut-être était-ce la seule façon pour que ça puisse se faire. Je ne sais pas, mais nous voilà ! On est là, ici et aujourd’hui, et tous les cinq dans le groupe aimons vraiment cet album, nous en sommes tous fiers et c’est un sentiment génial ! C’est une super sensation ! Le fait d’être assis ici et de pouvoir dire ça, j’en suis vraiment fier. Et nous n’avons pas eu à convaincre la maison de disques que c’est un bon album ! Parce que c’est nous ! C’est ça la différence.

Billy Gould a dit que c’était bien plus civilisé dans le groupe aujourd’hui par rapport à avant. Peux-tu nous dire ce qui a changé ?

Eh bien, merde ! Je veux dire, rien que le fait d’avoir cinquante ans au lieu de vingt fera un changement, tu sais. Les choses qui te foutaient en rogne ou qui te tenaient à cœur, les choses qui importaient pour toi, peut-être qu’elles sont différentes à cinquante ans qu’à vingt ans. Peut-être que le monde t’as un peu usé sur les bords, tu vois ? Je ne sais pas mais ce doit être ainsi ! Nous avons tous vécu des choses différentes depuis que le groupe s’est arrêté en 97. Je pense aussi que c’est puissant de pouvoir revenir parce que nous le voulons, et c’est la décision de chacun d’entre nous de dire « oui, oui, oui, oui je veux revenir » plutôt que de dire : « Tu dois revenir et voici ce que tu dois faire ! » Nous avons entendu beaucoup de merdes de ce genre lorsque nous étions plus jeunes, que ce fut du label ou d’un manager, peu importe, ce n’est pas différent de qui que ce soit. Mais nous avons le sentiment d’avoir le contrôle et ça fait vraiment du bien. Tu sais, si nous faisons une erreur, si on déconne, OK, c’est notre responsabilité mais c’est nous qui prenons la décision, c’est notre truc. Et j’estime que c’est équitable parce que nous avons investi énormément de nos vies là-dedans ! C’est la chose importante qu’il faut retenir : tout ceci a sacrément beaucoup compté pour nous avec le temps, donc pouvoir le revisiter et le faire de la façon que nous le voulons, c’est génial ! C’est un don ! Et c’est fabuleux ! Ce n’est que du bon.

Faith No More by Dustin Rabin

« Le business est étrange et ça te bouffe l’âme si tu le laisses faire ou si tu ne fais pas attention mais si tu le fais bien, tu peux te souvenir de qui tu es et le faire à ta façon. Mais c’est un combat. »

Il est dit qu’il y avait toujours une certaine tension auparavant lorsque vous faisiez des albums, surtout avec Album Of The Year, et certaines personnes prétendent que c’est précisément ce qui fait que vous avez réalisé de supers albums. Es-tu d’accord avec ça ?

Je ne peux pas être d’accord avec ça ! Je vois bien ce que tu veux dire. Je suis trop proche de ça pour le savoir. C’est comme, je connaissais quelqu’un qui est très, très connu et qui à l’époque avait l’habitude de parler de faire des albums en étant défoncé, genre : « Oh ! C’est mieux de faire des albums lorsque tu es défoncé ! C’est plus créatif ! » « Comment tu le sais ? » Tu ne peux pas savoir. Je laisse les gens se faire leur idée. Tout ce que je peux te dire c’est que je suis très fier de celui-ci, je suis fier de tous les autres aussi. Tout ça fait partie d’un périple, mec. Tout ça fait partie de l’histoire. Et je ne veux me battre avec personne. Pour en revenir au cœur de la question : non, je ne suis pas un bagarreur, je ne veux me battre avec personne. Je me bats pour ce en quoi je crois et je vais me battre avec mes gars pour faire de mon mieux mais je ne suis pas du genre « c’est moi ou toi ». Non, non, non. Ce n’est pas mon genre.

Il n’est toujours pas très clair pourquoi Jim Martin ne fait pas partie de cette reformation…

Ça n’a simplement pas marché ! Je veux dire, physiquement…

Oui, mais qu’est-ce que tu entends par « ça n’a pas marché » en fait ?

Jim est un mec vraiment unique. Jim avait sa propre manière de faire les choses. Il avait sa propre vision de ce que ce groupe doit être, ce qui était pas mal en décalage avec là où nous en sommes restés avec le dernier album sur lequel il a joué. Nous avons repris contact avec lui. Nous avons rouvert la ligne de communication et on n’a pas eu l’impression que beaucoup avait changé, et je pense qu’aucun de nous… Nous ne voulions pas revenir à cette situation. Je veux être respectueux avec lui. Je le connais depuis longtemps. J’ai du respect pour le travail que nous avons accompli ensemble. J’ai du respect pour qui il est en tant que personne. C’est juste que ça n’a pas fonctionné ! Je veux dire que tu peux poser cette question de cent millions de manières différentes, c’est juste un fait. Le fait est que nous avons avancé, nous avons fait deux albums sans lui et personne n’était prêt à revenir en arrière. Si nous étions revenus en arrière, cet album n’aurait jamais vu le jour. Si nous étions revenus en arrière, nous aurions fait quelques concerts, à essayer de revivre comment c’était à cette époque, et ensuite ça aurait été terminé ! Ça n’offrait aucune possibilité pour un nouvel essor. Et ça, je pense, c’est ce que nous espérions tous sans même en parler : pouvoir avoir quelque chose à dire. C’est très important, tu sais. Personne ne veut se retrouver à dire la même chose encore et encore. Il n’y a pas de « Epic part II », il n’y a pas de « We Care A Lot part III », il n’y a pas de « Midlife Crisis part VII »… Nous ne faisons pas ce genre de chose. Pour notre part, c’est très important d’avoir quelque chose qui, selon nous, vaut le coup d’être dit. Et encore une fois, le fond du sujet c’est : nous sommes ici parce que nous avons fait un album et nous en sommes très fiers, nous voulons le partager avec les gens. Si ça ne répond pas à ta question, je m’en excuse. C’est juste que ça n’a pas marché ! Ça ne pouvait pas marcher. Cependant, aucun manque de respect. J’espère que tu te souviendras de ça ou que tu le marqueras, peu importe : les choses ont évolué et nous avons tous évolué dans des directions différentes. Peut-être est-ce la meilleure manière de le dire.

Tu as dit une fois en avoir marre du business du rock. Comment parviens-tu encore, malgré ça, à t’épanouir artistiquement ? Est-ce que tu as un genre de spiritualité ?

Moi, personnellement, oui. Effectivement. Je ne saurais pas comment l’appeler mais j’ai une grande spiritualité, mais elle est très individuelle et personnelle. Je ne sais pas. Je veux dire que ce n’est définitivement pas une église mais ce sont des êtres humains, ça a à voir avec le cœur et l’âme de la nature et des animaux et… Je pense qu’en étant parent, à mon sens, tu dois prendre position pour quelque chose, tu dois savoir ce qui est important pour toi parce qu’en tant que parent, tu transmets ça à tes enfants, que tu dises de manière littérale « ceci, ceci et ceci » ou que simplement tu le fasses en montrant l’exemple. Donc ouais, je crois être une personne positive. Je crois dans le fait d’être bon avec les gens. Je crois dans le fait de donner absolument tout ce que je peux en donnant le meilleur de moi-même. Je crois dans le fait de te regarder dans les yeux lorsque je te parle. Je crois dans le fait de dire merci aux gens qui font un effort. J’en ai quelque chose à foutre. Peut-être est-ce ça ma religion : j’en ai quelque chose à foutre. Et c’est tout ce que je peux faire, mais c’est aussi ce que je devrais faire. Et il y a une grande différence entre penser que tu peux tout faire, tout réparer et soigner tout le monde, et faire systématiquement de ton mieux. Pour moi, cet album a été fait dans cet esprit. Pour mes vingt pour cent de cet album, ma contribution aux un cinquième, tu as le meilleur de moi-même, absolument ! Chaque fois, quoi qu’il arrive, à cent pour cent ! Et j’en suis très fier ! Et je suis reconnaissant d’être capable de faire ça. Ouais, le business est étrange et ça te bouffe l’âme si tu le laisses faire ou si tu ne fais pas attention mais si tu le fais bien, tu peux te souvenir de qui tu es et le faire à ta façon. Mais c’est un combat. Angel Dust était un combat pour nous. Le fait de sortir Angel Dust après The Real Thing était un combat. Les gens du business ne voulaient pas de cet album ; ils voulaient davantage de la même chose ! Mais nous n’allions pas faire ça parce que ça n’aurait pas été honnête. C’est un peu comme ça que nous avons mené notre carrière. Et je pense que maintenant, si tu avances vingt ans plus tard, les gens aiment les albums que nous avons faits par le passé. Et Billy, notre bassiste, a dit au début de l’année 2009 et de la reformation 2.0 que ça nous prouvait que nous avions toujours eu raison de nous battre pour ce en quoi nous croyions. Ce n’était pas facile mais c’était la bonne chose à faire et ça valait le coup. Il faut avoir de l’espoir, mec ! Faire de son mieux ! Croire en quelque chose ! C’est assez simple, non ?

Faith No More by Dustin Rabin

« J’espère, quelle que soit la chanson considérée, […] que nous l’avons assez bien conçue pour ne pas avoir à essayer de répéter la satanée chose. C’est le but, non ? »

Penses-tu qu’il soit difficile de nos jours d’avoir une liberté de parole, une liberté de création, etc. comme vous l’avez sur vos albums ?

Ouais, je le pense ! Parce que beaucoup d’autres conneries se mettent dans le passage. Il y a des raccourcis. Il se peut que tu te fasses un peu voire beaucoup plus d’argent si tu empruntes ces raccourcis ou si tu te presses pour sortir ton disque parce qu’alors tu peux partir en tournée… Ouais, il y a un certain nombre de raccourcis et compromis possibles en chemin, et je ne pense pas que ce soit différent par rapport à avant mais peut-être sommes-nous différents aujourd’hui. Peut-être sommes-nous plus fermes par rapport à ce qui marche ou ne marche pas pour nous. Et c’est une bonne chose. Je crois que c’est comme avec n’importe quoi… Regarde la relation que tu entretiens avec la première personne qui te vient à l’esprit : il y a toujours des compromis. Il y a toujours un recul à prendre. Donc, ouais, c’est clair. Mais pour cet album, personne n’était au courant. C’était génial ! Et nous avons simplement travaillé dessus jusqu’à ce qu’il soit prêt. Et c’était un don, tu sais. C’est un don lorsque mon chanteur dit : « Bordel, cette musique est bonne ! J’aime vraiment ! Je veux vraiment faire ça ! » Plutôt que quelqu’un, pas juste notre chanteur mais n’importe qui, dise : « Bon, je m’en fous un peu. Je ne sais pas. J’ai quelque chose de mieux à faire. » J’emmerde ça ! Ce n’est pas nous. Ce serait malhonnête. Je ne peux que parler pour notre petit univers : ce serait malhonnête ; ce n’est pas le genre de chose que nous faisons. Cet album me paraît être assez pur. Il me paraît propre.

Sur l’album il y a des chansons comme « Sunny Side Up » et « Separation Anxiety » qui s’enchaînent, l’une est très lumineuse et l’autre est sombre et inquiétante, leurs atmosphères s’opposent. Dirais-tu que « lunatique » serait un bon mot pour décrire votre musique ?

Est-ce que tu as déjà entendu Angel Dust ? Je dirais schizophrène, des personnalités multiples, extrêmement bipolaire… Encore une fois, nous n’allons pas faire la même chose encore et encore. J’espère, quelle que soit la chanson considérée, que nous avons bien conçu cette chanson et que nous l’avons assez bien conçue pour ne pas avoir à essayer de répéter la satanée chose. C’est le but, non ? Mange ta tomate, alors tu peux manger une patate et ensuite tu pourras peut-être manger un peu de saumon, tout ça fonctionne bien ensemble si tu fais bien les choses. [NDLR : s’adresse directement à notre intervieweuse Virginie] Non, tu n’es pas d’accord ? Elle n’aime pas les tomates ou les patates [Rires].

[Rires] L’album s’appelle Sol Invictus, ce qui signifie « soleil invaincu ». Est-ce que ce pourrait être un bon symbole pour le groupe, dans le sens que non seulement Faith No More est toujours pertinent aujourd’hui mais aussi il reste invaincu dans son genre ?

C’est à toi de le déterminer. Pour ma part, c’est ce que je trouve beau là-dedans : ce n’est plus à nous, c’est à vous. Ça se résume vraiment à ce que ça signifie pour vous, quelles images une chanson, des paroles ou un morceau musical provoquent. C’est ça qui importe désormais. Pour nous, c’est comme avoir un enfant. L’enfant grandit, tu fais de ton mieux avec cet enfant, tu l’éduques bien, tu lui apprends à aller chier où il est convenu de le faire et puis il part de la maison, fait son propre chemin dans le monde et tu vois ce qu’il se passe, et ensuite c’est sa propre relation au monde, non plus la tienne. Je pense qu’il y a beaucoup de sens dans ce titre à de nombreux niveaux différents, et c’est génial ! Je veux dire que plus tu creuses ou plus tu t’y fais, plus la musique s’imprègne en toi, et plus tu en retires de choses, enfin j’espère. Aucun de nous n’aspire à travailler chez McDonald’s. Aucun de nous n’aspire à faire du fast food. Cet album n’a pas été fait rapidement. Chaque album que nous avons fait a mis quelque chose comme trois ans. D’autres gens avaient aussi l’habitude de nous demander à l’époque : « Pourquoi trois ou quatre ans entre The Real Thing et Angel Dust ? Pourquoi trois ou quatre ans entre Angel Dust et King For A Day ? » On y déverse ce que l’on a et avec un peu de chance il y en aura assez pour que tu en retires quelque chose. Mais pour ma part, je ne peux pas te dire ce que tout ça signifie, surtout par rapport au titre ou aux paroles, parce que je pense que ça ne rendrait pas service à notre chanteur qui aime vraiment sortir des choses et laisser les gens construire leur propre relation avec ces choses. Je pense que c’est un élément important. C’est la meilleure réponse que je peux te donner !

Qu’est-ce que le futur réserve pour Faith No More ?

Nous allons monter sur scène après Killing Joke, ce qui est génial, et nous allons jouer notre concert. Je vais me retrouver complètement en sueur et sacrément fatigué. Là tout de suite, je vais vous donner cent pour cent de ce que j’ai dans mon réservoir à essence, et vous aurez le meilleur de moi-même. En ce moment, c’est une bonne période pour être dans Faith No More. Encore une fois, nous nous apprécions, nous apprécions la musique que nous jouons, nous sommes reconnaissants de l’accueil qu’a reçu cet album, nous adorons l’album et nous sommes excités à l’idée de le partager. Tu fais la somme de tout ceci, c’est suffisant pour le moment ! Rien besoin de plus ! Parce qu’il y a eu des fois par le passé où nous n’avons peut-être pas eu tous ces paramètres, et c’est un don. Nous en sommes très conscients, et c’est une chose pour laquelle il faut être reconnaissant. Mais ça, c’est juste moi. Le verre est à moitié plein, mec. Hey, je veux dire que c’est comme… Ce n’est pas vraiment une question, hein… Pourquoi ne voudrais-tu pas être heureux de ce que tu as plutôt que d’être en rogne à cause de ce que tu n’as pas ? Allez ! Vas-y ! Tu sais, on est des êtres humains ! On est tous mal foutus ! On a tous des problèmes. On fait tous de notre mieux. Même si nous rechignons à l’admettre, nous avons tous besoin les uns des autres.

Interview réalisée en face à face le 20 juin 2015 par Nicolas Gricourt & Virginie Mardirossian.
Retranscription et traduction : Nicolas Gricourt.
Photos : Dustin Rabin.

Site officiel de Faith No More : www.fnm.com.



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  • Belle interview les gars ! Mike Bordin , encore une fois, nous démontre qu’il est bien une belle personne, humaine avant tout, et qui déchire tout sur scène ! Merci !

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  • Bonded By Blood dit :

    Ca fait du bien de voir une interview débridée avec un mec qui répond vraiment ce qu’il pense et pas des réponses téléphonées comme (trop) souvent aujourd’hui

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  • Un vrai plaisir de lire cette interview, ça fait du bien!

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  • Quelle sagesse, quelle parole, quel concert (merci Arte)!
    Ca fait plaisir de lire une interview comme celle-ci.

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  • Super interview d’un super bonhomme qui fait partie d’un super groupe (et qui nous a encore donné un super concert). Mike Bordin a tout compris

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