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Chronique Focus   

Static-X – Project Regeneration Vol. 1


1er novembre 2014, Wayne Static décède à l’âge de 48 ans. Beaucoup y voyaient la fin inéluctable de Static-X, projet qu’il portait depuis 1994. En réalité, Tony Campos gardait en tête l’idée de faire revivre le groupe. Il s’est résolu à le faire il y a à peine deux ans ayant pour dessein d’enregistrer de nouvelles compositions avec le line-up du premier album Wisconsin Death Trip (1999) : Koichi Fukuda à la guitare et aux samples et Ken Jay à la batterie. Static-X en a profité pour réaliser une tournée anniversaire de Wisconsin Death Trip, accompagné d’un mystérieux frontman nommé Xero. Le succès de la tournée a confirmé l’intérêt pérenne pour le groupe, suffisant pour enregistrer un nouvel album contenant les dernières prises de Wayne Static. Project Generation Volume 1 n’a d’autre ambition que celle de présenter le meilleur de la musique de Static-X, l’hommage le plus pertinent à son créateur.

Après avoir découvert plus de démos et de pistes vocales inédites que prévu, Tony Campos a finalement décliné Project Regeneration en deux disques qui comprendront une vingtaine de compositions originales arrangées par le line-up original de Wisconsin Death Trip, avec l’assistance du producteur familier du groupe Ulrich Wild. Le nombre d’invités a également été réduit au profit des enregistrements existants de Wayne Static. Toujours est-il que le premier volume voit enfin le jour, onze ans après Cult Of Static, et inclut douze titres. Si Static-X divisait la plupart des auditeurs pour ses oscillations entre le metal alternatif accessible et une facette indus plus prononcée, Project Generation laisse peu de place à l’ambiguïté. « Regeneration » joue le rôle d’une introduction faite de samples tout droit hérités des balbutiements de l’électro des années 2000 (Pighammer, le dernier album réalisé par Wayne Static en 2011, en regorgeait). « Hollow » s’ensuit et laisse apprécier un riffing haché et des harmonies dissonantes soutenues par le timbre clair de Static et sa parenté avec celui de Jonathan Davies. « Hollow » est une entrée en matière confortable, un titre qui provoque inévitablement une forme de nostalgie pour la fin des années 90. « Worth Dyin For » assume davantage sa filiation avec la musique électro, alternant samples agressifs groovy et refrain presque dansant. Static-X démontre explicitement ce qui fait son charme : une forme de violence délurée et étrangement festive. Static-X a toujours cultivé un second degré. Les samples atmosphériques d’« All These Years » sortent tout droit d’un film de série B, tout comme les vociférations bestiales de « Terminator Oscillator ». Ce dernier est un hybride entre un indus extrêmement agressif et des arrangements provenant des abysses de la techno. Seul Static-X peut se targuer d’agencer des éléments aussi risqués… Il suffit d’apprécier le bien nommé « My Destruction » et ses errances electro qui, à fort volume, forment une arme de choix pour tout conflit de voisinage.

La réussite de ce premier volume de Project Generation est de parfaitement représenter l’essence du groupe. Derrière les artifices osés et un chant particulièrement corrosif voire criard très présent se cache un sens inné de l’accroche mélodique et du groove. Même le développement à la guitare grasse et aux leads angoissants d’« Accelerate » parvient à créer une ritournelle. Evidemment, lorsque Static-X embrasse son penchant nu-metal, à l’instar de « Something Of My Own », le cachet mélodique est évident et le parallèle avec Korn à nouveau inévitable. Ce ne sont pourtant pas ces réalisations plus faciles à appréhender qui font l’intérêt de Static-X. C’est bel et bien quand celui-ci s’adonne à tous ses plaisirs coupables, avec le retour d’Otsego sur « Otsego Placebo » par exemple. En d’autres termes, Static-X est exaltant lorsqu’il est exubérant. Quitte à faire passer le mauvais goût pour de l’audace. La lenteur du groove de la conclusion « Dead Souls » (avec la participation symbolique d’Al Jourgensen), et sa mélodie languissante, est bienvenue. Elle nous rappelle que la disparition de Wayne Static est effectivement une grande perte pour le monde du metal. Qu’on soit adepte du metal foisonnant de Static-X ou non.

Project Generation se devait de voir le jour. On peut remercier l’initiative de Tony Campos qui fait perdurer la mémoire de Wayne Static et présente ce dernier avec une hargne rare. Project Generation ravira indéniablement les amateurs de Static-X au-delà de sa fonction d’hommage. Il y a une véritable intelligence derrière les compositions, celle d’un groupe qui embrasse pleinement la vision de son ex-frontman. Un goût pour la musique électronique démonstrative, le metal chauffé à blanc, le groove et, tout simplement, les bonnes chansons.

Clip vidéo de la chanson « All These Years » :

Clip vidéo de la chanson « Hollow » :

Album Project Regeneration Vol. 1, sorti le 10 juillet 2020 via Otsego Entertainment Group. Disponible à l’achat ici



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