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Chronique Focus   

Steel Panther – On The Prowl


Une trace de fun dans un univers de coincés tristes. C’est ce que s’efforce d’être Steel Panther depuis 2009 et la sortie de Feel The Steel. S’ils ont entériné un changement de bassiste, avec l’officialisation en septembre de Spyder en lieu et place du fantasque Lexxi Foxx (qui œuvrait et manœuvrait son inséparable miroir depuis l’ère Metal Shop), au moment de sortir leur sixième album, les Californiens ont choisi de rester fidèles à leur orientation musicale : du glam rock et du sexe, mais aussi du sexe et du glam rock. Une recette qui a fait ses preuves et qui a aidé le groupe à s’imposer au fil du temps comme une figure majeure du style.

On The Prowl ne surprendra pas les fans. Et fort heureusement, il ne les décevra pas non plus. Tout cela était prévisible : il ne fallait pas s’attendre à voir le chanteur Michael Starr et ses collègues engendrer un album concept traitant de l’importance de la moralité dans l’architecture contemporaine ou une analyse pompeuse de la géopolitique ayant motivé la guerre en Ukraine. Et c’est tant mieux ! Non, ici on parle de « Pornstar », de « Vagin magique », on se pose des questions existentielles, en se demandant s’il n’est « Pas trop tard (pour avoir de la chatte ce soir) » ou si « Ma bite suffit »… Autant de paroles fines et délicates qui ne manqueront pas de choquer les féministes, du moins les plus braquées et celles à qui une bonne dose d’humour (graveleux, certes) fait cruellement défaut. C’est voulu et assumé, c’est tout ce qui fait la griffe de Steel Panther. Mais si les textes sont assez délirants et à prendre au second degré (minimum), en revanche, le groupe prend sa musique au sérieux. Ne laissant à nul autre qu’eux-mêmes le soin de produire l’album (leur producteur de toujours, Jay Ruston, ayant été reconduit uniquement au mix), les musiciens se sont assurés d’avoir un son clair, à la fois punchy et contemporain.

Musicalement, les influences sont évidentes et toujours les mêmes. On peut citer sans se tromper Mötley Crüe, Poison, Warrant et toute la clique de glameurs de la côte ouest américaine. Steel Panther est indiscutablement de leur descendance, et tant pis si ce n’est plus la mode. « Never Too Late (To Get Some Pussy Tonight) » ouvre les hostilités sur un mid-tempo enlevé ponctué d’un chorus accrocheur : on est en terrain connu, mais diable, que c’est efficace ! On note que quelques touches de clavier viennent agrémenter certains morceaux aux mélodies suaves, comme celle du single « 1987 ». Un titre bien choisi qui nous replonge immanquablement dans cette époque où Guns N’Roses, Def Leppard et bien sûr Whitesnake dominaient les charts à travers toute la planète. L’autre caractéristique des Californiens, c’est de savoir composer des refrains à l’ancienne, appuyés par des chœurs style hard FM, qui se retiennent aisément. Celui de « Friends With Benefits », par exemple, claque fort, comme une fessée sur un legging en spandex. On s’imagine en cabriolet, cheveux au vent (pour ceux qui en ont encore) descendant Hollywood boulevard avec la sono qui crache ses riffs bien heavy. L’apparition du guitariste Dweezil Zappa sur « Is My Dick Enough » est une petite surprise : son monde musical semble, à la base, assez éloigné, mais il faut reconnaître que son jeu aérien et agile se marie parfaitement au mid-tempo heavy du morceau. Et si certains titres s’avèrent plus rapides et percutants comme « Teleporter » ou « One Pump Chump », on n’échappe pas non plus aux traditionnelles ballades. Et il y en a pour tous les goûts. On commence par la dégoulinante « On Your Instagram », aux paroles hilarantes (« Pourquoi ne peux-tu pas ressembler à tes photos sur Instagram ? »), mais qui semble avoir été entendue mille fois auparavant et surtout à une autre époque. Plus loin, on croise un « Magical Vagina » et son ambiance atmosphérique étonnante, ponctuée d’un refrain commercial à souhait. « Pornstar » avec son solo leste et perché, ou encore la plus western « Ain’t Dead Yet » faite de nappes de synthés et de guitare sèche, complètent bien le tableau.

On The Prowl n’a évidemment d’autre ambition que de faire passer un excellent moment aux afficionados de glam metal, et il atteint totalement son objectif. Définitivement hors du temps et en cela sincère, Steel Panther est unique en son genre : fun et décomplexé. On connaît le dicton : glamouze un jour, glamouze toujours…

Clip vidéo de la chanson « 1987 » :

Clip vidéo de la chanson « Never Too Late (To Get Some Pussy Tonight) » :

Album On The Prowl, sortie le 24 février 2023 via Napalm Records. Disponible à l’achat ici



Laisser un commentaire

  • Une chronique plutôt enthousiaste.

    Est-ce qu’il se rapproche de « feel the steel » et « ball’s out » (hits, bons riffs), ou c’est juste un bon album (selon moi) comme « lower the bar » ?

    • Je dirais que l’album est entre les deux. Après, c’est difficile à dire, car Feel The Steel et Ball’s Out bénéficiaient d’une certaine fraicheur qu’On The Prowl n’a évidemment pas et il n’a pas leur niveau tubesque, mais c’est plutôt un bon cru. Et personnellement, il m’accroche plus que Lower The Bar.

    • Merci pour ce retour. Vivement le 24

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